AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 372 notes
5
11 avis
4
22 avis
3
20 avis
2
4 avis
1
0 avis
Robert Harris est pour longtemps l'auteur d'un remarquable roman uchronie Fatherland, où ce qu'aurait pu être une Europe nazie, mais c'est aussi l'auteur de plusieurs romans historiques à l'époque romaine.

Dans ce pompeï, il nous conte les derniers jours précédent l'éruption du Vésuve en 79, au travers des constatations faites par Attilius, ingénieur hydraulique en charge de l'entretien du réseau d'aqueducs. Et à peine arrivé, Attilius découvre des phénomènes anormaux, dont des odeurs de souffre, qui ne cessent de l'inquiéter. Face à la menace qui monte, Attilius se trouve confronté à la politique de l'époque. Et tombe amoureux de Corélia, une jeune et belle patricienne.

pompeï est aujourd'hui une cité figée sous la cendre qui l'a recouverte, Robert Harris nous la montre vivante, active, avec ses favorisés, propriétaires de villas, nourrissant des murènes avec de la chair humaine, esclaves affranchis, petit peuple, chacun à sa place dans cette cité romaine. Et ce qui impressionne en premier lieu, c'est la grande connaissance qu'avait les romains des systèmes hydrauliques. Comment, après la chute de Rome, des siècles ont-ils pu se passer en se privant de réseaux d'alimentation en eau de cette qualité ?

Harris a su recréer l'Antiquité en la rendant accessible à ceux qui ne connaissent pas forcément très bien cette époque.
Commenter  J’apprécie          130
Pompéi… tragédie historique, témoignage bouleversant, cataclysme malheureux. A dire vrai, les expressions ne manquent pas pour décrire le choc, historique et géographique, que provoqua l'éruption grandiose du géant Vésuve. Un drame monumental destiné à prendre scène dans des mélodrames dignes de Sophocle ou d'Eschyle et que la littérature a pourtant boudé. Invraisemblablement, l'Antiquité peine à prendre possession du milieu littéraire alors que de nouveaux romans sortent quotidiennement. Aussi c'est avec un certain mal-être que l'on entame la lecture de l'ouvrage « Pompéi », plongeant dans un monde peu décrit et surtout peu mis en scène auparavant. Qu'importe ! Robert Harris est là pour rectifier le tir et saluons cet auteur de nous offrir une si belle épopée et course effrénée contre la mort d'un épisode marquant et pourtant injustement inexploité de l'Histoire mondiale.

Avant toute chose, il faut bien l'avouer, lorsque l'on décide d'entamer la lecture de ce roman c'est que l'on s'attend indéniablement à frissonner et haleter sous la plume effrénée de l'auteur, revivant avec passion et appréhension le tragique ensevelissement de la colonie romaine. On n'escompte donc pas plonger dans une histoire poussée, brodée sur le quotidien rude des Romains et plus particulièrement d'un ingénieur des eaux, sur un fond de menace vésuvienne. Et c'est néanmoins sur ce fil conducteur que s'entame l'histoire de Pompéi. En tant que lecteur, on immerge immédiatement dans les tracas du nouvel aquilus – Attilius – l'ingénieur en question, tout fraîchement arrivé de Rome et qui doit s'imposer aux yeux de sa nouvelle équipe. En cette antique époque, les temps sont sévères et les moeurs dépravées, pour le plus grand bonheur de chacun. C'est donc avec de manifestes difficultés que le citadin Attilius prouve son mérite et ses valeurs aux yeux hostiles des provinciaux. Envoyé par l'Empereur en personne, Attilius honore une longue lignée d'aquilus sur l'Aqua Augusta – l'aqueduc immense desservant la baie de Naples – dont il doit assurer le bon fonctionnement et parer au moindre dysfonctionnement. Avec une ardeur visible, l'auteur s'empresse de décrire toute une série de manoeuvres techniques destinées à retrouver le problème de l'aqueduc et réparer celui-ci. Heureusement, et alors qu'en tant que lecteur on pressent les temps morts et fastidieux de descriptions lassantes, Robert Harris rompt la monotonie de ces passages par l'intervention de personnages au caractère bien trempé. En parallèle, l'action se met en place avec la famille d'Ampliatus, ancien esclave affranchi et désormais personnage incontournable de la scène politique romaine. Puissant, cet homme l'est tout autant par son physique d'ancien travailleur que son tempérament d'acier et sa fortune grandissante. Il est l'archétype de la réussite sociale basée sur l'opportunisme et l'infamie. Un personnage abject dès sa première apparition, empreint de vengeance de son passé servile et encore marqué par l'abus de sa personne à cette époque. Au final, il représente idéalement les personnages vils et méprisables que l'Empire romain a pu couver, cupides jusqu'à la moelle et étrangers à toute forme de compassion. Tandis que des protagonistes viennent briller par leur jalousie, leur avidité et leur cruauté, d'autres rafraîchissent l'ambiance sombre et lourde par un caractère juvénile et bon. C'est le cas d'Attilius mais aussi de Corelia, la jeune fille d'Ampliatus que l'on destine immédiatement à combler la solitude de notre jeune ingénieur. En peignant, à la limite de la caricature, des personnages odieux et arrogants, Robert Harris renforce la bienveillance et la noblesse de coeur des autres. Enfin, une troisième gamme de personnages anime ce roman : celles des figures historiques qui sont ici mises en scène avec une assurance qui frôle à plusieurs reprises la véracité historique. Ainsi en est-il de Pline, surnommé a posteriori l'Ancien, qui s'inscrivit à jamais dans l'Histoire non pas tant par ses écrits que sa mort héroïque. Au nom de la science, de la curiosité et du devoir de tout Romain, il s'est élancé vers une mort certaine avec une bravoure à toute épreuve honorée par l'auteur.

Ainsi ce « Pompéi » pourrait n'être qu'une duperie destinée à produire des bénéfices en surfant sur la vague de cet épisode funeste. Il n'en est rien à vrai dire car Robert Harris manifeste d'un réel travail de recherches approfondies. Même sans ses remerciements, et dieu sait qu'ils sont nombreux, la qualité du savoir est indéniable pour quiconque connaît un minimum de l'Histoire de l'Empire. On pourra néanmoins, à ce jour, reprocher à l'auteur de s'être laissé influencé par les recherches affirmant que l'éruption eu lieu le 24 Août. En réalité, les historiens et archéologues tentent finalement à replacer l'évènement en octobre en raison de nombreuses preuves témoignant d'une date postérieure. On pardonnera cependant à l'auteur son erreur qui aurait de quoi effrayer les honorables défenseurs de la date du 24 octobre. Quoiqu'il en soit, pour le reste de l'ouvrage, les valeurs sont plus sûres et historiques. Ainsi, les moeurs sont soigneusement travaillées et décrites avec une précision remarquable. du quotidien cruel des esclaves et des activités sordides des citoyens, de l'opulence abusée de certains, des techniques artisanales et du fonctionnement des aqueducs et de leurs dépendances, rien n'est épargné en détails qui enrichissent inévitablement la culture de qui n'y est pas familier. Mais c'est surtout la description impressionnante de l'éruption du Vésuve qui force le respect. On se prend dans l'action en dévorant des périphrases et autres métaphores. Telles les nuées ardentes, le style s'emballe et s'enflamme pour un réalisme encore plus poussé. Grâce à des études approfondies de la géologie de la part de l'auteur, les mystères de l'explosion sont décrits avec une justesse incroyable ; Robert Harris se substituant à ses personnages pour rendre compte de leurs émotions, de leur effroi et de leur curiosité naïve. Puisqu'encore inconscients des effets terribles d'un volcan, les citoyens posent un regard candide sur cette montagne terrifiante, avec néanmoins une précision savante dans les descriptions. C'est notamment grâce au personnage de Pline que l'on prend conscience de l'éclatement dévastateur du Vésuve.

Grâce au compte à rebours fournit par les chapitres (qui prennent le nom des horaires latins), Robert Harris tient en suspens son lecteur, ce-dernier connaissant déjà le destin inévitable des personnages mais curieux de voir quelle tournure va prendre l'histoire. Néanmoins, si l'on rend justice à l'auteur pour la qualité historique de son oeuvre, celle-ci se concentre trop finalement sur les problèmes techniques rencontrés par Attilius sur l'aqueduc. Certes, c'est avec plaisir que l'histoire se fracture entre les différents personnages, à l'image d'un film, mais au final le côté thriller prend le dessus sur l'éruption volcanique qui ne semble être qu'un prétexte dans les deux premiers tiers du livre. En effet, en plus de son statut d'ingénieur en chef, Attilius prend des airs de héros en tentant de secourir un esclave pour les beaux yeux doux de Corelia et se lance dans une enquête afin de découvrir les raisons mystérieuses de la disparition impromptue de l'aquilus précédant. Mais tandis qu'Attilius agit comme une sorte de détective à ses heures perdues, en tant que lecteur on ne peut s'empêcher de remarquer le manque cruel de prise de conscience des personnages de la catastrophe à venir, comme ce fut hélas le cas. C'est donc dans un monde cruellement insouciant que l'histoire prend place. On remerciera néanmoins l'auteur de ne pas avoir cristallisé les actions sur une seule scène mais d'avoir fait interagir divers personnages issus de plusieurs villes voisines. En démarrant à Misène, en passant par Naples et Herculanum, puis en mentionnant Stabies et en achevant par Pompéi, l'auteur propose un point de vue éclaté de la catastrophe. Un choix judicieux qui permet de mieux constater l'impact de l'éruption. Les va-et-vient incessants entre ces villes offrent d'ailleurs une cadence soutenue à l'ouvrage.

Finalement, le moment le plus intense est définitivement celui de l'éruption, une catastrophe que l'auteur a fait sienne en la dirigeant avec une dextérité époustouflante. Mais plus encore que les descriptions fantastiques des lourdes fumées entêtantes, des pluies meurtrières et des corps moulés, c'est le changement brutal de points de vue qui retient l'attention. Avec une mise en scène cinématographique de l'action, le lecteur est emporté dans le feu de l'action, assistant à la catastrophe avec un regard à hauteur d'homme. Ce n'est donc pas avec une vision panoramique que le carnage est décrit, mais bien avec une vue à échelle humaine, un regard de pauvre pompéien terrifié et anéanti par l'impuissance. Et alors que tout le restant du livre était écrit par-rapport au point de vue d'Attilius ou d'un autre personnage, désormais c'est avec une narration purement externe que se clôture le roman, un recul de la part de l'auteur qui accentue le tragique de la situation et le mystère. Car si Attilius et Corelia prennent les traits de héros au fil de l'ouvrage, on ne sait quel sort leur réserve l'auteur. On s'attend donc à assister tristement à leur fin tragique tout en espérant que Robert Harris trouvera une parade, une échappatoire. Ce recul brutal de point de vue, une fois la dernière nuée passée, soutient le doute : de simples personnages, Attilius et Corelia deviennent des êtres légendaires. Alors que Pompéi et ses habitants se figent dans un sommeil éternel, un moment de l'Histoire se pétrifie. Des doutes planent et des légendes naissent grâce aux témoignages, notamment de Pline le Jeune, affirmant l'impossible : certains, par une incroyable chance ou un hasard mystique, auraient survécus, renaissant de leur enveloppe tellurique. A l'image de ces fables, le roman se clôture sur un point d'interrogation sur le sort réservé à nos deux héros.

Indéniablement, un ouvrage écrit par un auteur sachant ce qu'il dit, s'inspirant de faits réels pour broder une romance tragique. Un roman exotique nous plongeant dans un épisode grandiose et dévastateur avec des allures d'épopée. On applaudit donc l'utilisation de personnages et de faits historiques dans un cadre romancé, la véracité des dires agréable à la lecture, le contournement de la facile héroïsation des faits et l'admirable description de l'éruption et de la fin tragique de Pompéi. La colonie retrouve toute sa vitalité d'antan sous la plume instruite de Robert Harris, et le lecteur se promène allègrement dans une cité retrouvant tout de sa superbe. L'auteur use avec subtilité des vestiges retrouvés (comme la villa Calpurnia) et du témoignage poignant de Pline. Pour autant, le manque de rappels plus récurrents du Vésuve dans la première partie de l'ouvrage et l'éloignement entre le lecteur et les personnages empêchent de s'immerger complètement dans l'histoire. C'est seulement dans les trente dernières pages que l'on savoure pleinement l'action et les descriptions. Mais pour l'exotisme d'un monde antique encore peu décrit dans la littérature et un final épique, on encouragera donc la lecture de « Pompéi » de Robert Harris qui constitue, indubitablement, un bon ouvrage historique romancé.
Commenter  J’apprécie          132
Tout juste nommé aquarius de l'Augusta, l'aqueduc qui dessert Pompéi et les villes de la côte, Attilius doit faire face à un dysfonctionnement majeur. Empêtré dans ses mauvaises relations avec son personnel, il va devoir affronter à la corruption et à la mauvaise volonté ambiantes.

Ce que les protagonistes ignorent et qui rend le récit palpitant, c'est que le Vésuve est sur le point d'entrer en éruption et de détruire pratiquement toute la région. Chaque chapitre indique à quel moment on se situe par rapport à cet évènement et le lecteur a toujours conscience du compte à rebours qui s'égrène, apparemment lentement, mais inéluctablement, pendant que les personnages s'agitent et vaquent à leurs occupations.

Les réparations à effectuer sur l'aqueduc servent de prétexte à l'auteur pour décrire la vie dans une province romaine à cette époque, avec ce qu'elle suppose de hiérarchie, de coups tordus et de technologies. Les explications sur le fonctionnement des aqueducs, par exemple, sont très intéressantes et justifient les actions de certains personnages.

La plupart de ces personnages ne sont pas vraiment sympathiques ou attachants, même si on prend plus à coeur les intérêts du « héros » de l'histoire, Attilius, qui doit faire face à de nombreux défis pour remplir sa mission. Nous faisons également la connaissance de Pline l'Ancien, illustre auteur d'ouvrages scientifiques rassemblant les connaissances de son époque.

Finalement l'éruption tant attendue arrive assez tardivement et, si elle est décrite avec un luxe de détails que je ne m'attendais pas à trouver, j'avoue que j'étais impatiente d'y arriver, certains chapitres m'ayant semblé assez longs. ça valait la peine d'attendre, car le récit de l'évènement est vraiment très prenant. En ce qui me concerne, c'est cette partie qui sauve l'ensemble du roman de l'ennui: si au début ce que je lisais me semblait vraiment passionnant, au fil des pages le désintérêt me gagnait de plus en plus. Trop de détails techniques, trop de personnages détestables, trop de corruption (un thème que je bouffe à toutes les sauces dans les dramas et que j'aimerais bien ne pas retrouver aussi dans mes lectures), trop de réactions prévisibles.

Au final, je ressors de cette lecture plutôt mitigée: c'était trop long pour mon goût avant d'en arriver à ce qui m'intéressait vraiment et peu de personnages m'ont plu. A lire plutôt pour l'aspect historique et les derniers chapitres, à moins que la lenteur et les explications techniques ne vous dérangent pas.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          110
Moi qui ne suis pourtant pas grand amateur de littérature contemporaine, je dois dire que j'ai été plutôt positivement surprise par ce livre. Il est plutôt intéressant, amusant, assez bien mené. La situation historique assez bien connue qu'est l'explosion du Vésuve et l'anéantissement de Pompéi est ici abordée de manière assez originale, ce que j'ai beaucoup apprécié. En effet, on observe le cataclysme du feu et de la terre par le regard d'un ingénieur de l'eau et ce petit paradoxe est la clé de toute la saveur du bouquin, je trouve. Les petites notes scientifiques, majoritairement contemporaines, en début de chaque chapitre m'ont également plût. Bref, pas mal!

J'ai par contre moins aimé la dichotomie affligeante des personnages. On rencontre tous les principaux protagonistes assez rapidement et, pour chacun, une kyrielle de clichés nous indique s'ils sont bons ou mauvais, aidants ou adversaires. Et pas un seul, je dis bien pas un seul, n'oscille de sa position ou ne mûrit même d'un micro-poil.

Aussi, comme pour un bon hamburger, on sait exactement ce qu'on va recevoir à l'instant où on regarder le menu. le récit débute, se poursuit et aboutit exactement comme il a commencé, sans la moindre surprise et d'une continuité émotionnelle réglée comme sur du papier à musique.
Commenter  J’apprécie          103
Je suis tombée par hasard il y a quelques semaines sur un article qui résumait les résultats d'une étude récente sur les bienfaits de la lecture. Cet article disait en résumé que les chercheurs d'une université avait trouvé que la lecture d'un bon roman augmentait les connexions neuronales. Pour parvenir à ces résultats, ils ont examiné par IRM les cerveaux de personnes alors qu'elles lisaient Pompéi, de Robert Harris, choisi pour l'intensité de son action.
Parce que d'une part, je me mourrais de lire un bon thriller, mais surtout parce que d'autre part je m'en vais en Italie dans moins de deux mois maintenant, j'ai couru à la bibliothèque municipale du coin pour emprunter ce roman qui allait m'éclairer sur un site que je compte bien visiter, Pompéi.
Je dois avouer que mes connaissances de cette tragédie se limitaient à : un village victime d'une éruption volcanique en Italie pendant l'Antiquité et gros site touristique.
Maintenant que j'ai lu ce roman, j'ai l'impression d'en connaître beaucoup plus sur la civilisation romaine, ou plutôt campanienne, moins d'un siècle après la naissance de Jésus.
Je sais que j'apprécierai beaucoup plus ma visite là-bas, car je serai mieux en mesure de m'imaginer la vie quotidienne de ses habitants de l'époque ainsi que la tragédie qui les a décimés.
Je suis rarement entrée en contact avec un roman aussi bien documenté. J'avais véritablement l'impression de m'y trouver avec Attilius, l'ingénieur de l'Aqueduc de Pompéi, d'être écrasée par la canicule. J'ai compris toute l'importance que prenait l'eau dans le maintien d'une civilisation bien avancée pour son époque.
Je n'ai pas trouvé le gros suspense qu'annonçait l'article qui m'a fait connaître ce roman. Ça non. À aucun moment, mon coeur n'a débattu ou je me suis inquiétée pour les personnages qui allaient sans doute périr. Mais je me suis définitivement laissée emporter par l'histoire. En résumé, n'attendez pas un rythme haletant dans ce roman. Mais préparez-vous à découvrir toute une civilisation comme si vous étiez.

Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
Commenter  J’apprécie          100
Le 22 août de l'an 79, Marcus Attilius, le nouvel aquarius, doit trouver résoudre un problème majeur : l'aqueduc a été endommagé et l'alimentation en eau de plusieurs villes de la côté a été coupé. Il décide de se rendre à Pompéi qu'il pense être la ville l'aqueduc Aqua Augusta est endommagé.
J'ai bien aimé découvrir l'aspect historique de cette célèbre éruption du Vésuve. J'ai appris plein de choses sur le monde et les habitudes de l'époque, sur Pline l'ancien, par exmple. J'ai senti que l'auteur était très bien documenté (il cite à la fin les ouvrages). A chaque début de chapitre, un petit extrait d'ouvrage, sur les phénomènes volcaniques, permettait de bien comprendre comment l'éruption allait venir.
Par contre, je n'ai pas trouvé l'écriture extraordinaire. du coup, les longues descriptions m'ont ennuyées et un peu perdues (même si j'ai bien aimé les descriptions détaillées de l'éruption). le scénario, en lui-même, est trop grossi pour que je l'apprécie : un bon, un méchant et une jolie jeune fille.
Je le recommande à ceux qui veulent le lire de ne pas lire la quatrième couverture, ça gâche un peu le plaisir de découvrir (même si on connait la fin !). La fin est un peu décevante... Mais je ne regrette pas cette lecture, elle m'a permis d'en connaitre davantage sur cet impressionnant événement historique.
Commenter  J’apprécie          100
Contrairement à ce que laisse présager le titre, l'éruption du volcan nous aura fait attendre, elle survient très tardivement et d'autres intrigues sont mises en place auparavant. On découvre de nombreux aspects de la vie quotidienne sous l'empire romain, pas forcément les plus brillants (il n'est pire maître qu'un esclave affranchi), on accompagne Pline l'ancien lors de ses derniers jours, notre héros est un aquarius, il veille à l'approvisionnement en eau, ce n'est pas commun.
Quand survient l'éruption, ses phases successives sont très détaillées, loin d'un film catastrophe dans lequel une coulée de lave emporterait tout sur son passage en quelques minutes.
Une lecture vraiment intéressante.
Merci
Commenter  J’apprécie          90
Dans Pompéi, nous vivons au rythme des deux jours qui ont précédé l'éruption du Vésuve en 79 à travers le regard d'Attilius, ingénieur chargé de l'entretien de l'Aqua Augusta, l'aqueduc qui alimentait la baie de Naples.

Si nous savons à l'avance le dénouement de l'histoire, ce roman n'en demeure pas moins passionnant. La très belle plume de Robert Harris nous plonge au coeur des cités de Misène et Pompéi. Nous découvrons la vie quotidienne, les aspects politiques et économiques, et surtout le fonctionnement des aqueducs et l'utilisation de l'eau au temps de l'Antiquité romaine.

Par ailleurs, Robert Harris parsème son intrigue des nombreux signes avant-coureurs de la catastrophe, facilement interprétables avec notre recul et les connaissances scientifiques actuelles, mais plus difficiles à comprendre à l'époque. Cela est très intéressant et nous permet de nous imaginer ce que nous aurions peut-être fait à la place des habitants.

J'ai une petite réserve en revanche concernant la romance qui est très superficielle et sans grand intérêt.

Une lecture agréable et très instructive qui donne envie de se rendre sur place pour replonger dans cet événement à la fois tragique et fascinant.
Commenter  J’apprécie          80
Robert Harris, maintenant on connaît. Cet auteur britannique, né en 1957, nous gratifie depuis « Fatherland » (1992) de grands thrillers, historiques ou pas, d'une excellente facture, mélangeant suspense et érudition, avec une très belle écriture. S'il s'est intéressé à plusieurs reprises à la Seconde Guerre Mondiale (« Fatherland – 1992 », « Enigma – 1995 », « Munich – 2017 », « V2 – 2020 ») l'Antiquité romaine l'a inspiré avec bonheur pour deux excellents ouvrages : « Pompéi » (2003) et la trilogie consacrée à CicéronImperium – 2006 », « Conspirata – 2009 », « Dictator – 2015 »).
« Pompéi », comme on peut s'y attendre, raconte l'éruption du Vésuve en l'an 79 après Jésus-Christ. Depuis quelques temps, les signes alarmants se précipitent : sécheresse, failles dans l'alimentation de l'aqueduc, mort de poissons, odeur de soufre, et surtout tremblements de terre et inquiétudes autour du Vésuve. Un nouvel « aquarius » (ingénieur des eaux, le Véolia de l'époque) est nommé : Vous le connaissez certainement, on en parle dans « Hair », rappelez-vous :
When the moon is in the Seventh House
And Jupiter aligns with Mars
Then peace will guide the planets
And love will steer the stars
This is the dawning of the Age of Aquarius
The Age of Aquarius
Aquarius! Aquarius!
Bref, cet aquarius-là est un jeune veuf, Marcus Attilius Primus, qui voit tout de suite que l'aqueduc a besoins de réparations profondes et urgentes. Mais, vous savez comment ça se passe, pour les chantiers, il faut un budget, et il faut négocier avec les édiles et les hommes d'affaires, notamment Numerus Ampliatus, un ancien esclave devenu milliardaire, qui a tous les défauts, sauf un, sa fille la belle Corelia qui va bien sûr s'intéresser (c'est un euphémisme) à notre héros. Mais pendant ce temps, le temps court, les évènements se précipitent et le Vésuve se fait de plus en plus menaçant…
Avec Robert Harris on n'est jamais déçu : on sait qu'on aura de toutes façons un bon thriller, avec des personnages auxquels on s'attache, une intrigue qui nous tient en haleine, une documentation de premier ordre (technique et pointue, mais jamais lassante) et un savoir-faire exceptionnel qui allie le conteur à l'historien, sans pédantisme, sans démagogie. Même si comme dans le cas présent on sait ce qui va se passer.
La catastrophe de Pompéi a fait couler bien plus d'encre que le Vésuve a fait couler de lave, et ce n'est pas peu dire. Pour les amateurs, côté Histoire, je vous conseille le « Découvertes Gallimard » qui y est consacré : « Pompéi, la cité ensevelie » par Robert Etienne, Découvertes-Gallimard n° 16 (pas très récent, mais cette collection est incontournable pour le sérieux des textes et l'iconographie, toujours remarquable). Et côté romans chez Omnibus : « Pompéi, le rêve sous les ruines » qui réunit cinq romans majeurs : « Les derniers jours de Pompéi », de E. Bulwer-Lytton, « Arria Marcella », de Th. Gautier, « Gradiva », de W. Jensen, « La Danseuse de Pompéi », de Jean Bertheroy, et « Les Derniers jours d'Herculanum » de R. Llewellyn, le tout présenté, annoté et assorti d'un solide dossier historique et littéraire signe Claude Aziza (autant dire le top). le « Pompéi » de Robert Harris complète parfaitement cette anthologie.
Pompéi, ce n'est pas Pompéi, c'est divers… regards sur un évènement historique qui, au fil du temps, est devenu un mythe : celui de la fin du monde (ou d'un monde, comme on voudra), catastrophe naturelle ou punition divine, chacun trouvera son explication, son prétexte ou son excuse…
Commenter  J’apprécie          70
Thriller en toge et sandales sur les pentes du Vésuve, sur les traces de Pline le Jeune et Pline l'Ancien avec une once de romance, Pompéi a ravivé les souvenirs de ma visite sur le site et replongé dans l'ambiance de la série Rome que j'ai adoré.

79 après J-c, baie de Naples. Attilius, le nouvel Aquarius fraîchement nommé, chargé de l'entretien de l'Aqua Augusta qui dessert en eau toute la baie, doit faire face à un problème majeur : l'eau de l'aqueduc empoisonne les poissons des bassins piscicoles et ne tarde pas même à manquer. Une fuite ? Quid de cette odeur de soufre ? La disparition de son prédécesseur et l'avidité d'Ampliatus, un ancien esclave, maître de Pompéi intriguent notre nouvel Aquarius qui se lance dans une course contre la montre pour sauver les cultures et les habitants de la baie sans encore se douter de la catastrophe à venir.

Parsemé d'informations sur la culturelle romaine, le système des aqueducs et mis en parallèle avec des extraits d'articles de volcanologie en tête de chapitre, le livre est réellement très instructif en plus d'être divertissant et vous fait revivre un des grands évènements de la Rome Antique.

Je n'ai pas été totalement conquise par le livre malgré sa qualité (Robert Harris est venu, j'ai vu mais il ne m'a pas vaincu !). Peut-être un peu plus de souffle romanesque pour m'emmener jusqu'au dénouement même si je suis gré à l'auteur de ne pas avoir sur-romancé le récit. Peut-être en savais-je déjà pas mal sur la catastrophe et n'ai donc pas apprécié totalement les informations documentaires. Une belle lecture néanmoins après Enigma et Fatherland.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (909) Voir plus



Quiz Voir plus

Fatherland

Comment est surnommé le fils du personnage principal, March ?

Pip
Pilou
Pili
Pirou

10 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Fatherland de Robert HarrisCréer un quiz sur ce livre

{* *}