Largo Winch, tome 23 : La frontière de la nuit

Cet album est paru en 2021, soit il y a 2ans (fastoche il suffit de savoir faire une soustraction). Certain disent qu'il faut 15 jours pour publier un manga, 2 mois pour un comics aux Etats Unis et, ici, 2 ans pour un album de BD. J'ai donc attendu pour pouvoir lire les deux tomes à la suite.

La frontière de la nuit c'est la ligne qui sépare l'atmosphère terrestre de l'espace et, effectivement l'album, pour partie, à sa fin, se passe dans l'espace.
Il était temps que les scénaristes de Largo Winch, ici Eric Giacometti, s'y intéressent.
Le groupe Winch représente le "vieux monde", celui où on pollue, où, dans certains pays, ce sont des gamins qui travaillent dans les mines d'étain ou d'autres, nécessaire à la vie actuelle, celle dans laquelle nous évoluons. Bref l'album parle de tout cela, des énergies fossiles et du passage au renouvelable avec, s'entend, une machination tentant à faire disparaitre le héros.

Giacometti a fait un super boulot avec ce scénario très intéressant et tellement actuel et c'est un bien car il fallait dépoussiérer la série qui s'encroutait.
Tous les ingrédients sont là, Largo et son équipe au mieux de leur forme, une histoire qui tient la route et les dessins de Philippe Francq au mieux de son crayon
Un album que je conseille.
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Le personnage de Largo Winch a été crée en 1973 par Jean van Hamme. Il était sans doute temps de le faire évoluer ou du moins faire évoluer son business dans des secteurs plus innovants. le voilà intéressé par la course des étoiles pour se débarrasser de son étiquette gardien de musée de la vieille économie.

C'est actuellement dans l'air du temps avec ses magnats de l'industrie qui rêve de voler dans l'espace. Je pense à Elon Musk à la tête de Space X, ou encore le patron d'Amazon Jeff Bezos première fortune mondiale sans oublier celui de Virgin à savoir Richard Branson qui a été le premier patron dans l'espace lors d'un vol hautement médiatisé dans cette course folle.

Voilà une aventure de Largo qui colle à l'actualité du tourisme spatial ce qui n'est pas pour déplaire aux lecteurs en mal de sensations fortes. Ce n'est plus désormais de la science-fiction mais bel et bien une réalité.

Il y a des thèmes comme l'éthique et la responsabilité sociale des entreprises en prenant en compte les enjeux écologiques et environementaux. Largo doit faire face à une crise majeure en Indonésie dans ses mines où l'on exploite des enfants. Comme il le fit, il possède le paradis et l'enfer et souhaite faire le bien autour de lui en utilisant son pouvoir économique. La mise en oeuvre de ces principes n'est pas toujours évidente.

Cependant, la direction que prend cet album sur deux affaires séparées semble assez éloignée à première vue. On sait qu'il y a un lien qu'il nous tarde de découvrir dans le second tome. Cela se lit toujours avec un certain plaisir grâce à un découpage impeccable et à un récit aéré sans lourdeur. le graphisme est toujours aussi avenant, clair et précis.

Bref, au final un nouveau tome plein de promesses à la frontière de la nuit !

Un nouveau scénariste talentueux pour ce nouvel opus du patron le plus sexy de la bande dessinée: Largo Winch! Homme idéal, beau, riche et bienveillant, il découvre ici avec horreur qu'une de ses filiales emploie illégalement des enfants! Son sang ne fait qu'un tour, il décide de changer tout cela mais va inévitablement se heurter à des réticences et à de vrais ordures!
Des dessins somptueux et plus apaisés du merveilleux Philippe Franq, magicien du crayon, des couleurs toujours éblouissantes au service de l'action. Un Largo plus réaliste, plus conscient de l'urgence écologique, plus responsable, j'ai même envie de dire plus mature (mais qui suis-je pour le juger? Une lectrice et les lectrices ont tous les droits, non?). J'ai adoré ce premier tome d'un dyptique dont j'attends la suite avec impatience!

Question sorties bandes dessinées, l'année 2021 est plutôt bien fournie, même s'il faut bien reconnaître que d'autres millésimes nous avaient habitués à mieux et à davantage de titres. Entre un nouvel (concept toujours difficile à accepter) Astérix et un Blake et Mortimer, voici que Largo Winch pointe le bout de son nez.

Comme annoncé, le thème sera ici celui de l'espace, ce qui permet à Éric Giacometti de poursuivre la mue de la série et de s'imposer, toujours un peu plus et de s'affranchir de l'héritage de Jean van Hamme tout en respectant le canon. L'exercice est d'autant plus périlleux que l'auteur tente d'ancrer son récit dans une réalité très immédiate. Et il vaut bien reconnaître que le pari est réussi !

Certes des milliardaires se déjà envolés dans l'espace, et aujourd'hui l'album ne parait plus aussi prophétique qui l'aurait paru (pour le grand public pas forcément versé dans l'actualité spatiale) il y a quelques mois en arrière avec les envolés de personnages médiatiques... et pourtant !

Outre le fait d'évoquer un nouveau marché, de placer ici à la fois des influenceurs, des personnalités qui ne sont pas sans faire rappeler des figures bien réelles, l'album se révèle étonnamment au goût du jour, ancré dans l'actualité, le futur… tout en respectant les grands poncifs de la série.

Plusieurs personnages bien connus seront de la partie, le groupe W connait de grands changements, des vice-présidents règlent des comptes et un nouvel ennemi semble, une nouvelle fois, en vouloir à Largo Winch, le laissant dans un fâcheuse position… à la dernière planche !

Tout-ce la se déroule alors que les planches concoctées par Philippe Francq nous dépaysent et nous émerveillent. Qu'il s'agisse d'un séjour dans l'espace, dans une usine d'aéronautique de pointe, de paysages bien connus ou paradisiaques… tout cela est absolument magnifique ! Autant de dépaysement et bien davantage encore, ou mieux : vers l'infini et au-delà !

Cette fois-ci l'influence james bondesque est belle et bien oubliée… et c'est tant mieux surtout après la tournure prise en 2021. Nous voici dans un Largo Winch de la vieille école mais qui tente quelque chose de neuf ! Une belle réussite !

Petit conseil : l'achat de l'édition enrichie est un petit plus qui est recommandé. Promis les quelques explications et dessins complémentaires valent le détour !

Dans ce nouvel opus toujours aussi rythmé, Largo Winch est confronté à de nouveaux rivaux, les Manskind, qui font penser à un mélange d'Elon Musk et Jeff Bezos, mais il est difficile de se prononcer sur la qualité du scénario tant que le second volet de ce diptyque n'est pas sorti. On peut juste dire qu'il est très prometteur et qu'Eric Giacometti a repris la série avec talent.
Idem au niveau des dessins, Philippe Francq est impeccable.
Par ailleurs, ce que j'aime dans la série Largo Winch, c'est notamment une forme de vulgarisation des grands mécanismes à l'oeuvre dans l'économie et la finance, et cet album colle bien aux tendances actuelles. En effet, Largo Winch essaie de faire prendre un tournant RSE au groupe W et c'est intéressant à observer.
Enfin, je voudrais terminer par une remarque à destination des amateurs de BD de ma génération : est-ce que le titre et le dessin de couverture ne vous font pas penser à l'album de Yoko Tsuno intitulé La frontière de la vie ?