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EAN : 9791095081128
318 pages
The book editions (19/06/2019)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Jan, en permission à Berlin, attend son frère Karl, en poste en France. Il décide, suite aux propos négatifs de son jeune frère Gerhart envers leur père Hans, de rédiger l’histoire de leur famille entre 1923 et 1937, date à laquelle sa famille a éclaté face au nazisme.

Il relate alors les années d’insouciance, la crise économique allemande et la montée du National-Socialisme, sa propre adhésion aux idées nazies, entraînant également sa mère et s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je partageais avec vous il y a peu mon avis sur Ein Brera de la même auteure. La chute de Jan clôture la trilogie commencée avec Karl et Nina consacrée au devoir de mémoire de la seconde guerre mondiale. Juste pour vous rappeler le contexte. Dans le premier opus, l'auteure retraçait l'histoire de Nina, pendant la guerre, qui tombe amoureuse d'un allemand, Karl. Dans Ein Brera, elle nous emmène à notre époque actuelle où on voit que les événements de cette guerre ont des conséquences soixante-dix ans après. Et enfin, ici, dans La chute de Jan, l'auteure nous ramène avant la guerre, avec la montée du nazisme en Allemagne, dans la famille de Karl. La particularité de cette saga est que Lisa Giraud-Taylor nous donne le point de vue du côté des « méchants », en nous donnant le point de vue de Karl, de Jan sur ces événements douloureux pour tous.

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire. le résumé le fait déjà et en plus, ce serait vraiment dommage de ne pas découvrir ce roman à la façon dont l'auteure veut le faire. On est dans la famille de Karl, entre les deux guerres, et la parole est ici donnée à Jan, le frère cadet de Karl. Il nous raconte leur jeunesse entourés de parents aimants, de l'arrivée inattendue et tardive de leur jeune frère Gerhart, du refus de sa mère d'avoir cet enfant, de l'investissement de Karl dans l'éducation de son petit frère, des changements de penser de sa mère quand Hitler arrive au pouvoir, de la séparation que cela va entraîner au sein de leur famille, le père étant contre et aidant d'ailleurs des juifs à se cacher. Jan va osciller entre les deux, il ne veut pas décevoir sa mère, et en même temps ne comprend pas cet acharnement contre les juifs. Il est partagé entre ses devoirs filiaux et ses propres valeurs. À l'inverse de Karl, il ne quittera jamais le foyer, gardant ainsi un oeil sur Gerhart qui va grandir dans un climat très hostile. Il suit ce que pense sa mère et entre en opposition avec son père, qu'il va même jusqu'à dénigrer. Jan décide donc, en voyant ça, de rédiger l'histoire de leur famille pour transmettre les valeurs initiales de leur famille à son frère et lui montrer la place de leur père.

Ce roman, comme pour Karl et Nina, montre bien que tous les Allemands n'étaient pas mauvais et qu'ils ont dû plus d'une fois subir. Il montre aussi comment Hitler a bien mené son jeu et a réussi à endormir son peuple pour mener à bien la destruction de son peuple et de ses valeurs. Il a profité d'une période où le peuple était fragilisé par le conflit précédent pour l'endoctriner en leur promettant de mieux vivre si certaines choses étaient mises en place, et petit à petit mener sa politique d'éradication du peuple juif, mais aussi des tsiganes, des homosexuels. Certains Allemands vont ouvrir les yeux avant la guerre et se rendre compte de ce qui est fait, ils vont entendre parler des camps, mais jamais ne s'imagineront la réalité dans ces lieux de cauchemar. Certains, au début, seront libérés et raconteront les tortures, mais bien sûr, personne ne les croira.

Cette histoire est porteuse d'un tas de beaux messages. Elle s'arrête a début de la guerre. J'ai trouvé qu'il était intéressant de procéder ainsi, on connait un peu tous la vie pendant la guerre pour l'avoir lue ou vue en film, par contre cette période d'avant guerre est plus rare. Bien évidemment, ça n'excuse en rien des agissements abjects des Allemands, mais ça permet de remettre les choses aussi à leur place. Combien de fois, lorsque j'étais jeune, j'entendais mon grand-père parler des « boches », mettant tous les Allemands dans le même panier, où son aversion quand il avait appris que j'étudiais l'allemand au collège…l'air de rien, ce sont aussi des phrases qui restent dans nos têtes et si des romans comme celui-ci n'existaient pas, le discernement entre les dirigeants nazis et le peuple en général serait toujours aussi difficile à faire. Je trouve en plus, que certaines paroles dites par les dirigeants Allemands pendant cette période avant guerre se rapprochent de certaines dites à l'heure actuelle par certains de nos politiciens, et là, je vous assure que ça fait peur… ce devoir de mémoire engendré par ce style de roman est vraiment indispensable pour ne jamais réitérer de telles atrocités. Tout cela doit servir d'exemple, surtout que l'homme a une grande facilité à oublier le passé et refaire les mêmes erreurs…alors n'oublions pas !

J'ai lu ce roman très vite, je me suis laissée happer dès le début. Il est écrit à la première personne du singulier, si vous me suivez, vous savez que ce « je » est mon genre de prédilection. Il permet de rentrer dans la tête du personnage, de Jan ici, de ressentir le moindre de ses sentiments, d'être au plus près de ce qu'il pense. Je trouve en plus que Lisa Giraud-Taylor a très bien réussi à se mettre dans la peau d'un homme. Si je me souviens bien par rapport aux autres, je crois que c'est la première fois. Une femme dans la peau d'un homme donne une certaine sensibilité non négligeable. Elle fait allusion à Karl et à ce qu'il vit de son côté, ça m'a permis de comprendre certains traits de caractère de Karl dans le premier roman. Ne vous inquiétez pas, si vous ne l'avez pas lu et que vous commencez d'abord par ce roman, cela ne vous empêchera pas de comprendre l'histoire. Au contraire, je pense que ça vous donnera envie de lire les autres. Moi je sais qu'après avoir quitté Jan, j'ai repris la lecture de Karl et Nina, même si je l'ai déjà lu. Ça me donne une autre vue sur Karl. Et je dois avouer en plus que je n'avais pas envie de quitter ces personnages. J'avais envie de rester encore un peu avec eux, relire le premier opus me permet ainsi de les retrouver et de les apprécier encore plus.

J'ai vécu une multitude de sentiments avec ce roman, j'ai même versé quelques larmes, c'est très difficile de rester insensible face à tout ce qui arrive à ces garçons. Lisa Giraud-Taylor fait passer à merveille tout ce que vivent ses personnages, en positif comme en négatif. Cette trilogie est un formidable coup de coeur avec une préférence pour le premier et dernier opus. J'avoue que j'étais avant une grand fan de Karl, et maintenant, mon coeur pencherait plus pour Jan. Ils ont vécu tous deux des choses fortes, mais je trouve Jan d'une plus grande sensibilité, il est très attachant.
Le style de l'auteure est toujours aussi bon, sans lourdeurs, agréable et très visuel. Je m'imagine bien voir une adaptation de ces romans au cinéma ou en téléfilm,
Bon, je vais arrêter de parler, j'ai été vraiment encore bien bavarde, mais j'ai tellement aimé, j'aurais encore plein de choses à vous dire, si, si, c'est possible…je vais vite publier cette chronique sur mon blog et la partager pour pouvoir retourner avec Karl et Nina où Jan est encore mentionné…Je vous conseille fortement la lecture de ce roman en particulier et de la trilogie en général.
Un énorme merci à Lisa Giraud-Taylor pour tout ce qu'elle m'aura fait vivre. La page va être difficile à tourner, mais je sais qu'elle a écrit un nouveau roman, j'ai hâte de la découvrir dans un autre registre, dans un autre univers. En tout cas, c'est une auteure à suivre.
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Septembre 42 : Jan va retrouver son frère ainé, Karl, le temps d'une permission et va partir lui-même sur le front de l'est à Stalingrad.
Il sait qu'il y part pour y mourir et n'en reviendra pas.
Que le lecteur ne s'y trompe pas, l'intérêt du roman ne réside pas dans le suspense autour de la mort de Jan mais dans le récit de l'engrenage qui a conduit ce jeune homme de la haute bourgeoisie allemande à devenir un SS.
L'intérêt du roman, c'est le retour de Jan sur sa courte vie et le constat d'un gâchis absolu, irrattrapable dont la mort est le seul dénouement envisageable à ses propres yeux.
Jan raconte pour son jeune frère, Gerhart, né en 1930 les années heureuses de la famille puis la descente dans l'entonnoir, de chacun des membres de la famille qu'ils soient opposés au régime nazi, comme Karl ou le père, ou au contraire dans l'adhésion au programme nazi, par conditionnement, pour Jan et Gerhart ou par opportunisme pour la mère. Il veut laisser à son frère son témoignage du lent naufrage d'une famille qui vivait heureuse, et dont les enfants avaient pour amis des enfants juifs, avant. Avant Hitler et sa clique.
J'ai aimé le parti courageux de l'auteure de se mettre dans la peau d'un jeune nazi, que ce soit lui qui porte un regard sur sa culpabilité, et que ce soit lui-même encore qui se juge et se condamne. J'ai aimé la manière dont il est montré comment on choisit sans choisir, de glissement en glissement, de silence en non-dit, de petite lâcheté en grande trahison, comment on refuse de voir ce qu'on a pourtant sous les yeux mais qu'il est trop insupportable de confronter. Comme l'expulsion des soeurs Rosen de leur appartement et leur disparition dans les camps de la mort. L'innocence des juifs qu'il extermine sans état d'âme lui apparaîtra soudain à travers le visage d'une petite fille blonde. La confiance lue dans le regard de la petite sur le point d'être assassinée dynamite sa cécité et lui révèle qu'il est un assassin au service du mal. le visage de la petite fille blonde, c'est l'irruption de sa conscience, et sa chance de se ré humaniser avant de disparaître.
On ne s'ennuie jamais en lisant la saga de la famille von Radovitz avec une galerie de personnages hauts en couleur, et on rafraîchit au passage ses notions d'histoire.


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Un beau roman historique, un roman sur une famille allemande (et quelle famille ! ) à l'aube de la seconde guerre mondiale. Cette histoire clôt (non pitié !!!!! ) un tryptique sur le devoir de mémoire, beau projet entrepris par l'auteure Lisa Giraud Taylor.

L'histoire est celle de la famille von Radowitz vue par les yeux de Jan, le petit frère de Karl (vu dans « Karl et Nina » de la même auteure) dans une lettre adressée au petit Gerhart, le benjamin de la fratrie. Il y raconte comment sa famille unie, cultivée et tolérante tombe petit à petit dans le nazisme. Jan, faible et manipulé, se désole d'être devenu un SS. Karl, un jeune idéaliste vu dans « Karl et Nina » en tant qu'officier de la Wermacht, apparaît ici comme un second patriarche, le soutien de la famille, face à une mère manipulable et manipulatrice et un père faible.

J'ai adoré !!! le roman possède un grand contenu historique, pour mieux situer l'intrigue. Les aventures de cette famille sont palpitantes et on a envie de leur foutre des claques, surtout à la mère (quel sacré personnage ! Ou jusqu'où peut aller un baby blues…). On tombe amoureuses de Karl, le grand frère responsable, attentionné, idéaliste, mais à la fois calculateur, voire manipulateur. Et on a pitié pour ce pauvre Gerhart, le petit frère. Quant à Jan, le frère sandwich, ben, on a envie de lui dire « tant pis pour toi ! ».
Lien : https://gefroideval.wordpres..
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