J’écris le mot ———— forêt
J’écris le mot ———— forêt
pour le murmure liquide des reflets sur les troncs
avec le piétinement des hordes sombres
pour les racines résurgentes
et les orchestres du vent
j’écris le mot ———— forêt
jusqu’aux bourgeons précieux des rhododendrons
jusqu’à la présence codée des cryptomerias
sur la douceur des mousses émaillées de girolles
en élaguant les possibles flèches emprisonnées
j’écris
pour le mot ————— éclaircie.
Nous sommes entrés dans la forêt
Nous sommes entrés dans la forêt
c’était l’amour nouveau ————
les douglas penchaient la tête
ils ont vu
étendu les bras au-dessus
c’était plus fort
les yeux fermés ————
nous serons coupables de tous ces verts mêlés
du sang qui bat aux blessures
depuis d’autres résines en nos veines
notre secret remué par les souches renversées
(des roses à vif surgissaient des racines renaissantes)
forêt antérieure à tous les rendez-vous
jusqu’à la nuit du brame
jusqu’à la nuit des larmes.