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Roger Frison-Roche a écrit ce beau roman d'aventures sahariennes en 1950 et le situe dans le temps quelques années après la première guerre mondiale, une époque où la France coloniale était encore à son zénith.

Je pense que Frison a voulu avant tout raconter une aventure humaine en s'inscrivant dans ce qui faisait cette époque et je ne peux être du côté de ceux qui le taxent de complaisance à l'égard du colonialisme. Les choses, la vie étaient ainsi dans ces temps et l'auteur met ses personnages en scène dans ce qui était le contexte de l'époque.

L'essentiel de ce roman est pour moi ce rendez-vous réussi avec le désert, les dunes, le sable, le vent. Frison le connaissait parfaitement pour l'avoir parcouru intensément et avoir vécu ces moments, ces nuits, ces horizons comparables à ceux de la montagne.

L'histoire importe finalement assez peu, une expédition scientifique qui cache une poursuite d'un assassin, les péripéties s'enchaînent et ce qui reste, à mon goût, c'est le style d'un écrivain capable d'emmener ses lecteurs sur le Grépon, dans les écumes de la Nahanni en Amazonie ou auprès des rennes du Grand Nord canadien avec le même talent dans son écriture.

La piste oubliée peut paraître un roman un peu vieillot de nos jours car la situation du Sahara a bien changé depuis alors que le décor de la montagne paraît immuable malgré la fonte des glaciers et la modification des voies suite aux effondrements de la roche.

Je préfère donc les romans de montagne de Frison mais j'ai suivi avec beaucoup de plaisir et d'admiration pour lui, cette piste oubliée.
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Challenge ABC, 2016-2017

Entre les 2 guerres, le Sahara restait en grande partie inconnu des Européens et non cartographié.
Une petite expédition, composée d'un géologue, de 2 miliaires français (ah la colonisation), des goumiers noirs et des Touaregs pour guider ce petit monde. Le chef militaire de la troupe est un bleu du désert : un lieutenant des chasseurs alpins, venu au désert pour des raisons très personnelles. Les Français sont à la recherche d'une piste mythique, menant à une oasis tout aussi mythique et oubliées, censées avoir vu passer les troupes du roi Salomon et un peuple mystérieux, les Garamantes.
Le roman de Frison-Roche, que l'on connait mieux pour ses récits montagnards, fait penser à une méharée de Théodore Monod, grand coureur-découvreur du Sahara. Ce pour plusieurs raisons : les lieux de passage (Ténéré, Tanezrouft), la mission scientifique de l'expédition et l'obsession, pour une une histoire légendaire à vérifier (mais Monod n'a jamais trouvé sa météorite). Alors que Monod n'insistait que peu sur les "désagréments" du désert, louant et admirant ce mode vie frugal, Frison-Roche met l'accent sur les difficultés et les conséquences sur les hommes. Tempêtes de sable, manque d'eau et de nourriture (pour les hommes et les bêtes), conflits entre les goumiers et les Touaregs (avec une vision un peu manichéenne. Les Touaregs n'ont pas acceptés la tutelle des colons. Et ils le montrent bien plus que les goumiers noirs. Relent colonialiste de la part de l'auteur ? Ou réalité de l'entre deux-guerre ?) Les contraintes ne sont pas dissimulées, pas plus que l'entraide, la solidarité et la fidélité.
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Roger Frison-Roche (1906-1999) est un de ces héros du XXème siècle, à la fois scientifiques, écrivains, explorateurs, et grands sportifs (il fallait l'être pour faire ce qu'ils faisaient !) qu'on appelait Haroun Tazieff, Jacques-Yves Cousteau, Paul-Emile Victor, et bien d'autres. Roger Frison-Roche, de plus, était romancier. Il a mis dans ses livres l'essentiel de sa vie d'aventurier : que ce soit en montagne, sur les pics des Alpes et du monde, dans les étendues désertiques du Sahara, ou encore dans les glaces neigeuses du Grand Nord.
Dans une imposante bibliographie, aussi riche que belle, il laisse deux trilogies importantes : celle qui lui valut la célébrité, celle de la montagne : « Premier de cordée » (1942), « La Grande crevasse » (1948), « Retour à la montagne » (1957) ; et celle du désert, intitulée « Bivouacs sous la lune », composée de « La Piste oubliée » (1950), « La Montagne aux écritures » (1952) et « le Rendez-vous d'Essendilène » (1954).
L'histoire de « La Piste oubliée » se place en Algérie française, juste après la fin de la Première guerre mondiale. La date est importante, car elle permet de situer le roman dans son époque, et surtout dans son contexte : nous sommes dans l'Empire colonial français, Les « valeurs » colonialistes de l'époque, décriées aujourd'hui, parfois avec raison, étaient alors le bréviaire de cette armée d'Afrique, il ne faut pas occulter cet élément dans le portrait psychologique des héros.
Sous couvert d'une exploration scientifique (la découverte d'une piste oubliée dans la région du Ténéré), dirigée par le professeur Lignac, c'est une véritable expédition militaire qui se cache, à la recherche d'un arabe soupçonné d'avoir tué un soldat français. le lieutenant Beaufort, un savoyard féru d'alpinisme mais novice en matière de désert, commande la petite troupe. Il est assisté par Franchi, un vieux routier, qui commande la méharée (l'ensemble des chameaux). Avec eux voyagent aussi des goumiers (indigènes recrutés par l'armée) ainsi que des Touaregs qui servent de guides. Les différences de caractères se font vite sentir, de même que les antagonismes de race entre goumiers et Touaregs. L'affaire se complique quand une ex-maîtresse de Franchi, Tamara, qui a partie liée avec les complices de l'assassin recherché, se met de la partie. Et la piste, dans tout ça, me direz-vous ? Elle daterait de la nuit des temps, peut-être même avant, la légende la fait remonter au roi Salomon, et de magnifiques peintures rupestres rencontrées en chemin confirment cette opinion.
Nous sommes au pays de Théodore Monod. Ceux et celles d'entre vous qui ont lu « Méharées » et « L'Emeraude des Garamantes » connaissent déjà ce décor sublime et parfois inquiétant, et ce mystère du désert, qui fait que l'homme se sent à la fois infiniment petit, et paradoxalement bien dans sa place dans l'univers. Mais là où Théodore Monod en géologue et théologien, ne sortait guère du cadre scientifique ou intellectuel, le romancier qu'est Frison-Roche s'attarde dans les détails qui donnent du piquant à l'action : la soif, la faim, la peur, les bêtes (les chameaux, mais aussi les vipères), les conflits… (e qui ne l'empêche pas, au demeurant, d'avoir de magnifiques accents quand il dépeint la beauté et la magie du désert).
Car il s'agit bien d'un roman d'aventures (à rapprocher de « L'escadron blanc » de Joseph Peyré). L'auteur maintient le suspense, grâce à une écriture alerte, qui alterne belles descriptions et scènes d'action, dans la meilleure tradition.
L'histoire se poursuit avec « La Montagne aux écritures » et « le rendez-vous d'Essendilène »

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Sahara, méharée. Solitudes et rencontres, réflexions et pensées d'oublis et d'ailleurs.

Découvertes d'un autre que l'on ignore dans un autre monde où l'horizon se noit aux néons des villes.

De routes en chaos, les pistes se font mirages aux yeux de l'étonnement et l'attente.

A découvrir sans détours.
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Quelques années après la Première Guerre Mondiale, dans le grand sud saharien à peine pacifié, les tribus de nomades s'affrontent encore. Ayant arrêté Akou, le meurtrier, un soldat français est assassiné par celui-ci alors qu'il le ramenait à un poste pour qu'il soit jugé. Aussitôt, une expédition est organisée. Mais pour être plus discrète, elle aura une mission scientifique qui lui servira de prétexte. Elle inclura le professeur Lignac qui recherche les vestiges d'une piste oubliée dans le Ténéré. le lieutenant Beaufort, solide chasseur alpin mais novice du désert, et Franchi, méhariste corse blanchi sous le harnais mais ensorcelé par sa vénéneuse compagne Tamara, l'accompagneront ainsi qu'une poignée de Touaregs et de Chaamba et une bonne trentaine de chameaux. Mais dans ces étendues désolées et brulées de soleil, ces hommes parviendront-ils à mener à bien leur mission au milieu des vents de sable, des attaques de vipères, de frelons géants et autres embûches ?
« La piste oubliée » est un grand roman d'aventures et d'exploration comme savait si bien en écrire Frison-Roche, l'écrivain spécialiste des montagnes (« Premier de cordée », « La grande crevasse ») qui commença comme alpiniste et comme guide d'expéditions au Hoggar (1000 km à dos de chameau, traversée du désert en 2 CV, etc, etc...). C'est dire si l'on a affaire à un spécialiste de la question. Il sait mieux que personne nous faire découvrir ces lieux aussi splendides qu'hostiles. Cette histoire d'hommes, pleine de fureur, de violence, de souffrance et de courage sent vraiment l'authentique et le vécu. Rien que pour cela, elle mérite d'être lue si l'on s'intéresse aux grands espaces et aux grandes épopées de cette époque déjà fort lointaine. On apprend énormément de choses sur la vie et les moeurs des peuplades du désert. Un seul petit reproche : une profusion de mots arabes ou tamacheks qui oblige le lecteur ne connaissant pas ces langues à aller presque à chaque page en chercher la signification dans le lexique placé en fin d'ouvrage. Terrible et exaltant.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Parfois un peu daté dans l'aspect colonial du récit mAis un vrai roman d'aventures où il peut faire très soif.
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Voilà un très beau livre qui vous fait rêver des anciennes civilisations, du désert vraiment un très beau souvenir.
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« La piste oubliée » Roger Frison-Roche (Arthaud, 315p)
Sahara, Tamanrasset, début des années 20, un soldat français a été tué par Akou, un petit chef de tribu locale. Camouflée en mission scientifique, une expédition militaire légère méharée est organisée pour retrouver l'assassin. Lignac, jeune et hardi géographe, doit retrouver, loin dans le Ténéré, la piste oubliée qui mène à une oasis perdue de légende. En protection, le lieutenant Beaufort, chasseur alpin mais peu au fait des pièges du désert n'oublie pas sa tache de police. Épaulé par Franchi, un sous-officier blanchi sous les dunes depuis trop longtemps, et par des équipes de Touaregs et de serveurs-guides soudanais, il dirige cette aventure compliquée dans un Sahara si magnifique et éprouvant, plein de pièges naturels et humains. Trahis par certains Touaregs, pistés par l'ancienne maîtresse Targui de Franchi qui veut le tuer avec l'aide de l'assassin fugitif, les méharistes s'enfoncent de plus en plus loin dans ce Sahara si protéiforme. Et plus l'expédition doit surmonter les obstacles, plus la mission tourne à la quête mythique des anciennes pistes du roi Salomon, quand cette partie du désert était, peut-être encore florissante, ce dont témoigne les gravures rupestres.
Ce roman tient de la course du capitaine Achab derrière sa baleine blanche Moby Dick. Mais on est aussi dans un western des années 50 (date d'écriture du roman) manichéen et stéréotypé avec ses bons (tous les Français bien sûr, militaires ou scientifiques), leurs serviteurs (dévoués, noirs, incultes et superstitieux, mais si proches de la nature, n'est-ce pas), les traîtres (Touaregs perfides et sournois qui se prennent pour des princes mais qui sont lâches, évidemment …) Bref, les poncifs colonialistes abondent, on sent un paternalisme digne de Tintin au Congo. Mais l'aventure est bien menée, pleine de rebondissements, entre les attaques de frelons géants, l'eau qui est si rare, les chameaux qui souffrent, les méchants qui se rapprochent…
Et surtout, le désert… Ah ce Sahara si envoûtant, qui met l'homme si intimement face à lui-même, qui le fait chavirer et le fascine ! L'impressionnante dureté du climat, les paysages si variés à couper le souffle, les nuits immenses, le soleil qui écrase et devant lequel on est si petit, la vie qui pointe malgré les conditions dantesques parfois là où on l'attend le moins, Frison-Roche sait nous les faire sentir, humer, palper ; il connait ces lieux, cet autre monde qui parle à une part profonde de nous-mêmes. On regrettera la surabondance de mots arabes ou berbères (même avec le lexique de fin), mais la beauté est omniprésente, exaltante, inouïe.
Alors oui pour ce désert-là, qu'on y ait mis les pieds ou pas, ça vaut vraiment le coup de lire « La piste oubliée ».
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Ma première prise de conscience (il y a très longtemps), que le Sahara avait été une région luxuriante. Frison Roche a toujours su nous faire partager ses passions, dans un style "roman d'aventure" très agréable à lire. Les récentes découverte d'homo sapiens dans le sud marocain laissent penser qu'il y a beaucoup à découvrir et ce livre reste d'actualité, hormis le fait que les Touaregs, qui apparaissent dans se livre comme un peuple civilisé et presque accueillant, ne sont plus seuls dans le désert, et qu'il devient difficile d'y aller en sécurité.
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J'ai trouvé le roman passionnant, malgré un début assez lent.

Début du XXe siècle. Un jeune officier français arrive au Sahara : la fascination va être progressive, puis totale. Il dirige une expédition à la découverte d'une région inexplorée, la « piste oubliée ».
Le portrait des Touaregs est intéressant. Contrairement aux clichés, ici ils sont également présentés comme paresseux, fourbes, etc… Les courageux, ce sont les Noirs.
Et on découvre vraiment le Sahara au point de vue climatique et géographique. On apprend les conditions de survie.
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