Gilles Archambault est un romancier et nouvelliste québécois que je découvre pour la première fois. J'ai trouvé deux de ses livres dans une boîte à partager et c'est avec curiosité que j'ai lu et apprécié sa petite plaquette de 63 pages publiée en 2013. Les textes de Sortir de chez soi sont renforcés magnifiquement par les photographies d'
Erika Nimis.
« Longtemps j'ai cru que ma maison était un rempart contre les malheurs qui viendraient de l'extérieur. J'aimais m'y réfugier. À l'âge qui est le mien, je sais qu'il n'y a plus de refuge. Je me sens assailli de toutes parts. »
L'auteur partage des réflexions sur le temps qui passe, l'intérêt d'un chez-soi et l'inéluctabilité de la mort tout en déambulant sur la « rue McGill, du square Victoria à la rue de la Commune. Il n'a pas le bonheur facile mais je crois que la vie le fascine malgré tout. Ce monsieur est un personnage. Il appréhende la mort depuis son adolescence et il est toujours vivant, à l'âge vénérable de 89 ans.
« L'âge est venu qui a fait de moi cet être que le présent désespère et à qui l'avenir est refusé. »
On sent en lui un être de réflexion, un mari qui s'ennuie de sa femme, décédée d'un cancer; un abonné aux idées sombres…
De bien belles phrases, une atmosphère montréalaise, toute en introspection, un essai sur le temps qui fuit et la mort qui veille; c'est intéressant mais un peu inconfortable. Peut-être est-ce le but!