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EAN : 9791021406841
85 pages
Oskar Editions (01/06/2019)
3.87/5   54 notes
Résumé :
Estelle et Safiyé sont inséparables et n'ont aucun secret l'une pour l'autre. Sauf que depuis quelques semaines, Estelle s'interroge. Pourquoi son amie n'assiste plus au cours de natation, elle qui adore nager ? Safiyé n'ose pas lui avouer qu'elle doit suivre les règles imposées par son père : interdiction d'être en maillot de bain devant des hommes ! Mais Safiyé ne veut plus lui obéir. Aidée d'Estelle, trouvera-t-elle le courage d'affronter son père ?
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 54 notes
Estelle a remarqué que sa meilleure amie Safiyé ne venait plus à la piscine. Quand elle comprend que c'est parce que le père de son amie ne veut pas qu'elle s'expose ainsi aux regards des garçons et hommes, Estelle cherche à aider Safiyé qui aimerait bien que son père lui laisse davantage de liberté...

C'est moi qui décide ! de chez Oskar Editeur s'inscrit dans une collection destinée à aborder avec les plus jeunes les droits de l'enfant. le thème de C'est moi qui décide ! est assez épineux par rapport à d'autres romans de cette collection. En effet, comment parler de la religion musulmane et de laïcité aux plus jeunes, sans tomber dans les travers des clichés ? le sujet est en effet assez délicat en ce moment... Roland Godel s'y essaye, même si le roman prend vite le parti d'opposer un père à la vision ( de mon point de vue) assez radicale de l'Islam à sa fille qui ne rêve que de pouvoir à nouveau retourner à la piscine. Plus largement c'est l'autorité parentale qui est remise en cause dans le roman avec cette jeune fille qui décide de montrer à son père que ce qu'il lui impose va trop loin et qu'elle a des droits.
Le sujet est délicat, en tant que non musulman on peut aussi avoir d'emblée un parti pris, et les revendications du père peuvent nous échapper. Néanmoins le débat posé est intéressant et Roland Godel tâche de donner les deux points de vue, nous invitant dans l'intimité des familles de Safiyé et d'Estelle, même si à mon sens le père de Safiyé est un peu trop caricatural. Pas simple cependant de parler de cela avec les plus jeunes mais l'auteur donne quelques arguments dans les deux sens, afin de permettre à chacun de se faire sa propre opinion. La fin, assez ouverte, est aussi une bonne idée pour ne pas trop orienter.
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Safiyé ne vient plus au cours de piscine. Elle a systématiquement mal au ventre ces jours-là. L'école s'inquiète de son absence, mais aussi Estelle, sa meilleure amie...

La question des cours de piscine est une vraie problématique pour les écoles et leurs enseignants.

Un certain nombre de jeunes filles ne peuvent plus s'y rendre en raison de l'interdiction familiale d'exposer son corps devant des hommes ou des garçons.

Tout comme Eve serait à l'origine du péché, certaines interprétations religieuses reportent sur les femmes la faute originelle : le corps serait source d'excitation pour les hommes, d'où l'obligation de se couvrir.

Or l'école française est mixte et laïc et beaucoup de maître nageur sont des hommes. Alors que faire ? Peut-on accepter cette exclusion des filles de certaines activités ?

Le récit montre bien la difficulté de la jeune fille à se voir appliquer les principes de la république : liberté, égalité, fraternité. Mais aussi le déchirement familial que cela produit.

J'ai apprécié que l'histoire présente avec justesse les faits et ouvre le questionnement. Il reste encore à trouver comment faire en sorte que les droits de l'enfant soient toujours respectés, en France comme ailleurs.

A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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"C'est moi qui décide!"

Pas si sûr.

Roland Godet met les pieds dans le plat sur un sujet qui jouera beaucoup du poil à gratter pour certains.

Tant que que c'est pour se gratter le menton et la tête pour réfléchir, cela reste une bonne idée, dirais-je.



L'auteur aborde le sujet du voile par le biais de deux copines de classe de 10 ans.

La 1ère de couverture ne supposerait pas que cela puisse parler de ça et la 4ème de couverture minimise un peu le fond du sujet.

Estelle et Safiyé sont en primaire donc et un jour, Safiyé ne vient plus aux cours de natation.

Estelle, qui l'a connait bien, sent bien que l'excuse formulée pour justifier son absence ne tient pas debout.

Roland Godet ne pointe pas aussitôt du doigt bêtement, très clairement le respect des religions de chacun est énoncé par les parents d'Estelle.



Pourtant, la 1ère de couverture estampillée d'une sorte de tampon avec l'inscription de la collection "le Droit des Enfants, New York 1989" et l'histoire introduite par le texte correspondant au thème ne nous laisse pas juste spectateur, par ce texte de loi nous serons inévitablement parti prenante.

" Tous les enfants...ont les mêmes droits, quelles que soient les opinions ou les croyances de leurs parents;

...Ont le droit de penser et de croire librement, et de donner leur avis sur ce qui les intéresse;

...Ont le droit de recevoir une éducation dans l'égalité entre filles et garçons;

...Ont le droit d'avoir des loisirs et des activités adaptés à leur âge. ( Principes de la Convention internationale sur les droits de l'enfant)



Le contexte est délicat.

Safiyé se confie à son amie afin de n'avoir aucun secret ni incompréhension entre elles, nous comprenons bien dans le roman que l'application du voile d'un côté et le contexte légal ajouté par l'auteur de l'autre pose inévitablement un dilemme pour Safiyé, remettant ainsi l'autorité parental.

Le père de l'enfant n'est pas présenté comme " tortionnaire" par Safiyé qui s'empresse d'expliquer à Estelle que celui pense faire au mieux pour sa fille selon ses règles.



Compliqué, en effet.

Nous avons ce sentiment incommodant d'être invité à la table d'un foyer qui se tiraille sur des choses personnelles, le bénéfice est sans nul doute qu'en ayant accès aux arguments du père, cela nous permettra au moins de comprendre une culture et un mode de pensée peut-être différents des nôtres.

Le sujet est intéressant dès lors qu'il est traité d'une façon posée et intelligente, ce qui est le cas ici.

Les éléments sont posés à plat, après chaque lecteur se fera son opinion.

Le trouble ne viendra pas de l'extérieur mais bien de Safiyé qui a du mal à s'adapter aux changements qu'on lui impose à son âge. À l'écouter( la lire), nous cernons un pas d'écart entre les droits de l'enfant qu'elle est et les droits de la femme qu'elle sera, nous avons le sentiment que la jeune fille prépare le terrain pour sa vie future en s'opposant à son père.

Alors?



Un titre court, facile à lire et forcément fort.
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Estelle s'inquiète pour son amie, Safiyé, qui n'assiste plus au cours de natation et semble être gênée quand elle lui en demande la raison...

Les enfants n'ont pas à subir les convictions des adultes, même s'il s'agit de leurs parents. Le contexte religieux de cette histoire est sensible car le lecteur peut déjà avoir des idées préconçues, mais l'auteur a su présenter les choses de façon neutre. Ce n'est pas la religion qui est pointée du doigt mais bien le comportement du père.

Chaque enfant doit pouvoir disposer de son corps et de sa vie comme il l'entend, peu importe le contexte social ou religieux, peu importe son genre. Il faut qu'ils le sachent et ce court roman leur montre avec efficacité.
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Un court roman très important, qu'on a envie de faire lire à tous. Très facile d'accès et vite lu.
Mais j'ai un peu de mal à donner un avis.

Safiyé est en CM2. Contrairement à son amie Estelle, elle adore nager, mais ne va plus à la piscine avec l'école. Avec réticence, elle confie à son amie que son père le lui interdit.
Malgré les efforts de l'entourage, parents, école, le père campe sur des positions qu'il estime juste, en accord avec sa religion.
Les jeunes lecteurs découvriront ici que si les filles doivent se voiler, ne pas se montrer en maillot, etc, c'est parce que cela donne des idées sales et impures aux hommes. Ce sont donc elles qui sont punies, privées de liberté.
Ce roman montre bien les différents avis. le père explique les raisons de son attitude, et qu'il fait cela pour le bien de sa fille. Ses interlocuteurs, malgré toute leur bonne volonté, ne peuvent pas grand chose pour aider Safiyé : la maman de sa copine est bien consciente qu'elle ne peut la garder chez elle en cachette de ses parents. Les enseignants peuvent brandir l'obligation de scolariser, avec le danger que le père la retire de l'école pour l'envoyer chez un autre maître plus intégriste que lui.
La fillette de la couverture, qui s'affirme et décide, n'est absolument pas celle du roman (qui a eu l'idée d'une telle illustration ?). Safiyé est terrorisée, même si elle essaie, à l'initiative de son amie, de s'affirmer face aux interdits qu'on lui pose.
Le père est réellement intégriste, la famille turque conforme à ce qu'on en attend : la mère très soumise, le grand frère qui seconde le père pour faire obéir sa soeur, même si on sent qu'il l'aime et qu'il est parfois partagé. Hélas, on sait que c'est le quotidien de beaucoup, et que le trait n'est pas forcé.

La présence du père d'Estelle, assez rigoureux lui aussi, mais dont les idées parfois un peu étroites sont bien contrebalancées par la mère, qui elle ne se soumet pas, apporte un autre côté bienvenu à l'histoire.

D'où vient qu'après l'avoir lu d'un trait, je suis assez mal à l'aise pour donner un avis ?
Même si on donne la parole à tous, j'ai l'impression qu'on nous donne à entendre ce qu'on a envie d'entendre. Il est clair que l'auteur se positionne nettement. Tout aussi clair qu'on ne peut qu'avoir cette position là, celle des droits de l'enfant.
Mais présenter les gentils d'un côté, les méchants de l'autre va-t-il faire avancer la juste cause ?

La fin est à la fois encourageante pour l'évolution qu'elle entend. Et après réflexion on se dit que rien n'est résolu.
Mais le roman a le mérite de poser le problème avec de bonnes explications.

Je ne connaissais pas cette collection, je pense que ce thème n'est pas le plus facile.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne t'ai jamais dit ce qu'il signifiait ? Chez nous, en Turquie, Safiyé ça veut dire "la pure".

- Bon, c'est joli. Et alors ?

- Et alors... c'est là justement que tu ne peux pas comprendre. C'est à cause du regard des autres. Le regard des hommes.

- Il a quoi, leur regard ?

- Il est plein de désir et de vice. Il est sale, et c'est pour ça qu'il rend les femmes impures. Alors il faut se protéger, couvrir ses cheveux et dissimuler son corps, pour ne pas provoquer l'envie des hommes et attirer ces regards qui nous salissent.
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- Écoutez, la piscine ça va clairement trop loin. Je trouve déjà injuste qu'on empêche Safiyé de porter son foulard à l'école. Ça fait tout de même partie de sa liberté personnelle et de la liberté religieuse !
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Maman m'a toujours appris une chose : chaque individu a le droit d'avoir ses croyances, mais pas celui de les imposer aux autres, même à ses enfants.

[p57-58]
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- Tu n'es pas un peu jeune pour couvrir tes cheveux ?
- Eh bien... mon père dit qu'il vaut mieux que je m’habitue. Parce qu'à l’adolescence, j'y serai bien obligée.
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Tu ne crois pas que ceux qui ont des idées vicieuses dans la tête, c'est justement les hommes qui veulent cacher les femmes ? C'est eux qu'il faudrait interdire à la piscine et pas moi.
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