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Étonnant, étonnant album que cet Astérix et le Chaudron. En effet, je me souviens, étant enfant, n'avoir point eu pour celui-ci un amour aussi vif que pour une kyrielle d'autres.
En le relisant, bien des années plus tard, en y réfléchissant, puis en le re-relisant et le relisant à nouveau, je me suis aperçue que la raison en est simple : cet opus ne s'adresse pas à des enfants.
Il est complexe, intriqué, satirique, caustique, désillusionné et truffé de second, voire de premier degrés totalement inaccessibles pour des bambins.
C'est un Goscinny mordant, qui a manifestement beaucoup de petits comptes à régler avec ceux-ci ou ceux-là, un Goscinny en rupture avec ses semblables (nous sommes en 1969, année de la séparation d'avec l'éditeur DUPUIS pour Lucky Luke et où les histoires de gros sous viennent polluer sa création).
Ainsi, Astérix se retrouve banni du village et tout le monde le lâche. Il ne peut compter que sur son ami le plus proche Obélix, tout comme lui ne pouvait compter que sur son fidèle Uderzo (un peu réducteur mais pas si loin de la vérité), quand la maison "Pilote" essuya quelques tempêtes.
On peut lire, au bas mot, dans cet épisode une critique du monde du business, une critique de la collaboration non assumée avec l'ennemi, une critique du monde du spectacle et de la création (surtout théâtrale) et une critique toujours assidue de l'administration. On y trouve également une parodie de film de malfrats (attaque de banque) ainsi que la mémorable mise en abîme pour laquelle je ne résiste pas au plaisir de vous servir ce petit extrait:

- Si on racontait nos aventures aux gens? Peut-être qu'ils nous paieraient pour les entendre?
- Je ne m'y connais pas en affaires, mais je peux te dire que ça, ça ne rapportera jamais d'argent!
- Pourtant on appellerait ça: "les aventures d'Obélix le gaulois" et...
- Ah, tais-toi...

Dans cet album, Astérix ne cesse de courir après de l'argent, l'argent d'un autre, dont il ne touchera rien mais qui peut causer sa perte. L'argent dont il se rend compte que c'est un métier que de le faire fleurir et qu'on ne s'improvise pas homme d'affaire. "L'argent n'a pas d'odeur", clin d'oeil à Vespasien que Goscinny place dans la bouche d'Obélix, mais s'il est vrai qu'il n'a pas d'odeur, peut-être a-t-il un goût : amer !
Lisez, découvrez, redécouvrez cet album surprenant, au scénario extrêmement bien ficelé, et que j'élève sans honte et sans retenue, à l'âge adulte, au rang des tout bons, mais tout ceci, bien sûr, est affaire de goût, ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ce chaudron qui fleure la soupe à l'oignon emmène les fans d'Astérix dans un périple pour le remplir de sesterces puisque le petit Astérix s'est fait dérober celui dont la garde lui avait été confiée.

Tout au long de l'épopée, c'est l'humour qui domine avec de très belles réparties de la part d'Obélix, une bonne complicité entre les deux héros et, finalement, le rétablissement des choses dans leur norme avec la récupération des sesterces dérobés.

Et le banquet final, barde muselé, pour fêter le retour glorieux des héros.
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Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !

Enfant, cet album m'a longtemps décontenancé, échappait même parfois aux séances de relecture de toute la série. Une album qui suit Astérix Légionnaire, le bouclier Arverne, Astérix aux Jeux Olympiques, autant dire, on est entré dans l'âge d'or de la série, René Goscinny et Albert Uderzo sont dans leur grande période.
Mais qu'a-t'il a de particulier, cet épisode. Astérix, jusqu'alors, toujours malin, infaillible, invincible s'avère un piètre homme d'affaire, venant d'Obélix, toujours axé sur la bouffe et la bagarre, on peut le comprendre, mais dans cet épisode, Astérix est un véritable loser pathétique.
Ensuite le rythme est différent des autres tomes, avec comme une coupure en chapitre, Astérix, vendeur de sanglier, Astérix aux concours de combat, Astérix et les jeux d'argent, Astérix cambrioleur de banque et Astérix fait du Théâtre.

"Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !"

J'ai aujourd'hui pour cet épisode, auquel je n'y comprenait rien enfant, une admiration sans faille. Déjà, enfant, le mot orgies ???
C'est du génie, une critique de la modernité provocatrice de la culture des années 70, hilarante et subtile, pas un phylactère qui ne soit pertinent et drôle, avec Laurent Terzieff dans le rôle d'Eleonoradus, clins d’œils, ironie, causticité, tout le talent de Goscinny condensé en 5 pages, alors, c'est sûr, adulte on apprécie plus. Cette aventure était sans doute destinée à un public plus âgé. Et dans une époque où celui qui fait des affaires a plus d'aura que celui qui se fait rouler, cette BD est une étincelle de fraîcheur. "Ce que je n'ai toujours pas compris, c'est pourquoi on a mis de l'argent à la place de la soupe dans ce chaudron !" Comme tu as raison, Obélix, ça n'a pas de sens !
En conclusion je reprendrais ces mots :

"Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !"
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Un tome assez spécial que ce numéro 13 qui aborde le problème de l'argent.

Spécial dans le sens que les grandes bagarres contre les ennemis habituels sont surtout au début (un camp romain, et contre les pirates qui cette fois sont à terre), et à la fin.

Spécial car pour la première fois nos héros se retrouvent dans un monde qu'ils ne connaissent pas : l'argent.

L'album est bourré de scènes drôles, dont ma préférée est celle du théâtre ("ils sont fous ces romains"). Il est amusant de voir nos héros essayer plein de métiers pour remplir leur chaudron (« Les beaux, les beaux, les beaux sangliers »).

Cependant, malgré ses qualités, cet album n'emporte pas ma préférence, car on sent bien que Goscinny a du mal a se renouveler lorsqu'il n'est plus dans le style habituel des aventures et des bagarres classiques.

Un bonne prise de risque, mais ça reste quand même un ton en dessous.
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J'ai beaucoup apprécié cette relecture d'Astérix et le chaudron, davantage que mes précédentes lectures lorsque j'étais enfant ou adolescente : je pense que j'étais alors un peu trop jeune pour comprendre certaines subtilités de l'histoire.
J'ai aussi trouvé très drôle la façon dont Astérix, réputé pour sa vivacité d'esprit, se montre assez empoté lorsqu'il s'agit de gagner de l'argent. Mais heureusement, Obélix, toujours égal à lui-même, est là pour l'épauler...
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Il faut savoir que cet album faisait partie de ceux que je n'aimais pas, lorsque j'étais jeune (je parle de mes 10/12 ans) et qu'il m'a fallu du temps pour y revenir, le relire et le comprendre, un peu comme avec "Le bouclier Arverne".

Oh, j'avais ri avec les déboires d'Astérix pour remplir un chaudron (qui avait contenu de la soupe à l'oignon) de Sesterces mais je n'avais pas capté les trois quarts de l'album et du message qui était distillé.

De prime abord, il n'est pas pour les enfants, la plupart des jeux de mots et des situations leurs passeront au-dessus de la tête.

Ce qui m'avait choqué, à l'époque (et qui me choque toujours), c'est le bannissement d'Astérix du village. D'accord, il a fait une faute et l'argent confié par un autre chef gaulois a été volé, mais sans même mener une enquête, on le bannit du village avec ordre de ne pas y revenir sans le chaudron rempli d'argent.

— Retourne dans le village, Obélix. Tu n'as pas à me suivre ; je suis banni.
— Tu es banni ? Eh bien nous bannirons ensemble !
— MON OBÉLIX !
— Tu croyais vraiment que j'allais te laisser bannir tout seul ? Mais sans Idéfix et moi, tu ne bannirais pas loin !

On bannit Astérix ? Non mais allo quoi ? C'est violent pour un gosse de voir pareille chose, d'apprendre que votre village, les vôtres, vos amis, les gens que vous côtoyez tous les jours, ceux avec qui vous luttez encore et toujours contre l'envahisseur romain, vous foutent à la porte du village…

Traumatisant pour un gosse qui découvre cela la première fois. On se pose des questions… En plus de ne pas comprendre grand-chose, cet album me donnait toujours le cafard de voir Astérix mis à la porte. Une raison de plus de ne pas aimer cet album.

Et pourtant… Il y en a des thèmes intéressants dans cet album que j'ai compris une fois adulte, notamment le paiement ou pas de l'impôt et l'intelligence avec l'envahisseur.

— Un jour, un collecteur d'impôts est venu… Depuis, nous sommes dispensés d'impôts ! […]
— Et il n'est jamais revenu ?
— Jamais ! Donc, pas de revenu, pas d'impôts !

Goscinny réglait des comptes dans cet album et c'est bien plus tard que j'ai appris que la date de sortie de l'album (1969) coïncidait avec la sortie de Morris de chez Dupuis, pour une affaire de sous aussi (les albums qu'il voulait en "cartonné" et que Dupuis publiait en format souple). Goscinny était avec Morris pour le cow-boy le plus rapide de l'Ouest.

La critique du monde du business est acide, caustique, même si le tout est tempéré par de l'humour et des situations cocasses, telle que la chute des prix de la quatorzaine de sangliers et par Obélix qui a quelques réflexions tout à fait appropriées, même s'il n'a rien compris à leur mission.

— C'est bête de jeter de la bonne soupe à l'oignon pour la remplacer par des sesterces !
— Mais Obélix avec des sesterces on peut acheter de la soupe à l'oignon !
— Ben justement ! Ce n'était pas la peine de jeter la soupe à l'oignon qui était déjà dans le chaudron !

L'acide coule aussi à flot envers ceux qui n'assume pas leur collaboration avec l'ennemi, ceux qui disent, la main sur le coeur, que non, ils ne pactisent pas avec l'envahisseur mais qui, dans le dos de tout le monde, leur lèche les bottes et tente de rouler les autres dans la farine.

Un excellent album qui frappe sous la ceinture, qui est caustique, amer, truffé de jeux de mots. Un album où Astérix va devoir faire quelque chose qu'il ne sait pas faire : gagner de l'argent.

Durant toute l'aventure, il va courir derrière, sans jamais le rattraper et se rendre compte que la potion magique ne lui est pas d'une grande aide pour gagner des sous et remplir son chaudron qui n'est jamais que la métaphore d'une dette à apurer.

Gosse, je n'avais pas très bien compris le final où il était question de l'argent qui ne devrait pas avoir d'odeur mais qui là, en avait une. Ce n'est que plus tard que ça a fait "tilt" dans mon petit cerveau. C'était un perfide, Moralélastix.

Une fois de plus, un excellent album ! Mais ce n'est pas un scoop que de dire cela puisque toute la collection scénarisée par Goscinny est excellente.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Asterix et Obélix courent après l' argent!
Astérix s'est fait faucher un chaudron plein de sesterces, dont il avait la garde!
Un des opus les plus malins de la série, qui met nos deux guerriers gaulois dans une situation de bannissement pour cause de dette d'honneur!
Et comment se faire beaucoup de sous, lorsqu' on a plus l'habitude de rosser les romains que de faire des affaires?
L' errance d' Astérix et Obélix dans leur bannissement (qui est surtout celui d'Asterix), est aussi drôle qu'instructive dans les méthodes maladroites des deux guerriers pour recouvrer les fonds disparus (pas simple, voire très compliqué même avec de la potion magique!)
Le hasard, qui fait bien les chose en bande dessinée, permettra à Astérix de retrouver les sesterces, son honneur et (cerise sur le gâteau) le voleur de sesterces!
Et ne dites plus jamais: "ce ne sont pas mes oignons" (qui sentent bon)
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N'y aurait-il pas comme une odeur de soupe à l'oignon qui flotte par ici ?
Ils devaient bien aimer la soupe à l'oignon Uderzo et Goscinny...il me semble qu'elle revient dans plusieurs albums, un nom de personnages "soupaloignonycroutons" et dans le combat des chefs je crois (avec le romain caché dans son arbre)...

Dans cet opus on s'attaque aux impôts ! Moralelastix vient demander aux irréductibles gaulois de bien vouloir protéger l'argent de son clan contre le collecteur d'impôts romain ! Tout l'argent est contenu dans un chaudron qui a servi quelques heures auparavant à contenir ? Une soupe à l'oignon bien sûr !

Mais voilà, pour la première fois, Astérix échoue dans sa mission et l'argent qu'il était censé protéger est volé !
Il est donc banni du village.

Il part donc en quête d'une façon de laver son honneur en remboursant l'argent volé ! C'est l'objet de l'album, qui nous permet une variété de scènes cocasses autour de la façon de gagner de l'argent.

Album sympa, mais je ne me souvenais pas vraiment qu'Obélix était si peu futé.
Je n'avais pas gardé cette image de lui dans mes anciennes lectures.
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Après avoir lu hier "Le Schtroumpf financier", c'est maintenant le tour d'Astérix et Obélix de courir après l'argent, de comprendre sa valeur ... Ou pas !
Car nos héros ont bien compris que l'argent ne fait pas le bonheur, et dans leur petit village, ils n'en ont nul besoin.
Obélix est tout simplement hilarant, comme a son habitude. Ses répliques sont tout simplement exceptionnelles.
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Est-ce la lassitude des deux auteurs ? Est-ce la malédiction du nombre 13 ? Cet album est le 13e de la série, et j'ai ressenti à sa lecture comme une légère retombée du soufflet, comme si le souffle épique de la série marquait le pas, après la parution consécutive de sept excellents albums, auxquels j'ai attribué la note maximale.

Le scénario est un peu plus désabusé que d'habitude. Nos deux héros semblent avoir perdu toute bonne humeur et toute confiance en soi. On les voit souvent pleurer et s'apitoyer sur leur sort (pages 12, 33, 36 et 42), faire des têtes d'enterrement et s'engueuler copieusement, ce qui n'est pas commun, avouons-le, dans la série, et installe même un sentiment de tristesse un peu nouveau.

Pourtant, tout commençait bien. La première vignette nous montre une magnifique vue printanière du village gaulois, avec des protagonistes épanouis et des arbres couverts de fleurs roses. Nous voyons pour la première fois représentée de façon réaliste la forge de Cétautomatix, forgeron et maréchal-ferrant, en plein travail. Panoramix cueille des fleurs printanières, Astérix discute avec Agecanonix, Abraracourcix va chercher de l'eau au puits pour sa femme Bonemine. Bref, tout va bien. Mais un messager apporte dès cette première image une mauvaise nouvelle que personne n'attend : l'arrivée dans le village du chef gaulois Moralélastix.

Moralélastix confie à Abraracourcix une mission : mettre en lieu sûr ses économies, matérialisées par un chaudron rempli de sesterces et sentant la soupe à l'oignon en raison d'un voyage décidé dans la précipitation (ce qui dément le dicton « l'argent n'a pas d'odeur »). La mission durera le temps de la levée du nouvel impôt décidé par Jules César. Astérix est désigné pour monter la garde et veiller sur la fortune de Moralélastix. Contre toute attente, le chaudron est volé pendant la nuit.

Victime d'une machination qu'il n'a pas vu venir, Astérix est mis au ban du village, seul le fidèle Obélix prête main forte à Astérix et l'accompagne dans son périple de banni. Tous les habitants du village versent une larme au départ d'Astérix. L'histoire se poursuit ensuite par une succession de tentatives infructueuses de la part d'Astérix et Obélix qui ne parviennent pas à remplir le fameux chaudron. Petit à petit, nous voyons le moral de nos deux compères s'amenuiser dans ce qui ressemble à une chute inéluctable vers leur déshonneur.

Comme toujours, le scénario est interconnecté au contexte de l'époque de parution, ici, plus précisément, Goscinny et son équipe viennent de vivre un épisode traumatisant qui fait suite aux événements de mai 68 (j'y reviendrai). Directement liée (ou pas) à mai 68, on peut voir dans cet album la critique du monde des affaires et des jeux de pouvoir, et plus précisément, de tout ce qui tourne autour de l'obsession de l'argent, de l'appât du gain faisant perdre de vue les vraies valeurs (comme la fidélité et la confiance). Astérix se rend compte au passage qu'il n'est pas doué pour gagner de l'argent (« Gagner de l'argent ? mais nous n'avons jamais fait ça ! » alerte Obélix, jamais à cours de bon sens, page 17) et récupérer la somme perdue, ni en tant que conteur d'histoires vécues, ni en se lançant dans une carrière de vendeur de sangliers, de dresseur d'animaux, d'acteur de théâtre ou de gladiateur, ni même, descendant de plus en plus bas, en misant sur les paris sportifs ou en braquant une banque.

La quête d'Astérix ira même jusqu'à provoquer de véritables catastrophes : bagarre généralisée chez les romains de Petibonum, qui sont eux aussi en manque d'argent et au bord de la cessation de paiement des soldes, destruction du restaurant "le Pirate échoué", alors que pour une fois, nos amis pirates auraient bien voulu se ranger et se sédentariser, effondrement du cours du sanglier, ruine des petits commerces, etc. Même l'épisode de braquage de la banque, pourtant très bien imaginé, se traduit par un fiasco monumental. le pessimisme règne. La situation ne va se redresser vers le traditionnel happy end que dans les toutes dernières pages de l'album.

Que se passe-t-il à la même époque, pour expliquer la tonalité atypique de cet album un peu moins enthousiaste et plus sombre que d'habitude ? le 13e album d'Astérix est prépublié dans Pilote à partir d'octobre 1968 et sort en 1969, on pense immédiatement à mai 68 et ses conséquences. A cette époque, rien de va plus au sein de la rédaction de Pilote, dont la parution a été suspendue en raison des grèves. Goscinny a été secoué par une dispute avec d'anciens collaborateurs qui l'ont traité de « suppôt du patronat », lors d'un procès « stalinien » improvisé dans une brasserie de la rue des Pyramides. Se sentant trahi, Goscinny songera même à abandonner la bande dessinée. On peut convenir d'une certaine amertume résultant de cet épisode, qui donnera également plus tard le ton à l'album La Zizanie (1970), encore à venir.

Pour autant, les gags visuels et scénaristiques, les jeux de mots, sont toujours très nombreux et d'un excellent niveau. On pourra entre autres noter : « Non ! Les romains font des fouilles... Il y a tellement d'impôts enterrés, qu'on trouvera encore des monnaies pendant des siècles, probablement ! » (page 7) ; « – Si on racontait nos aventures aux gens ? Peut-être qu'ils nous paieraient pour les entendre ? – Je ne m'y connais pas en affaire, mais je peux te dire que ça, ça ne rapportera jamais d'argent ! » (discussion entre Astérix et Obélix, page 17) ; « En avant, vous autres ! J'en vois une qui n'est pas au pas ! » (page 18, en parlant d'une oie dans un défilé) ; « Nous avons mergitur, mon vieux, et je ne sais pas quand nous allons fluctuat de nouveau ! » (page 41) ; « Sentir de l'argent ? Mais ça n'a pas d'odeur ! » (page 44). Et ce n'est ici qu'un petit échantillon.

Notons également les polices de caractères utilisées par le collecteur d'impôts envoyé spécial de Jules César, qui ressemblent au formalisme des imprimés officiels de type CERFA. le langage administratif est ainsi immédiatement perçu comme une langue étrangère incompréhensible, à l'instar de la langue des Goths ou des Égyptiens.

Au niveau des caricatures, Goscinny et Uderzo n'étant jamais mieux servis que par eux-mêmes, se sont cette fois représentés en Romains spectateurs accompagnant le préfet de Condate au théâtre (page 30), un pas de plus franchi après leur apparition sur un bas-relief dans Astérix aux Jeux Olympiques. On reconnaîtra également les acteurs Éléonoradus (qui prend les traits de l'acteur Laurent Terzieff) et Juleraimus (sous les traits de Jules Muraire, alias Raimu).

Pour conclure, cet album ne nous entraîne aucunement dans une grande épopée aux horizons lointains telle qu'avaient pu l'imaginer les auteurs pour les précédents albums de la série. de fait, cette histoire assez triste s'apparente plutôt à un chemin de croix et à l'expiation d'une faute (le manque de vigilance d'Astérix). Elle se conclura fort heureusement par une issue honorable. Astérix reprendra du poil de la bête, le méchant sera reconnu coupable et puni de sa cupidité et de sa collaboration avec l'ennemi, on ne se moque pas impunément du petit teigneux par Toutatis ! Astérix lavera son honneur. Au passage, les pirates seront dédommagés, ce qui constitue une délicate attention de la part des auteurs. Mais cette fin heureuse n'occulte en rien le pessimisme ambiant ni l'atmosphère larmoyante de l'album, qui voit donc sa note globale légèrement baisser. Enfin, juste un petit peu… oui, un tout petit peu allez… car si l'on y réfléchit à deux fois… c'est quand même toujours… Snif… Troooompfff ♫♪ pardon… Enfin bref… Qui bene amat, bene castigat, comme disait l'autre.
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Thème : Astérix, tome 13 : Astérix et le chaudron de René GoscinnyCréer un quiz sur ce livre

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