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EAN : 9782897584719
Guy Saint-Jean (25/04/2018)
4.44/5   17 notes
Résumé :
L'épopée déchirante d'une mère pour retrouver sa fille dans le Québec des années 1950.
Les parents de Maggie, un commerçant anglophone des Cantons de l'Est et son épouse francophone, ont des ambitions pour leur fille aînée. Qu'elle s'amourache de Gabriel Phénix, un jeune fermier, est donc inacceptable. Qu'elle tombe enceinte à quinze ans? La honte. Sans autre forme de procès, Maggie est forcée de «reprendre le droit chemin» et d'abandonner cette petite Elodie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le synopsis dévoile tout... ou presque de l'intrigue. Il n'y a pas de grand suspense à vous couper le souffle. Si tel est votre attente, vous serez déçus. Par contre, si vous cherchez un roman qui vous fera vivre des étincelles en terme d'émotions, je vous le conseille fortement. Pour moi, ce fut un réel feu d'artifice que j'ai ressenti en suivant le parcours de Maggie et d'Élodie!

La fille de Maggie est le récit d'une mère qui ressent un vide immense depuis qu'on lui a enlevé sa fille et qui se promet de tout faire pour la retrouver. C'est également le récit d'une enfant qui aura une enfance extrêmement difficile au sein de l'orphelinat où elle sera envoyée et à plusieurs fois, les événements relatés par Joanna Goodman m'ont fait passer de la tristesse à la colère.

Dès les premières pages, l'auteure nous démontre avec justesse le contexte sociopolitique de l'époque au Québec. Et cela aura un impact majeur sur la vie de Maggie. Cette jeune fille qui doit parler français à la maison, mais dont le père veut qu'elle suive ses études à l'école anglophone, mais surtout, qu'elle se comporte comme une vraie Anglaise. On ressent le déchirement de cette enfant entre ses deux parents. Quelle n'est pas la déception du père de constater que sa fille bien-aimée, sa fleur sauvage, se retrouve enceinte du jeune fermier canadien-français d'à côté!

Une fois que la fille de Maggie, Élodie, lui sera enlevée, et ce, sans qu'elle ait pu la serrer dans ses bras, nous sentons que notre protagoniste ne sera plus jamais la même. Par la suite, l'auteure nous amène également au sein de l'univers d'Élodie. Sous le règne de Duplessis, les religieuses et le gouvernement provincial décident de convertir les orphelinats en hôpitaux psychiatriques afin d'obtenir une subvention du gouvernement fédéral.

Dès ce jour, les jeunes filles non désirées n'iront plus à l'école et devront travailler. Pour Élodie ce n'est que le début de l'enfer. Les événements relatés par l'auteure sont puissants et troublants. Personnellement, cela m'a bouleversée et fait enrager. Ces passages ne sont pas faciles à lire et je reste avec une panoplie de questions. C'est tellement inconcevable... pour quelle raison fait-on subir de tels sévices à de jeunes enfants? Mon coeur de mère n'arrive pas à comprendre.

Il est difficile de ressortir de ce récit et de pouvoir en dire que ce fut un coup de coeur tellement le récit est sombre. Il m'a chaviré le coeur et je sais qu'il restera gravé dans ma mémoire encore bien longtemps. Un roman vibrant d'émotion qui prouve qu'au-delà de la noirceur, il y a toujours de la lumière qui finit par apparaître là où on s'y attend le moins!

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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J'ai littéralement dévoré ce roman!
Une histoire prenante aux tripes .
Dire que dans le temps ça se passait comme ça. Je suis bien contente de ne pas être née à cette époque .
Je vous conseil cette lecture car c'est une histoire très belle que vous n'arriverez pas à lâcher avant la dernière phrase. ...
Un jolie coup de ❤ encore une fois de mon côté 🤗
Lien : https://m.facebook.com/story..
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Après cette soirée, elle a appris rapidement l’anglais. C’était une question de survie. Rien n’était plus important pour elle que d’apprendre à maîtriser cette langue. Mais ce n’était pas tout, il fallait aussi qu’elle soit une Anglaise. Pour rentrer dans le rang à l’école, elle a dû tout changer, y compris sa tenue vestimentaire. Elle a troqué les robes informes que sa mère lui faisait porter contre des kilts à carreaux, des chemisiers blancs empesés à col de dentelle et des mocassins que son père commandait sur catalogue, au magasin Eaton. Elle a remplacé sa langue maternelle par un langage plus élégant. Et elle a fini par se sentir Anglaise.
C’est par crainte et obligation que Maggie et ses sœurs continuent aujourd’hui de parler français avec leur mère, dont la présence à la maison est imposante et inévitable. Mais Maggie est loyale à son côté anglais – le côté de son père –, car il élève rarement la voix et est un modèle de raison dans une maisonnée autrement instable.
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C’est une tenue terne et bien peu seyante. Depuis la naissance de Nicole, elle semble avoir cessé de se soucier de son apparence.
Elle se plaint toujours du fait que la maternité a détruit sa beauté. Elle blâme ses enfants pour ses mèches de cheveux gris, les deux molaires qu’elle a dû se faire extraire et, surtout, le poids qu’elle a pris. Elle a été jolie un jour – des photos en témoignent – mais ce n’est plus le cas maintenant. Son déclin a été d’autant plus rapide qu’elle s’est résignée à son sort – ou plutôt qu’elle en a fait une mission. Le tout a commencé par un style de coiffure qui l’enlaidissait – les cheveux courts, avec raie sur le côté et mèches tombant sur les oreilles –, s’est poursuivi avec les blouses-tabliers tellement commodes et les tristes cardigans, et s’est terminé avec l’abandon total de tout maquillage, comme en signe de protestation.
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Il explore des parties de son corps que Gabriel devait être le seul à jamais connaître. Il s’appuie de tout son poids sur elle, et elle ne peut même pas lui donner un coup de genou dans l’entrejambe. Il lui enlève sa culotte. Elle a beau se tortiller, elle ne peut pas lui échapper. Elle s’entend crier et supplier, mais Yvon, lui, n’entend rien. Ou alors il s’en fiche. Peut-être d’ailleurs que les mots ne franchissent même pas sa bouche. Elle ne sait plus.
Il la contraint à le toucher, mais elle résiste de toutes ses forces. Frustré, Yvon défait sa ceinture et baisse son pantalon. Il souffle fort et la pénètre de force. À peine quelques heures plus tôt, elle faisait l’amour avec Gabriel. Elle se souvient à quel point c’était agréable et doux. Maintenant, le seul fait de penser à Gabriel est insoutenable.
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À l’heure où la plupart des enfants se faisaient lire des contes de fées pour s’endormir, Maggie aimait qu’on lui raconte les aventures de célèbres botanistes du xixe siècle – Johnny Appleseed qui transportait ses semences depuis les pressoirs de cidre de la Pennsylvanie, qui faisait des centaines de kilomètres à pied rien qu’à s’occuper de ses vergers, qui partageait son abondante récolte de pommes avec les colons et les Indiens; ou Gregor Mendel, le moine autrichien qui cultivait des petits pois dans le jardin de son monastère en étudiant les caractéristiques de chaque récolte, et dont les archives constituent apparemment le fondement des connaissances actuelles sur la génétique et l’hérédité. De telles réussites, soulignait le père de Maggie, commençaient toujours par une simple semence.
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Elle se plaint toujours du fait que la maternité a détruit sa beauté. Elle blâme ses enfants pour ses mèches de cheveux gris, les deux molaires qu’elle a dû se faire extraire et, surtout, le poids qu’elle a pris. Elle a été jolie un jour – des photos en témoignent – mais ce n’est plus le cas maintenant. Son déclin a été d’autant plus rapide qu’elle s’est résignée à son sort – ou plutôt qu’elle en a fait une mission. Le tout a commencé par un style de coiffure qui l’enlaidissait – les cheveux courts, avec raie sur le côté et mèches tombant sur les oreilles –, s’est poursuivi avec les blouses-tabliers tellement commodes et les tristes cardigans, et s’est terminé avec l’abandon total de tout maquillage, comme en signe de protestation.
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