Le chant de la mer, dit-il, le premier que j’ai connu… Si je devais mourir, c’est le chant que je voudrais entendre, je suis heureux que nous l’écoutions ensemble. Fannelly, je ne sais pas faire de discours, mais il y a une chose que je tiens à te dire. Avant toi, j’ai eu des aventures, il m’est arrivé de me croire amoureux, mais avant toi, je n’avais pas aimé.
Fannelly n’ignorait pas qu’il lui serait difficile de trouver un métier. Les études qu’on faisait faire aux filles de son milieu ne leur ouvraient d’autres voies que le mariage ou le couvent. Qu’elle ait été une écolière douée n’y changeait rien.
Chez les augustines anglaises de la rue des Fossés, on lui avait enseigné les arts d’agrément qui permettaient de briller dans un salon. Elle parlait l’anglais aussi bien que le français, elle connaissait l’allemand et l’italien, dessinait de façon remarquable, excellait aux travaux d’aiguille. De plus, elle avait une voix ravissante et chantait à merveille. Bref, elle ne savait rien faire.
Dans l’intimité, la princesse se montrait spontanée, gaie, affectueuse. Trop bavarde pour être appliquée, elle n’avait pas appris grand-chose depuis que sa mère n’était plus là. En particulier, et malgré la huguenote berlinoise, ses notions de français étaient déplorables. Fannelly aurait fort à faire, mais cette tâche, si nouvelle pour elle, la passionnait. Les progrès d’Ursula lui tenaient à cœur. Était-il meilleur moyen de témoigner son dévouement au prince ?
Ce n’était pas si simple. On prétendait que pour faire une fortune et la défaire, il fallait quatre générations. Chez les Sardieu, l’évolution avait été plus rapide. L’arrière-grand-père de Fannelly, simple ouvrier tisserand, un « canut » lyonnais, avait inventé un procédé de teinture sur soie. Pour exploiter sa découverte, il avait, en empruntant, monté sa propre fabrique.
Comment Sardieu avait-il eu l’inconscience de sacrifier sa fille à ses folies ? Qu’il lui ait fait une existence fastueuse ne l’excusait pas, au contraire, car il lui avait donné des habitudes de luxe et, ce qui était plus grave, d’indépendance, lui qui ne surveillait ni ses lectures ni ses sorties et ne lui imposait un chaperon que pour la protéger des médisances.
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