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EAN : 9782824104850
241 pages
Albiana (03/06/2014)
5/5   2 notes
Résumé :
Ce livre a été écrit pour lui…

Lui, c’est Philippe, poilu de 14 à 18, quatre ans de guerre, une jambe en moins, dix jours avant l’Armistice.

Toute sa vie il s’est tu. Il n’a jamais rien dit, ne s’est jamais plaint. La censure, celle de l’armée qui ordonnait de se taire, ça, c’était pendant la guerre. Après, après… C’est que, voyez-vous, ça ne se fait pas de se raconter, ce serait comme se plaindre. Pourtant avec sa jambe en moins et ses... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce premier roman de Marie Guerrini (pseudo) a été un vrai coup de coeur, percutant, saisissant.

Voici décrites les quatre années que Filippu Leccia (pseudo) a vécues au coeur de la Grande Guerre, et qui conditionnèrent toute sa vie, et en conséquence, celle de sa famille. Silencieux, jusqu'à ce que, par la plume de sa petite fille, il nous en fasse le récit.

Filippu Leccia nous détaille la guerre, les ordres aboyés et pas toujours compris, les attaques et hécatombes inutiles, dévoreuses d'hommes, les armes, tueuses anonymes, les mutilations volontaires et les plaies béantes, les marches interminables, les tranchées, les poux, la boue, le froid ou la chaleur, les morts, la Mort, compagne de tous les instants, tuer ou être tué, le quotidien, la fraternité muée en solidarité.

Les amis qui tombent, qu'on doit laisser, qu'on arrive à sauver, les sentiments, l'horreur, l'inconnu, le pourquoi et l'incompréhension, les espoirs et les colères, les résignations, l'alcoolisme.

L'attente, interminable, de l'attaque, de l'arrêt de la bataille, du retour au pays ou au front.

Cette guerre, qui brise les vies, les modes de vie, les rêves et illusions des hommes, les monuments et les traditions, permet aussi de favoriser des rencontres, de créer des amitiés, de mêler les savoirs, les cultures.

Sont décrits des évènements, des sentiments et des moments de quotidien que je ne me souviens pas avoir lus autre part, ou alors dans des proportions bien moindres, presque anecdotiques.

Entre ces pages de sang, Filippu Leccia nous raconte sa vie, une vie simple, faites de gestes ancestraux, traditionnels, mille fois répétés. Par ses yeux, on observe les magnifiques paysages corses, montagnes, mer, villages.

Mais ce qui rend ce roman si empathique, c'est qu'il nous parle de ce que nous sommes tous. Il nous parle d'humanité, de ce qui fait de nous des hommes et de ce qui leur a été retiré, bafoué, piétiné, à eux, soldats de la Première Guerre Mondiale. Et en particulier à lui, Filippu Leccia.

Pensez à nous dans vos fêtes du coeur ! est un roman bouleversant, qui nous parle du déclin, des fins de vie, d'héritages et de mode de vie, du gâchis et de la sensation de vide qui laissent place à la rancoeur.

Ce roman m'a vraiment bouleversée, questionnée sur ce qu'est l'Homme. Il offre une vision méconnue de la Grande Guerre.

Je ne peux que vous inviter à lire ce premier roman de l'auteure!

http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/09/1914-1918-pensez-a-nous-dans-vos-fetes-du-coeur-roman-d-un-poilu-corse-marie-guerrini.html
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce qui m’a aidé à tenir pendant ce long, cet interminable hiver [1915], ce furent les hommes que je côtoyais, le journal et l’usine. Je me rends compte aujourd’hui combien cela était important pour moi. J’apprenais beaucoup de tous, dans une ambiance amicale et bienveillante. Et ce que j’apprenais m’enrichissait, enrichissait ma vie, ma compréhension des autres et du monde. Ma vie sur l’île ne m’était jamais parue étriquée, mais j’étais, et je suis toujours, curieux de tout, avide d’apprendre. Je me disais que si je m’en sortais, quand cette guerre serait finie, cette expérience changerait ma vie et celle des miens. C’était, comment dire, paradoxal, que, dans ce mouroir, ce charnier boueux d’hommes qui luttaient tous les jours pour survivre, pour rester des hommes, il puisse y avoir autant d’humanité.
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Nous étions trop loin, absents depuis trop longtemps, et même quand nous étions chez nous, nous étions absents, la tête pleine de la guerre. Les nôtres ne nous comprenaient plus, nous leur faisions un peu peur. Et nous, pleins des horreurs du front qui nous empêchaient de vivre, nous ne savions plus vivre avec les nôtres. L’arrière préférait oublier, l’arrière nous oubliait, c’était trop dur de penser à nous et de nous attendre. La vie reprenait ses droits. Et nous en étions exclus.
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Et nos corps se mélangeaient aux leurs, et nos cris se mélangeaient aux leurs, car nous avions tous peur. Des hommes mouraient des deux côtés. Le sang coulait sur nos mains, sur nos visages sans que nous sachions s’il s’agissait du nôtre ou du leur. Nos uniformes étaient gluants. Et l’horreur de ce que nous faisions nous arrachait des cris. C’était notre vie ou la leur.
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On me donna de la morphine pour nettoyer mes plaies. Elle me fit flotter, la tête vide. Elle atténuait la douleur de cette jambe que je sentais toujours en dépit de son absence. Elle n’atténuait pas mon désespoir ni ma colère.
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