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EAN : 9782764620939
998 pages
Boréal (20/10/2011)
4.48/5   25 notes
Résumé :
Dans Le Rêve de Champlain, l’historien américain David Hackett Fischer brosse un portrait profondément renouvelé et fascinant de cette figure que l’on croyait familière et en fait ressortir les multiples facettes : le soldat, l’espion à la solde du roi, l’artiste doué, le cartographe de génie et le navigateur hors pair.

Champlain a lutté pour la réalisation d’un rêve immense, un Grand Dessein pour la France en Amérique. Pendant trente ans, il a sillo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le Rêve de Champlain est à ranger sur l'étagère des biographies qu'on relira un jour avec plaisir.

Samuel de Champlain est à la fois un explorateur, un géographe et une figure majeure de la présence française en Amérique du Nord.

David Hackett Fischer réussit le tour de force de rendre sa bio passionnante de bout en bout, malgré son épaisseur, sa densité, ses références et annotations multiples révélant le travail scientifique de l'historien.
Avec Champlain c'est toute l'histoire des premières heures du Canada français que nous découvrons (enfin les heures qui ont suivi sa découverte par Jacques Cartier, un siècle plus tôt, mais que la France n'a pas jugé utile d'explorer davantage... fatale erreur).
Ce qui en ressort c'est la sensibilité et l'intelligence de Champlain, qui a su nouer avec les population indigènes des liens particuliers, un rapport sans tentative de domination mais plutôt de coexistence.

On l'apprend peu à l'école, mais la présence française en Amérique du Nord était pionnière, bien avant l'exclavage et le commerce triangulaire dans les Caraïbes. La France c'était le tiers du Canada mais aussi le tiers du territoire actuel des Etats Unis (la Louisiane n'était pas ce que l'on croit!) et on ne compte plus les témoignages d'explorateurs américains qui découvraient, sur leur route, les traces de passage d'un trappeur ou d'un coureur des bois français, lesquels cohabitaient pacifiquement avec les Indiens.

Bref, c'est une page d'histoire glorieuse de notre pays et l'on comprend qu'elle tient en grande partie au souffle et à l'inspiration que lui a donné Champlain, un personnage passionnant, courageux et doté de convictions fortes, navigant au coeur d'un histoire mouvementée.
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Je suis en pleine lecture et ne peux donc jeter un regard global sur cet ouvrage. Mais je trouve qu'il en vaut la peine. de plus, long de 600 pages plus les appendices et les notes bibliographiques, je ne pourrais le terminer rapidement. Or, j'ai envie de vous mettre l'eau à la bouche.

Il est gros, très gros. D'ailleurs, Amazon ne précise pas le nombre de pages qu'il contient mais bien son poids : 1kg400. Vous imaginez aisément qu'il n'est pas facile à transporter et que lire au lit est une gymnastique périlleuse. Mais il ne faut pas s'arrêter à ce détail.

C'est d'abord un très bel ouvrage. J'adore la couverture sur laquelle on peut admirer un tableau de Vermeer « le géographe ». Baigné d'une douce lumière, ce géographe étudie des cartes anciennes, un compas à la main, dans un décor baroque cher au peintre. Peint en 1669, un siècle après la naissance de Samuel de Champlain, il pourrait le représenter. En effet, il n'existe pas de portrait de cet homme illustre. Ceux qui le représentent ne sont qu'extrapolation. La seule image qu'on ait de lui, est une gravure de 1609 où Champlain participe à une bataille entre indiens de tribus adverses.
C'est cette gravure qui sert de point de départ au travail de recherche puis d'écriture de David Hackett Fisher. La biographie qu'il nous livre ici est le fruit d'un travail colossal et richement documenté. Pour l'écrire, il s'est rendu aux Etats-Unis bien sûr, mais aussi au Québec et en France. Il commence son voyage à Brouage en Saintonge d'où est originaire Samuel de Champlain.
L'ouvrage est agrémenté d'une dizaine de pages en couleur, présentant villages, bâtiments, lieux cités ; de nombreuses gravures, tableaux anciens, cartes… interrompent le texte pour l'illustrer.
C'est un travail d'érudit qui nous est livré ici mais l'écriture fluide et enlevée est accessible au grand public. J'ai lu une petite centaine de pages jusqu'ici et je découvre un homme simple et intègre talentueux dans l'art de la guerre, la diplomatie, cartographe de génie et artiste doué, sans parler du navigateur hors pair. Un récit dense et plaisant qui nous révèle un homme au rêve immense : développer et regarder grandir un grand projet novateur pour la France, sur le sol américain.

Merci à Babelio pour cet envoi issu de Masse Critique, aux Editions Boréal qui me l'ont fait parvenir et au facteur qui me l'a livré !
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J'ai déjà parlé de ce bel ouvrage. Maintenant que je l'ai lu en entier, il est temps d'en parler de manière plus substantielle.

Cette biographie d'un homme exceptionnel se lit comme un roman d'aventures. Elle nous emmène du petit village de Brouage à Québec et passant par les Amériques. C'est un livre savant, fruit d'un colossal travail mais jamais on ne peine à le lire. Seul le nombre de pages peut sembler rébarbatif car une fois ouvert, on n'a de cesse de connaître les divers épisodes de la vie de Samuel de Champlain qui consacra toute sa vie à son oeuvre, au détriment de sa vie privée, et joua plusieurs rôles complémentaires au fil de sa mission. Il n'avait pas seulement à installer une colonie française en Amérique, il devait aussi lutter contre les opposants à ce projet au sein même de la cour d'Henri IV. Un grand écart permanent entre deux continents et deux conceptions de l'avenir.

Champlain n'était pas un colonisateur brutal et sanguinaire. Il a, avant tout, cherché à connaitre et à comprendre la vie et la culture des autochtones. Il a lié des amitiés, passés des accords et cherché très souvent une juste issue à l'installation de la colonie française outre Atlantique. Dans un monde de cruauté et de violence, il rêvait de paix et d'humanisme. Il porta ce rêve pendant plus de 30 ans !
« le seul vrai « nouveau monde », créé en Amérique dans la mixité, le métissage, le mélange des cultures, des ethnies, des espoirs et des idées, c'est celui de Champlain. »
Son attitude envers les Inuits et les Amérindiens tranchait singulièrement avec celle des colonisateurs qui l'avaient précédé. le père de la Nouvelle France était un homme généreux et bienveillant, un soldat à l'esprit pacifique et un excellent navigateur.

Champlain a combattu aux côtés d'hommes qu'il admirait, comme Martin Frobisher, un héros à ses yeux. Mais Frobisher, Francis Drake, ou les conquistadors espagnols, l'ont déçu par leur brutalité, et plus encore par le peu d'intérêt et d'ouverture d'esprit qu'il manifestait à l'égard des peuples d'Amérique, que Champlain rêvait, lui, de connaître et de mêler à son oeuvre. L'empire bâti par les Anglais sera plus grand et plus puissant que l'oeuvre de Samuel de Champlain, et à son époque, cela sera vu comme un échec. Mais du point de vue humain, les relations entre Français et indigènes ont été créatrices, intimes et riches. Ce fut une véritable leçon de vie et donc une formidable réussite. Son idée fixe que nous sommes tous frères est, aujourd'hui encore, un hymne à la vie et à l'amour qu'il nous demande de perpétuer.

Si l'on devait résumer l'homme en quelques mots, on pourrait dire que ce fut un vrai héros, au sens le plus noble du terme et un homme admirable. Un humaniste en somme.
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Je ne connaissais pas tant l'histoire de Samuel de Champlain. Il me restait quelques traces de mes cours d'histoire du Canada, quelques lectures au hasard des commémorations historiques, mais sans plus. Je me suis donc lancé tout à fait ouvert dans cette somme consacrée à l'homme multiple qu'était Champlain, le soldat, le navigateur, le cartographe, l'ethnologue et même l'humaniste, selon l'auteur. On ne peut que louer le travail immense qu'a pu constituer l'écriture de cet ouvrage. David Hackett Fischer relate parfois avec un minutieux détail qui laisse songeur sur la place qu'a pu prendre l'invention ou tout du moins l'extrapolation historique. Mais, au-delà de cette inquiétude, le rêve de Champlain demeure une lecture prenante et enrichissante même si elle a tendance à s'apparenter à une hagiographie. On y voit comment Champlain dans ses efforts de développement d'une société en terres d'Amérique a pu agir d'une façon différente que celle utilisée par les conquérants espagnols au sud du continent. La thèse que Fisher défend avance que Champlain a voulu construire une société où colons et Indiens auraient pu vivre en paix dans un équilibre où chacun apprenait de l'autre. Il demeure difficile de juger avec l'oeil d'aujourd'hui les agissements d'intervenants du XVIIe siècle. le rapprochement que Champlain souhaite avec les peuples indiens est-il mu par l'humanisme ou par la stratégie militaire ? Quoiqu'il en soit, le regard que porte Fisher sur le parcours de Champlain demeure essentiel et je ne peux que remercier l'ami qui m'en a suggéré la lecture.


Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Cette encyclopédie s'adresse aux spécialistes ou aux étudiants en histoire. Complète, détaillée, dotée de carte et d'illustrations, elle est un ouvrage complet de la période de la conquête de l'Amérique par les Français. le lecteur moyen que je suis trouve un peu se trouve un peu dépassé par l'abondance des informations. Ce livre est destiné aux chercheurs qui ont un intérêt précis. MB
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critiques presse (1)
LaPresse
05 août 2011
Le rêve de Champlain, de l'historien américain David Hackett Fischer, est un ouvrage magistral qui nous fait découvrir des facette nouvelles du fondateur de «Quebecq» et père de la Nouvelle-France.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Samuel de Champlain sut maintenir des relations étroites avec de nombreuses nations indiennes tandis qu’il fondait des colonies européennes permanentes dans le Nouveau Monde. Il vécut parmi les Indiens et passa une bonne partie de son temps avec eux, tout en contribuant à l’essor de trois populations et cultures francophones : les Québécois, les Acadiens et les Métis.
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Des générations entières d’auteurs ayant loué les qualités morales de Champlain, un retour de balancier était inévitable. La première moitié du XXème siècle avait mis à la mode le révisionnisme irrévérencieux (debunking). Pour ceux qui le pratiquaient, les apparences n’étaient que mystifications. La réalité était sous-jacente, et elle était immanquablement honteuse. L’idéalisme n’était plus de saison. Le révisionnisme était un genre souvent pratiqué dans la joie qu’éprouvent les marchands de canulars, avec un sourire entendu. On se plaisait tout à coup à éclabousser les figures de proue qui avaient été des héros et des saints aux yeux des générations précédentes. En ce sens, Champlain était une cible rêvée.
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Bishop n’a pas manqué de signaler les défauts de Champlain, qu’il jugeait liés à son idéalisme. « Il était un peu à l’écart de se contemporains. Il n’était pas assez rusé pour déjouer la ruse […] il rêvait en précurseur, son rêve était sa passion, et il avait le caractère qu’il fallait pour réaliser sa passion. » Bishop revient sans cesse sur la principale qualité de Champlain : « La marque de son caractère, telle qu’elle s’était épanouie dans la guerre, l’aventure et la privation, était la force d’âme. » Il explique : « Dans mon vocabulaire, la force d’âme [fortitude] arme l’homme qui a un but. Champlain avait cette force d’âme. Les autres se lamentaient, il avançait ; ils reculaient, il persévérait ; ils mourraient, il s’accrochait à la vie. Il était doué d’une force physique hors du commun, car il fallait un homme d’une endurance extraordinaire pour survivre à toutes ces épreuves. Sa force était également morale, car il fut en butte toute sa vie à la lâcheté, la mesquinerie, la cupidité, la sensualité. » Et Bishop de conclure : « Une vie marquée par la force d’âme est chose noble à voir. » Il voyait en Champlain un modèle pour ceux et celles qui vivent dans des époques troublées.
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Après les délires de la rectitude politique, la haine idéologique, le multiculturalisme, le postmodernisme, le relativisme historique et les manifestations les plus extrêmes du cynisme universitaire, les historiens aujourd’hui redécouvrent les fondements de leur discipline avec une foi nouvelle dans les possibilités du savoir historique, et ce, avec des résultats surprenants.
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Champlain était un amant de la mer, même s’il la savait dangereuse. En navigateur aguerri qu’il était, jamais il ne médisait de la mer, il respectait trop sa puissance. Son traité sur la navigation regorge d’avertissements sévères et de leçons apprises à la dure. Dans plus d’un passage de ses journaux, il a décrit ses affrontements avec les glaces et les brumes de l’Atlantique Nord, les étocs et les hauts-fonds des côtes traîtresses, les ouragans des Caraïbes, les nordets du golfe du Maine, les suroîts du golfe de Gascogne. Il avait vu les vagues gigantesques du Grand Banc et ces grains blancs qui surgissaient sans prévenir de l’océan sous un beau ciel bleu. Il s’était buté à des marées et des courants qui défiaient l’entendement et aux hauts-fonds de quatre continents. Fréquemment, dans ses relations, il s’étonne d’être encore en vie alors que tant d’autres grands navigateurs ont péri en mer.
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