'Sur le papier, la France jouit d'une présidence tellement puissante que les Français considèrent leur chef d'État comme une sorte de roi républicain, élu non seulement pour gouverner mais aussi pour régner. Or l'UE ne le permet"
Ce récit vivant et circonstancié du quinquennat
Sarkozy n'est ni une charge ni un panégyrique; américain, l'auteur de cet article initialement paru dans le New York Times porte un regard distancié. L'enjeu pour lui n'est pas de juger la personne de
Nicolas Sarkozy; son propos est de pointer un symptôme et de présenter un diagnostic; la fonction présidentielle est en crise et ce sont les créateurs de l'Union Européenne qui sont sciemment créé cette situation. Dans le traité de Maastricht les états de l'union ont renoncé à un partie de leur souveraineté (principalement à battre monnaie) et leurs exécutifs entrent en déliquescence. No Exit; pas de porte sortie; les traités européens ont sciemment pris soin de ne pas donner la possibilité à un État de sortir des engagements auxquels il s'est soumis dans le traité.
Sans nostalgie souverainiste
Philip Gourevitch pointe l'absence de véritable compensation au sein des États européens; qu'est-ce que les peuples y auront gagnés? Les européens vont-ils prendre conscience de l'importance de cette lacune dans le projet l'Européen dont il est à craindre qu'elle soit fatale à la prospérité et l'entente entre les peuples.
Gourevitch connait bien le milieu politique français, il s'est entretenu avec des témoins et acteurs comme
Matthieu Pigasse,
Jacques Attali, de Villepin,
Marine le Pen, Xavier Musca. Son argumentaire puise autant la presse française que dans les documents produits par wikileaks.
Ce texte écrit pour le New York Times pendant la campagne présidentielle de 2012 fait le bilan des années Sarkosy pour montrer qu'elles sont un symptôme de cette situation politique dont les européens n'ont peut être pas vraiment pris conscience. Deux ans plus tard, il semble que la présidence de
François Hollande ne dément pas ce diagnostic.