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EAN : 9782070772100
88 pages
Gallimard (07/03/2013)
2.8/5   5 notes
Résumé :
Le train souterrain traverse la ville de part et d'autre. La distance entre les stations donne son rythme au trajet, les intervalles sont plus ou moins longs. Dans un des wagons un homme sauvage attaque les passagers par ces mots : «Et encore vous. Et encore devoir être parmi vous. Alléluia! Miséréré. Marée basse sans marée haute. Si au moins vous étiez des malfaiteurs.» Personne ne répond. C'est seulement quand une femme sauvage monte à son tour que la donne change... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je dois préciser qu'il est très rare que j'apprécie les pièces de théâtre contemporain en forme de monologue. Il y avait donc tout à parier que je n'aimerais pas Souterrain-Blues, mais comme je n'avais pas grand choix pour ce qui est du théâtre de Handke à la bibliothèque, j'ai tenté le coup quand même. Après tout, on peut toujours être agréablement surpris. C'est raté.


Un homme, dit "L'homme sauvage", monte dans une station de métro indéterminée, dans une ville indéterminée, et se met à invectiver les autres passagers pendant tout le trajet. Un trajet qui dure, qui dure, mais qui dure... Tout y passe, le maquillage de telle passagère, tel couple qui rentre chez lui, un homme qui va travailler, et ainsi de suite. Et tous les sujets, donc, y passent. Jusqu'à ce qu'une femme entre à la fin du trajet et renverse la situation, en adoptant la même attitude agressive que celle de l'homme sauvage.


Évidemment, on retrouve ces invectives que lancent d'individus en marge dans les rues de toutes les villes, qui sont forcément dérangeants au milieu d'individus dans la norme. Mais celui de Handke utilise un discours plus construit, qui semble dénoncer des tas de tares de la société. Un discours caricatural tellement il est appuyé et répété sous toutes ses formes à l'envi. D'où l'intervention de la femme à la fin du trajet. Et on retrouve tous les arguments qui nous servent à tous à pointer du doigt les problèmes sociétaux occidentaux. Seulement voilà, quel est le but de Handke ? Justement pointer ces problèmes de société ? Si c'est le cas, pourquoi faire un intervenir un second personnage qui démonte tout le discours de l'homme sauvage ? Est-ce qu'il s'agit de montrer au contraire à quel point on peut se montrer grotesque à pointer ces problèmes de société ? Je ne saurais trancher.


J'ai trouvé la pièce horriblement répétitive, franchement pas dérangeante (si là est bien le but de Handke ; je suis nettement plus dérangée par ses propos sur la guerre de Bosnie-Herzégovine), mais terriblement longue à cause de l'ennui que j'en ai éprouvé. Je n'ai trouvé aucun intérêt pour ce monologue qui se noie dans les clichés et qui ne me semble mener nulle part.
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Une pièce de Peter Handke. Première lecture. Souterrain-blues. Underground. Sous la terre. le refuge d'Hadès ? Dans les entrailles de notre nature. L'humain. Civilisation de l'humain. Cette nouvelle sauvagerie que ne supporte pas le sauvage. Cette colère, froide. Face au manquement à l'état d'être humain. Ce manquement qui n'est que laideur pour le sauvage. Petitesse, étroitesse, abandon, servitude, lâcheté, obéissance, mensonge, bassesse, ignorance. le sauvage ne leur pardonne pas. L'humain lui est devenu insupportable. Indifférent à lui même. Vide de sa propre humanité.
Le sauvage parle, interpelle. Il dit ce qui est laid. Il dit ce qui est beau. Il sait. Il sait jusqu'à ce qu'il n'y est plus d'humain. Plus une âme qui vive. Et puis il sait de moins en moins, il sait une chose. Elle le saisit et l épouvante. Il est seul et cette horde d'humains que pourtant il rejetait, accusait, cette laideur, lui manque, lui manque épouvantablement.
Et la sauvage entre. Et la sauvage l'accuse. L'accuse d'avoir chasser ce qu'il y avait de plus humain, d'avoir dénaturer la vérité, dénaturer en ne voulant rechercher que la beauté. Rien ne serait digne à ses yeux que la beauté. Mais la nature de l'homme n'est pas dans sa beauté, elle est avant tout dans sa vérité. le sauvage a manqué de discernement. Il a fait preuve de manquement à sa propre nature. Reconnaître le vivant.
Dualité permanente entre pluriel et singulier, entre beauté et vérité, entre le le naturel et le spirituel, entre le sacré et le profane, entre le corps et l'âme, entre la gueule et le visage.
Peter Handke n'accepte l'humain que dans sa globalité. Aucun manichéisme possible. Parce qu'il est de sang mêlé, mêlé de bien, de mal, de beau et de laid, que l'humain est humain. Il ne peut y avoir de bon humain, comme de bon sauvage. Rien n'est écrit. Aucune certitude. Personne ne sait ce que l'humain peut devenir. Et c'est en perdant cette notion de transgression toujours possible de sa nature que l'humain se dénature et se perd .
L'écriture de Peter Handke est un agent provocateur. Provocateur par les questions soumises à la limite parfois du tolérable, du supportable, d'ailleurs il n'est pas rare que certains spectateurs quittent la pièce avant la fin de la lecture de cette pièce. Agent provocateur, corrosif. Révélateur ?
Il soumet nos angles morts à notre bon droit. Il souffre et nous en brûlons parfois.
On accepte ou pas. Mais il convient de l'entendre et de le lire sans aucun doute . Pour comprendre le peintre il faut connaître sa peinture. Pour comprendre l'auteur il faut avant tout commencer par le lire.

Astrid Shriqui Garain


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Vos corps n'étaient ils pas des hiéroglyphes, jadis, qui, ensemble, formaient une phrase ?"
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Videos de Peter Handke (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Handke
Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien. Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. » Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
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