- Vous vous souvenez de cette femme que les Pharisiens amènent devant Jésus et qu'ils accusent d'adultère ?
- Marie de Magdala ?
- Non ! Non ! Une femme. Une femme dont on ne sait rien. Une femme dont on ne connaît même pas le prénom. La femme. J'allais dire la femme universelle.
- Et alors ?
- C'est un magnifique procès, peut-être le plus beau de l'histoire - vraie ou conceptuelle - de l'humanité.
- Jésus pardonne, non ?
- En êtes-vous sûr ? Je me pose beaucoup de questions.
- Écrivez quelque chose sur le sujet. En avocat et en historien.
- Ce n'est pas un sujet simple
Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre.» Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol. Quand ils entendirent ces mots, ils partirent l'un après l'autre, les plus âgés d'abord. Jésus resta seul avec la femme, qui se tenait encore devant lui. Alors il se redressa et lui dit : «Eh bien, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ?» «Personne, maître, répondit-elle.» «Je ne te condamne pas non plus, dit Jésus. Tu peux t'en aller, mais désormais ne pèche plus.»
J'avais à peine raccroché la robe d'avocat, après quarante-quatre ans de combats dans le contentieux des affaires, que ce dialogue avec un libraire s'est rappelé à ma mémoire, nourrissant la première impatience.