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EAN : 9791025204245
202 pages
LES PEREGRINES (08/11/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Les métropoles ont-elles encore un avenir ?

Alors que nous aspirons à une meilleure qualité de vie ; que les technologies nous permettent de créer, de transformer, de communiquer, de vendre ou d’acheter depuis n’importe quel endroit du monde ; que nous sommes de plus en plus sensibles aux richesses de la nature et à l’authenticité des relations entre les hommes ; et parce qu’une prospérité durable n’existe que si l’économie s’enracine dans la diversi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Quand on relit ce livre, paru en 2018, on le trouve totalement prophétique. Aujourd'hui, au moment où l'on découvre les limites (et les inconvénients) du transport individuel, comme du transport en commun, travailler là où nous voulons vivre - c'est-à-dire repenser l'aménagement du territoire - est devenu une nécessité. Ainsi, en pleine pandémie, en 2020, l'urbaniste Carlos Moreno a vanté les mérites de « la ville du quart d'heure », un modèle de ville où tous les services essentiels, y compris le télétravail dans des bureaux de coworking, seraient à un quart d'heure de distance, à pied où à vélo.


Dans cet essai, Jean-Christophe Fromantin pose une question essentielle: est ce que le progrès peut nous rendre heureux s'il nous éloigne de la nature? Non, répond-il car « la nature est la composante essentielle de notre vie et de tout ce qui participe à notre bonheur ». Mais les nouvelles technologies comme le commerce en ligne, les imprimantes 3D ou le cloud avec sa richesse d'informations et de conseils permettent maintenant de choisir où et comment l'on souhaite vivre et travailler, sans être obligé de s'entasser dans des mégapoles devenues de moins en moins attractives. C'est d'ailleurs un mouvement que l'on observe actuellement, commencé après le confinement, dû au rejet par la jeune génération de la vie en région parisienne, et permis par le télétravail, la facilité de créer une start-up en région, d'ouvrir un atelier laboratoire dans une usine désaffectée ou de reprendre un commerce à céder. C'est au fond une recherche de bien-être et de qualité de vie. N'oublions pas que plus de 80% des cadres parisiens souhaitent quitter Paris!


Le livre explore toutes les innovations qui permettent de vivre là où on le souhaite et toutes les conséquences que cela devrait avoir sur les bureaux, les centres d'affaires, les magasins, les centres commerciaux, les cinémas, en un mot : la ville. Ainsi l'auteur se pose la question « Que faire des magasins? » et propose plusieurs axes de transformation, pour éviter qu'ils terminent comme ont fini nos usines : en friches industrielles. A la fin, l'auteur propose une nouvelle politique pour permettre ce changement de mode de vie, important à la fois pour les citoyens, mais aussi pour la prospérité du pays.


C'est un livre que tout homme politique, tout maire, tout chef d'entreprise ou tout commerçant doit avoir lu, pour trouver des idées qui lui permettront de s'adapter à la révolution numérique. Même si cet essai date de 2018, ce qu'il dit est totalement d'actualité.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le modèle économique à partir duquel les villes se sont développées est-il encore pertinent aujourd’hui? Ces questions se posent clairement car les grandes places de marché du XXIème siècle sont digitales ; elles ne s’appellent plus Lyon, Tanger, Francfort ou Barcelone ; elles s’appellent Alibaba, Amazon ou eBay. Chaque jour ces plateformes de commerce, qu’elles soient « B to B ou B to C », rassemblent des millions d’acheteurs et de vendeurs qui communiquent et qui échangent depuis les quatre coins du monde sans avoir besoin de se retrouver physiquement sur le même espace. Et personne ne s’interroge pour savoir dans quelles villes sont installés ces nouveaux acteurs du commerce. [...] Croire que le nouveau monde des échanges épousera les contours de celui issu des foires du Moyen Âge et de la révolution industrielle serait une erreur.
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Nous voulons préserver la planète mais nous sommes prêts à la déserter pour nous concentrer dans quelques métropoles de plus en plus denses et aseptisées. […] Quand je traverse la France et quand je vois, au milieu des paysages les plus beaux, des villages vides, des commerces fermés, des terres en friches et des usines désaffectées, et quand j’arrive en région parisienne et que je traverse des banlieues ghettoïsées, au sein desquelles la vie est indigne des valeurs d’un pays comme le nôtre, je m’interroge sur notre capacité à tirer parti de nos atouts.
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Le travail a longtemps déterminé notre mode de vie. Le cycle issu de l’ère industrielle nous a progressivement conduit vers un modèle métropolitain dont beaucoup de spécialistes conviennent aujourd’hui qu’il est irréversible. Pour la plupart d’entre eux, le monde de demain se construira autour d’un réseau de villes-monde. Et pourtant! Une telle évolution vers le tout-métropolitain, nous priverait probablement des bénéfices réels que l’on pourrait tirer des innovations actuelles. Aujourd’hui, c’est le travail qui rythme notre vie, demain, si nous nous en donnons les moyens, notre choix de vie pourrait guider notre travail et il n’est pas sûr que le modèle métropolitain soit le meilleur pour y parvenir. […] Il suffit d’observer les « applis » accessibles sur un portable et les possibilités offertes à son propriétaire. Elles nous connectent matériellement avec tout ce dont nous avons besoin dans tous les domaines de la vie. De nombreuses solutions qui justifiaient la concentration urbaine sont aujourd’hui concentrées sur un smartphone. On passe de la ville connectée à l’homme connecté et, de ce fait, nous retrouvons potentiellement une liberté géographique sans que notre consommation, notre travail, notre accès à la connaissance et nos loisirs en soient pour autant bouleversés. [...] Ce changement de paradigme nous permettra, dans les années à venir, de choisir là où nous voulons vivre.
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Le village de Fernand Braudel avait le mérite de rassembler tous les métiers, de l’aubergiste au ferronnier en passant par le boulanger et le notaire. Il accueillait sur un même espace différents talents, différents profils ; mais tous participaient à la prospérité de leur cadre de vie. […] Grâce à l’innovation, il n’est peut-être pas si loin le nouveau village à la Fernand Braudel. Revisité par ceux qui aspirent à une nouvelle qualité de vie, il deviendra à nouveau l’espace d’un projet partagé. D’autres métiers et d’autres modes de vie cohabiteront, du webmaster au gestionnaire d’une maison d’hôtes, de l’ingénieur qui travaille dans un espace de coworking à l’employé d’une multinationale qui a repris l’auberge du village, en passant par le producteur de tomates bio pour les grands restaurateurs et l’artisan décorateur qui restaure le manoir. Leur ligne d’horizon ne sera plus seulement le bourg d’à côté, ni la ville du département, mais d’autres territoires et métropoles mondiales qui pourront trouver dans ce village, les produits, les expériences, les occasions de rencontre et les découvertes dont ils rêvent. C’est ce village qui sera le ferment de leur solidarité.
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Nous voulons une écologie pour la nature, mais nous sommes prêts à faire de l’être humain l’objet de toute les manipulations y compris sur ses facultés de discernement. Nous sommes pour le « bonheur du monde », mais pas au détriment de notre petit confort. En fait, comme le disait Jean Yanne dans une citation dorénavant fameuse : « Tout le monde veut sauver la planète mais personne ne veut descendre la poubelle ».
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Video de Jean-Christophe Fromantin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Christophe Fromantin
Avec : Antoine Arjakovsky, historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins; P. Jean-Baptiste Arnaud, théologien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins ; Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine et Ahmet Insel, économiste, politiste, membre du mouvement Convivialiste
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