AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782896984077
224 pages
Le Quartanier (29/10/2018)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Françoise a dix-sept ans à l’été 1997 et elle va où elle veut. Elle fait comme bon lui semble. Elle a volé pour la première fois à neuf ans et ne s’est plus arrêtée. Elle vole parce qu’elle le peut. Toutes sortes de choses, une sloche dans un dépanneur, des bombes aérosol pour taguer les wagons de train dans la gare de triage, où elle entre par un trou dans la clôture. Parfois, quand elle est seule, explorant une maison qu’elle squatte alors que ses propriétaires so... >Voir plus
Que lire après Françoise en dernierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce récit est du papier de soie. Délicate, raffinée, la lecture est une nage dans un lac de haute montagne. Régénérant, il faut se laisser emporter dans le profond du texte et attendre l'inaugurale offrande d'un incipit qui ouvre la voie d'une lecture aérienne. « Quand Françoise était petite, son frère s'est fait mordre par un renard enragé. » Françoise va s'échapper de ce drame qui lui colle à la peau. En agissant à contre-courant en cherchant l'issue de secours. Inconsciemment, elle va faire un pas de côté. Salvateur, ce dernier se murmure en fuite du conventionnel. Françoise va grimper sur les toits métaphoriques. « La première chose que Françoise a volée, c'est le peigne de sa grand-mère. Personne ne s'en est jamais rendu compte, alors elle a recommencé et elle a volé autre chose. » Françoise n'est pas délinquante. L'histoire n'est absolument pas dans cette contrée. Plutôt dans le versant de la lumière. Ses parents semblent le matin clair, cette montée en puissance d'une tolérance pour cette jeune fille qui se cherche. Elle lit un reportage qui va être le détonateur. le fil rouge des jours qui vont tourner à vive allure à l'instar des pages de « Françoise en dernier » Elle va partir. Non pas fuguer. La porte est entrouverte. Ses parents savent le roc sur lequel leur fille est assise. La détermination d'un départ fusionnant avec un but à atteindre pour le meilleur ou pour le pire. Et là, le beau est une révérence. Françoise s'éloigne et les images d'Helen Klaben et Ralph Flores vont hanter ses jours. Suite à un accident d'avion, ces derniers sont restés 49 jours, seuls, dans la forêt du Yukon. Tels des Robinsons, blessés, ils ont survécu à la folie du désespoir et de faim et soif. « Elle est partie à la rencontre d'Helen dans les jours qui ont suivi. Sans écrire de mot, sans laisser de message. Elle se faisait pleinement confiance, elle pensait que rien n'était à son épreuve et elle avait le sentiment que ses parents le pensaient aussi. » Françoise veut comprendre. Cet évènement la hante, la heurte. Il devient magnétique, nécessaire pour elle. A l'instar d'un appel d'air, d'une raison existentialiste. Une initiation vitale pour enfin trouver sa voie. Les épreuves sont mentales. Certaines sont éprouvantes. L'écriture de Daniel Grenier est le signal au bout de la nuit. Attachante, douée, elle ne cède rien et relève en délicatesse vêtue le front de Françoise. Ici, nous sommes conviés au regard des rencontres riches, formidables, fraternelles. Parfois, pas. L'alliage est subtil, calme. Ce récit est un labyrinthe du coeur. le renard est une parabole. Piégeant, mais qui pousse Françoise dans le dos. « Ici, chaque jour elle le constatait, tout était à inventer et à réinventer. Ici, on pouvait se rêver soi-même, on savait que ce qui existait à l'intérieur de nous pouvait un jour sortir et nous illuminer, jusqu'à ce que les autres soient quasiment aveuglés de beauté. » Ce qui est tremblant et bouleversant dans ce grand livre est cette quête. Cette certitude d'atteindre sa propre réalité. Tout se passe dans cet espace-temps. Entre Françoise qui se métamorphose tel « le Phénix » qui renaît de ses cendres, et l'affrontement entre les turbulences d'un accident d'avion, cruelles sensations de mise en abîme. Laisser ce fluide atteindre la rive subrepticement. le regain est là. Publié par les majeures Editions « le Quartanier » A noter une magnifique photo (Pink Tree) en première de couverture de Justine Kurland.
Commenter  J’apprécie          20
Les critiques de ce livre sont généralement assez bonnes car Daniel Grenier est un écrivain méritoire, et le projet qui sous-tend ce livre - comment on peut se construire en s'appropriant l'histoire d'une autre personne, en l'occurrence ici celle d'Helen Klaben - est intéressant.

Là où la lecture est plus difficile, c'est que, bien que ce ne soit pas mentionné ni probablement intentionnel, le personnage principal, Françoise, a tous les traits du narcissisme ; elle n'éprouve pas d'empathie pour les gens autour d'elle et ressent très peu d'émotions, comme en fait foi le premier chapitre, qui raconte comment son petit frère s'est fait mordre par un renard quand ils étaient petits.

Conséquemment, cette quête de soi/de l'autre ressemble plus à une sorte de vampirisme qu'à une vraie recherche identitaire. Je dis vampirisation car il m'apparaît que Françoise n'a pas de personnalité propre et qu'elle se construit en vampirisant les autres. En effet, elle ne crée rien ; elle tague ce qui ne lui appartient pas et, surtout, squatte les maisons des autres pour s'approprier leur vie :
« Ça lui permettait de penser à plein de choses, elle se sentait étrangement chez elle, au centre d'une activité humaine interrompue, des pièces sans personne dedans, mais fonctionnelles, animées par des lignes de vie, des circuits de mouvement qu'elle tentait d'imaginer. » (34)
Elle vole pour la même raison (son premier vol, le peigne de sa grand-mère, elle le vole parce qu'il sent les cheveux de sa grand-mère, pas même une odeur agréable) – et de toute façon elle finit par jeter les choses qu'elle vole - preuve supplémentaire s'il en était besoin qu'elle s'en fout des autres.

S'approprier l'histoire d'Helen Klaben est un pas de plus, un défi plus grand qui devrait donner plus de consistance à Françoise, même si à certains moments cela semble un prétexte pour se mettre à parcourir les routes : « Elle avait le même âge qu'Helen Klaben et elle avait soudain trouvé une raison de s'acheter un billet d'autobus pour l'Oregon, ou la Californie. »

Difficile, donc, de s'attacher à une telle héroïne et, sans les passages sur Klaben, merveilleusement rendus, le tout rappelle un peu le froid de l'acier et on prie pour ne pas croiser la route de Françoise ou de ses copines, au Yukon ou ailleurs. Gare à vos portefeuilles.

Bref, l'auteur a l'ambition tout à fait louable d'inscrire son héroïne dans une lignée de femmes fortes et indépendantes mais n'a réussi qu'à me donner froid dans le dos, malheureusement. J'ai aussi été un peu agacée par le fait que, même si une grande partie du roman se passe "en anglais", le tout demeure écrit en québécois, ce qui ne permet pas un réel sentiment d'étrangeté. Par exemple, la fille du Tennessee: "C'est le temps de décrisser, envoye, a répété Sam" ???
Commenter  J’apprécie          00
Je viens tout juste de terminer ce livre... deux jours de lecture relativement tranquille. Ce livre m'a fait ni chaud ni froid, c'est une lecture simple et agréable lorsque l'on ne souhaite pas s'investir. J'aurais aimé par contre que l'auteur nous en dise plus long sur le personnage principale, qu'il nous la rendre plus attachante, je suis resté sur ma faim à ce niveau. Cela reste malgré tout un petit livre sympatique.
Commenter  J’apprécie          30
Vous aimez les histoires tragiques ? Vous aimez les histoires d'adolescents en mal de vivre, à la recherche de l'amour, en rupture totale avec leurs parents ? Sachez que Françoise en dernier est tout le contraire.
1997, Françoise, 17 ans, cleptomane sur les bords, vit sa vie, agit à contre-courant des jeunes de son âge, ne se mêle pas aux autres et préfère visiter des maisons abandonnées plutôt que de traîner avec des copines.

Françoise a aussi une fâcheuse tendance à fuguer, pas assez longtemps pour que ses parents se soucient de son absence mais assez pour trouver dans ses fugues une légère excitation. Quand elle découvre l'histoire d'Helen Klaben, Françoise veut aller à sa rencontre pour comprendre comment cette aventurière a survécu après son crash d'avion. Pour aller sur les pas de cette femme, elle quitte sa banlieue montréalaise, passe la frontière et se retrouve en Amérique où elle passera d'un état à l'autre et rencontrera des personnes qui l'aideront dans sa quête. Elle ne crée, cependant, aucune amitié forte pendant ce voyage, se servant plutôt de ce que ces personnes lui apportent.
Ce livre montre un autre visage de l'adolescence n'ayant pas froid aux yeux et se fichant des conséquences (ce point est commun pour tous les adolescents, n'est-ce pas ?) L'empathie n'étant pas le principal trait de caractère de Françoise cause parfois des réactions assez déconcertantes.
Pour la narration, ne vous attendez pas à quelque chose de linéaire mais plutôt à une histoire éclatée. le lecteur est baladé d'une vie à l'autre, celle de Françoise et celle d'Helen que nous découvrons petit à petit.
Ce road trip version jeune offre un vent de fraicheur divertissant dont l'héroïne m'aura déconcertée. L'histoire d'Helen Klaben m'aura beaucoup plus passionnée (retrouvez sa folle aventure ici, article en anglais)
Lien : https://pagesversicolores.wo..
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (4)
LeMonde
15 juin 2020
L’héroïne du nouveau roman de l’écrivain québécois rêve de vraie vie et prend la route. En vain. Et c’est superbe.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
19 décembre 2018
Un style unique, enlevant. Daniel Grenier nous fait entrer et sortir de la tête d'une jeune femme qui va très loin, partout en Amérique, en fait, pour se perdre en soi. Quelque chose comme le plus beau voyage qu'on puisse souhaiter.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
23 novembre 2018
À de longues années-lumière de son premier roman peuplé de gars, Daniel Grenier a écrit, avec Françoise en dernier, son premier road novel de filles. Une fugue américaine, un élan de liberté où une adolescente habite les accidents de sa vie.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
29 octobre 2018
Roman de la route, pastorale américaine, envolée buissonnière, récit d’apprentissage, petit manuel féministe, Françoise en dernier est la trajectoire d’une conscience libre. Celle d’une adolescente bouillonnante et assoiffée d’expériences — mais sans un iota de sexualité — qui choisit de donner une forme à ses rêves.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne veux plus jamais me retrouver dans un endroit où si je crie personne ne peut m'entendre.
Commenter  J’apprécie          10
La mort, c'était un peu comme les odeurs, ça revenait hanter l'esprit plusieurs années après.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Daniel Grenier (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Grenier
RÉSUMÉ Jeremiah Camp, l'oracle, a le pouvoir de voir au coeur de l'humanité. Après avoir prédit l'avenir au profit des riches et des puissants, Jeremiah Camp, dégoûté, fait voeu de silence et décide de se cacher du monde. Reclus dans l'ancien pensionnat d'une réserve autochtone, il se donne pour mission d'arracher les croix dans le cimetière du pensionnat et de les remplacer par des pierres gravées des noms de chaque enfant mort à l'école résidentielle.
Or, son passé au sein du consortium multinational, le Groupe Locken, ne tarde de le rattraper. Quand les milliardaires figurant sur une liste que Camp avait créée commencent à mourir, la directrice et héritière du consortium, Ash Locken, finit par le retrouver et exige de lui une dernière prédiction.
Seuil de tolérance expose l'extrême richesse de la directrice héritière et la disparité flagrante entre son monde et celui de la réserve autochtone. Quel est le coût social et moral de l'accumulation de richesses par des milliardaires? Et que peuvent faire les gens ordinaires face à tant d'injustice? Pour Jeremiah le reclus, la vie en communauté devient à la fois sa damnation et son salut.
Portrait satirique des fractures de l'existence moderne, SEUIL DE TOLÉRANCE est un roman audacieux et provocateur sur les conséquences sociales et politiques de l'inégalité créée par les privilèges et le pouvoir.
- Traduit de l'anglais par Daniel Grenier
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}