Replonger dans
Shakespeare est un vrai bonheur. Se faire expliquer sa pensée par l'un des meilleurs spécialistes est encore mieux. Je ne connaissais pas
Stephen Greenblatt, en revanche il me semblait bien connaître le théâtre de
William Shakespeare, surtout les oeuvres historiques et les tragédies mais j'étais loin, très loin, même si la portée politique transpirait dans ses pièces, d'en faire un parallèle avec notre temps.
L'élection de l'actuel président des Etats Unis est le déclencheur, comme le dit lui même l'auteur, du livre sur ce sujet, notamment le visage des tyrans à notre époque. Greenblatt ne cite jamais le nom du président élu, même s'il écrit que citer des noms ne gêne, absolument plus, ces personnages dans l'exercice de leur tyrannie, bien au contraire,faire le plus de bruit, pour paraphraser
Richard III, les conforte dans leur position à utiliser les moyens modernes mis à leur disposition dont, notamment, twitter. N'étant adhérent d'aucun réseau social je suis bien aise de me sentir libre et de considérer que lesdits réseaux sociaux sont un moyen pour occuper les insomniaques tant la nuit que le jour, selon la latitude.
Pour ma part je pense que citer ces chefs d'états ou de gouvernements et autres rois ne serviraient pas à grand chose étant donné que nous disposons suffisamment de moyens modernes, en plus de twitter, pour, tous, être au courant de ce qui se passe chez nos voisins proches ou lointains. Greenblatt ne parle t'il pas d'un journaliste abattu dans une ambassade?
Cette tyrannie dont il est question, existante à toute époque car s'il y a chef petit ou grand, il y a possibilité de domination de l'un, des uns, par l'autre. Certains s'en sont servis contre leur propre peuple, d'autre moins. S'il est cependant une chose que l'on ne remettait pas en question c'est leur pouvoir.
Sur les rois cités (
Richard II et III,
Henri VI), seul
Richard III se voit dépeint pire qu'il n'était en réalité mais ce roi n'est pas, uniquement, qu'un assassin malfaisant sur le passage duquel "les chiens aboient" ni un souverain prêt à échanger son royaume "contre un cheval", il était le dernier Plantagenêt sur lequel un auteur pouvait, allégrement, "taper", la reine Elizabeth étant une Tudor. En revanche il aurait été, fortement déplacé de faire état de la prétendue bâtardise du roi
Henri VIII, père d'Elizabeth.
La formidable biographie que Murray Kendall a consacré à
Richard III remet les pendules à l'heure.
Pour ce qui me concerne j'ai beaucoup appris avec ce livre, j'en suis d'autant plus reconnaissant à S. Greenblat qu'à
Shakespeare pour les bons moments passés à le lire ou à vivre ses pièces.
Je remercie Masse Critique de Babelio de m'avoir choisi pour recevoir ce livre et aux éditions
Saint-Simon de me l'avoir fait parvenir.
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