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Laurence Kiefé (Traducteur)
EAN : 9782266337984
336 pages
Pocket (04/01/2024)
3.47/5   50 notes
Résumé :
Après avoir vécu un épisode douloureux, Mara, désemparée, fuit en direction de la mer, laissant toute sa vie derrière elle.
Elle arrive dans une station balnéaire en fin de saison. La ville se vide et Mara traîne sa solitude et son chagrin dans les rues désertes et sur les plages oubliées. Elle survit. Lorsque l’argent vient à manquer, elle trouve un job dans une des rares boutiques restées ouvertes. Les mois passent, le quotidien se pose et, tandis qu’elle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un roman que j'oublierai très vite, non pas que je ne l'ai pas apprécié, mais à force d'être vague, évaporé, contemplatif, il va se dissoudre...
Encore une histoire de personnage féminin, borderline, à côté de la plaque , après L'invitée d'Emma Cline. Encore un livre remarqué par la critique américaine, qui laisse espérer un coup de coeur...

Lorsqu'on fait la connaissance de Mara, elle n'est pas au mieux de sa forme. Elle a tout quitté : compagnon et famille et elle se laisse bercer par le hasard qui l'aménera dans une station balnéaire. Trouvant un travail dans une boutique pour subsister, sa vie est précaire et nous suivons son parcours...

Tour à tour un peu glauque, et désespéré, contemplatif et lent, intimiste et pudique, trop rarement poétique, ce roman n'est pas le plus gai que j'ai pu croiser.
Ce qu'il raconte n' a pas été assez puissant pour m'embarquer, peut-être parce que j'ai eu du mal avec cette femme, trop paumée, à la dérive mais par instant sacrément égoiste. Elle prend, elle donne (son corps), elle s'étonne que les choses ne se déroulent pas comme elle le voudrait.
J'aurai pu être percutée par un style original, poétique, par des descriptions de paysages, de ville qui s'endort, un peu déserte. J'aurai pu palpiter pour cet embryon d'histoire d'amour, mais non ...
Parfois, je ne comprend pas la hype qu'il y a autour de certains livres, mais ça glisse , comme ce livre, emporté par la marée, lavée de toute culpabilité...
Au suivant :-)
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Je tiens tout d'abord à remercier l'éditeur Bouquins ainsi wue l'opération Masse Critique pour l'envoi de ce livre.

Sara Freeman nous fait suivre le parcours de Mara, une jeune femme quittant le Canada à bord d'un bus pour s'arrêter dans une ville côtière des Etats-Unis. Nous sentons de suite qu'elle veut se faire oublier, refusant par exemple d'utiliser sa carte bancaire. Ses raisons, nous ne les découvrirons que par très petites bribes distillées lentement et tout au long du récit.

Cette femme est à la dérive, n'a que peu d'argent et doit se débrouiller pour manger, dormir et se vêtir.
L'autrice nous fait vivre ses épisodiques relations, ses sorties seule la nuit, ses nages dans l'océan, sa solitude, ses moments de dépression, sa déchéance et cela donne au texte un côté à la fois intime mais aussi assez sombre, voire sinistre.

Cette déprime, Mara me l'a parfois communiquée durant ma lecture, me poussant à à l'interrompre, pour la reprendre le jour suivant, preuve s'il en est du don de Sara Freeman à décrire l'état d'esprit de sa protagoniste. Côtoyer une personne traumatisée n'est pas toujours facile …

L'autrice nous offre de belles descriptions, et de manière sobre, tant de cette ville côtière que de l'océan et de ses marées.
Mara, comme celles-ci, alterne ses moments de calme éphémère et de difficultés.

Le texte est présenté sous forme de petits paragraphes, un ou deux par page seulement, séparés par un interligne important et un croissant de lune, créant ainsi tant une page très aérée qu'une césure dans le récit.

L'écriture est belle et sans fioritures. L'autrice nous donne un livre assez court, mélancolique, angoissant qu'il me sera difficile d'oublier.




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Que cherche Mara ? Que fuit Mara ?

Portée par l'irrésistible force d'un flux qui l'éloigne de chez elle, Mara a tout plaqué et échoue dans un petit village glacial de bord de mer. Derrière elle, sa vie, son compagnon et la douleur du drame qui la ronge, devenue insupportable au quotidien. Devant, rien ; juste la nécessité d'une pause.

En attendant - et sans savoir réellement ce qu'elle attend - elle bosse pour Simon, commerçant en vin et fromage, lui-même à un tournant de sa vie. Les solitudes s'observent, se méfient, se rapprochent, se craignent et se repoussent. C'est qu'en vrai, ça ne se partage pas la solitude et le mal-être, même temporairement. Ça ajoute même parfois à la douleur.

Flux et reflux, les jours passent, la vie passe. Et petit à petit, Mara évolue : « Elle sait que ça n'existe pas, une coupure nette. Et pourtant, elle ne peut pas s'empêcher de sentir grandir en elle quelque chose qui ressemble à l'espoir ».

Marées de Sara Freeman – traduit par Laurence Kiefé – fait partie de ces livres dont il est difficile de dire après lecture si on les a aimés ou pas. Ou en tout cas, de tenter de les juger sous cet angle binaire.

Mais dans cette atmosphère intimiste, minimaliste, presque indiscrète, j'étais bien. Spectateur de ce portrait de femme en bascule, de ce moment de vie à l'étale de la marée où l'on peut rester échoué ou repartir à l'assaut du large, j'ai été surpris de mon intérêt pour un personnage qui n'est pourtant pas destiné à susciter l'empathie.

C'est délicieusement lent, agréablement atypique, déplaira à beaucoup mais vous restera en tête longtemps après lecture.
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Marées est un court roman qui offre à ses lecteurs une histoire bien ancrée dans le réel, où l'on est amené à suivre la reconstruction psychologique et physique de Mara.
La protagoniste du livre vient s'échouer dans une ville balnéaire, avec ses maigres économies et des douleurs plein la tête : des douleurs dues à la perte, à l'incompréhension, à une addition trop chargée de chagrins et de remords. Sur la ligne de crête, Mara pourrait basculer : la vie ne lui fait pas de cadeau, mais Mara elle-même ne s'en fait pas beaucoup, de cadeaux. Elle est dure, avec son passé, avec son présent, avec les autres, avec ses souvenirs ou avec ses espoirs. Après avoir un peu erré, à la limite de la perdition, quelques rencontres lui redonnent un soupçon d'espoir, elle a même l'opportunité de travailler dans la boutique de Simon. Lui aussi porte sur ses épaules le fardeau d'une vie inachevée, douloureuse, pour des raisons bien différentes de celles de Mara. Cependant une blessure reste une blessure, peu importent les raisons. Simon et Mara apprennent à collaborer, s'apprivoisent mutuellement, se dévoilent certains pans de leurs histoires respectives. Et pendant ce temps les vagues continuent leur incessant aller-retour vers la Terre, la ville continue de vivre au rythme des saisons, l'alternance des joies et des peines continue son inexorable avancée, les désirs succèdent aux désillusions avant de leur céder à nouveau la place. À moins que ce ne soit l'inverse...

Ces tranches de vie, ces aventures terriblement banales, pourraient n'être qu'une peinture supplémentaire d'une Amérique marginalisée où l'individu peut se perdre anonymement, dans la plus grande indifférence. Cependant les marrées intérieures, ces mouvements incessants du mental et de l'égo, qui bousculent Mara, Simon, mais aussi un peu tout le monde, rendent le livre intéressant, assez attachant. le style de Sara Freeman est dépouillé, sobre, incisif aussi. de temps à autre un peu de poésie vient éclairer l'histoire, mais les détails ne sont pas légion, les descriptions restent à la surface. Chaque mot est justement posé, l'ensemble reste cohérent, réaliste, et l'on se surprend à se dire que cette sobriété confère à ces Marées une pudeur bienvenue. L'auteure ne tombe pas dans l'écueil de l'apitoiement facile ou de la critique sommaire : c'est plutôt la vie mise à nu, avec ses hauts et ses bas, son ressac interminable de beau et de sordide, de nos existences tragiques. Tout ceci, cette somme d'événements sans réelle consistance, nous leur accordons une grande valeur, puisqu'après tout il s'agit bel et bien de notre vie. Et comme Mara nous nous laissons souvent dominer/envahir par nos émotions, et l'on choisit de se faire mal ou de faire mal aux autres, ou bien de remonter la pente et de croire aussi au bonheur, aussi fugace qu'il puisse être.

Marées est donc, à mes yeux, plutôt une réussite. le style épuré, assez direct, convient plutôt bien à cette histoire puisqu'il évite de tomber dans un pathos lourdingue qu'on trouve parfois ailleurs. Il n'empêche qu'il m'est tout de même arrivé, pendant la lecture, d'avoir un léger sentiment de déjà vu (protagonistes, personnages secondaires, déroulé de l'histoire) ou de regretter un léger manque de détail dans certaines descriptions. Je dois tout de même reconnaître qu'il m'a été difficile de lâcher le bouquin un fois entré dedans, et que Mara est un personnage crédible, attachant, qui permet d'ouvrir la réflexion sur la fausse banalité de nos vies : chaque être que nous croisons porte une histoire singulière, qui tend à se dissoudre dans le collectif si on ne lui prête pas attention, comme une vague dans l'océan.

Un grand merci à l'éditeur et à Babelio pour m'avoir envoyé le livre !
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🌊Chronique Spéciale #marsaufeminin 🌊

« Ceci n'a rien avoir avec cela. »

Décris-moi un naufrage…Décris-moi la douleur profonde qui submerge un corps féminin. Ceci est Marées, mais cela a tout avoir avec les vagues. Les vagues à l'âme. Les creux et les lignes de crêtes. Les flux et les reflux. le mal au coeur. Si ceci devient cela, comment on fait pour remonter à la surface?

.🌙.

Effacer. S'effacer. Perdre la face. Mara veut disparaître. Elle se vide de son énergie, de son essence, de son entourage. Direction la mer. L'élément Eau ramène au féminin. Et à plonger ainsi en soi, la dérive est imminente, immanente, forcément impressionnante. Puisque ceci est recommencer cela, quelle vague, va prendre cette femme?

.🌙.

La solitude peut se conjuguer à tous les temps. Au temps des lunes. Au temps des désirs. Au temps des saisons. On se traçasse tellement à repousser l'ennui, le drame, l'autre. Mais la marée est persévérante, autonome, naturelle. On s'écrit dans le temps des autres, avec nos sentiments qui se font et se défont, au gré de la houle. Et quand ceci annule cela, les larmes se confondent à la mer…

.🌙.

Je savais qu'elle allait me briser le coeur. Je ne comptais pas faire exception. Je suis une femme à fleur de peau, capable de saisir la souffrance, même dans le non-dit. Porter la vie, c'est se relier au monde, à l'autre, à la peine. Pourtant ceci n'a rien avoir avec cela. L'empathie est un océan dans lequel j'adore me baigner. Je ne sais pas ce qu'est ce double mot qui mêle vie et mort dans le même temps, mais je peux entendre que cette vague fasse des dégâts intempestifs sur une femme. Et j'ai pris la marée, quitte à en boire la tasse, et le sel m'est resté. le coup de coeur que je ramène aussi.

.🌙.

Ce matin, les yeux dans le vague, je repense à la précarité de cette femme. Comment elle s'accroche parfois, à cette barque instable, qu'est l'espoir. Je contemple cette mise à nu qu'elle nous offre avec une pudeur touchante. J'admire le fond et la forme que Sara Freeman peint, dans cette aquarelle intime. Ceci a tout avoir avec cela, la mer restera toujours, et sans hésitation possible, ma destination préférée…
Lien : https://fairystelphique.word..
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critiques presse (3)
Telerama
14 mars 2024
Tout n’est que vacillement et ressaisissement dans ce récit, plein de rires sous cape et de larmes retenues, d’une immense pudeur.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
21 mars 2023
Dans ce beau texte, le flux douloureux des émotions laisse place à une sensation nouvelle qui ressemble à l’espoir.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
09 janvier 2023
Mara, la jeune protagoniste du premier roman de Sara Freeman, n’est pas de celles qui se remettent en selle sitôt après l’épreuve. Lorsqu’elle perd son premier bébé, cette fragile trentenaire décide de fuir le Canada pour une petite ville côtière des Etats-Unis, sans donner signe de vie à sa famille.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Pas question de se détourner de soi-même, pense-t-elle, en regardant le visage heureux, détendu de l’inconnu. Il est à sa recherche, il l’invite à aller dans un endroit plus léger, plus agréable. Il n’est pas si mal, juste un ado à qui on a donné les clés d’une voiture qu’il ne sait pas conduire. Il est candide, un innocent ; elle est le frein, le piège. T’es toujours là ? Question de perspective, pense-t-elle : elle est toute proche mais aussi loin, une balise qui se retrouve ballottée à quelques mètres du rivage.
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C’est le matin de Noël et elle s’en souvient : elle est absolument seule au monde. Elle s’enveloppe dans la couverture et descend avec une tasse de thé, la moitié oubliée d’un Donut glacé, son paquet de cigarettes déjà bien entamé. Pas un chat dans la rue. C’est exactement ce qu’elle voulait, doit-elle se répéter : se glisser dans un angle mort, fausser compagnie à sa vie.
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Il y a encore de trop nombreuses heures à remplir avant la nuit. La bière est la plus courte distance entre ce moment-ci et ce moment-là. Elle est prise en sandwich entre les deux : le vieux et le jeune, le soûl et le presque soûl. Elle se voit ainsi : viande froide, fromage fondu, tomate luisante de graines.
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Elle ouvre un gamay. Subtil, terreux, authentique, a-t-elle écrit sur l’étiquette - les mots de Simon, pas les siens. Elle boit une gorgée. C’est trop chaud, presque saignant, intérieur, comme se goûter soi-même sur les lèvres de son amant.
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Sur la plupart des photos, on peut prendre la mère de Lucien pour la mariée, avec sa robe claire qui accentue toutes les courbes (...).
" J'adorais son ex", a t-elle dit à Mara alors qu'elles étaient en train de se préparer pour la cérémonie.
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Video de Sara Freeman (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sara Freeman
Dans cet épisode, nous vous proposons de découvrir quelques-uns des coups de coeur des libraires de Dialogues, parmi les romans parus en ce mois de janvier. Une sélection concoctée par Catherine, Nolwenn, Rozenn et Julien.
Bibliographie : - Sortir au jour, d'Amandine Dhée (éd. Contre-Allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21642657-sortir-au-jour-amandine-dhee-contre-allee
- Les Ombres blanches, de Dominique Fortier (éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21689841-les-ombres-blanches-roman-dominique-fortier-grasset
- Marées, de Sara Freeman (éd. Bouquins) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21712697-marees-sara-freeman-bouquins
- le Bureau d'éclaircissement des destins, de Gaëlle Nohant (éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21690074-le-bureau-d-eclaircissement-des-destins-roman-gaelle-nohant-grasset
- La Nuit est mon jour préféré, de Cécile Ladjali (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21587635-la-nuit-est-mon-jour-prefere-cecile-ladjali-actes-sud
- Pleine et douce, de Camille Froidevaux-Metterie (éd. Sabine Wespieser) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21604091-pleine-et-douce-camille-froidevaux-metterie-sabine-wespieser-editeur
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