Il me semble que c'était hier qu'est arrivée chez nous notre petite Philobée. Et puis, sans qu'on s'en rende compte, le temps a passé. C'est devenu un vieux chien. Elle a fini par ne plus bouger ni manger. Elle nous a quittés. Quelle souffrance.
Mais la vie gagne toujours à la fin. Nous avons décidé d'adopter Thalie. C'est pourquoi j'ai eu envie de vous parler de cette bande dessinée que je viens de lire.
José Fonollosa est, apparemment, un auteur apprécié en Espagne. Il a reçu de nombreux prix pour son travail. Mais, comme il n'est pas traduit en français, je ne le connaissais pas jusqu'à ce que j'entende parler de «
Le Refuge ».
Tous les samedis, l'auteur a un rendez-vous. Mais au lieu de revêtir ses costumes les plus chics, il enfile un vieux jeans, un T-shirt, des bottes et gants en caoutchouc. Il est bénévole dans un refuge canin.
Au fil des pages de ce volume cartonné de petit format, il raconte le quotidien de l'endroit : les gens qui promènent les chiens, ceux qui s'occupent de la paperasse, ceux qui tiennent les comptes, ceux qui se creusent les méninges ou s'investissent pour faire rentrer de l'argent (vente de gâteaux ou objets de décoration, braderies, fêtes...) car, non subventionné, l'établissement est toujours sur le fil .
Lui-même n'y connaît rien en canidés (« Je les ai classés ainsi : type berger allemand, type boxer, type chien de chasse, type bâtard »). Chez lui, c'est un chat qui l'attend. Il apporte donc sa bonne volonté : il nettoie, accueille les parrains qui viennent sortir leur filleul, nourrit les pensionnaires.
C'est toute la vie d'un refuge qui se déroule sous nos yeux et j'imagine qu'elle n'est pas très différente chez nous, en Belgique, de ce qu'elle est en Espagne.
Souvent, le coeur se serre : certains animaux restent seuls. Ils n'ont pas de parrain pour les promener (mais José s'en occupera dès qu'il sera mieux habitué). Certains espèrent vainement qu'on les adopte. Certains sont lâchement abandonnés : on a simplement noué leur laisse à la grille.
José Fonollosa s'attache à conscientiser le lecteur. Il termine son livre en citant des chiffres, en établissant des comparaisons avec d'autres traitements, bien plus inhumains qui ont cours dans son pays (tortures, mises à mort...) Il donne quelques conseils aux futurs adoptants.
Les dessins sont assez anguleux et les couleurs assez ternes, le tout assorti à l'atmosphère morose de ces endroits.
Je connaissais tout cela, mais je trouve qu'il est indispensable de secouer les consciences. Les gens qui pensent qu'un animal n'est qu'un objet sont encore trop nombreux. Je suis donc très contente d'avoir adopté nos deux chatons et notre petite chienne, et de ne pas avoir eu recours à un élevage. Je suis également très soulagée de n'avoir pas dû déambuler parmi les box, puisque les chats étaient en famille d'accueil et que notre Thalie arrivait de Roumanie. Voir le camion rempli de cages et qui venait de parcourir 2400 kilomètres était déjà suffisamment triste.
Si vous aimez les animaux, je vous recommande la BD de
José Fonollosa qui m'a beaucoup plu.