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Le médecin m'avait mis en garde. Soigner une addiction sévère demande une forte volonté. Tout au plus peut on recourir à une drogue de substitution pour calmer le manque mais la volonté est essentielle. J'ai donc lu quelques autres ouvrages fort interessants certes. Ils ont calmé le manque bien sûr. Mais dans la bibliothèque il y avait un Fregni non lu. Je n'avais pas la volonté. J'ai donc craqué pour Les vivants au prix des morts. A chaque moment que je pouvais voler pour fuir en solitude, je me suis replongé dans la lecture de ce roman. Parfois quelques minutes brèves, rarement des moments longs. L'effet euphorisant a commencé à la première page et m'a dopé tout au long des 200 pages de ce petit Folio. Comment peut-on écrire avec une plume d'encre poétique un roman policier si prenant ? Comment peut-on mieux dire que n'importe quel juriste spécialiste du droit pénal la déchéance du délinquant, ses fautes à punir sévèrement et en même temps son droit au repentir et à une vie nouvelle ? Comment peut-on mieux dire l'amour pour sa si belle compagne, l'écriture méditative, la lecture rédemptrice, les mots qui roulent dans le torrent ? J'ai en tout cas décider d'abandonner tout effort de lutte contre l'addiction et je sombre pleinement en Fregnitude.
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La frontière entre le noir et le blanc est difficile à définir, surtout en littérature. Les auteurs la franchissent pourtant allègrement comme l'illustre avec talent René Frégni qui vient de recevoir le Prix des lecteurs Gallimard 2017 pour son roman Les vivants au prix des morts publié dans « la blanche ». Une nouvelle consécration pour cet auteur de polars et romans noirs dont le talent n'est plus à démontrer.
René, le narrateur, est écrivain et coule des jours heureux à Manosque dans l'arrière pays provençal, auprès d'Isabelle, l'institutrice dont il est éperdument amoureux et loin du tumulte marseillais dans lequel il a grandi. Rien, a priori, ne semble à même de venir perturber cette douce retraite, jusqu'au jour ou Kader, taulard en cavale ayant fréquenté l'atelier d'écriture animé par René à la prison des Baumettes, entre en relation avec René. Kader, « un simple braqueur, un solitaire, un homme prêt à tout », mais aussi, surtout, pour René, « un morceau de soleil tombé dans les ténèbres de la prison. Un morceau d'enfance »…
La relation qui se noue entre les deux hommes est complexe, solide et franche. Issu lui-même des quartiers Nord de la cité phocéenne, René éprouve une véritable tendresse pour cet homme qui lui demande de l'aider dans sa fuite et franchit le pas sans hésiter. Petit à petit cette rencontre conduira René sur des chemins que personne ne souhaite explorer, jusqu'au drame : « Brusquement, il y avait un mort dans ma cuisine, dans cette cuisine où j'avais pris des milliers de repas avec ma fille, fait avec elle chaque soir, sous la lampe, des jeux, des devoirs, des découpages. Un homme était étendu sur le carrelage où elle avait joué. J'étais l'un des deux assassins ».
Les vivants au prix des morts est un magnifique roman noir contemporain. Au fil des pages, le style enlevé de René Fregni nous emmène à la rencontre de personnages du milieu marseillais dont il dresse un portrait cru. Il nous permet aussi, dans la douceur provençale, d'apprécier la profondeur de la relation qui se noue entre René et Kader, une relation à hauteur d'hommes, de deux enfants de Marseille qui n'auront pas eu la chance de faire les mêmes rencontres, mais qui les lie profondément.
La frontière entre le noir et le blanc est difficile à définir, en littérature comme dans la vie. La poésie des mots de René Frégni nous permet pourtant de la franchir avec douceur pour explorer ces zones grises qui font partie de notre quotidien...
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Une écriture directe, profonde, sensuelle et poétique.

Une histoire palpitante, mêlant réalité et fiction.

René Frégni débute sur un mode lent, puisant dans sa propre expérience ("René Frégni est l'auteur d'une quinzaine de romans (...) Il a exercé divers métiers, dont celui d'infirmier psychiatrique, et a longtemps aimé des ateliers d'écriture à la prison des Baumettes."), entamant l'écriture d'un énième cahier, un cahier rouge, "d'un rouge qui réveille les mots"

"où il n'y a que des oiseaux, du silence, des hameaux qui sortent de la brume et les longs yeux verts d'Isabelle, son rire si clair qu'il va chercher je ne sais quoi d'érotique et de gai, très loin dans mon ventre".

Mais ce face-à-face dans la sérénité et le silence de l'écriture, isolé du monde barbare, avide de sang qui nous entoure, est vite troublé pour exploser dans une intrigue haletante, balayant la petite musique des mots dans le fracas des balles et la misère de l'homme. "L'homme est un danger pour tout ce qui est vivant (...) D'où tenons-nous un tel désir de puissance destructrice ?"
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Belle découverte et surprise avec le premier roman de cet auteur. Une écriture simple, fluide, avec une intrigue qui vous tient en haleine dans un petit coin de Provence. René Fregni nous partage sa passion de la littérature, des mots, de ses petits carnets qui lui tiennent compagnie chaque jour pour décrire cette Provence si belle et si chère à son coeur ! À découvrir sans tarder !
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On m'avait recommandé de lire cet auteur. Très déçu par ce livre. J'en essayerai un autre...
Lent à démarrer, des descriptions agréables et assez poétiques, puis une histoire de braqueur-tueur évadé qui devient très vite artificielle, à cause du style qui s'essaye à plus de réalisme cru sans y parvenir, puis de temps en temps retour au bucolique, oiseaux, variétés d'arbres et de plantes, fesses et seins de la compagne de l'auteur, retour au polar, retour au bucolique et à la peur de l'auteur face au bandit, bref très répétitif, assez explicatif, oui on a compris qu'il aimait Isabelle, qu'il avait peur, que les oiseaux et la brume c'est beau, puis on n'y croit plus du tout (moi en tout cas) quand on voit que c'est l'auteur lui-même (jusque là il n'y avait que le prénom, puis vint le nom), qui a vécu cette histoire et que la police surveille, et qu'il a transporté et enterré un cadavre après avoir participé au meurtre... Puis ça finit en eau de boudin... Ouh làlà... Mais peut-être est-il réellement en prison, René Frégny ?

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Ça commence comme du Giono, garrigue, ciel bleu et chants d'oiseaux, ça continue sur l'air
d'une ancienne rencontre aux Baumettes et ça se termine en cavale avec, en prime, quelques
cadavres.
René Fregni, tel qu'en lui même, livre un récit où se mêlent aux parfums de Manosque des
effluves marseillais qui ne sentent pas toujours très bon. Kader, un détenu qui assistait à ses
ateliers d'écriture en prison, sans y avoir jamais écrit une ligne, le contacte. En cavale, il a
besoin pour quelque temps d'une planque sûre. Ces jours-là se prolongent entraînant
planqueur et planqué dans une ronde mortelle. le fracas des balles se heurte au silence des
mots. Pourtant, au-dessus de la furie du monde plane l'intelligence des femmes — les pages
consacrées à Isabelle sont simplement lumineuses — et l'alchimie de l'écriture.
Celle de Frégni est limpide. Pas de fioritures inutiles, pas de pédanterie. Il écrit avec des mots
de tous les jours, des mots humbles qui tombent juste. Il se plaît à dire qu'il n'écrit que des
livres que sa mère aurait pu lire. Sans doute, mais Frégni est d'abord un écrivain qui joue avec
brio sur différents registres qu'il imbrique à loisir : la Provence, le monde du crime et les
femmes.
Un polar aux accents de journal intime ou l'inverse ou, plus simplement, un beau roman.
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Indéniablement, un livre qui parle d'amour, de beauté, de sensibilité. Une oeuvre que l'on dévore.
Suite à une rencontre merveilleuse avec l'auteur, j'ai de nouveau enchaîné la lecture de deux de ces romans. Je ne suis jamais déçue.
René Frégni est un auteur brillant, talentueux et modeste. Si simple et complexe à la fois, mystérieux et pourtant tellement lumineux.
Rencontrer René Frégni est un moment de douceur, de partage et de lumière; le lire est tout aussi doux et empreint de délicatesse.

A lire pour percevoir la beauté de chaque chose...
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Gros coup de coeur pour un magnifique roman les vivants au prix des morts  et coup de coeur pour son auteur adorable , agréable et brillant  René Frégni
Quelle belle écriture , mélange de poésie et de puissance ,  quelle beauté dans le style , quelle magie des mots , le tout avec de  l'humour , de l'esprit et du piquant . Et le petit plus , René Frégni , auteur narrateur , nous plonge dans une autobiographie avec une pointe de fiction ou une fiction avec une pointe d'autobiographie , et c'est là que réside l'art de l'auteur ... la maitrise et le talent de l'autofiction qui font douter le lecteur.  René, écrivain, ne se rend plus souvent dans son appartement de Manosque ; il vit avec la belle Isabelle institutrice dans un endroit  charmant  de l'arrière-pays. Une amie lui a offert un carnet rouge  où  il commence à inscrire  les sensations et descriptions de la nature, les bruits, le silence, les odeurs.... Une vie paisible et  tranquille aux arums du sud ....Quand cette douce quiétude va être troublée par Kader .... Kader , malfrat qui incarcéré fréquentait l'atelier d'écriture de René à la prison des Baumettes , Kader qui vient de s'évader du quartier de haute sécurité ... Kader qui demande de l'aide à René . Ce dernier lui prête son appartement à Manosque, un service rendu et de là il en est fini de sa vie sereine .....et le voici un mêlé à un imbroglio de meurtres ,de complicité , de banditisme .....
L'auteur raconte  les événements avec brio, réalisme en les faisant contrastés avec les merveilleuses descriptions de la nature , ils jouent sur les sens avec une acuité sensorielle  développée et une palette de couleurs et tel un grand maître nous les donne à vivre.

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On plonge facilement dans ce roman à l'ambiance lourde et inquiétante. Un homme, pris par la culpabilité va aider un malfrat dont il s'occupait lorsqu'il animait la bibliothèque de la prison. L'écriture précise et les lieux bien décrits accroissent le réalisme.

M. Metenier
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Je ne connaissais pas l'auteur. Je l'ai vu à la grande librairie. Il est rare que je ne pas d'avis sur un roman mais celui-ci en fait parti. J'ai bien aimé certains passages mais je ne parviens pas à décider si j'ai aimé l'ensemble. Cela m'ennuie parce que l'auteur est sympathique. Il est vrai que la vie peut nous réserver de grands coups du sort difficiles à gérer. Mais le tout ne m'a pas convaincu. Je suis passée à côté. Je n'ai pas rêvé ou alors je ne crois plus assez à Robin des bois.
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