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EAN : 9782253068341
192 pages
Le Livre de Poche (27/08/2014)
3.58/5   75 notes
Résumé :
Assis sur le banc d'un square de Lahore, Tchenguiz, un jeune Pakistanais, livre un poignant monologue à un Américain anonyme et raconte comment sa vie a radicalement changé. Avant, Tchenguiz vivait aux États-Unis et représentait à lui seul un modèle d'intégration : famille aimante et cultivée, brillantes études à Princeton, et enfin embauche sans embûche dans une prestigieuse entreprise de consultants. Que demander de plus ? Une petite amie ? Erica, incarnation de l... >Voir plus
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Tchenguiz rencontre un Américain à Lahore , Pakistan, et décide de l'aider. Attablé non lui du marché local, Tchenguiz lui raconte son parcours et notamment les quatre ans passés à Princeton.

C'est un livre sensible sur un sujet épineux, le rejet de l'Amérique par les populations orientales , ici les Pakistanais.

Enfin , même si c'est le thème sous jacent, il n'est en effet qu'évoqué brièvement. le 11 Septembre 2001 y sert de catalyseur à la prise de conscience .
le titre de l'ouvrage est quand même vaguement trompeur et associé à la quatrième , on s'attend à la plongée d'un individu dans les méandres douteux de l'obscurantisme.

On est surtout face à un homme en pleine introspection, amoureux et nostalgique de son pays, lui qui a réussi merveilleusement aux USA.
L'écriture est policée , à l'instar du narrateur , plein de déférence pour son entourage.

On retiendra , au delà de l'histoire personnelle de Tchenguiz , la vision de l'Amérique par les "victimes collatérales" des multiples ingérences des Américains au moyen orient.
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Assis à la table d'un troquet de Lahore, Tchenguiz raconte. Il raconte comment il a touché du doigt le rêve américain et comment quelques années plus tard il se trouve là, à raconter le crash de son rêve à un américain de passage.

L'angle d'approche du récit est assez original. Habituellement, nous avons soit droit aux histoires de réussite, à force de travail et d'abnégation, d'immigrés au pays de l'oncle Sam ou aux histoires d'étrangers vouant une haine féroce à l'Amérique, à ce qu'elle représente et à leur combat pour l'affaiblir. Ici, de prime abord, on ne sait pas trop dans quoi on se trouve. le roman, construit comme un monologue, plonge dans les souvenirs d'un jeune adulte pakistanais fier d'avoir été admis dans une université prestigieuse américaine et d'avoir par la suite pu saisir l'emploi rémunérateur qui le faisait rêver. Dans un New-York très cosmopolite, si ce n'était sa famille restée au pays, il se sentait presque américain. Jusqu'au 11 septembre 2001 où un sentiment qu'il ne connaissait pas l'a envahi... Comme venu de sa mémoire reptilienne, comme un instinct, comme une pulsion,... il a su qu'il n'était pas américain et ne le serait jamais.

Le récit ne se focalise pas, comme on pourrait le penser, sur les conséquences de l'attentat sur ceux qui avaient le malheur d'être basanés ou barbus. Et c'est là l'originalité de l'approche, le lecteur est dans la tête de celui qui prend tout à coup conscience qu'il a une patrie, ailleurs, et que l'Amérique, qu'il aimait encore hier, est prête à la piétiner.

Le narrateur se contente de raconter, sans trémolos, sans emphase, presque sans jugement. C'en est perturbant tant son raisonnement semble logique et que nous, on est de l'autre côté de la barrière en général, du côté de ceux qui se sont sentis attaqués cette journée de septembre et qui étaient satisfaits que la riposte ne se soit pas fait attendre. Et là où la riposte a frappé, il y avait aussi des employés de bureau qui allaient au boulot, des familles qui avaient de simples problèmes de plomberie, des gens qui s'aimaient... Une vie pour une vie, une tour pour une tour,...

Un court roman très fort sous des airs de ne pas y toucher.
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Changez est un jeune Pakistanais qui a fait ses études aux Etats-Unis, à Princeton. Il raconte son histoire à un Américain anonyme, lors d'une soirée à Lahore, notamment son arrivée dans une entreprise prestigieuse juste avant les attentats du 11 septembre 2001...

Bien que court, ce livre fut une déception. Bien écrit sous forme de monologue, mais complètement trompeur sur la marchandise. Car avec un titre pareil (L'Intégriste malgré lui en français) et un synopsis dévoilant que la vie du personnage principal va évidemment changer suite à 9/11, on avait de quoi s'attendre à ce que ce dernier soit stigmatisé, chassé, enfermé, torturé que sais-je pour sa nationalité au coeur d'une Amérique choquée plus que frileuse envers les étrangers semblant venir de pays musulmans.
Si bien évidemment Changez fait état de regards mal placés, d'insultes violentes dans la rue ou d'envies d'attaques, le sujet principal du récit reste en fait sa relation avec une certaine Erica, traumatisée par la mort de son petit-ami Chris. le début était pourtant prometteur, avec le développement de l'ambition de Changez, les opportunités offertes par son pays d'accueil, son changement de vision sur la pauvreté en goûtant à l'argent et au luxe. Mais Erica comble ses pensées et du coup les pages de ce livre. Etions-nous vraiment venus chercher une histoire d'amour impossible ici ??
Suite à 9/11, Changez est inquiet pour sa patrie qu'il voit menacée par l'Inde, il sombre dans une forme de dépression, majoritairement nourrie par une autre raison : la disparition d'Erica. Il laisse tomber un brillant avenir pour ça et on ne comprend pas du tout pourquoi. le récit aurait gagné à parler d'un type totalement innocent sévèrement jugé pour sa couleur de peau, sa barbe, son origine et sa religion, qui était "intégriste malgré lui" dans le sens où on le juge comme tel alors qu'il ne l'est pas. On ne saura pas vraiment non plus pourquoi il parle de ce sentiment de satisfaction en voyant à la télé les Tours s'effondrer.
Bref, un récit en lice à l'époque pour le prestigieux Man Booker Prize alors que j'ai le sentiment qu'il est complètement à côté de la plaque.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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La difficulté de vivre dans une autre culture. Entre fascination et rejet. Un livre qui montre le mirage de l'intégration, quand l'autre culture est à la fois ce à quoi l'on aspire et comme une insulte continuelle jetée à la face de là d'où l'on vient.
Ce livre court (un peu plus de cent pages très aérées) est très bien écrit, on se sent vraiment au centre de la discussion, et pour cause : l'auteur a pris un risque (qu'il maîtrise très bien), celui de s'adresser directement au lecteur, à la deuxième personne, comme dans un dialogue entre un occidental qui semble un peu perdu dans Lahore et un habitant de la ville qui l'aborde et, de fil en aiguille, lui raconte sa vie. Changez, tel est le nom de cet interlocuteur, un nom qui semble incarner à lui seul ce personnage qui apprend à se mouvoir dans un environnement qui n'est pas le sien.
La première partie du livre, qui décrit l'immersion de Changez dans la culture des Etats-Unis et son envie de réussir est très intéressante et me semble sonner juste. Il cherche à se conformer aux attentes de ce nouvel environnement, mais ce n'est pas subi, il a envie de se couler dans ce nouveau moule. Et il réussit, il est fier de cette réussite, de savoir comment utiliser le système, et que le système lui permette de mettre à profit ses qualités.
Mais la cassure ne se fait pas attendre, et ce sont les attentats du 11 septembre qui seront décisifs pour Changez, dont le malaise (déjà présent mais jusqu'alors étouffé par sa réussite éclatante) prend le dessus et qui s'interroge sur son identité et son envie d'embrasser cette nouvelle culture. Ce changement dans la psychologie du personnage manque hélas à mon avis de profondeur, alors que c'est un sujet passionnant qui mériterait plus d'analyse de la part de l'auteur (les chefs des mouvements terroristes actuels ne sont-ils pas pour beaucoup des hommes qui ont passé de nombreuses années dans le giron de l'Occident avant de se retourner contre lui ?).
Malgré tout, un livre bien mené, dont le suspens ne fait que croître et dont j'ai beaucoup aimé la fin, sur laquelle je ne peux hélas pas m'étendre ici…
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C'est l'histoire d'une success story à l'envers. le narrateur, un jeune Pakistanais diplômé de Princeton, s'adresse à un Américain qu'il vient de rencontrer à Lahore. Pour le lecteur, ce destinataire reste invisible. Nous suivons le récit du Pakistanais, entre rêve américain de grandeur et désillusions.
J'ai été un peu déçue par ce livre salué par les critiques anglo-saxonnes dans le sens où on y parle peu de fondamentalisme et de clivage culturel mais plutot du sentiment d'appartenance à une nation, d'identité culturelle.
Sentiment d'appartenance de l'auteur qui l'amène à quitter l'Amérique, sa nation d'accueil, après les attentats du 11 septembre, avec le sentiment d'avoir trahi son pays. Il y laissera également son coeur...
La fin, ambiguë, laisse planer un doute et peut-être une réponse à l'origine du fondamentalisme...
En ce qui concerne la forme, le narrateur livre ses souvenirs et ses réflexions sous la forme d'un monologue qu'il dévide à un interlocuteur muet : intéressant mais un peu agaçant à la longue
Au final, une réflexion intéressante sur le thème de l'identité et de l'appartenance.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
«L'économie, c'est un animal, a continué Jim. En constante évolution. Au début, il avait surtout besoin de muscles, mais maintenant tout le sang qu'il a pu économiser est dirigé dans son cerveau. C'est là que je voulais être, moi. Dans le cerveau. La finance. La coordination de l'ensemble. [...]»
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Many parents were strict, and sometimes weeks would pass without us being able to meet those we thought of as our girlfriends. So we learned to savor the denial of gratification – that most un-American of pleasures! (Chapitre 5, p. 69).
Tentative de traduction : « De nombreux parents étaient stricts et il pouvait parfois s’écouler plusieurs semaines avant que nous puissions rencontrer celles que nous considérions comme nos petites amies. C’est pourquoi nous avons appris à savourer la négation de notre satisfaction – un plaisir bien peu américain ! »
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Les janissaires étaient de jeunes chrétiens fait prisonniers par les turcs et entraînés à devenir soldats de l'armée de l'islam, à l'époque la force militaire la plus considérable au monde. Ils étaient d'une férocité et d'une loyauté sans égale. Ils se battaient pour rayer de la carte la civilisation dont ils étaient issus, donc il n'y avait pas de retour en arrière possible pour eux.
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L’effet d’une barbe sur vos compatriotes, surtout quand elle est portée par quelqu’un de basané comme moi, est un phénomène extrêmement intéressant.
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C'est une histoire et, comme dans toute histoire - vous, un Américain, en conviendrez volontiers -, ce n'est pas l'exactitude des détails qui la rend pertinente, mais la force de son contenu narratif.
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Vidéo de Mohsin Hamid
Dans "Le dernier homme blanc" (Grasset), Anders, jeune homme sans histoire, constate au réveil que sa couleur de peau a changé. Rapidement, alors que des émeutes racistes éclatent dans la ville, il comprend qu'il n'est pas le seul à subir une telle mutation. Écrit à la la manière d'une parabole, ce court roman nous interpelle sur la question raciale et la violence dans nos sociétés occidentales.
Mohsin Hamid répond à nos questions en vidéo.
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