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Grégoire Ladrange (Traducteur)
EAN : 9791096997268
344 pages
Omblage Editions (05/05/2022)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Au tournant du 20e siècle, l'Irlande était le terrain tumultueux d'un nationalisme et d'un désir d'indépendance grandissants ; depuis plus de quatre siècles, les Irlandais étaient sous le joug de propriétaires terriens d'un vice-roi colonial anglais. Les mouvements constitutionnels s'étant vus entravés par le Parlement, beaucoup d'Irlandais se tournèrent vers l'idée de la rébellion armée comme seule échappatoire possible à leur assujettissement.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Constance Markievicz est née le 4 février 1868 dans une famille noble anglaise, les Gore-Booth, propriétaires d'un vaste domaine situé près de Sligo, sur la côte ouest de l'Irlande. Un domaine qu'ils habitent toute l'année, contrairement à la plupart des propriétaires anglais, où Constance grandit aussi libre et heureuse que privilégiée. Appréciée de tous pour son humour et son esprit vif, elle y passe son temps à pêcher ou chasser à cheval avec ses amis, quand elle n'est pas à la saison londonienne, marché au mariage dans son milieu (qui n'est pas dans ses plans, mais dans ceux de sa mère).

On le voit, une vie qui ne prédispose pas vraiment à devenir une rebelle irlandaise, prête à tout pour défendre ses idées féministes, nationalistes indépendantistes et socialistes. Pourtant dès 1896 Constance et sa soeur Eva militent activement pour le droit de vote des femmes. À cette époque la jeune fille ruine les espoirs maternels en partant étudier la peinture à Londres puis à Paris, où elle rencontre Casimir Markievicz. Un comte polonais, auteur de pièces de théâtre et peintre comme elle, qu'elle épouse bien qu'il soit étranger, catholique, impécunieux et que son titre nobiliaire soit douteux — toutes choses rédhibitoires aux yeux des Gore-Booth.

Le couple, de retour à Dublin — avec Maeve leur fille élevée en partie par la mère de Constance (une relation plus amicale qu'affectueuse entre Constance et sa fille en découlera) —, est de toutes les réceptions en vue et habite une élégante maison victorienne avec grands jardins, serre, écurie et domestiques, en complet décalage avec la misère de la ville. Une vie mondaine bientôt éclipsée par des réceptions littéraires imprégnées du renouveau irlandais vers un nationalisme culturel (réapprentissage de la langue, de la musique, des danses Irlandaises etc.) qui n'est pas sans influence sur la vie conjugale des Markievicz. S'ils demeurent bons amis Constance s'éloigne de Casimir en s'impliquant de plus en plus dans ces mouvements nationalistes indépendantistes.

Constance qui en tant que femme politique, par ses origines, sa proximité avec le vice-roi anglais en Irlande et son statut de femme, doit affronter l'hostilité et le machisme des républicains irlandais, avant d'être admise à lutter à leurs côtés contre l'Angleterre. Un engagement politique qu'elle poursuit avec la création d'un mouvement scout inspiré de celui de Baden Powell, les Fianna, puis par son adhésion à de nombreux mouvements indépendantistes et ouvriers. Jusqu'à Pâques 1916 date à laquelle Constance participe au soulèvement armé à Dublin, ce qui lui vaut une condamnation à mort, peine commuée, pour finalement être la première femme élue à la Chambre des communes anglaise et ministre du premier gouvernement d'Irlande libre de 1919 à 1922, le gouvernement révolutionnaire d'Éamon de Valera.

J'ai adoré découvrir cette femme, au centre de la rébellion des Irlandais pour leur autonomie, qui avait la chance d'être aussi belle et bien née qu'indépendante et généreuse. Prête à embrasser toutes les causes auxquelles elle croyait, une femme courageuse et libre qu'aucun combat ne rebutait, passant outre l'opinion de ses amis comme de ses adversaires. Pour avoir défendu ses idées Constance Markievicz a renoncé aux privilèges de sa classe, a été emprisonnée et est morte épuisée par ses combats dans la salle des pauvres (son choix) de l'hôpital de Dublin en 1927. Pour elle, une vie pleinement accomplie, puisqu'elle s'est battue et a connu l'indépendance de l'Irlande, sans jamais oublier de rester proche de ceux qui en avait besoin.
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Tout d abord merci aux éditions Omblage pour l envoi de cette oeuvre. J avoue à ma courte honte avoir ignoré l existence de cette comtesse passionaria de la verte Érin , Née en 1868 dans la noblesse poétesse , auteure dramatique, peintre , dessinatrice , cavalière et tireuse émérite , révolutionnaire, emprisonnée , ministre en cavale Une vie d héroïne romantique , éminemment sympathique, aventureuse une mort digne voilà de quoi emporter l 'admiration . Anne Haverty l 'auteure , elle même romancière et poétesse involontairement sans doute donne l image d'une évaporée , emportée par ses sentiments envers les pauvres dans le style Bonne Dame bienveillante au milieu de la misère , mais peu attachée à sa propre enfant . Paraissant jouer en permanence des rôles suivant la situation ( elle fut d'ailleurs actrice dans des pièces y compris les siennes ) , sans réelle profondeur une bobo avant l heure . Dommage peut- être aurait il fallu d 'autres angles d'explorations de cette vie exceptionnelle , mais bien sûr ce n est que mon sentiment
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Découverte de cette comtesse Markievicz, figure emblématique de l'histoire irlandaise que je connais très peu.
Constance Markievicz avait un destin tout tracé de femme soumise, mais c'était sans compter son caractère hors norme et un goût marqué pour les arts, ce qui va l'emmener à Paris et à Londres.
C'est durant cette période qu'elle adhère aux valeurs socialistes qu'elle découvre grâce à son mari, et avec son amie Maud Gonne, elle défendra le droit des femmes.
Elle ne se contentera pas de véhiculer des idées nouvelles, elle mènera un combat actif, en 1916, à la tête d'une brigade entièrement féminine.
Et ses convictions resteront ancrées au plus profond d'elle jusqu'à sa mort en 1927.
Véritablement adulée en Irlande, la comtesse rouge, reste un personnage indissociable de l'histoire de l'indépendance irlandaise.
Une biographie très riche et grandement documentée à lire, peut-être, par petites touches pour ne pas avoir les neurones qui chauffent.
Merci aux éditions Omblage et à Babelio pour la découverte de cette grande dame rebelle et libre.
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C'est l'accroche « Comtesse et rebelle irlandaise » qui m'a fait choisir ce livre lors du dernier masse critique et l'envie de faire connaissance avec l'une des figures historiques, peu connue, ayant oeuvrée pour obtenir l'indépendance de ce pays.

Anna Haverty a fait un grand travail de recherche et raconte de manière romancée et poétique la vie mouvementée et palpitante de Constance Gore-Booth.
Constance est issue d'une famille aristocrate Anglo-irlandaise mais montre très tôt des envies d'émancipation. Elle se forgera son opinion et vivra sa vie comme elle l'entend en contradiction avec ses origines. Elle participera à de nombreux combats pour la justice et l'égalité des hommes et femmes de ce pays sous tutelle britannique. Elle fera plusieurs séjours en prison mais restera jusqu'au bout fidèle à ses convictions et deviendra la première femme ayant des responsabilités politique dans l'Irlande gagnant au prix du sang son indépendance.

Si vous voulez en savoir plus sur cette période troublée de l'Irlande, comment le Sinn Féin et L'IRA sont apparus dans le paysage politique. Et surtout rencontrer une femme incroyable et déterminée, il faut lire ce roman.

Irlande était un souvenir de voyage encore bien présent de part ses paysages et l'accueil de ses habitants et il y aura aussi maintenant Constance Markievicz.
Merci aux Editions Omblage pour cette découverte.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans Ulysse de James Joyce, Dublin en 1904 figure en endroit feutré, décadent mais digne, vivant par la parole, la bravade et la psychologie complexe de ses habitants. La ville était curieuse, littéraire et intellectuelle. Il semble significatif que Dublin ait eu autant de relieurs de livres que de bottiers. […]
Mais pour près d’un tiers des deux cent cinquante mille habitants, la vie était misérable.
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À notre époque, Constance Markievicz est encore une femme qu’on aime détester. Des raisons sont évidentes. Rejeter ce qui a tant de valeur pour la plupart — les avantages, l’argent, la position sociale — peut causer de la gêne ou du ressentiment.
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Pour les Irlandais, les conquérants anglais étaient des parvenus étrangers, à l’origine de leur servitude et de leur pauvreté.
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