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EAN : 9782264082930
384 pages
10-18 (02/11/2023)
3.44/5   24 notes
Résumé :
Lyon, printemps 1786. Antoine Léonard Toussaint, chirurgien juré auprès du bailliage d’Orléans, est le promoteur d’une science nouvelle, la chirurgie judiciaire qui deviendra la médecine légale après la Révolution. Suite au succès retentissant de son ouvrage, le Traité de chirurgie judiciaire à l’usage des chirurgiens jurés, il a été invité par l’académie des sciences de Lyon à venir donner une série de cours au collège de chirurgie de la ville.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'adore ce genre de littérature, un roman policier de bon cru doublé d'une trame historique.
Pascal Grand, natif de la région lyonnaise, nous livre une seconde enquête de son chirurgien-juré Antoine Léonard Toussaint (le premier opus, de sucre et de sang, se déroulait à Orléans).
L'envers de la Charité, lui, nous emmène à Lyon, à la fin du XVIIIème siècle (1786). A la demande du Duc de Villeroy, Gouverneur et Lieutenant Général pour le Roy de la ville de Lyon, Antoine qui exerce, habituellement, son métier à Orléans est convié à donner des cours pratiques au collège Royal de cette ville. Il est vrai qu'il est un précurseur en son domaine puisqu'il s'occupe de chirurgie judiciaire. Laissons notre héros présenter sa profession « il s'agit bien d'une science nouvelle au carrefour de la chirurgie, de la chimie et de ce que certains appellent la criminologie et qui consiste à mettre la science du chirurgien au service de la vérité, pour rendre justice à la victime ». En d'autres termes, Antoine inaugure le métier de médecin légiste.
Le voilà, donc, en villégiature à Lyon avec sa gironde épouse Hortense. Sa renommée n'est plus à faire puisque fort de son Traité de chirurgie judiciaire qui fut un succès en librairie, on le convie, bientôt, à enquêter sur le meurtre de l'apothicaire de l'hôpital de la Charité, hôpital datant du XVIème siècle construit pour faire face à l'afflux des mendiants, au XVIIIème siècle la population s'est accrue d' enfants orphelins, de vieillards, d'infirmes.
Il faut dire que la capitale du Dauphiné draine beaucoup de monde, deuxième ville par la population du royaume en cet fin de siècle, les activités ne manquent pas, divers petits métiers, auxquelles s'ajoute les trafics liés aux différents ports sur le Rhône et la Saône. Mais ce qui fait la fierté de la cité, c'est le commerce de la soie qui emploie les fameux canuts, ouvriers de tous âges (l'emploi des enfants dans des conditions abominables y est très fréquente).
Je fais cet aparté pour vous faire comprendre que cette industrie florissante est source de revenus pour certains et qui dit revenus dit cupidité. On aura vite saisi que le coeur de cette affaire touche au monde de la soie.
L'énigme ne s'annonce pas simple pour notre chirurgien-enquêteur et d'autres cadavres mettront son expertise à rude épreuve. Les appuis pour venir en aide à Antoine ne sont pas sûrs, jusqu'aux recteurs qui régissent l'hôpital de la Charité qui ont fait l'acquisition de façon détournée, par le biais de prête-noms, de terrains sur les broteaux (îles formées par l'amas des alluvions) du Rhône. Et quels sont ces mystérieux plants maraîchers qui doivent arriver à Lyon par voie fluviale en provenance de Montpellier et que tout le monde convoite ? Pour couronner le tout une bande de brigands prête à toutes les atrocités et ayant infiltré l'hôpital, menée par une cruelle jeune femme déguisée en homme, désire aussi récupérer ces colis, pour le compte de quel commanditaire ?
Vraiment idéal ce petit roman, riche en description et explication historiques sur la cité rhodanienne et puis notre auteur fait preuve d'un grand art du suspense et rajoute, toujours à bon escient, une bûche au feu de l'intrigue. A découvrir.
Merci à Corsaire Edition de m'avoir permis la lecture de cet ouvrage issu de sa collection Pavillon Noir
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Antoine Toussaint vient d'arriver à Lyon avec sa jeune épouse, afin de donner des cours de chirurgie judiciaire à l'académie des sciences.
Nous sommes en 1786 et cette branche de la médecine est encore méconnue.
Mais dès son arrivée, il va être sollicité pour aider à résoudre un crime qui vient d'avoir lieu au sein de l'apothicairerie de l'hôpital de la Charité.
L'aspect historique de ce roman est très développé, on apprend comment fonctionne cet hôpital qui recueille des orphelins, des vieillards et des indigents, on découvre la ville de Lyon et ses métiers particuliers, notamment en ce qui concerne le commerce de la soie et de la tapisserie, le monde très fermé des bateliers sans oublier celui des apothicaires.
J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures mouvementées d'Antoine Toussaint et de sa femme.
Une fois encore, on comprend que bien souvent, sous couvert de bonnes actions, c'est l'appât du gain qui triomphe et qui fait faire des choses odieuses à de braves gens.
Petite anecdote, on fait la connaissance de l'homme qui a inventé la première bouée de sauvetage !
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"L'Envers de la Charité" ou "une enquête palpitante menée par l'inventeur de la médecine légale..."

Cet inventeur, c'est Antoine Toussaint.

En 1786, à l'aube de la Révolution française, il est invité à Lyon avec sa jeune épouse Hortense par l'Académie des sciences de Lyon, afin de faire connaître une nouvelle discipline très prometteuse : la chirurgie judiciaire qui n'est autre que l'ancêtre de la médecine légale.

Mais à peine arrivé dans la ville lumière, l'abbé du Bois d'Oingt, le cousin d'Hortense, vient avertir Antoine qu'il a été promu commissaire le temps d'élucider le meurtre du recteur en charge de l'apothicairerie de la Charité. L'enquête démarre alors au sein de cet hospice...

Elle s'avérera complexe, mêlant de nombreux personnages religieux ou non, nécessiteux ou riches, femmes de petite ou de grande vertu, rustres ou éduqués... Bref, tous les acteurs qui composent la vie de la cité lyonnaise à la fin du XVIIIème siècle vont se croiser dans ce polar historique rondement mené.

Car oui, ce polar est "vraiment" historique avec de nombreuses descriptions des activités des uns et des autres (marchands, apothicaires, soeurs, recteurs, prévôts...), des modes de vie qui curieusement peuvent nous sembler moyenâgeux ou proches en fonction des situations, et surtout de la ville de Lyon de cette époque. de ce point de vue là, ce roman est très bien pourvu...
Il en va d'ailleurs de même avec le vocabulaire. Tudieu ! Que de mots anciens à chaque page ! C'est drôle à lire et parfois cocasse avec de vieilles expressions très imagées (certaines ont été mises dans la rubrique "Citations").

Sur l'intrigue elle-même (que je ne dévoilerai pas ici, bien entendu 😉), je l'ai trouvée intéressante et surtout originale. Cela est agréable d'avoir enfin de la nouveauté dans ce genre qu'est le polar, qui a souvent tendance à nous sortir du "réchauffé".

Concernant les personnages, ils sont relativement bien définis dans leur rôle et leur psychologie, mais très (trop?) nombreux. J'ai parfois eu du mal à m'y retrouver, sans compter qu'ils ont souvent des titres et des noms à rallonge, ce qui n'aide pas.

En résumé, j'ai bien aimé ce polar historique qui sort des sentiers battus. La lecture est agréable, on ne s'ennuie pas et on apprend plein de choses ! Et bien que "L'envers de la Charité" soit le second roman avec le personnage d'Antoine Toussaint, il peut tout à fait être lu indépendamment du premier livre de la série intitulé "De sucre et de sang". Alors pourquoi hésiter !? 😉
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1786, Antoine Toussaint, chirurgien juré, arrive avec sa jeune épouse à Lyon où il est invité par l'Académie des Sciences, pour promouvoir une nouvelle discipline dans laquelle il est une référence : la chirurgie judiciaire. 

Il se voit tout de suite confier une enquête: le recteur en charge de l'Apothicairerie de la Charité à été assassiné au sein même de l'hôpital. le recteur précédent a aussi été tué quelques mois plus tôt. Aider d'un jeune herboriste, Toussaint, va devoir se confronter à des ennemis cruels et complexes. 

J'aime les polars historiques, et celui-là ne fait pas exception à la règle. J'ai aimé les descriptions de la ville de Lyon, lire les descriptions des lieux de l'époque et de ses personnages. 

L'auteur nous plonge dans une intrigue qui se déroule dans la Charité, où les secrets semblent nombreux. C'était un plaisir de découvrir la médecine de l'époque, les évolutions et les traditions, ainsi l'organisation de cet hôpital, qui semble complexe et où les jeux de pouvoir sont importants. Toussaint est un personnage obstiné, intelligent et malin, qui ne lâche rien pour découvrir la vérité. 

L'intrigue est intéressante et plus étoffée que je ne le pensais au départ. Il y a de nombreuses ramifications et des personnages secondaires en nombre. 

Même si je n'ai pas commencé par le premier tome de cette série, cela ne m'a pas empêché de comprendre l'essentiel du roman. 
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Lu en quelques heures, ce roman policier dans le Lyon à la veille de la Révolution française fera la joie des lecteurs amateurs d'Histoire et d'énigme inscrite dans le terroir. J'ai aimé cette plongée dans la ville - que je ne connais pourtant pas! (un plan plus lisible dans la version poche serait bienvenu!). l'auteur sait recréer l'atmosphère et la vie du XVIII°s, le parler d'époque (ça va) et local (on s'habitue). Un petit bémol : l'intrigue manque un peu de "puissance" (j'ai assez vite compris le quoi et le qui).
C'est tout de même une lecture plaisante, un bon entre-deux : moins dense et riche que Nicolas le Floc (j'avoue que les descriptions alimentaires et une certaine redondance de situations m'ont un peu lassée) , mais une atmosphère plus locale et une narration au style moins contemporain que le commissaire aux morts extraordinaire Volnay.
bref : à découvrir
(PS : je n'ai pas lu le premier tome et cela ne m'a en rien gênée dans la compréhension des personnages, leurs relations et l'intrigue, l'auteur y ayant veillé par des rappels du tome 1)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- [...] une affaire délicate, la fille, Catherine, est, comment dire, un peu sotte, sans être franchement jolie non plus, et les parents l'ont laissée monter en graine, à force de faire la fine bouche devant les rares prétendants suspectés - avec raison - d'être des chasseurs de dot. Mais que voulez-vous, quand la fille n'est pas une beauté et raisonne de surcroît comme un sabot fêlé...
Et voilà qu'on me demande de trouver la perle rare, le gendre idéal !
- Et vous trouverez ?
- Bien évidemment, vous connaissez le proverbe : "Il n'est si vilain pot qui ne trouve son couvercle", il suffit que la dot soit à la hauteur de la nigauderie de la fille.
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- Y a de la marchandise... dit le marinier, mis mal à l'aise par l'air bravache de la coureuse.

- Pour sûr, renchérit Lubin, mademoiselle a une belle livraison de bois devant sa porte !

Comme pour confirmer ces propos, Eugénie se pressa les flancs. 

- Et elle s'y entend pour faire saillir la devanture... Elle n'a pas froid aux yeux pour s'aventurer seule ici, à cette heure.

- Elle a même le feu au cul, je dirais !
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[...] "... faute de réflexion et de principes, rien ne pénètre jusqu'à une certaine profondeur de conviction dans l'entendement des femmes ; que les idées de justice, de vertu, de vice, de bonté, de méchanceté, nagent à la superficie de leur âme ; qu'elles ont conservé l'amour-propre et l'intérêt personnel avec toute l'énergie de nature ; et que, plus civilisées que nous en dehors, elles sont restées de vraies sauvages en dedans, toutes machiavélistes, du plus au moins." Hortense, fulminante, avait jeté au sol l'"Essai sur les femmes" [de Diderot].
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- Tu fanfaronnes devant ces dames, qui rient complaisamment de tes craques, mais pour ma part, je trouve que tu as l'esprit là où les poules ont l'oeuf...
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"Le plaisir est une fleur qui naît sur la tige de la vertu", a écrit un poète anglais.
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