Précision: mon premier livre reçu issu de la liste de la masse critique lancée avant l'alerte sanitaire.
Merci BABELIO!
Ce livre est une bonne surprise et je le recommande pour les raisons suivantes :
Il s'agit d'un premier roman. L'auteur nous livre un véritable western moderne dans l'ambiance de la guerre des gangs des voyous de Manchester à travers le portrait d'un gang de lesbiennes qui survit de ses trafics. Remarque en passant : ce n'est pas un énième roman sur les hooligans, ni les petites frappes bière foot qui se castagnent entre deux quartiers.
Par ailleurs, le quatrième de couverture compare ce roman à celui de
Irvine Welsh:
TRAINSPOTTING, je ne suis pas du tout d'accord. Tout d'abord
Trainspotting se passe à Edimbourg en ECOSSE.
NOUS ERRONS DANS LA NUIT DEVOREES PAR LE FEU se passe à Manchester en ANGLETERRE, donc aucun rapport.
Certes c'est typiquement britannique comme ambiance. Mais il n'y a pas de délires ou de détails dégoutants sur la consommation de drogue comme dans
Trainspotting. La couverture rouge brique pourrait être le seul lien entre ces deux romans, et cela s'arrête là.
Car l'écriture de ce roman n'a rien à voir avec
Trainspotting, pas de ponctuation des dialogues, et alternance de narration avec deux personnages (DONNA, l'adulte, meneuse du gang de lesbiennes) et AURORA (la Fille de la partenaire de DONNA, Clara qui se fait tuée lors d'un reglement de compte entre trafiquants)
Idem pour l'écriture, elle surprend au début. Je me serais cru à lire un roman de
Virginie DESPENTES à ses débuts(sans les pseudo reflexions parisiano centrées de
VERNON SUBUTEX )
Ca pique. c'est cru dès la première phrase. Ambiance du milieu lesbien à Manchester
Quant au titre en français, on pourrait penser à un écho à voyage au bout de la nuit, et une ambiance torturé, pas du tout. Ce roman n'est pas sombre de ce point de vue là , mais nous laisse plutôt apercevoir la misère sociale des quartiers craignos de Manchester. et cela ne donne absolument pas envie d'y mettre les pieds. L'auteur, sur certains chapitres, réussit à transformer ses personnages en "cowboys" modernes (dois je dire "cowgirls" ? puisqu'il s'agit d'un gang de lesbiennes avides de combines et de bagarres ainsi que de conquêtes d'un soir)
C'est une écriture quasi cinématographique car très visuelle avec des actions brèves et des commentaires cinglants de la part du personnage principal DONNA (la meneuse de gang, une dure à cuire lesbienne avec un langage très cru).
Ce roman contient aussi quelques descriptions très brèves et très imagées, quelques fois glaçantes voire glauques sur la tristesse urbaine et la détresse sociale en Angleterre urbaine actuelle.
Je met 4,5 étoiles pour ce western moderne, j'ai juste été un peu perdu au début dans la mise en place des personnages, néanmoins ce roman peut se lire d'une traite avec ses courts chapitres et l'alternance de la narration entre l'adulte et sa filleule. Et une fin surprenante y compris sur ses dernières lignes. Merci à
Jules GRANT (je précise que c'est une femme) pour ce premier roman percutant. Je suis preneur pour un nouveau roman.... voire une suite à celui-là ????