L'Arche spatiale, tome 2 : La Fille de la Capitaine

Si le premier tome de cette nouvelle trilogie signée Hamilton m'avait fait du bien, malheureusement je me suis plus ennuyé sur ce second volet au point que j'ai pris plus de temps à le terminer. Il s'inscrit bien dans la continuité du tome précédent. Après que Hazel et ses compagnons aient découvert la sinistre vérité du Daedalus, les reines-cerveaux yis décident de couper la lumière du vaste habitat qui permettaient également de créer une température artificielle pour les humains. Notre groupe de jeunes héros vont partir en quête d'un nouveau allié IA pour leur survie. Je trouvais le premier tome attachant avec cette quête très personnelle de Hazel de secourir son frère d'une mort imminente et cette envie d'aventure en transgressant les lois figées d'une société humaine qui ne se questionnait plus sur son fonctionnement très cruelle notamment le cyclage. Une aventure qui se transformait en traque et course contre la montre au fil du récit menant à des moments angoissants. Elle réussissait à attiser ma curiosité. Il était inévitable qu'elle disparaisse dans cette suite étant donné que tout comme Hazel je connaissais la vérité. La confrontation entre humains et aliens -qui vivaient dans une fausse harmonie- est imminente. Cependant, il sacrifie ses personnages sur l'hôtel de l'action, ils sont moins travaillés et deviennent plus stéréotypés surtout ceux de Frazer et Alice dont on ignore totalement leur vrai ressenti sur les bouleversements sociétaux qu'ils ont engendré alors qu'ils sont sensés être les plus proches de Hazel. Rell est relégué au second plan au profit d'un Zwan trop hermétique et peu intéressant car sous-développé. Les autres personnages secondaires du récit réagissent d'une manière trop unilatéral tandis qu'il aurait été plus intéressant que des tensions apparaissent entre plusieurs groupes de villageois. Bien entendu, il y a des personnages qui contredisent les versions de nos héros mais ils font de la pâle figuration, ils n'existent juste pour qu'il y ait un peu de richesse dans la personnalité des villageois mais cela reste si anecdotique qu'il n'apporte rien du tout. Hazel et son groupe sont présentés trop rapidement comme des sauveurs. A aucun véritable moment, ils sont remis en cause et même lorsque leurs visions sont acceptées, leur jeune âge - dont Frazer qui n'a que 14 ans - ne pousse pas les adultes à rejoindre leur combat car ils ont décidé qu'ils seront les seuls sauveurs. ça reste trop creux à mon goût pour apporter une véritable profondeur au chaos qui se met en place. Les moments angoissants ont disparu pour laisser place à une dimension certes plus épique mais aussi moins original. D'ailleurs, l'auteur n'hésite pas à user de la facilité scénaristique pour justifier les évènements de son lore et de son histoire. Il utilise beaucoup trop de coïncidences grossières. de plus, le récit ne réussit plus à créer aucune surprise tant que ces procédés narratives ont déjà été utilisés par son auteur dans ces oeuvres précédentes. J'ai l'impression de lire un Hamilton vieillissant, peu inspiré, qui tente des choses mais sans aller jusqu'au bout, surtout il reprend trop à mon sens le cliché du roman adolescent où les relations sont souvent d'une platitude inintéressante. Je n'écrirai pas que je suis déçu car ce n'est pas le cas. Je suis un fan de cet auteur mais fan ne veut pas dire autant passer sous silence tous ses défauts. Tout n'est pas à jeter, Hazel porte bien le récit sur ses épaules, les passages d'actions sont assez jouissif à lire surtout ceux du dernier tiers que j'ai dévoré en une seule soirée. Ce tome ne réinvente pas la roue mais fait office de bons divertissements pour tous ceux qui aiment les histoires d'Arche Spatiale qui tournent au drame. Je lirais avec une certaine impatience le troisième volet. C'est une lecture simple et facile pour les profanes mais je recommanderais pour les initiés plutôt le chef d'oeuvre qu'ait Dans la toile du temps de Tchaikovsky.