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sur 391 notes
Encore un JL Fournier. Cette fois, c'est sur sa fille qui est partie dans le sud vivre avec Monseigneur (comme l'appelle JL Fournier) et sa foi en Dieu. Elle n'est visiblement pas dans une secte mais elle ne voit plus ses parents ; mais à besoin visiblement de leur argent.
Comme ses autres romans, c'est plein d'humour noir mais aussi ou surtout plein de douleur : cet homme souffre de l'absence de cette fille qu'il ne reconnaît plus.
Livre très court, écrit de la même façon que les autres, des saynètes qui se succèdent. A la fin un droit de réponse de sa fille.

L'humour bleu et rose bonbon, ça n'existe pas.
L'humour, c'est noir.
L'humour, c'est une parade, un baroud d'honneur devant la cruauté, la désolation, la difficulté de l'existence.
L'existence, ce n'est pas un grand lac de lait tiède dans lequel une humanité rose barbotte en échangeant des gentillesses, des confiseries et en chantant des cantiques. C'est plein de sang, de boue noire, de bruit et de fureur.

Mais quelle superbe déclaration d'amour il fait à sa fille ! La fin :

Je t'attends pour goûter.
Dépêche-toi, tout va refroidir.
Quand tu rentreras, il y aura un immense bonheur.
J'attends depuis plus de 10 ans.
Pour une fois, j'ai de la patience. Tu vas revenir.
On a plein de choses à se dire, tu as des nouvelles chansons à m'apprendre, j'ai de nouvelles histoires à te raconter pour te faire rire....
Dépêche-toi, tout va refroidir.
Je voudrais te voir agiter ton mouchoir et rire quand je vais partir.
Reviens,
avant que je m'en aille.
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Une lettre à sa fille partie se consacrer à un Dieu qui la coupe des siens. Jean-Louis Fournier illustre à merveille la définition de l'humour comme politesse du désespoir.
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Roman biographique et très intimiste, comme Jean-Louis Fournier nous en a donné l'habitude avec, entre autres, Où on va, Papa ? ou encore Veuf. Ici la particularité de ce roman est qu'il est rédigé comme une lettre, adressée à Marie, la fille de l'auteur. Il y alterne les « Tu » lorsqu'il parle d'elle au passé et qu'elle était encore « souriante, vivante et coloré », et les « Elle » lorsqu'il évoque ce qu'elle est maintenant « calme, triste et grise », comme s'il prenait le lecteur à témoin de ce qu'elle est, selon lui, devenue. J'insiste sur « selon lui », car outre des passages où il la cite lorsqu'elle se défend d'être malheureuse et replié sur elle-même, des pages ont été offertes à l'intéressée pour noter le « mot de la fin », et se défendre en quelques pages. Ici, on y entr'aperçoit une femme au pied du mur, qui se défend tant bien que mal, mais qui n'est pas telle qu'on pouvait l'imaginer au travers du texte de Jean-Louis Fournier.
Le format du livre et le sujet cultivent un sentiment de voyeurisme. En tant que lecteur, on ne sait pas par quel bout le prendre ; on lit une lettre (parfois assez dure d'ailleurs) d'un père à sa fille, qui traite d'incompréhension, d'amour, de frustration, de nostalgie, … On se demande s'il faut prendre parti ou pas, démêler le subjectif de l'objectif, bref, il y a un certain sentiment d'inconfort et de gêne, qui personnellement ne m'a pas quitté jusqu'à la fin du livre. J'ai été contente de le terminer, le trouvant dérangeant et étouffant, et ne me sentant pas à ma place en le lisant.

Jean-Louis Fournier, invité au Livre sur la Place à Nancy à fait une petite conférence ; à la question « Pourquoi écrivez-vous des livres si personnels ? », il a répondu qu'il donnait de ses nouvelles aux lecteurs. « Ca fait des années que je leur parle de moi, donc je leur donne régulièrement de mes nouvelles, c'est la moindre des choses ! ».
Si cette façon de voir ses écrits est très belle et chaleureuse, La Servante du Seigneur reste pour moi un livre trop personnel, qui devrait rester dans la sphère privée, notamment parce que l'afficher ne règlera pas leurs problèmes familiaux, bien au contraire.
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• Comme à son habitude, JLF manie avec brio humour, légèreté, profondeur de réflexion, tristesse, humour, dérision de lui-même…
• En peu de pages et de lignes, il met ses sentiments pour sa fille à nu. C'est à la fois beau, touchant et gênant. C'est comme s'il réglait ses comptes avec sa fille et qu'il nous prenait en otage pour qu'on prenne partie pour lui.
• Ce côté voyeurisme m'a mise mal à l'aise. C'est la raison pour laquelle j'avais préféré son précédent livre Veuf dans lequel il évoquait le décès de sa compagne Sylvie.
• C'est le genre de livre qu'il est bon de lire deux fois ou de prendre son temps pour le lire malgré le peu de pages car il est plus profond qu'il n'en a l'air.
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Le père veut que sa fille soit toute à son image, mais elle s'émancipe et veut être elle. Alors elle rencontre et adhère à la religion qui la "sauve". La seule chose qui m'a plu dans ce livre, c'est le droit de réponse de Marie, qu'elle prend à bras le corps et qui est bien mieux que le livre du père.
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Dans le récit d'anecdotes, l'auteur utilise le pronom personnel « elle » pour désigner son enfant. On se sent privilégié de vivre ses jolis moments de tendresse et parfois mal à l'aise, témoin de moments douloureux qu'il témoigne encore avec une certaine ironie qui fait sourire (ou rire jaune…). Et, à d'autres moments, le « tu » prend le dessus, comme un message direct à cette descendance qui n'attend maintenant plus que l'auteur trépasse pour mettre la main sur l'héritage, parce qu'il faut être généreux pour mériter sa place au paradis…
C'est ainsi que, dans ce récit à la première personne, l'auteur livre un message d'amour et un cri de désespoir. Avec ses phrases très courtes (sujet, verbe, complément et pas beaucoup plus), dans des micros chapitres, il y va de son style percutant. Et sans perdre son humour (noir) qui fait son style, Jean-Louis Fournier se remémore certains mots (affligeants et blessants) de sa fille................
Lien : http://stephanieplaisirdelir..
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J'adore cet auteur qui à l'art de partager avec nous les moments plus forts, les plus dures et éprouvant de sa vie tout en les faisant passer avec énormément d'humour et de tendresse. L'auteur se livre à nouveau dans ce petit roman pour nous parler de sa fille, celle-ci tellement joyeuse a décidé du jour au lendemain de devenir une sainte. Elle n'a pas trouvé mieux pour vivre sa nouvelle béatitude que se mettre en relation avec Monseigneur dans une bicoque abonnée au milieu de nulle part. Avec une plume piquante douce et bourrée d'humour l'auteur nous raconte sa fille. Parfois de façon anecdotique en employant le « elle », parfois les plaintes sont adressées directement à sa fille quand il utilise le « tu ». Tout se dit, s'étale sans aucune gêne jusqu'à la dernière page où vous ne connaissez pas l'auteur, je conseille vivement le C.V. de Dieu, un fou rire de bout en bout.
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Un livre attendu... une lectrice déçue
On retrouve le style de Jean Louis Fournier mais son humour caustique est dans ce livre plutôt amer voire inexistant... en fait l'ambiance est plombée ou plombante, à part une ou deux anecdotes, pas trouvé beaucoup d'intérêt à cette lecture.
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Bref, trop ? comme toujours chez Jean-Louis Fournier. de l'incompréhension, de la déception et derrière beaucoup d'amour.
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Les lecteurs qui qualifient ce livre de" cri d'amour" n'ont pas l'idée de se mettre à la place de la victime.
A la lecture on conçoit trop bien les raisons qui ont pu pousser la fille de Jean Louis Fournier à s'éloigner de son père.
Fournier a souffert, et il aime que ça se sache, ça lui fait du bien de partager sa douleur. Mais, est-ce que ça lui donne le droit d'humilier sa fille en public. N'a-t-il pas pensé à sa souffrance à elle. Elle, qui non seulement s'est occupée toute sa jeunesse de ses deux frères handicapés, mais qui a dû supporter l'égoïsme d'un père capable de faire un tel mauvais coup à son enfant.
Il proclame qu'il aime sa fille. On ne demande qu'à le croire. Mais pourquoi, s'il aime sa fille, publie-t-il ce livre destructeur pour elle ? Pourquoi ne pas régler ses problèmes privés en privé, puisque c'est ce que lui a demandé sa fille qu'il aime tant ? Pourquoi ne pas lui avoir fait le cadeau de ne pas publier ce livre ? Quelle belle preuve d'amour c'aurait été, non ?
Au lieu de ça, il lui promet, si elle revient repentante chez papa, un goûter d'enfant avec des singes bleus et de la confiture… On croit rêver !
La mise au point de Marie Fournier est belle. Et Marie est une belle personne qu'on aurait envie de connaître. Je lui souhaite beaucoup de bonheur dans la voie qu'elle a CHOISIE. Loin du harcèlement mesquin et des aigreurs de son père.
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