Dans la forêt

Nin fait partie d'une famille nombreuse : papa, maman et sept enfants. Elle surprend une conversation entre ses parents : il n'y a plus rien à manger, ni de bois pour se chauffer, ils comptent emmener tout le monde dans la forêt. Etrange coïncidence, Nin vient de lire « le Petit Poucet ». Elle imagine donc le pire…

"Dans la forêt" est un album profond et subtil : texte et image se complètent, mais l'image en dévoile parfois plus que le texte. Les personnages sont atypiques (j'ai pensé à "Monsieur cent têtes" et ai découvert par la suite que c'était bien la même autrice-illustratrice) et les couleurs sont belles, ce qui apporte de la douceur dans cette histoire qui pourrait paraître effrayante. La petite Nin et le lecteur vivent un tas d'émotions : peur, espoir, soulagement, joie…

C'est un album très travaillé, avec un univers qui me fait penser à Kitty Crowther.

J'adore le travail de Ghislaine Herbéra pour les tout-petits et en particulier cette série d'albums autour d'une famille de personnages non-identifiés. Après L'heure bleue qui parlait de la tristesse et La Grenouille qui grimace qui abordait le refus, elle s'attaque cette fois-ci à la peur de l'abandon si présent dans la vie des enfants.
On suit la petite famille partie chercher du bois en forêt, mais Nin, se rappelant du conte du Petit Poucet, a peur que la même chose arrive à sa fratrie. Pourtant au fil des pages, la voilà rassurée par les attentions et les encouragements que lui portent ses frères et soeurs, confiants quand au retour de leurs parents (qui ne manquera pas d'arriver).
Le texte est très imagé et porteur de signification. Quand aux illustrations, leurs couleurs chatoyantes rassurent, donnent du mouvement à cette forêt loin des peurs enfantines qui peuvent y être liées.
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