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3,54

sur 1551 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Paris est une fête, là-dessus je suis bien d'accord avec Hemingway... Pourtant, cette lecture n'a pas été la fête brillante et fascinante que j'espérais.

Le titre de travail qu'Hemingway avait donné à ce livre était 'Vignettes parisiennes', et c'est exactement de cela qu'il s'agit : une succession de morceaux de bravoure sur le Paris des années 20, celui qu'il a connu lorsqu'il y vivait avec sa première femme Hadley. Celui d'Ezra Pound, de la librairie de Sylvia Beach, des courses, des troquets, de la Closerie des Lilas, de Scott Fitzgerald, de Gertrude Stein, des jours de faim et des petits secrets d'amoureux qu'il partage avec Hadley.

Nul doute qu'Hemingway ait un talent fou pour faire revivre ses années folles et insouciantes ou pour décrire ses amis artistes, qu'ils soient fous, répugnants ou simplement gentils. Nul doute non plus que les passionnés de Paris se réjouiront de suivre ses itinéraires place de la Contrescarpe ou le long de la Seine. Nul doute enfin qu'Hemingway ait soigneusement travaillé ce texte, comme le montrent les fragments écrits et réécrits, rassemblés en fin d'ouvrage.

Cela dit, il s'agit d'une collection d'instantanés. Des instantanés certes justes et admirables, mais pas toujours liés entre eux et souvent un peu froids. J'ai parfois regretté de ne pas avoir l'histoire et les émotions, celles de sa vie avec Hadley et leur petit Bumby. Disons que j'avais bien aimé 'Madame Hemingway', le récit de cette période vue par les yeux d'Hadley, et que j'attendais d'en avoir le pendant masculin et plus littéraire. Hemingway a choisi de faire autre chose... Tant pis et tant mieux.

Challenge Nobel 14/15.
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Dans les années 20 lorsqu'Hemingway arrive dans la capitale accompagné de Hadley, sa jeune épouse, il n'était pas nécessaire d'être très argenté, pour faire de chaque instant un moment unique.
Que ce soit en déambulant le long de la Seine à la rencontre des bouquinistes ou dans les bistrots de Montmartre, l'auteur nous invite à la découverte de ce Paris bon marché, bruissant de fêtes où il était facile de rencontrer les célébrités pour peu que l'on ait un peu de bagou et beaucoup d'audace.

Il fait son apprentissage d'écrivain en côtoyant d'autres Américains expatriés comme lui : Francis Scott Fitzgerald, Gertrude Stein, Ezra Pound, ainsi que l'Irlandais James Joyce.

Ma connaissance de l'auteur se limitant à « Pour qui sonne le glas » et « le Vieil homme et la mer », j'ai pris beaucoup de plaisir à la découverte de ce texte plein de nostalgie, présenté comme des instants de vie.

J'ai essayé en lisant ce livre de faire abstraction de la résonance particulière qu'il a pris après les terribles évènements du 13 novembre.


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Qu'attendais-je de ce livre ? Qu'espérais-je trouver dans cette lecture ? Je ne saurais le dire avec précision mais certainement pas ce que j'y ai lu.

Comme le dit, de façon si bien imagée, Robert Lalonde : "Je défriche les chefs-d'oeuvre impérissables avec une précaution de souffleur de verre (...)", j'ajouterais que la masse de verre encore en fusion m'impressionne, m'intimide et c'est la raison pour laquelle ce recueil prenait la poussière sur mon étagère jusqu'à ce qu'une amie babéliote me rende trop curieuse pour résister à l'envie de l'ouvrir – mon imagination me laissait entrevoir Ernest Hemingway comme un écrivain assez impénétrable, avec un style travaillé et des considérations réfléchies sur toute chose.

"Paris est une fête" ne répond à aucune de ces attentes, un style fluide, journalistique : c'est la profession de l'écrivain, donc cela explique ce style dénué d'emphase, d'adjectif - mais Ezra Pound ne lui a-t-il pas dit de se méfier des adjectifs ? -, les dialogues sont narrés et non écrits dans un style direct, une surprise donc de prime abord que cette lecture abordable...


Comme une déambulation que l'on ferait aux côtés d'Ernest Hemingway, "Mister Awfully Nice", nous voilà partis à la découverte d'un Paris bohème, Paris des troquets, Paris des bistrots et des cafés... Car si vous entendez crisser les graviers des allées du Jardin du Luxembourg au fil des pages, si le froid mordant de l'automne vous fait frissonner, si vous respirez l'odeur d'oranges en contemplant le feu de la chambre où l'écrivain tente de rédiger certains contes qui le feront gagner de quoi vivre, le regard sur ce Paris devient très sélectif de ce qu'il remarque, peu observateur des paysages environnants, peu observateur des balbutiements d'une nature au coeur d'une capitale bien animée.

Ne prenez qu'un léger en-cas avant la lecture tant la description des mets vous nourrira pour les semaines à venir : salade de pommes de terre à l'huile d'olive, cervelas, escargots, pintade... viendront parfumer votre lecture et quant à la boisson, là, si vous n'êtes pas ivre avant la fin du livre, et bien... Tout est dit sur les verres de vin blanc, les bouteilles de vin de Mâcon, les Whiskies même si ceux-ci sont gages de la santé....
La déambulation se fait gustative tant que notre guide peut se le permettre parce que ces années parisiennes sont aussi des années de disette, où il s'invente des rendez-vous à l'heure du déjeuner pour rester seul et sauter le repas et économiser sou par sou ce qui lui permettra... d'aller en Espagne assister aux ferias. Dommage ! Je commençais à me prendre d'intérêt pour les rencontres variées, dans l'intimité des compagnons de la vie artistique, célèbres en devenir ou encore confidentiels, et surtout pour un lieu merveilleux qui semble être comme un îlot de bienveillance et de tranquillité, la librairie Shakespeare and Company et sa libraire, Sylvia Beach, qui fait crédit, prête autant de livres qu'elle le peut et enjoint notre écrivain à se sustenter plus souvent qu'il ne le fait…

Ernest Hemingway parle de sa façon d'écrire, ses habitudes, les obligations qu'il s'impose pour tirer le meilleur de sa plume… L'inspiration, compagne capricieuse, chemine à son côté, disposée à se laisser séduire ou décidée à rester distante, dans différents endroits autant isolés comme la chambre qu'il loue pour écrire que passants comme les cafés confidentiels, ceux dans lesquels on écrit sans se montrer...

Il reste de ces pages de souvenirs une certaine vision d'une vie alors encore tranquille, qui ne connaît pas encore les premiers soubresauts d'une Histoire qui va l'anéantir, toute blessée qu'elle reste de ces années de combats dans les tranchées qui ont fait disparaître tant de jeunes hommes et ont laissé ceux revenus tant démunis, oubliés et souvent incompris dans leur solitude.

Une lecture à faire comme une volonté d'approcher au plus près une époque où poètes, peintres, écrivains, dont nous répétons les noms à l'envi, ne sont encore que des hommes et femmes qui pour la plupart se battent pour juste subsister et écrire ces mots et phrases qu'ils espèrent admirables.
Une lucarne ouverte sur un temps, une immersion dans une vie comme un enseignement pour continuer la rencontre de cette plume désormais moins intimidante...


Reste que noter ce livre m'est aujourd'hui impossible et que je remercie cette amie babéliote qui se reconnaîtra de m'avoir chamboulé l'ordre mes lectures et autres rédactions des avis qui en découlent !
Je me devais de rédiger cet avis, pour cette curiosité suscitée, même si le nombre de critiques déjà partagées n'en appelait pas une supplémentaire  !




« Mais parfois, quand je commençais un nouveau récit et ne pouvais le mettre en train, je m'asseyais devant le feu et pressais un pelure d'une des petites oranges au-dessus de la flamme et contemplais son crépitement bleu. »

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Suite aux attentats du 13 Novembre, Danielle, une septuagénaire interviewée dans la rue, nous incitait à lire et relire "Paris est une fête". J'ai attendu sept mois pour m'en acquitter. Histoire de prendre un peu de recul avant de l'ouvrir, ne souhaitant pas l'associer de quelque manière que ce soit à cette tragédie.
C'est donc apaisée que j'ai découvert ce roman. Et j'ai passé un agréable moment. Sans plus. Certains passages m'ont vraiment enthousiasmée, d'autres beaucoup moins. L'ensemble m'a néanmoins touchée car, même si j'y suis née trente années plus tard, j'ai retrouvé "mon" Paris.
Donc, voilà, 3/5. Mais ce n'est que la mesure du plaisir que j'ai éprouvé et en aucun cas un jugement de valeur sur le livre en lui-même.

N.B. : En lisant les excellentes critiques d'autres lecteurs (Piatka et Marple, particulièrement), j'ai eu la confirmation de ce que je pressentais après avoir rédigé la mienne : je l'ai joué petits bras.
A ma décharge, je dirais que, ainsi qu'elles l'ont relevé l'une et l'autre, le style d'écriture d'Hemingway dans ce récit est épuré, froid... Voilà, sans doute, pourquoi je n'ai pu restituer dans ma critique une émotion que je n'ai pas ressentie à la lecture.
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Dans ce récit autobiographique Ernest Hemingway évoque sa vie de bohème dans le Paris (entre autres) des années 1920 alors qu'il y séjournait avec sa première épouse et son fils. Entre l'écriture de nouvelles, la correction de son roman le soleil se lève aussi, il revient sur les pas du Paris qui était celui de nombreux artistes dont Scott Fitzgerald dont Hemingway relate son "amitié" avec celui-ci, constatant peu à peu sa déchéance. Il confie ses rituels et habitudes d'écriture, ses observations, son quotidien : il court après l'argent, le couple ayant souvent froid et faim mais ne il ne peut s'empêcher de s'adonner aux paris sur les champs de course afin de pouvoir non seulement vivre mais également envisager de voyager.
Cet ouvrage a été publié à titre posthume et cela se ressent dans la forme et la construction du récit fait de chroniques dans lesquelles le sentiment d'écriture brute, parfois de répétitions comme si l'auteur jetait ses impressions et souvenirs sur le papier dans une première ébauche d'un ouvrage futur. C'est mélancolique comme peut l'être un retour sur le passé, une nostalgie d'un temps qui n'est plus, des erreurs parfois faites, un regard lucide sur certains (en particulier son amitié avec Miss Stein et S. Fitzgerald et son épouse Zelda). Un récit testamentaire où l'homme dévoile ses années de galère dans un Paris festif mais qui peu à peu perdra, au fur et à mesure que lui grandira, de sa gaité et de son attrait.
Ce n'est pas du grand Hemingway car il n'y a pas le retravail de réécriture après le premier jet, mais c'est toujours passionnant de découvrir l'intimité d'un grand écrivain et j'ai trouvé ses émotions et constats humbles et nostalgiques.
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« L'extraordinaire dans le quotidien ordinaire d'un écrivain » Tel serait le résumé en une phrase de ce roman autobiographique d'Ernest Hemingway. On y trouve ses débuts à Paris où la persévérance est de rigueur. Ses amitiés d'avec les plus grands, comme Scott Fitzgerald dont le premier roman est connu de tous « Gatsby le magnifique », et l'Amour avec un grand « A » pour sa première épouse Hadley. Mais la vie n'étant pas un long fleuve tranquille, il n'en oublie pas la fragilité de l'être humain, ses doutes, ses angoisses, ses faiblesses.
C'est en toute beauté, humilité et sobriété qu'est la force de la littérature Hemingway. Paris est une fête, c'est passer de l'autre côté de la scène, c'est outrepasser le grand nom d'Ernest pour découvrir les coulisses de sa vie, naviguant à son rythme. On se sent bercé, secoué, lassé, touché mais on accoste avec lui, une fois de plus, enrichis.
Lien : http://www.lestee-litteratur..
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Une petite plongée revigorante dans le Paris des années 20, populaire et chaleureux. Un monde dans lequel un jeune couple amoureux peut vivre dans un appartement démuni du confort élémentaire, et dans lequel des gens pauvres sont toujours confiants de trouver un ami dans la journée pour les inviter au restaurant et leur fournir la pitance du jour. On baigne tout au long du récit dans une forme d'insouciance, dans la conviction absolue que tout ira bien ou que tout s'arrangera demain, et qu'il suffit donc de bien profiter de sa journée.

Les anecdotes concernant d'autres auteurs croisés par Hemingway sont assez savoureuses. On ne sait jamais très bien où s'arrête la réalité et où commence la fiction, mais comme le précise l'auteur, le rôle du lecteur est justement de ne pas se poser trop de questions et de se laisser porter.

Lecture agréable, mais le bandeau « Prix Nobel de littérature » bien mis en évidence sur la couverture me laissait espérer un petit quelque chose de plus de ce livre.
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"Paris est une fête" offre d'agréables moments et de belles rencontres parfois trop vite survolées.
Une impression de peu malgré l'ambiance très "Midnight in Paris" si bien décrite dans son film par Woody Allen.
Les années vingt, les quartiers, les lieux devenus mythiques (La Closerie des Lilas, le Dôme, la Coupole...), un parfum de jazz et d'accent américain dans la bibliothèque de Sylvia Beach, des excentricités (G.Stein jusqu'à l'irrespect), du manque de nourriture à sa profusion, l'alcool débordant (pauvre F. Scott Fitzgerald destructeur et auto-destructeur), les courses, le fric qui manque, le fric qui se dépense et puis l'art, l'écriture, les réflexions sur l'art d'écrire, les rencontres, les compromissions, les proclamations, la revendication de liberté.
Un homme se dessine sans trop dévoiler. Pudique et respectueux quant à sa première épouse, il livre en demi-teintes.
Le livre tient du journal écrit sur le mode de raconter, l'observation est là, lucide.
Le vécu sue de ces années dites folles.
L'écrivain sera et c'est une autre histoire.
Les ajouts sont parfois décevants, étaient-ils vraiment nécessaires? Peut-être pour les inconditionnels d'Ernest Hemingway...
Pour moi, il restera l'ambiance d'un certain milieu artistique dans une époque donnée avec ses outrances et ses fulgurances que l'on retrouve dans nombre de livres de cette époque (cfr Fitzgerald).
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Je découvre Ernest Hemingway, je suis attendri, je trouve ce roman, si cela en est un ? Confortable. Je n'aie pas vécu cette époque des années vingt à Paris, mais Ernest Hemingway parvient à me faire envier cette époque où Paris rayonnait sur le monde entier. C'est un transport vers un Paris qui n'existe plus. C'est comme être nostalgique d'une époque que je n'ai pas vécue. J'aurais aimé vivre à cette époque des années folles, à Paris. C'est étrange.

Cette ambiance de ce Paris disparu est parfaitement décrite ainsi que les voyages qu'Ernest et sa femme faisaient à Shrum en Autriche. Il n'y a rien d'exceptionnel dans ce récit, juste la vie d'un homme et de ses familles, vu que Mr Hemingway a eu trois femmes.

C'est la vie d'un homme qui essaye d'avoir une vie normale et périlleuse. Il se met en danger de plusieurs façons, avec son métier de journaliste et de reporter de guerre, avec son métier d'écrivain, avec son goût pour les jeux d'argent et les courses de chevaux, avec ses balades à dans la station de ski de Shrum. C'est là-bas que naît son premier enfant qu'il surnomme Bumby. Une chose est sûre Monsieur Hemingway ne s'ennuie jamais, (tout comme moi).

Ernest Hemingway parle de cette terrible duplicité qu'éprouve un homme, quand il aime deux femmes à la fois, et se fait aimer de deux femmes aussi. Il raconte à la fois le bonheur que provoquent cette situation et les remords qui en découlent. Il raconte ce jeu humain éprouvant pour tous les participants.

J'aime bien ce récit. C'est bien écrit, descriptif, clair, évocateur, mais il n'y a rien d'exceptionnel. Ce n'est pas un coup de coeur.
Du même auteur je pense découvrir « le vieil homme et la mer » et "Le soleil se lève aussi" parce que ce sont des classiques de la littérature américaine.
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Livre rescapé de mes nombreux déménagements, acquis au temps où j'avais deux amours, Paris et son pays (celui d'Ernest, celui de Joséphine et de tant d'autres) … Paris que j'ai visité depuis lors et qui me fait toujours rêver, et ce pays que je n'ai toujours pas visité mais qui ne me fait plus rêver depuis quelque temps …

Hemingway raconte son Paris des années 20, celui où des pêcheurs jetaient encore leurs lignes en plein centre de la capitale, où l'on trouvait sur les berges de la Seine des restos de friture de poissons, où les gueules cassées de la Première Guerre inspiraient le respect des autres combattants rescapés, et où les écrivains en devenir squattaient les cafés pour écrire au chaud.

Hemingway est au tout début de sa carrière littéraire et évoque ses rencontres avec les écrivains déjà reconnus et confirmés (et entretemps oubliés pour certains d'entre eux) et avec les peintres parisiens. Il parle aussi de son travail, de ses choix artistiques (en dire le moins possible pour laisser de la place à l'imagination du lecteur, renoncer aux descriptions pour se concentrer sur les actions), de ses marottes d'écrivain (la patte de lapin au fond de la poche), son continuel besoin de lecture pour ne pas tarir la source d'inspiration, de sa découverte de la littérature russe, …

Il parle aussi de la faim, qui le tenaille quand l'argent vient à manquer, cette faim qui lui fait faire des détours pour éviter les vitrines alléchantes, les restaurants d'où s'échappent des fumets appétissants. Cette faim qui aiguise ses perceptions. Et il évoque aussi ce voyage pittoresque entre Lyon et Paris, dans une voiture décapotable, avec Scott Fitzgerald, dans le rôle de l'hypocondriaque convaincu d'être atteint de pneumonie, après avoir essuyé plusieurs averses …

Peut-être pas essentiel, sauf pour les afficionados d'Hemingway.
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