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EAN : 9782367408446
361 pages
Scrineo (16/09/2021)
3.69/5   24 notes
Résumé :
Un roman captivant à quatre mains qui aborde les questions liées à l’immigration par le prisme de l’imaginaire.

La Terre a bien changé ; les ressources commencent à manquer et les conditions météorologiques rendent la vie difficile.
Le frère de Jeanne est parti rejoindre Shusharrah, dernière lueur d’espoir dans la dureté du quotidien.
Après un an sans nouvelles, Jeanne se décide a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dans un monde ravagé suite à une apocalypse climatique, Jeanne décide de quitter la France en direction de Shusharrah, un genre d'El Dorado qui représente le dernier espoir des humains. Elle espère y rejoindre son frère aîné qui a rejoint la cité quelques années auparavant mais qui ne donne plus de nouvelles depuis quelques mois.

Malheureusement, mon avis sur ce roman est très négatif, et je risque même d'être assez dur au sujet de la deuxième partie du roman. Il va sans dire que mon avis n'engage que moi, et que le roman plaira sûrement à beaucoup (et c'est tout ce que je lui souhaite).

La première moitié du roman est plutôt bien faite même si je m'attendais peut-être plus à un roman post-apo (ce qui n'est pas vraiment le cas, même s'il y a bien eu une apocalypse dans le passé). En fait, le livre parle principalement d'immigration, ce qui est parfaitement cohérent avec le résumé soit dit en passant.

C'est donc tout naturellement que la première partie du roman retrace les étapes clés de la vie d'un migrant : le désespoir qui pousse à chercher refuge ailleurs, les difficultés et la violence rencontrés pendant le voyage, ou encore la désillusion à l'arrivée.

Sur le papier, c'est plutôt intéressant mais, pour ma part, il a manqué quelque chose. Je ne me suis pas vraiment senti investi et j'avais plus l'impression d'être devant un documentaire sur les migrants que dans un roman d'imaginaire. Je pense que le fait de ne pas m'être attaché au personnage principal a pas mal joué, mais bon, rien de bien gênant pour le moment.

Mon vrai problème avec ce roman se situe dans la deuxième partie… qui n'a absolument plus rien à voir avec le début et qui part dans des directions complètement improbables. Sans trop en dire, c'est dans cette partie que Jeanne est amenée à pénétrer à l'intérieur de la ville de Shusharrah et qu'elle va commencer à enquêter sur ce qui est advenu de son frère.

J'avoue que je n'ai pas compris ce qu'ont voulu nous dire les auteurs sur le fonctionnement de la ville : on nous parle de différentes fonctions, on nous parle d'une formation que peuvent suivre certains privilégiés, mais on a très peu d'explications et tout ça reste très en surface. Au final, le fonctionnement de la cité semble presque anecdotique, alors que c'est censé être important pour l'histoire.

C'est seulement dans le dernier quart qu'on commence véritablement à avoir de l'action, et c'est là que ça devient catastrophique en ce qui me concerne. On découvre des antagonistes qui n'ont aucune crédibilité, on a des rebondissements qui frisent le ridicule et qui sortent parfois de nulle part (notamment le secret autour de la ville), et on essaye de brouiller les pistes entre les « gentils » et les « méchants » d'une manière que j'ai trouvé extrêmement maladroite… Sans parler de certaines réflexions qui, je pense, se veulent inspirantes mais que j'ai trouvé un peu naïves et simplistes.

Je pense qu'il y avait sûrement de bonnes idées dans ce roman mais qu'il y a eu un souci dans l'exécution. Déjà, je ne comprends pas cette rupture entre les deux moitiés du récit qui est extrêmement brutale et mal maîtrisée, et je pense qu'il aurait fallu donner peut-être plus d'indices sur ce qui se passait au sein de Shusharrah pour que les révélations finales semblent crédibles.

Je me rends bien compte que je suis assez dur mais j'ai vraiment été très déçu par cette lecture. Évidemment, je vous invite à aller voir d'autres avis puisque ce n'est pas parce que je suis passé à côté de cette lecture que ce sera le cas pour tout le monde.
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--- Une nouveauté Scrineo signée Anthelme Hauchecorne et Emmanuel Chastellière ---

Si j'attendais Shusharrah avec autant d'impatience, c'est parce que j'ai apprécié, voire adoré, certaines oeuvres de ces auteurs dont le talent ne fait aucun doute. Je pense notamment à Journal d'un marchand de rêves, one-shot aussi déluré que brillant pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur, et à Célestopol 1922, un recueil de nouvelles qui met en scène des personnages forts dans un univers uchronique passionnant.

Après ces belles découvertes, Shusharrah ne pouvait être qu'une bonne lecture, pas vrai ? Eh bien, pas tant que ça ! Je remercie tout de même les éditions Scrineo pour l'envoi de ce roman qui plaira à d'autres lecteurs, j'en suis certaine.

--- du post-apocalyptique… enfin presque ! ---

Vous l'ignorez peut-être, mais je suis une férue du genre. J'aime les récits basés sur la survie, comme la trilogie Apocalypse Blues de Chloé Jo Bertrand, par exemple. J'attendais donc de Shusharrah de l'action, de la tension, de l'urgence. Autant d'éléments qui m'ont manqué, même s'ils sont présents en arrière-plan.

J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en discuter brièvement avec Emmanuel Chastellière sur Instagram. Il m'a ainsi révélé que c'était une réelle volonté de proposer quelque chose de différent. Pari réussi, en l'occurrence. Pour une fois néanmoins, je recherchais justement les codes classiques du genre, ce qui explique mon ressenti mitigé.

--- Jeanne, une héroïne peu attachante ---

Tout au long du récit, elle se pose des questions – beaucoup de questions ! -, doute sans cesse et regrette nombre de ses choix, ce qui ralentit considérablement le rythme. Shusharrah est donc davantage dans l'introspection que dans l'action.

Cela permet bien évidemment de s'interroger sur l'immigration, de s'imaginer à la place de Jeanne, déboussolée depuis le départ de son frère. le hic, c'est que je ne suis pas attachée à elle, alors qu'elle est le point central de l'histoire. La plupart du temps, je ne comprenais pas ses réactions. Alors que je m'insurgeais, elle restait totalement apathique. Alors que je me méfiais d'un personnage, elle lui accordait trop rapidement sa confiance. Bref, Jeanne et moi n'étions pas sur la même longueur d'ondes !

Quant aux autres personnages, ils ne m'ont pas fait forte impression. J'ai très vite apprécié Ben pour sa simplicité et sa capacité à se contenter de peu. En revanche, j'ai eu beaucoup de mal à cerner Dayot et Cham, mais c'est probablement un souhait des auteurs.

--- Shusharrah, la cité de toutes les promesses ? ---

Le roman porte son nom, la désignant comme le but ultime, l'objectif à ne pas perdre de vue. Cependant, quand j'ai enfin mis les pieds dans la cité en compagnie de Jeanne, j'ai quelque peu déchanté. Tant d'efforts pour si peu de surprises !

Par chance, les auteurs finissent par nous révéler ce qui se cache sous le vernis reluisant de la cité, mais cela prend du temps. Surtout, les explications manquent de profondeur. Malgré un véritable potentiel, les auteurs ont choisi de ne pas creuser plus avant. Par exemple, Shusharrah impose des cours à ses citoyens, mais en quoi consistent-ils ? Quel est le programme de chacun ? Quelles fonctions sont-ils destinés à occuper ? Autant de questions qui sont restées sans réponses…

--- Un final plein de révélations, mais trop vite expédié ---

Explosives, les 50 dernières pages sont riches en rebondissements, ce qui a ravivé mon intérêt. Avouez tout de même que c'est un peu tard pour renouer avec l'intrigue. En outre, j'aurais apprécié que les auteurs prennent leur temps pour amorcer le dénouement, qu'ils s'attardent davantage sur certains points, qu'ils offrent des explications plus fournies.

Bien sûr, ils ne possèdent pas les solutions aux problématiques que soulève l'immigration, monde post-apocalyptique ou pas. D'ailleurs, leur priorité est sûrement ailleurs. Selon moi, ce n'est pas tant l'envie de raconter une histoire qui les a motivés, mais plutôt celle d'alerter. Shusharrah rappelle sans détours qu'il est facile de rejeter la différence chez autrui, ou même de vouloir la détruire. Pourtant, n'est-on pas tous humains ? Un beau message que voilà !

Quoi qu'il en soit, cela n'a pas suffi à rendre cette lecture incroyable…
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Shusharrah est un roman écrit à 4 mains par Emmanuel Chastellière et Anthelme Hauchecorne, deux écrivains que j'aime beaucoup. le roman vient de paraitre chez Scinéo. le roman peut être classé dans la catégorie anticipation plutôt que post-apocalyptique, dans la mesure où il n'y a pas vraiment eu de véritable apocalypse, il s'agit plus d'une projection décrivant un futur assez sombre mais tout à fait plausible.

La Terre a changé, elle ne ressemble plus à celle qu'elle est actuellement. La température ne cesse de monter, les déréglements climatiques sont courants, il n'y a plus aucune cohésion et la notion même de pays ne veut plus rien dire. Dans ce contexte, Jeanne survit difficilement quelque part dans ce qu'il reste de la France. Son frère Adam est parti quelques années auparavant rejoindre la cité de Shusharrah en lui promettant de la faire venir à son tour plus tard. Mais depuis plusieurs mois, Jeanne est sans nouvelles de son frère et décide de tout tenter pour le rejoindre. Pour celà, il lui faudra traverser la mer et affronter la dure réalité qui est loin des promesses espérées par la jeune fille.

Le roman dépeint un avenir sombre, où plus rien n'a vraiment de sens à part survivre. Pour espérer un jour meilleur, les survivants essayent toujours d'aller là où la vie semble moins difficile et choisissent de migrer. Sauf que la migration se fait dans l'autre sens par rapport à notre actualité contemporaine : le sens de l'exode est Nord sud, vers l'Afrique. le début du roman retrace le déroulement d'une migration, celle de Jeanne avec les différentes raisons qui peuvent pousser à quitter l'endroit où l'on a grandi, les difficultés rencontrées, la violence et la désillusion car l'arrivée n'est jamais celle que l'on pensait.

Le début est bien fait, réaliste et on a envie d'en savoir plus sur Shusharrah. Mais malheureusement pour moi, plusieurs points m'ont dérangée ensuite. Tout d'abord, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Jeanne, beaucoup trop changeante et au comportement parfois irrationnel. Surtout, on a très peu d'explications sur le fonctionnement de la cité alors que c'est un peu ce qu'on attend depuis de début, la découverte de la ville. Cela reste trop en surface, plusieurs points auraient mérité d'être approfondi pour ne pas laisser un sentiment d'inachevé. le récit donne souvent dans sa seconde moitié l'impression d'hésiter sur quelle direction prendre, voulant certainement trop en dire ou pas assez. C'est dommage car plusieurs points sont très réussis comme l'écriture ou les thématiques abordées très actuelles qui feront je l'espère réfléchir. Cela vient sans doute du classement du roman en catégorie « jeune adulte ». Je pense que si le roman avait été classé en adulte, j'aurai certainement moins eu cette impression. Peut-être est ce le genre du roman qui ne m'a pas trop convenu.

Shusharrah est ainsi un roman présentant une vision alarmiste et réaliste de l'avenir de notre monde. On peut souligner la volonté des auteurs d'alerter et de faire réfléchir. Cependant, le récit reste un peu trop en surface et à tendance à s'éparpiller, laissant un sentiment d'inachevé. Il ne faut pas oublier que le roman est à destination des lecteurs à partir de 15 ans et que les thématiques ne sont pas faciles à traiter.
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Shusharrah est un roman dystopique dans lequel on suit Jeanne qui part à la recherche de son frère Adam. A force d'exploiter la Terre, d'ignorer les mises en garde des scientifiques, les hommes ont ravagé la planète. Les tempêtes, les incendies, les sécheresses ont tué des centaines de milliers d'humains. Jeanne fait partie des rares survivants d'une Europe exsangue. Son frère Adam est parti, il y a déjà quelques mois, pour la mystérieuse cité de Shusharrah. Jeanne se lance sur ses traces…

Avec ce roman, Emmanuel Chastellière et Anthelme Hauchecorne imaginent une Europe dévastée. Les migrants climatiques prennent alors tous les risques pour traverser la Méditerranée afin de rejoindre l'Afrique, seul continent dont on dit qu'on peut encore y trouver un peu d'espoir. J'ai beaucoup aimé cette manière de traiter les choses. Les situations sont inversées et ce sont les Européens qui deviennent ici des migrants. On va suivre alors Jeanne dans cette traversée de tous les dangers.

Shusharrah est une dystopie centrée avant tout sur le devenir de Jeanne, devenue soudain indésirable, elle, l'Européenne. Elle va atteindre Shusharrah, cette mystérieuse cité sur laquelle elle fonde de nombreux espoirs. Mais elle en sera exclue et devra se contenter du bidonville qui la borde. On sent la détresse de cette jeune femme, exclue, rejetée, qui ne comprend pas pourquoi elle ne peut franchir les portes de la cité alors qu'elle a traversé bien des dangers; . le roman devient alors fable moderne comme un écho déformé de ce que vivent des milliers de migrants climatiques aujourd'hui.

N'y cherchez pas une dystopie détaillée et classique. On sait juste que la terre n'a plus rien à offrir. Shusharrah s'inscrit plutôt dans une réflexion écologique et économique. Et si cela nous arrivait à nous, Européens? Que ferions-nous? Certains lecteurs ont regretté que la partie dystopique ne soit pas plus développée mais je crois que ce n'est pas le coeur du roman. Les deux auteurs ont plutôt cherché à faire réfléchir le lecteur à une problématique actuelle et peut-être future via le biais d'un roman de SF.

Les deux auteurs possèdent d'ailleurs une plume qui m'a beaucoup plu. Quelle gageure d'écrire un roman à quatre mains. C'est très réussi. Une certaine poésie se dégage de ce récit.

Shusharrah est pour moi une vraie réussite: celle d'un roman intéressant et immersif qui fait écho aux problèmes liés à l'immigration climatique.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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La Terre a bien changé et Jeanne habite dans ce qui reste de la France, même si ce nom et ceux des autres pays ont désormais disparu. Après un an sans nouvelles de son frère, parti rejoindre Shusharrah - dernière lueur d'espoir dans la dureté du quotidien -, elle décide de partir à son tour pour le retrouver. Son périple jusqu'à cette ville-état n'est cependant pas de tout repos, entre passeurs sans scrupules et mer déchaînée... Alors qu'elle est abandonnée seule dans un canot, elle est sauvée par les garde-côtes et découvre un camp situé à l'extérieur de la ville regroupant les immigrés qui souhaitent intégrer Shusharrah.
Après plusieurs jours, elle accepte de passer l'examen pour rejoindre les rangs de cette ville. Elle découvre cependant que la disparition de son frère est liée à un clan de rebelles, nommé la Petite France, qui sévit dans le bidonville. Elle décide alors de les approcher afin d'en apprendre plus. Retrouvera-t-elle son frère ?📗

On frôle le coup de coeur avec ce roman écrit à 4 mains .
Nous plongeons dans un monde dévasté où le climat a réduit drastiquement la population et les lieux habitables .
Ce monde en pleine dérive a pourtant une source d'espoir : shusharrah
Cité miracle pour certains , cause de tous les maux pour d'autres …
Jeanne va devoir le découvrir par elle-même en nous faisant réfléchir sur le sens à donner à la vie , aux liens entre les hommes .
Une vision alarmiste de notre monde à venir pour alerter et faire réfléchir , mais aussi une dose d'espoir avec une remise en cause générale ….
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critiques presse (1)
Syfantasy
29 septembre 2021
Le duo d’auteurs à l’origine de Shusharrah nous propose un récit dur et qui anticipe les effets du réchauffement climatique en nous touchant nous directement, Français. Il faut parfois arrêter de croire à un mirage pour avancer et c’est ce que nous apprend ce roman !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les flammes étaient des lectrices voraces, toujours ardentes et jamais repues.
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Une longue discussion autour du roman "Himilce" d'Emmanuel Chastellière, par la Garde de Nuit.
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