Le club des femmes rebelles

🌻Chronique🌻

« Pensez-vous que d'autres s'en soient aussi aperçus? »

Je pense que c'est flagrant. L'invisibilisation des femmes après quarante ans est, on ne peut plus réelle et effective. Mais c'est certainement l'avantage et le pourquoi du triomphe des soeurs Colebrook dans cette histoire, car personne ne les soupçonne. Bien campées dans leurs quarantaines et leurs célibats volontaires et involontaires, elles se lancent dans une mission admirable: l'aide aux femmes désespérées. de par leurs influences bourgeoises et leurs intrépidités, les jumelles s'emploient, avec grand coeur, à améliorer le quotidien de certaines de leurs connaissances, moins chanceuses qu'elles. Il n'y a pas de petits gestes, chaque action compte, et en cela, je me devais de vous parler de ces nanas formidables en ce #challengejuilletsororité ! Ce sont de véritables héroïnes qui se battent contre le patriarcat au dix-neuvième siècle en Angleterre. Et croyez-moi, l'affaire n'est pas mince!
Ce que l'on aperçoit dans cette aventure, c'est la condition féminine. Derrière l'action moelleuse, savoureuse, exquise, c'est la réalité du sort des femmes. Les femmes doivent correspondre à des critères, sont soumises à une autorité masculine, et rester utiles et discrètes. Silencieuses, même. Mortes, au besoin. Et cela ne convient plus à la rebelle Lady Augusta. Grâce à son caractère et son assurance, elle convainc sa jumelle, d'abord, puis, d'autres personnes de voler au secours des demoiselles en détresse. Et dans ces pages, nous pouvons apercevoir que la souffrance féminine prend de multiples formes. Dès leurs plus jeunes âges, elles sont des corps à disposition. Dès leurs plus jeunes âges, elles subissent la violence des hommes. Même en se pliant aux rôles qui leurs sont impartis, elles ne seront que des corps à disposition et subiront encore et encore, pour différents prétextes, la violence des hommes. Sans que, eux, en exerçant leurs dominations et actes ignobles divers et variés allant jusqu'au meurtre, n'en soient affectés, ou punis par la loi. Et on s'étonne encore que les femmes se rebellent?!
Je me suis régalée avec le cercle des femmes rebelles. Déjà, je ne connais pas forcément ce genre littéraire, le cosy mystery, très en vogue pourtant, mais j'ai aimé la tendresse et les rebondissements fréquents, mais ce qui m'a le plus plu, c'est cette intention de mettre en lumière les femmes et leurs quotidiens. L'autrice insère dans son intrigue des thèmes très forts, comme la santé mentale, le féminicide, la prostitution, et derrière l'humour et la légèreté, elle dénonce une misogynie qui n'en finit pas de faire des ravages…
Il semblerait qu'il y ait une suite à prévoir, et, comme j'ai adoré le côté rebelle et franc-parler de Lady Augusta, je vous confirme mon adhésion au Cercle des femmes rebelles et en redemande encore! Et vous, pensez-vous apercevoir et craquer pour ce roman d'aventure féministe et sensationnel?!

« À ma connaissance, la loi anglaise ne condamne toujours pas le meurtre des épouses » fis-je remarquer.
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Londres, 1812. Loin de la guerre anglo-américaine se déroulant au Canada, les jumelles Colebrook, deux soeurs quadragénaires et célibataires de la bonne société anglaise, ne s'ennuient guère. Si Julia est pondérée en toutes circonstances, Lady Augusta reste rebelle à l'autorité masculine et ne manque pas une occasion de le prouver. Très complices malgré leurs caractères opposés, elles se confrontent sans toujours mesurer les dangers aux pires exactions de malotrus sans scrupules, quitte à faire le coup de poing avec un maître-chanteur, un odieux mari séquestrant son épouse, de vils souteneurs et l'odieux gérant d'un asile d'aliénées aux méthodes abominables.
L'intrigue en elle-même est très plaisante mais l'intérêt est renforcé par des dialogues savoureux, des situations cocasses et surtout l'intéressante description des moeurs du milieu bourgeois de l'Angleterre au dix-neuvième siècle et de la place de la femme dans la société. Historienne de formation, Alison Goodman a truffé son roman d'éléments réels qui assurent sa crédibilité.

Lady Augusta et Lady Julia sont des jumelles issues de l'aristocratie anglaise. En 1812, âgées de quarante-deux ans, elles sont considérées comme des vieilles filles. La première n'a jamais été amoureuse ; la seconde pleure la mort de son fiancé. Cinq ans plus tôt, le décès de leur père a été accompagné de scandale. C'est grâce à l'influence de Lady Charlotte Davenport qu'elles ont continué à être reçues dans la bonne société. Aussi, lorsque leur amie est victime d'un chantage, elles lui offrent leur aide. Fortes de leur succès, elles acceptent ensuite de libérer une aristocrate, séquestrée par son époux. Cette mission sera bientôt suivie d'autres. Toutes ont un point commun : la condition féminine. Elles sauvent des filles ou des femmes, victimes de la domination et la violence masculines.

Elles-mêmes subissent le joug de leur frère, mais jouissent d'une certaine indépendance. Si Julia a un caractère posé et diplomate, Augusta montre un tempérament exalté et rebelle. Elles se complètent parfaitement. La première temporise les plans et impose des mesures de prudence, tandis que la seconde fait preuve de courage, d'audace et de malice. En raison de leur statut social, elles ne suscitent pas de méfiance. Leur imagination et leur intrépidité bénéficient de l'effet de surprise. J'ai apprécié l'humour d'Augusta et la douceur de Julia, j'ai admiré leurs motivations et j'ai aimé qu'elles brisent les codes de leur époque, malgré les risques encourus.

Malgré leur désir secret de démontrer que les femmes sont les égales des hommes, leur sacerdoce est de protéger les femmes. Aussi, elles rangent leur fierté et acceptent de l'aide masculine. Même si leur première rencontre ne s'est pas déroulée sous les meilleurs auspices, celle de Lord Evans est la bienvenue. Cependant, son soutien n‘est pas sans risque, ni acquis, car il s'expose à de graves dangers, en sortant de l'ombre.

Les luttes menées par les deux soeurs m'ont émue. J'ai été révoltée par le kidnapping d'enfants par des proxénètes et ébranlée par les conditions inhumaines de femmes enfermées dans des asiles, etc. Ces causes me remuent. J'ai apprécié que, malgré le ton léger du récit, les thèmes soient traités avec profondeur. Par exemple, l'auteure décrit avec justesse des scènes atroces de réclusion de fillettes forcées à la prostitution ou de femmes retenues de force dans des conditions d'hygiène déplorables, dans un établissement pour aliénés.

Il me semble que le cercle des femmes rebelles est un mélange savoureux de plusieurs genres : cosy mystery, romance, historique, social, féministe et comédie romantique. Or, chaque élément enrichit les autres. J'ai adoré et j'espère sincèrement qu'une suite est prévue.

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Une détective amateur de la haute société au coeur de Regency London utilise son intelligence et son invisibilité en tant que « vieille fille » pour protéger d'autres femmes dans une nouvelle série de mystère historique. Une aventure féministe exaltante et vibrante !

Lady Augusta Colebrook, « Gus », est résolument célibataire à 42 ans et ennuyée par la vie en société. Elle et sa soeur jumelle, Julia, qui pleure son fiancé décédé, ont besoin de distraction. Une solution se présente bientôt : sauver la filleule de leur amie Caroline, séquestrée par son mari

Ce n'est que la première des trois affaires dans lesquelles les jumelles se lancent, les deux autres impliquant le sauvetage de très jeunes filles d'un bordel et la libération d'une jeune femme d'un asile absolument épouvantable. Gus et Julia sont si courageuses et affrontent des méchants méprisables et impitoyables. Mais leurs enquêtes ne se déroulent pas toujours comme prévu et elles ont parfois besoin de l'aide de leurs amis comme le séduisant et ténébreux Lord Evan Belford…

Les trois cas mettent en évidence les problèmes auxquels les femmes de cette époque étaient confrontées : le fait qu'elles étaient considérées comme la simple propriété de leur père, de leurs frères ou de leur mari, qu'elles devaient être traitées cruellement si les hommes en avaient envie, être emprisonnées dans leur maison ou dans un asile de fous. Même le titre et l'argent ne protègent pas contre ces horreurs

Augusta et Julia sont des personnages fantastiques et se complètent bien. Augusta (Gus) est la soeur la plus aventureuse et audacieuse, et Julia est la pacificatrice la plus réservée des deux. Elles ont une très bonne relation et j'ai apprécié les petites façons dont leur lien profond a été démontré

L'auteur a brossé un tableau très vivant du monde dans lequel évoluent les personnages : les danses, les vêtements, les chevaux, les maisons, l'apparence, l'argent… Il y a aussi des commentaires intéressants sur la manière dont les citoyens les moins fortunés sont traités, alors que Gus et Julia sont témoins des dessous miteux du monde de la Régence - ses bordels, ses tavernes, ses trafic d'enfants, la violence conjugale, le traitement inhumain des femmes dans les asiles

J'aime le fait que l'histoire mette en lumière tant de problèmes auxquels les femmes sont confrontées, et même si la plupart des problèmes présentés sont sombres, ils sont bien équilibrés avec une histoire d'amour qui se construit lentement, des thèmes de fraternité, d'entraide, de résilience et de l'humour

Frais et intrépide, le roman d'Alison Goodman, d'une écriture exquise et d'une recherche impeccable, qui mélange les genres, met en lumière les recoins les plus sombres de la Régence anglaise. le cercle des femmes rebelles est en partie une aventure palpitante, une nuance féministe audacieuse, des résolutions de crimes, une romance alléchante. J'ai hâte de lire le prochain épisode !

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Cette romance historique est une très chouette surprise. Ce roman est bourré d'actions, intrépide et tout à fait charmant.

Trois parties découpent cette aventure : nous découvrons Julia et Augusta en proie avec la justice de Dieu... ou la justice des hommes (femmes exclues - c'est selon la personne !). Elles sont jumelles mais tout à fait opposées dans leurs comportements et leurs ressentis, mais aussi physiquement et socialement.
Julia est atteinte d'un cancer. Elle est veuve depuis deux longues années. Elle peine à se rétablir de ce terrible drame.
Augusta est une vieille fille, la quarantaine, intelligente, futée, perspicace et redoutable. C'est le moteur du couple fraternel : je me réjouis de son caractère corsé et de son côté meneuse car c'est par elle que l'action arrive.

Toutes deux décident de sortir leur amie, Charlotte, du chantage d'un maître chanteur. Les aventures commencent et s'enchaînent, me coupant le souffle, me donnant l'envie de poursuivre toujours plus en avant le récit. Et cela tombe bien car ce livre n'est que le premier tome d'une série qui devrait se poursuivre... Ainsi, elles affrontent un voleur de grand chemin, s'engagent à sauver une femme de son mari, sauvent l'orpheline des griffes d'une maison close. Toutes ses aventures sans un fléchissement, sans une pause... C'est trépignant !

La romance est aussi présente dans la narration mais je n'en dis pas davantage. Elle offre à nos héroïnes une nouvelle mission à accomplir. Et pas des moindres. Et pas sans dilemme et sans danger.

Je suis charmée par le cercle des femmes rebelles parce que ces personnages sont remarquables et bien différents des jeunes filles qui sont mises à l'honneur dans ce genre de romances, souvent midinettes, inexpérimentées et assez peu engagées dans la vie. Celles-ci ont des idées très précises du monde, des hommes, de leur liberté et des droits. Je les applaudis à deux mains.

L'histoire est palpitante, fraîche, zélée. Elle foisonne d'actions et de décisions très courageuses. Voici donc une romance "cape et d'épée" qu'il ne faut surtout pas laisser passer si on est amateur/amatrice du genre. J'attends avec impatience la suite des aventures d'Augusta et Julia.