"C'est l'Italie qu'il me faut". Lorsqu'il traversait des moments d'abattement ou d'agitation qui l'empêchaient de travailler, Freud allait très souvent se ressourcer en Italie, de manière assez pulsionnelle. Ce serait, parait-il, en Italie qu'il aurait eu l'intuition de la théorie de la psychanalyse. Tant les paysages que l'art italiens auraient été les révélateurs des mécanismes de l'inconscient. Psychanalyse et Italie se révèlent donc étroitement imbriquées.
C'est ce que ce livre tente de démontrer. La première partie explique la pulsion du voyage qui s'est emparée de l'homme depuis qu'il est devenu bipède. La deuxième partie renvoie aux voyages de Freud en Italie parallèlement à la découverte de la théorie de la psychanalyse. La troisième partie fera le lien entre cette théorie et le Judaïsme.
Ce livre me paraît assez accessible avec des explications très claires agrémentées d'anecdotes et de queques photos. Bien sûr, il ne faut pas être réfractaire à la psychanalyse car tout le livre repose sur cette théorie.
La psychanalyse pourrait également expliquer le fameux "Syndrome de Stendhal" observé sur beaucoup de voyageurs qui reviennent bouleversés par leur séjour italien.
Je pense que tous les amoureux de l'Italie qui souhaitent en savoir un peu plus sur l'origine de leur passion apprécieront ce livre.
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Pompéi constitue un des paradigmes essentiels du lien de Freud à l'Italie. La métaphore de la ville ensevelie sous la lave du volcan, sa redécouverte par des techniques archéologiques adaptées, revient sans cesse sous la plume comme processus discursif commode pour exposer sa théorie de l'Inconscient et du refoulement. Elle lui sert également à illustrer l'action du psychanalyste.
Sur le plan symbolique, l'Italie représente le creuset où serait venu se déposer l'ensemble des cultures, le lieu du trésor d'un nombre incalculable de signifiants. C'est la rencontre de certains de ces traits symboliques, refoulés jusqu'alors, qui provoque la commotion, éventuellement le réveil d'un sujet donné.
Agnes Vidalie, éditrice aux éditions du Rocher présente "Antonietta, Lettres à ma disparue" à paraître le 1er septembre 2021.
Quatrième de couverture :
Alors que la maladie d'Alzheimer de sa femme Antonietta progresse, Gérard Haddad prend la plume pour écrire à celle qui ne parle déjà plus. Ces lettres retracent la lente progression de la maladie : d'abord le déni, puis la lutte, les traitements et l'espoir de revivre « comme avant », puis les rechutes et l'entrée à l'Ehpad, peu avant l'épidémie de Covid et l'absolue solitude qu'elle impose pendant plusieurs longs mois.
Étrangement, du creuset de la maladie émerge un nouvel amour, triomphant de tous les malentendus des années de vie partagées. Les souvenirs des moments de grâce affluent alors, et chaque instant de vie à partager encore prend une intensité et une profondeur insoupçonnée.
Un texte poignant, qui dit toute la force d'un amour conjugal confronté à la maladie.
Gérard Haddad est psychiatre et psychanalyste mais aussi écrivain, traducteur de l'hébreu et éditeur. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment coécrits avec Antonietta Haddad, comme "Freud en Italie, psychanalyse du voyage" (Albin Michel, 1995). Plus récemment, il a publié "À l'origine de la violence (Salvator, 2021)".
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