Bonne introduction a la recherche historique dans ce qu'elle peut avoir de très frustrant mais aussi en son potentiel de transformation de l'homme et de la société. Un compte rendu honnête des limites de la discipline. A garder en tete lorsque l'on aborde les oeuvres des historiens modernes et/ou passes.
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: la santé d'une discipline scientifique exige de la part du savant une certaine inquiétude, le soucis de prendre conscience de son comportement, un certain effort de connaissance des problèmes relevant de la "théorie de la connaissance "impliqués par celui-ci.
Parodiant la maxime platonicienne , nous inscrirons aux frontons de nos propylées :"Que nul n'entre ici s'il n'est philosophe" - S'il n'a d'abord réfléchi sur la nature de l'histoire"
Ne faisons pas une catégorie à part des "activités à valeurs" productrices "d'œuvres" (art, science, pensée) : toute activité humaine est pareillement lestée de valeur, productrice de valeurs; rien de ce que fait l'homme n'est gratuit (que de belles études historiques ont été consacrées à la notion de "jeu"). Or toute valeur humaine, parce qu'elle a été humaine, peut être redécouverte, appréciée à nouveau, récupérée, s'il se trouve un historien capable de la comprendre.
Le "sens historique" devint une caractéristique de la mentalité occidentale.
(Depuis le XIXe)
Parodiant la maxime platonicienne, nous inscrirons au fronton de nos Propylées : « Que nul n'entre ici s'il n'est philosophe » s'il n'a d'abord réfléchi sur la nature de I'histoire et la condition de l'historien : la santé d'une disci- pline scientifique exige, de la part du savant, une certaine inquiétude méthodologique, le souci de prendre conscience du mécanisme de son comportement, un certain effort de réflexion sur les problèmes relevant de la « théorie de la connaissance » impliqués par celui-ci. [p.9]
« Personne ne soupçonne l'existence des Murs Blancs. Pourtant cette propriété a marqué l'histoire intellectuelle du XXème siècle. Elle a été aussi le lieu, où enfants, nous passions nos dimanche après-midi : la maison de nos grands-parents…
Après la guerre, ce magnifique parc aux arbres centenaires niché dans le vieux Châtenay-Malabry, est choisi par le philosophe Emmanuel Mounier, pour y vivre en communauté avec les collaborateurs de la revue qu'il a fondé : Esprit. Quatre intellectuels, chrétiens de gauche et anciens résistants, comme lui, Henri-Irénée Marrou, Jean Baboulène, Paul Fraisse, Jean-Marie Domenach, le suivent avec leurs familles dans cette aventure. Ils sont bientôt rejoints par Paul Ricoeur.
Pendant cinquante ans, les Murs Blancs sont le quartier général de leurs combats, dont la revue Esprit est le porte-voix : la guerre d'Algérie et la décolonisation, la lutte contre le totalitarisme communiste, la construction de l'Europe. Et bien sûr, Mai 68... Une vingtaine d'enfants, dont notre père, y sont élevés en collectivité. Malheureusement, les jalousies et les difficultés nourries par le quotidien de la vie en communauté y deviennent de plus en plus pesantes… Peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles cette histoire est tombée dans l'oubli, et que personne n'avait pris la peine de nous la raconter jusqu'alors. Pourtant, beaucoup d'intellectuels, d'artistes et d'hommes politiques y ont fait leurs armes : Jacques Julliard, Jean Lebrun, Ivan Illich, Chris Marker, Jacques Delors et aussi… Emmanuel Macron. C'est grâce à leurs récits et confessions que nous avons pu renouer avec notre histoire : transformer un idéal difficile en récit familial et politique. »
L. et H. Domenach
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