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Xavier Collette (Autre)
EAN : 9782492403996
500 pages
Argyll éditions (06/10/2023)
3.75/5   57 notes
Résumé :
Dans un monde en déliquescence rongé par les difformités et les maladies, Férale est un monstre - du moins, les autres l'ont toujours traitée comme tel.
Tous, sauf Lottie, qui l'a sauvée et lui a appris à survivre à travers les plaines de cendres. Ensemble, elles protègent les quelques caravanes qui rallient encore les derniers bastions de l'humanité. Jusqu'au jour où Férale entend parler de Tonnerre, une cité close où des chercheurs travailleraient à compre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Une catastrophe a touché la terre. D'origine nucléaire ? Ou autre. On l'ignore, même si on s'en doute. Mais le monde est une vaste ruine recouverte de cendres où les derniers survivants tentent d'échapper aux mutations. Mortelles, ces mutations. La dégénérescence est partout. Quelques îlots tentent d'échapper au chaos. Et quelques individus surnagent, plus adaptés peut-être. Lottie et Férale sont de ceux-là. Ces deux pisteuses protègent les caravanes des dangers nombreux qui hantent les campagnes.

Férale, comme son nom l'indique (en latin, fera désigne une bête sauvage), est un monstre selon les autres humains. Il est vrai qu'elle a des yeux jaunes inquiétants, une maigreur affolante et une faim qui la tenaille en permanence. Quant à ses dents, elles sont pointues et aiguisées. Seule Lottie semble la comprendre. C'est elle qui l'a délivrée de la cage où elle croupissait, attraction d'un cirque. C'est elle qui lui a trouvé une place en l'engageant pour ses dons exceptionnels : elle sent les êtres dangereux de loin comme personne. C'est elle enfin qui la nourrit en traitant les aliments afin qu'elle puisse les avaler sans crainte que son corps ne les rejette.

Mais Férale ne peut se contenter de cette situation dans laquelle elle reste en marge de la société. Et où elle se sent isolée, seule de son espèce. Or, elle entend parler de Tonnerre, une cité comme il en existait dans le temps. Avant la Destruction. Ou du moins, qui essaie de subsister malgré la progression inexorable des mutations. Là-bas, les habitants pourraient peut-être faire quelque chose pour elle. Voire lui indiquer si il existe d'autres individus comme elle. Et elle en a désespérément besoin, de ne plus se sentir unique. Malgré tout l'amour que lui porte Lottie, sorte de mère adoptive, elle en crève de ne pas savoir d'où elle vient, de ne pas comprendre ce qu'elle est.

Tonnerre après les ruines est une passionnante quête : chaque personnage cherche qui il est et où est sa place. Comme nous tous me direz-vous. Mais dans ce roman, dans ce contexte de fin du monde où les marges bougent, où plus rien n'est certain, où toutes les anciennes habitudes sont remises en question. En plus, Férale ne ressemble à personne. Elle est entre deux mondes : celui des humains, qu'elle fréquente pour son travail, parce qu'elle accompagne Lottie ; celui des monstres, à qui elle ressemble et que craignent terriblement les êtres humains. Fragile malgré sa force physique impressionnante, ses réflexes phénoménaux, elle doit se trouver une famille. Sa quête est parfaitement racontée par Floriane Soulas qui a su imaginer ici et faire vivre des personnages profonds et forts, comme elle l'avait déjà fait, entre autres, dans Les Noces de la renarde.

Car Férale n'est pas la seule à se montrer vivante, faite de chair et de sang, de doutes et de peurs. Lottie, aussi, dont on a découvert l'ancienne vie dans le prologue. On sait dès les premières pages qu'elle vient de Tonnerre. Et qu'elle s'est échappée volontairement de cette cité car elle ne voulait plus être une sorte d'animal de laboratoire. Et que cela lui avait coûté beaucoup, puisqu'elle avait abandonné son enfant, juste née. Une blessure qui a forgé sa carapace, son caractère. Et qui explique qu'elle ne peut se livrer facilement, qu'elle garde des secrets en elle, qu'elle se montre incapable de livrer à Férale. D'où des incompréhensions, d'où des doutes encore, d'où des choix malheureux.

Elles ne sont pas les seules à hésiter, à se tromper. Toutes et tous sont à la limite du point de rupture. Et l'irruption des deux femmes à Tonnerre sert de déclencheur. Tout ce qui était prêt à exploser éclate. Difficile de vivre dans de telles conditions. Surtout quand un nouveau virus émerge, encore plus virulent, encore plus rapide : les personnes touchées se transforment rapidement en monstres aux dents qui transpercent leurs gencives afin de leur permettre de couper la chair humaine plus facilement. Car c'est de cannibalisme qu'il est question : ces mutants sont attirés avec force par le sang des femmes et des hommes.

Les derniers humains se sentent donc comme dans un bastion cerné par les ennemis. le moindre contact peut être synonyme de contagion (coucou, le Covid), la moindre erreur fatale. Chacun court après un rêve qui pourrait donner sens à une vie qui n'en a plus. La couverture, magnifique, de Xavier Collette est en parfaite adéquation avec l'ambiance de l'oeuvre : survivre est déjà tellement difficile dans ce monde en ruine, menacé par une nature devenue hostile, que conserver les valeurs qui caractérisaient l'humanité est quasiment impossible. Peut-être faut-il réinventer. Changer.

Très belle surprise que Tonnerre après les ruines. Si, au début, je me suis dit que j'avais affaire à un énième roman d'initiation YA, le ton sans concession, les personnages aux réflexions et aux préoccupations si fortes m'ont happé et m'ont forcé à tourner les pages, sans beaucoup de pause (pourtant, il y en, des pages). D'abord réticent devant Férale, j'ai rapidement adopté son point de vue et me suis passionné pour sa quête. Alors, oui, le déroulement de l'histoire ne m'a pas vraiment surpris et j'ai rapidement pressenti la fin. Mais le cheminement de cette héroïne et de ceux qui l'entourent m'a tout de même séduit. J'ai aimé affronter le ciel empli d'éclairs, la pluie acide avec Férale et Lottie. J'ai aimé chercher avec elles une façon de survivre, une façon de se comprendre malgré toutes les différences. J'ai aimé ce livre.
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Récemment récompensée par plusieurs prix littéraires français prestigieux dans le domaine de l'imaginaire, Floriane Soulas revient sur le devant de la scène avec « Tonnerre après les ruines », un roman de fantasy paru en octobre chez Argyll. L'ouvrage se déroule dans un monde crépusculaire qu'on devine avoir été le notre avant qu'une succession de catastrophes n'aient entraîné la disparition de nos sociétés actuelles dont il ne reste désormais plus que des vestiges. La vie y est rude pour tout le monde, le quotidien étant rythmé par la faim, les pluies acides dont il faut se protéger, mais aussi les épidémies qui frappent aléatoirement les habitants et les condamnent soit à une mort certaine, soit à se transformer en bête avide de chair fraîche. C'est dans ce contexte pour le moins sombre que l'on fait la connaissance de celles qui seront les deux protagonistes de cette histoire. La première, Lottie, est une femme qui loue ses services aux caravanes qui veulent voyager d'une localité à une autre afin de les protéger des inévitables attaques de monstres qui pullulent dans les plaines. La seconde, Férale, est la disciple et amie de la première, affublée de caractéristiques physiques et sensorielles étonnantes qui poussent tout le monde à la considérer comme infectée, et donc à la rejeter. Cela fait maintenant des années que les deux femmes cheminent ensemble, mais tout va basculer lorsqu'elle vont se retrouver à Tonnerre, de ce que l'on en sait la cité la plus importante dans les environs. Un cité composée en fait d'un immense bidonville formé autour d'une tour imprenable et étroitement surveillée et qui ne s'ouvre que pour de rares élus soigneusement sélectionnés par les habitants de l'intérieur. Là-bas, Fériale va découvrir une nouvelle facette de son amie, et va se familiariser avec une communauté émergente revendiquant l'acceptation de ces difformités et maladies honnies par tous. Séduite par le discours, Fériale va tenter d'en apprendre plus sur sa propre nature tandis que Lottie renoue avec une page douloureuse de son histoire.

Le roman est long (un peu plus de cinq cent pages) mais, bien que les parties soient plus ou moins inégales, l'autrice parvient à maintenir l'intérêt du lecteur jusqu'au bout. L'intrigue est ainsi bien construite, avec des rebondissements fréquents qui, bien que souvent faciles à anticiper, relancent efficacement le récit. La question de l'univers et des personnages est en revanche plus problématique à mon sens. le cadre dans lequel se déroule le roman est en effet très sombre, ce avec quoi je n'ai d'ordinaire pas de problème, mais l'autrice donne ici trop souvent l'impression de forcer le trait. La deuxième partie de l'ouvrage, notamment, offre une succession de scènes plus glauques et morbides les unes que les autres au point que l'on frise l'overdose. Les scènes d'accouchements tragiques, par exemple, qui se concluent toujours par la mort de la femme et de l'enfant dans des conditions atroces, sont tout simplement écoeurantes par leur nombre et par la précision des descriptions fournies. On est horrifié la première fois, mais on comprend que cela sert l'intrigue, la seconde est déjà un peu plus difficile à encaisser, mais les troisième, quatrième et cinquième scènes suivantes sont à la fois inutiles et tout simplement sordides. Outre l'écoeurement, ces passages successifs entraînent une décrédibilisation de l'intrigue puisqu'on a l'impression que, en dépit de la dureté du monde dans lequel évoluent les personnages et le périmètre circonscrit aux bidonvilles de Tonnerre, on trouve des femmes enceintes partout, tout le temps. le dégoût que l'on peut éprouver à la lecture vient aussi à l'omniprésence du cannibalisme, avec là encore des scènes difficiles à soutenir et inutilement répugnantes.

Dans ce contexte, l'autrice donne l'impression que ses personnages ne sont que de la chair à canon, et le fait est que c'est un peu à cela que ça se résume. Cet aspect du roman aurait pu être atténué s'il avait été porté par des figures attachantes, or j'ai eu bien du mal à me soucier de sort de l'une ou l'autre des deux héroïnes. Bien qu'ayant plutôt apprécié l'une des précédentes oeuvres de l'autrice (« Rouille »), je me rappelle déjà avoir été frappée par le fossé entre la noirceur du cadre mis en scène dans le récit et la façon un peu simpliste dont étaient caractérisés les personnages. Or c'est exactement la même chose ici. Certes, Férale et Lottie ont toutes deux des côtés sombres et des failles qui les rendent vulnérables, mais leur personnalité demeure malgré tout trop fade pour parvenir à susciter l'empathie du lecteur. Les autres sont encore moins soignés et condamnés à ne rester que de simples figurants dont le sort n'émeut guère, et ce d'autant plus que chacun d'entre eux semble de toute façon voué à connaître une mort atroce. Certains sont de plus assez caricaturaux, notamment dans la deuxième partie qui, là encore, se révèle moins maîtrisée et met en scène une succession de personnages creux dont on se désintéresse aussitôt après leur apparition. Difficile dans ces conditions de se sentir concerné par l'histoire, aussi est-ce sans ennui mais avec tout de même un certain détachement que l'on suit le parcours des deux femmes et la succession d'épreuves qu'elles vont devoir affronter. Enfin, j'ai également eu du mal avec le traitement des personnages féminins qui, compte tenu de la voie empruntée par l'intrigue, se voient pour la quasi totalité réduites à leurs fonctions reproductrices.

« Tonnerre après les ruines » est un roman de fantasy particulièrement sombre qui met en scène un duo de femmes dans un univers en pleine déliquescence dans lequel la misère, la maladie et la violence sont omniprésents. En dépit d'une intrigue et de thématiques intéressants, le roman souffre à la fois du dégoût provoqué par la succession de scènes plus sordides (et qui plus est inutiles) les unes que les autres, mais aussi du manque d'empathie que l'on éprouve à l'égard des personnages.
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Dans cette épopée sf post-apocalyptique teintée de fantastique, nous suivons deux personnages en particulier, Lottie et Férale, deux femmes très différentes mais très proches l'une et l'autre. Les autres personnages sont intéressants, surtout Naomie la scientifique gentille qui se montre finalement sous son vrai visage proche du docteur Frankenstein mixé à un docteur Jekyll et mister Hyde.
Le roman est composé de trois parties distinctes et les chapitres sont assez courts, le rythme s'en trouve soutenu, il n'y a pas de place pour l'ennuie même avec ses cinq cents pages.
Le sujet mis le plus en avant est la mutation, la figure du monstre, et Floriane Soulas joue la dessus pour nous poser la question, qui est finalement le monstre ? le mutant violent ou l'humain sans pitié prêt a tout pour faire perdurer sa forme initiale ?
On trouve également des thèmes comme l'éthique scientifique, la manipulation de masse, les sectes, la liberté, la dépendance à l'autre, l'abandon, l'amour, l'amitié, la dévotion, la prise d'indépendance entre autres.
Sachez aussi que mis a part que le récit se déroule très loin dans le futur, nous ne savons ni où l'intrigue se déroule vraiment, ni comment nous en sommes arrivés là.
L'ambiance et les décors sont effrayants mais aussi passionnants, d'une vallée ou les déplacements se font sous le signe du danger et de la maladie, nous passons par une grande ville en ruines, aux ruelles bâchées contre les pluies acides, sous forme de bidonville sombre et sale. Nous y explorons également "Tonnerre", une tour où les humains encore en bonne santé vivent et jouent à Dieu.
Il n'est pas rare de croiser des charniers, des lieux lugubres qui vont bien avec l'ambiance générale, celle-là même qui m'a fait penser aux récits post-apocalyptique de Jean-Marc Ligny et/ou de Pierre Bordage avec cette touche de modernité en plus où la femme est mise en avant.
La fin est triste et belle à la fois, après une dernière partie éprouvante dans l'horreur. Ce n'est pas un roman a mettre entre toutes les mains car beaucoup de scènes sont déstabilisantes, soit au niveau violence ou au niveau éthique, mais je suis certain que ceux qui peuvent passer ce cap trouveront cette histoire superbe.
Pour ma part c'est un beau et grand coup de coeur !
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Fin du monde - Violences - Épidémies - Tortures - Enfantement - Cannibalisme.
 
Le pitch m'avait happée mais refroidie par la plume de l'autrice dans Les Oubliés de l'Amas, j'ai longuement hésité à me lancer. Son texte dans l'anthologie Nous parlons depuis les ténèbres et le retour élogieux de @mariebrunelm sont parvenus finalement à me convaincre.
 
Mais cet ambitieux Tonnerre après les Ruines porte malheureusement trop de failles pour lui assurer une médaille.
 
Indéniablement l'univers est génial. Sorte de post-apo entraînant. Sombre, glauque et poisseux dans lequel on aime déambuler. Comme un bout de notre futur en mode back to the origins. Un médiéval-fantastique triste et froid qui sent bon la triade The Witcher, The Walking Dead et Frankenstein.

Malheureusement, on finit par tourner en rond dans Tonnerre et ses alentours. Et on suffoque jusqu'à l'ennui. Pourtant, au début, j'ai pris un malin plaisir à me promener dans les rues, à visiter les bâtiments laissés à l'abandon, rongés par la nature, la rouille et l'acidité de la pluie. J'ai adoré squatter dans un parking souterrain, me réchauffer grâce à un bidon brasero, vagabonder, humer les éléments dans les plaines et les forêts. J'ai aimé découvrir ce monde décimé, les contes et légendes, les garous et les salamandres.

Les personnages en revanche…
Ça feule, ça papillonne, ça s'ébroue, ça grogne, ça mord et ça gifle. Encore et encore. Comment éprouver une once de sympathie pour des personnages au comportement primitif et immature ? Qui insultent. Provoquent. Font la gueule. Entretiennent les relations amicales, familiales et amoureuses sur des mensonges et des non-dits. Pire, ça impose, ça exige et ça provoque. Et ça crie et ça frappe et ça tue. Je n'ai pas aimé leurs réflexions, les choix, les décisions, les facilités scénaristiques qui sonnaient faux et donnaient dans le surfait.
 
Alors je suis critique oui. Parce que déjà dans Les Oubliés de l'Amas les personnages avaient complètement plombé ma lecture. Et là, même rengaine. Des personnages exécrables, impulsifs, égoïstes et puérils. Sans une once de bienveillance. Identiquement en colère, calculateurs et avides de pouvoir. Leur credo commun : dominer. Impossible pour moi de m'attacher.

Insupportables aussi ces répétitions inutiles qui hérissent les poils et alourdissent le texte. Qui donnent du non-sens, parfois. Ces tirades ridicules et la familiarité parfois retrouvée comme un cheveu sur la soupe dans les échanges. Et ces erreurs syntaxiques, ces inepties et autres étourderies. Comment parvenir ensuite à se (re)propulser dans le récit ?
 
Il y a aussi eu ce côté malaisant ou des jeunes filles, des ados, « volontaires », sont mises en cloque, pour repeupler l'humanité. Cet aspect m'a dérangée. Des adolescentes qui « consentent » à être « engrossées » par de « généreux géniteurs » qui profitent de la décroissance démographique pour coucher à droite, à gauche. Franchement, y'a que moi que ça dérange cette forme « d'altruisme » ?
 
Et c'est pas parce qu'on souhaite un monde sanguinolent et à l'agonie, qu'on emploie des mots durs et bruts que le récit va soudainement devenir dérangeant et horrifique. À ce niveau-là encore un loupé pour moi et c'est dommage.
 
J'applaudis tout de même le parti pris de mettre en avant des personnages exclusivement féminins au détriment des masculins, c'est honorable et appréciable. Pour une fois la femme compte vraiment. Ce n'est pas un personnage sexualisé, secondaire ou placé tel un pion pour satisfaire l'homme.

Pour terminer sur du positif tout de même et contrebalancer mon retour, n'hésitez pas à aller lire les avis de @mariebrunelm @bulles.sfff.de.marie.d et @bookosaurus.rex qui ont, quant à elles, adoré ce roman et ne tarissent pas d'éloges à son sujet. Bizarrement mon avis est tout le contraire mais c'est aussi ça la richesse de la littérature, non ?
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Lottie et Férale sont pisteuses. Elles accompagnent les caravanes d'une colonie à une autre. Mais les yeux jaunes de Férale la font passer pour un monstre sauf pour Lottie. Quand Férule entend parler de Tonnerre, elle veut y aller pour comprendre ses origines et trouver des gens comme elle. Mais Lottie s'est jurée de ne jamais y retourner.
Le début de cette histoire nous plonge un peu dans une ambiance de western, avec ses caravanes qui vont d'un lieu à un autre au milieu du désert. Mais le post-apocalyptique se met rapidement en place, avec les maladies qui ravages les hommes, les mutations et les pluies acides. En se rapprochant de Tonnerre, l'ambiance évolue pour nous plonger dans une guérilla entre l'élite de la ville qui cherche à n'importe quel prix des remèdes aux maladies et ceux qui emplissent le bidonville autour.
Le rythme est un peu lent au début, pour s'accélérer petit au petit, rendant l'intrigue de plus en plus prenante. On lâche difficilement le roman tant on se demande où tout çà va nous mener.
J'ai beaucoup aimé les deux personnages principaux. Lottie est une femme devenu dure par son expérience, une survivante au passé douloureux qui en sait sur Tonnerre bien plus qu'elle ne l'avoue. Férale est plus sauvage, déterminée à comprendre qui elle est, touchante mais parfois agaçante, une peu comme une ado. Les autres personnages sont fouillés, avec une vraie personnalité qui les rend intéressants et leur permet d'exister dans l'histoire
Ce roman est un récit âpre, sec, empli de violence. Il prend aux tripes et n'hésite pas à faire tomber ses pions jusqu'à une fin inexorable.
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critiques presse (1)
Syfantasy
15 mars 2024
Bien plus qu’un The Last of Us féminin, ce roman dur et intense nous offre un récit viscéral et profondément humain.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Être ici, à Tonnerre, c’est se renier. C’est renier la plaine, la vie dehors, c’est croire que la mort ne peut plus vous atteindre alors que tout cette ville, si précieusement enfouie sous terre, n’est érigée que sur des cadavres. Les cadavres de ceux qui l’ont construite, de ceux qui l’ont hantée et continuent de le faire. Les cadavres de tous ceux qui espèrent y entrer, sans savoir que rien de mieux ne les attend sous la surface. La même mort, le même désespoir, mais embaumés de senteurs florales.
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L'odeur aigre du charnier s'éleva dans l'air, très vite suivie par celle du sang et des tripes un peu plus loin.
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Férale passa son bras autour de Rose et, ensemble, elles regardèrent la pluie dissoudre ceux qu’elles aimaient.
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IIs avaient pris sa liberté et sa jeunesse. Ils avaient fracturé chacun de ses os, ses espoirs, sa joie. Ils l'avaient façonnée à leur image. Sans savoir qu'en secret, elle avait recollé chacune de ces minuscules brisures d'elle-même pour préparer son évasion, à coup de haine longtemps remâchée et macérée. (10)
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Tonnerre est un cancer. Un cancer propre et aseptisé. Un cancer embourbé dans sa propre conscience de lui-même, qui ne veut pas se voir. Tellement occupé à se regarder le nombril et s’autocongratuler qu’il en oublie que le mal vient de lui
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Vidéo de Floriane Soulas
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