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4,07

sur 517 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après le pays des collines arides, Giono nous fait découvrir la "haute vallée noire", pays des montagnes noires peuplées "d'arbres noirs", et traversé par un fleuve dont "l'eau [voyant] la forêt large étendue là devant, abaisse son dos souple et entre dans les arbres".
Tel un dogme, la nature nourrit encore et toujours l'écriture de Giono dans ce roman : dotée d'un corps et d'une âme, elle s'accapare un rôle prépondérant sans toutefois décider du destin des hommes. Car pour une fois, c'est un roman d'hommes.

Deux amis, Tonio l'homme du fleuve et Matelot l'homme de la forêt, partent à la recherche du fils disparu du second, appelé le Besson, jamais revenu du pays des montagnes noires.
En remontant le fleuve jusqu'à ce pays sombre, ils feront des rencontres qui bouleverseront leur destinée.
Dans ce pays mystérieux malgré tous les repères géographiques cités par l'auteur, on plonge dans une épopée mais une épopée paysanne, où les personnages taillés à la faux luttent sans cesse pour tout et pour rien dans la rigueur de l'hiver. Les pieds dans l'eau mais aussi les mains dans le sang, ils causent peu mais basculent dans la violence sans aménité aucune. Et pour quelle raison ?
Par amour : c'est l'amour filial de Matelot le bûcheron qui mène cette expédition laquelle va révéler à Tonio le pêcheur, trop longtemps immergé dans l'eau verte du fleuve, l'amour d'une femme. L'amour illumine le récit mais de manière contenue, à l'image de ces gens aux pieds bien campés dans la terre.

Sans conteste, Giono utilise les mêmes ressorts que pour ses oeuvres précédentes mais avec une tonalité différente.
La nature fleurit joliment dans la langue de Giono, empruntant diverses formes vivantes. Elle témoigne d'un émerveillement permanent de la part de l'auteur, allant même jusqu'à façonner le corps et l'esprit de ses personnages, ils sentent plus qu'ils ne savent : "Antonio toucha le chêne. Il écouta dans sa main les tremblements de l'arbre. […] ‘'Ça va?'' demanda Antonio. L'arbre ne s'arrêtait pas de trembler. ‘'Non, dit Antonio, ça n'a pas l'air d'aller.''
Toutefois, l'auteur n'expose pas une nature enthousiaste aux couleurs chatoyantes : point d'été avec sa chaleur écrasante, mais les pluies incessantes de l'automne et le souffle glacial de l'hiver. Et ce d'autant plus que l'auteur a choisi de conduire nos deux compagnons armés de leur solide amitié en direction de la ville, dominée par un effet de clair-obscur à travers des ruelles sombres et étroites.
On prend alors conscience que Giono use de cette palette de couleurs pour marquer la progression du récit. La trame obéit au rythme des saisons : avec le froid mordant de l'hiver le fleuve se trouve prisonnier des glaces, c'est le temps de l'inquiétude, de l'impuissance, de l'attente des hommes jusqu'à la survenue du printemps lequel sort de terre avec le réveil des orgueils et des instincts de vengeance des hommes. le printemps découvre une terre "sanguine ", des "torrents musclés" et insuffle une formidable énergie non seulement aux hommes, mais également à l'intrigue quelques peu ensevelie sous la neige. Lorsque le printemps s'annonce, tout s'accélère, bercé dans une atmosphère d'abord féroce puis lyrique et sensuelle. Giono démontre ainsi sa parfaite maîtrise du rythme, rendant la lecture captivante.
Comme toujours, l'homme et la nature sont unis par des liens profonds chez Giono. Mais cette fois, ils chantent à l'unisson : "le monde commençait à chanter doucement sous les arbres", la nature accompagne de son chant les personnages au gré de leur périple. Pas de lutte entre l'homme et la nature.
Et c'est probablement en raison de cette harmonie que la nature exerce moins d'emprise sur le récit que dans les romans précédents. Avec une certaine pudeur qui sied à la vie paysanne, l'auteur pose alors un regard tour à tour compatissant et admiratif sur ses héros, guidés par leurs sentiments et l'abnégation ou la désillusion qui en découlent. Tous ne reviendront pas de ce voyage avec ce qu'ils recherchaient.
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Le fils du bûcheron Matelot a disparu depuis plusieurs mois. Matelot convainc son ami Antonio de partir à la recherche de son corps pour le ramener et l'enterrer. Ils remontent le fleuve en guettant les troncs d'arbre que le besson était chargé de convoyer et qui seraient passés par là.
L'intrigue, qui se rapproche de celle de la guerre de Troie, est forte, mais elle s'évanouit sous les descriptions et les personnages. J'ai eu assez peu envie de savoir ce qui allait leur arriver.
Lire le chant du monde, c'est plonger dans un style flamboyant à l'extrême, dans une nature fantasmée et dans des dialogues parfois mystérieux. Alors que Regain est un des livres que j'emporterais sur une île déserte (il me faudrait peut-être une immense caisse, pour emporter tous mes livres préférés), j'ai trouvé cette lecture difficile. Un chef-d'oeuvre, je veux bien en convenir, mais difficile.

Lien : https://dequoilire.com/le-ch..
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Le chant du monde, le chant de la nature, une ôde au végétal où l'homme se trouve imprégner, immerger dans sa quête humaine...... Ici et je crois que c'est le cas dans tous les romans de cet auteur, la nature tient le premier plan. C'est finalement elle qui donne le rythme et le ton au récit.

Deux hommes partent pour retrouver le fils de l'un d'entre eux, ils ont en commun le fleuve sur lequel ils naviguent ou pêchent. Les deux hommes, taiseux, l'un âgé, Matelot, l'autre plus jeune, Antonio, vigoureux et à sa manière beau-parleur d'où son surnom de "Bouche d'Or", vont se lancer dans un voyage à la recherche de Danis, le besson (jumeau), seul fils survivant de Matelot, qui a disparu alors qu'il devait convoyer du bois sur le fleuve lors du dernier été.

C'est une sorte de voyage révélateur et initiatique des deux hommes que nous conte Jean Giono, mais aussi et surtout un chant d'amour de la nature et des saisons. de l'automne au printemps, l'auteur s'en fait le chantre à travers les paysages traversés par les deux hommes mais aussi d'une épopée où les rencontres vont se succéder et bouleverser leurs vies.

Il y aura les rencontres positives :  Clara, jeune femme aveugle découverte en forêt en train d'accoucher et qui va bouleverser Antonio, il y aura Toussaint le nain difforme aux pouvoirs de guérison, allié et protecteur et puis il y aura ceux qui représentent le mal, la violence : Maudru et ses bouviers, éleveurs de taureaux (double représentation de la force) représentant la puissance, la force, Maudru qui ne peut supporter que le besson enlève Gina, sa fille alors qu'elle était promise à un autre homme de sa famille.

C'est avec une écriture d'une grande richesse et lyrique, avec mille détails qui plantent le décor, installant une bande de sonore, olfactive et parfois sensuelle du monde environnant, où l'homme apparaît finalement comme bien humble durant les trois saisons que durera le voyage.

"C'était le grand désordre de printemps. Les forêts de sapins faisaient des nuages à pleins arbres. Les clairières fumaient comme des tas de cendres. La vapeur montait à travers les palmes des feuillages ; elle émergeait de la forêt comme la fumée d'un feu de campement. Elle se balançait et, au-dessous de la forêt, mille fumées pareilles se balançaient comme mille feux de campement, comme si tous les nomades du monde campaient dans les bois. C'était seulement le printemps qui sortait de la terre. (p259)"

Les caractères de chacun des personnages se révèlent peu à peu car dans cet environnement rural on ne s'épanche pas, c'est plus par les actes que les hommes apparaissent et en particulier Clara se fera l'initiatrice de ce que les autres ne voient pas ou plus et qu'elle a découvert avec ses autres sens.

"Je me demande, dit Clara, ce que ça peut être ce que vous dites : voir ! puisque, chaque fois, ça vous trompe.(p270)"

C'est également une histoire  de vengeance, de combat, de justice, des plus faibles contre les puissants, de rivalité amoureuse qui finira dans le sang et la destruction. Comment ne pas y retrouver la trame de nombreux récits où chacun défend son droit, sa possession et où le personnage de Toussaint le guérisseur apporte bonté, sagesse.

C'est une écriture très imagée, vous partagez avec les personnages les sentiers, les bords du fleuve, vous gravissez les montagnes, vous subissez les assauts de la nature, de ses habitants, vous humez les odeurs de la terre, des plantes, vous découvrez avec eux la beauté et la richesse du monde à qui sait la regarder, l'écouter, la sentir. 

A lire quand on a besoin de se déconnecter du quotidien, de la ville, pour retrouver des sensations champêtres, pour réapprendre à regarder, à écouter le chant du monde .....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Livre d'une très grande poésie. Texte magnifique et émouvant.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Pour une troisième incursion dans l'oeuvre de Giono, c'est une première déception - tout de même relative - : moi qui avais adoré le caractère déconstruit et polyphonique de la narration des précédents romans lus, je me suis trouvée bien troublée par le caractère très canonique de l'intrigue, qui rend finalement, à mon sens, le récit beaucoup plus terne. Je n'ai, en effet, pas spécialement été réceptive à l'histoire du Matelot, homme de la forêt, qui part à la recherche du besson, son fils, avec l'aide d'Antonio, dit Bouche d'Or, homme du fleuve, tous deux à l'abri de la civilisation et de ses vicissitudes, comme ils s'en rendront compte bien assez tôt.

Mais heureusement que les descriptions, toujours aussi sensibles et lyriques, de la nature, avec au centre le fleuve, restent prégnantes, nous proposant un chant du monde tout en contraste, parfois délicat, parfois rugueux, parfois ténu, parfois puissant, dans tous les cas en parfaite adéquation avec l'évolution de la nature au fil des saisons.
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Il y a encore des romans de Giono de la première époque que je n'avais pas lu, et parmi eux « Le chant du monde ». Etrange, j'étais passé de « La trilogie de Pan » au « Hussard sur le toit » avec juste  l'homme qui plantait des arbres  pour baliser  les grands chemins et accéder aux  vraies richesses .

Il me manquait un épisode clé, la chanson de la nature dans toute sa splendeur, à l'image du chorus des oiseaux dès l'aube lorsqu' apparaît le jour.

« Le chant du monde'' est en effet le chant que produit le monde mais aussi le chant que le monde fait naître sous la plume de l'écrivain. Son univers tient à une langue et à un style tout à fait personnels.
Je ne vais pas en faire un résumé, mais donner mon ressenti.

Ainsi, cette histoire   est à la fois un roman d'aventures et un roman intensément poétique. Giono est à la fois poète lyrique et romancier épique. Les éléments de la nature sont ses vrais personnages. C'est lorsqu'il parle d'eux que son talent manifeste la puissance la plus heureuse.

Le monde où vit l'imagination de Giono est grandiose et imprécis, situé hors de l'atteinte des humains. Il imagine, dans des pays rêvés, des communautés humaines tout à fait décrochées de notre société.

Les longues descriptions, qui alternent avec les dialogues brefs et incisifs des personnages, ont pour fonction de montrer que si l'être humain sait écouter, voir, entendre, toucher la nature dans laquelle il évolue, il ne peut que vivre en harmonie avec lui-même et atteindre une sérénité bienheureuse, qu'il appartient à l'écrivain de rendre perceptible et de faire partager en trouvant les mots justes.

Giono se montre un fin observateur de la nature et des êtres :

«Un épervier passa. Il baissait son vol comme pour essayer de passer sous la pluie. Il rasait l'herbe et il remontait en criant.»

«Sans se presser, un cerf passa devant eux, à la lisière de la pluie. Il portait son branchage bas. Il soufflait deux jets de vapeur. Il s'en alla lentement vers les bois, à travers les prés, en cherchant des sabots dans l'herbe spongieuse. Il tourna la tête. Il regarda les hommes. Il avait d'énormes sourcils roux chargés d'eau.»

«Des sangliers qui te prennent sous le vent et qui arrivent comme chez eux. Alors ils se lavent l'entre des cuisses avec la terre, ils avalent de longs vers noirs en levant le museau.»

Il propose aussi de saisissants effets impressionnistes.

«Le jour bleu coulait de la fenêtre et déjà il faisait flotter dans la lumière un escabeau de bois, la table faite de troncs d'arbres, le bas du lit. le haut du lit était encore dans l'ombre. le visage de sucre de l'accouchée se confondait avec l'oreiller blême et le drap.»

«Le battement des foulons recommençait à lancer dans les cavités de la ville le tremblement des taureaux abattus.»

«De l'autre côté du vallon la ville venait vers lui en grandissant à toute vitesse.»

Chez Giono, symphoniste de la nature qui provoque en lui un véritable enivrement, l'émerveillement face à la vie est constant. La nature est sans cesse observée et scrutée, saisie de la façon la plus complète.

Cette vie unique est une présence constante, sans cesse renouvelée.
Aussi est-elle rendue surtout par des mots qui évoquent le fleuve et, en particulier, par le verbe «couler».

«Une vie épaisse coulait doucement sur les vallons et les collines de la terre.» «Le sang coula dans ses yeux»
«La brume qui venait du pays Rebeillard commença à couler dans les gorges. «Le brouillard coulait le long de ses joues avec un petit bruit de farine qui glisse.»
«Le jour bleu coulait de la fenêtre»
«Le charroi des taureaux recommença à couler sur la lande et dans les collines.»
«Des lueurs coulaient de toutes les lisières»
«Au fond, coulait le lait de la vierge»
«L'ombre coulait entre les bosquets et les coteaux
«Une petite eau de lune coulait dans les frisures de son toit»
«Le mugissement coulait dans la vallée noire»

Mieux encore, sont établies de véritables correspondances à la Baudelaire.

«Un parfum aigu partait en éclairs de quelque coin des feuillages. Ça avait l'air d'une odeur de fleur et ça scintillait comme une étoile semble s'éteindre puis lance un long rayon»
«Le son devenait rouge et remplissait sa tête d'un grondement sanglant à goût de soufre.»
«Des copeaux de brume sautaient en grésillant dans les arbres.»

Ces envolées lyriques n'empêchent pas un certain flou.
Le fleuve n'est pas nommé, mais on sait que celui de Giono ne peut être que la Durance, au bord de laquelle il est né et a toujours vécu, à Manosque.
Alors, cher Jean, vous qui n'êtes pas un Bleu, vous auriez dû savoir que la Durance est une rivière, puisqu'elle se jette dans le Rhône.
Et dans ce « fleuve », il y a « anguille sous roche », car y décrire un congre est bien incongru, c'est un poisson de mer.
Bien qu'elle ne soit pas le reflet de la réalité, une oeuvre de fiction peut ainsi entraîner de la friction, et même de l'affliction.
Comme avec cette faute de style qui conduit à une allitération :
"Le besson s'enfonça ses doigts dans sa bouche et se mit à siffler".

Vers la fin de l'histoire, Giono affiche une fois de plus son mépris de la ville, foyer de pestilence physique et morale opposé à la montagne. Ses habitants sont faibles et ridicules par rapport aux paysans.
Connivence entre les animaux et les êtres humains, dont la communion entretient une constante émotion sensuelle, l'allégresse d'être dans le monde. Encore faut-il que ces êtres humains soient habitués à vivre en étant étroitement unis et soumis à la nature, qu'ils soient des paysans, et, encore mieux, parce que plus proches des étoiles : des montagnards, qui connaissent le poids du ciel.

Giono a dénigré son roman, mais un auteur est rarement bon critique de son oeuvre. Aujourd'hui, « Le chant du monde » est considéré comme l'un de ses livres les plus importants. Une sorte de regain de santé qui apparaît au sommet de la colline.

Après avoir lu ce chef d'oeuvre, j'ai rejoint le grand troupeau des admirateurs de l'écrivain provençal.

« Que ma joie demeure ! »

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Une écriture poétique, des personnages qui le sont tout autant.
Une nature omniprésente.
Des hommes au tempérament puissant et ténébreux.
Des femmes fortes.
Et une espèce de mélange gracieux de tout ça avec la pluie qui bat, le fleuve qui coule et les chiens qui aboient. Un mouvement lent mais incessant.
Le silence qui pèse. le vent dans la forêt
Et la violence des certitudes.
Giono écrit superbement et nous envoie des images pein la tête.
Le trame de l'histoire importe peu.
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Ce chef d'oeuvre de 1934 est un maillon de la chaîne du roman populaire français.
Bien que Ernst Wiechert , né dans ce qui est aujourd'hui la Pologne, ait débuté cet art par l'Enfant Elu en 1929 en décrivant la beauté de la nature boisée, Jean Giono a sûrement inspiré bon nombre d'écrivains français.
Je pense à Henri Bosco avec son "Enfant et la rivière" en 1945 qui a bercé mon enfance en réussissant à donner vie à la rivière tout comme Bernard Clavel qui, dans "Les pirates du Rhône" en 1957 et "Le Seigneur du fleuve"1972, décrit le fleuve en le rendant sauvage et en lui donnant une apparence animale.

Ce livre m'a vraiment enchanté. Ces Antonio, Maudru, Matelot et Besson tout comme les Gina et Clara font partie de notre patrimoine imaginaire.

L'intensité de ce roman est beaucoup plus importante que celle de "Regain" (1930) pourtant plus connu du grand public. En peu de temps (1930 -1934), Giono a gagné en maturité, ses phrases et ses dialogues sont tranchants, épurés.

C'est tout simplement beau ...
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J'ai lu Giono pour la première fois en 2019 avec Un roi sans divertissement, un coup de coeur à retardement, c'est-à-dire que sur le coup j'ai été désarçonnée par la structure du roman et l'évolution de l'intrigue, mais que dans les semaines et les mois qui ont suivi ma lecture j'ai souvent repensé à ce texte, avec admiration.

Malgré cela, j'étais encore sceptique quant à ma capacité d'apprécier les oeuvres de la première période de l'auteur, celle des « chroniques paysannes » ancrées dans sa Provence natale, dont le chant du monde fait partie. À ma grande surprise, le Giono des débuts n'est pas le romancier bucolique que je croyais et j'ai beaucoup aimé ce roman. La nature n'y est pas décrite à la manière de paysages picturaux. Elle l'est plutôt comme un être vivant ou un ensemble d'êtres vivants parmi lesquels évoluent les personnages. Les métaphores abondent, sans pour autant alourdir le style. Une sorte de sublimation, dans la beauté comme dans la violence, accentuée par les références mythologiques, ici la guerre de Troie.

L'histoire commence par la disparition dans les montagnes du besson, un jeune homme dont le frère jumeau est mort. Son père et l'ami Antonio partent à sa recherche en longeant le fleuve. Cette expédition se transforme en périple qui durera des mois, de l'automne, à l'hiver, au printemps.
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Peu comme Giono sont capables de rendre la nature à ce point vivante, à ce point active et sujet du verbe.
Et je ne parle même pas de sa capacité à construire des dialogues "plus authentiques, tu meurs".
Par contre, dans cet opus, je me suis perdu, je n'ai pas complètement trouvé l'entrée et je n'ai fait que flotter sans force, sans adhérence suffisante pour pleinement apprécier tous ces mots naturels et leur flot./leur flow.
Cette nature a écrasé pour moi les autres sujets. Les humains, les forces et les faiblesses de ces humains.
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