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EAN : 9782724621259
184 pages
Les Presses de Sciences Po (21/09/2017)
4/5   4 notes
Résumé :
Nous n'avons jamais autant promu la nécessité de transmettre la mémoire, à l'école, au musée, à la télévision, lors d'une cérémonie, à l'occasion d'un procès, à l'encontre de criminels politiques, ou encore pendant l'audition d'une commission de vérité. L'ambition de ces politiques mémorielles est de construire une société apaisée, dans une démocratie stable comme dans un pays qui a connu un conflit politique violent.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Envers des politiques d'incitation à la haine, les politiques de mémoire mise en place par les gouvernements tendent à construire une société apaisée mais elles ne semblent pas avoir rempli leur mission. Sociologues et politistes aux CNRS, Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc tentent de comprendre.
(...)
Après avoir émis leurs doutes de sociologues sur l'efficacité des leçons du passé, en conclusion, Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc proposent de réorienter les relations sociales plutôt que de réformer des individus qui auront tout le temps de se dédire ensuite. Une égalisation des conditions sociales peut rendre plus difficile la mobilisation violente au nom de l'écart des modes de vie. Leur étude mérite d'apporter de vraies réponses à la question posée et devrait interpeler en haut lieu malheureusement, comme elles l'expliquent, « la politique n'est pas affaire d'efficacité réelle, mais de fiction efficace ».

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Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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C'est à l'écoute d'une émission de radio que l'ouvrage « A quoi servent les politiques de mémoire ? » m'est apparu « urgent d'être lu ». Les auteures, Sarah Gensburger et Sandrine Lefranc, se définissent comme sociologues et politistes au CNRS. Elles s'intéressent aux rapports entre mémoire et politique dans les démocraties occidentales et dans les pays récemment sortis d'un conflit politique.
Nous sommes habitués aux journées officielles de commémoration, elles participent des impératifs officiels de l'année républicaine. Et pourtant, entre 1954 et 1999, une seule journée de commémoration nationale a été ajoutée au calendrier républicain. Tandis qu'entre 2000 et 2013, neuf journées ont été décidées. Ce constat oblige à une réflexion : pourquoi le pouvoir politique officialise ces journées et dans quels buts ? Les objectifs sont-ils atteints ?
En 183 pages, les auteures tentent une réponse à ces questions. L'introduction délimite le sujet : les politiques de mémoire éduquent, informer c'est former de meilleurs citoyens et préparer une société pacifiée. Or, le constat s'impose : les tensions qui agitent la société provoquent conflits et violence. Et le problème diffère entre la situation des pays démocratiques et ceux qui sortent d'une dictature et d'une guerre civile.
Après avoir abordé les objectifs et attentes des politiques de mémoire, l'étude s'oriente sur leur portée. Que retient le citoyen ? L'intérêt de l'ouvrage est relancé par un travail de synthèse qui reprend les ouvrages de sociologie (français et étrangers) .Le discours officiel, national s'adresse à un collectif abstrait, chaque individu aborde et interprète le passé différemment. L'origine sociale, la transmission du passé familial, provoquent adhésion ou rejet des thèmes commémoratifs.
Les résultats ne sont donc pas au rendez-vous. Les politiques de mémoire ne s'exercent pas seulement dans les lieux officiels, institutionnels (écoles, musées, tribunaux...). le citoyen est d'abord « façonné » par son éducation familiale puis par les circuits sociétaux qu'il connaît et pratique. Apprendre du passé n'est pas changer le présent, les évènements commémorés ne se représentent pas à l'identique. L'efficacité des politiques de mémoire se préoccupe de réparer les crimes, violations …vécues. le statut de victime implique droits et devoirs, mais débats et affrontements.
En conclusion, le livre se penche sur l'amélioration de l'efficacité des politiques de mémoire. Il constate la contradiction apparente entre un discours officiel bavard et le peu d'écoute suscité. Si le bilan apparaît « froid », le livre reste pragmatique, réaliste et garde un certain optimisme. Les politiques de mémoire ne semblent pas totalement contre-productives.
Une bibliographie de vingt pages (sur 183) liste toutes les références des études utilisées.
Au final, la synthèse est réussie, le livre questionne avec intérêt le citoyen.

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critiques presse (1)
NonFiction
23 novembre 2018
L’ouvrage, doté d’une bibliographie qui fait la part belle aux références sociologiques (au détriment des nombreuses références historiographiques), commence par revenir sur les effets attendus des leçons du passé, en passant en revue les diverses expériences menées, auprès d’un grand public non déterminé, de groupes « perçus comme haineux pour les convaincre de dépasser leurs préjugés », ou auprès de scolaires, principales cibles des devoirs de mémoire.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La confrontation avec le passé présente davantage l’occasion d’exprimer publiquement, de légitimer et d’actualiser des valeurs, plutôt que de les acquérir.
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Les politiques de mémoire doivent réécrire l’Histoire en redistribuant les rôles de bon et de mauvais.
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La personnalité morale est une rationalisation révisée lors de chaque interaction et parfois véritablement éprouvée lorsque la personne sort de ses routines.
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La politique n’est pas affaire d’efficacité réelle, mais de fiction efficace.
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Videos de Sarah Gensburger (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sarah Gensburger
A l'occasion du 26ème "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Sarah Gensburger, directrice de publication avec Jenny Wüstenberg, vous présente l'ouvrage "Dé-commémoration : quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues" aux éditions Fayard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2903448/de-commemoration-quand-le-monde-deboulonne-des-statues-et-renomme-des-rues
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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