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EAN : 9782875230843
96 pages
Nevicata (19/11/2015)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Cuba change. L'île révolutionnaire des Caraïbes n'est plus la citadelle castriste d'autrefois. L'espoir d'une levée progressive de l'embargo américain, le tourisme qui conduit chaque propriétaire à rêver de louer son appartement ou sa maison à des étrangers apporteurs de devises, le « reggaethon » et ses torrides effluves musicaux? tous ces changements survenus en quelques années amènent Cuba à larguer progressivement les amarres avec ses mythes. Mais gare aux racco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Cuba, un pays qui, pour divers raisons, ne m'a jamais attirée comme destination de voyage culturel. Finalement avec la fin de l'embargo américaine en perspective, j'y suis allée récemment pour ne pas manquer ce qui reste du Cuba communiste,cette île qui a tenu tête pendant plus de six décennies aux grands changements de l'histoire. J'en suis revenue avec une impression mitigée ,ayant plus ou moins vu et senti ce à quoi je m'y attendais. Ce petit livre me conforte sur mon ressenti, y apportant d'autres informations intéressantes.
"Ceux qui vont sur l'île pour chercher la vérité seront déçus : elle n'existe pas."Je reprends les mots de ce petit livre truculent, qui exprime exactement le coeur de mon ressenti.
" La seule réalité incontestable est celle d'un métissage pacifique, dans ce patchwork ethnique initialement violent : 80 000 Indiens décimés, un million d'Africains importés, 150 000 colons espagnols recensés à la fin du dix-huitième siècle, époque où débarquent 10 000 Français fuyant Haïti avec leurs esclaves, avant l'arrivée de 130 000 travailleurs forcés venus de Chine."
C'est ce métissage pacifique qui justement, est le plus impressionnant ! Un pays sûr où le niveau de criminalité est à un niveau trés bas, malgré la pauvreté....certains me contrediront sur ce mot "pauvreté" disant qu'il n'y a pas d'analphabètes, que l'accès aux soins médicaux est gratis et d'excellente qualité , que tout le monde mange à sa faim( en faites ils sont très mal nourris.) ......"ça c'est pour la vitrine, l'envers du décor a une autre allure.":
"....dans La Havane populaire, avec ses matchs de foot en pleine rue et ses balcons bringuebalants, qui n'attendent que la prochaine averse pour s'effondrer. À l'entrée des immeubles, des entrelacs de câbles électriques sont abandonnés à eux-mêmes. Dans les appartements, l'heure est à la grande débrouille". Et la jeune génération n'a qu'une seule idée en tête : s'exiler.
"Le patrimoine génétique de Cuba est aussi étonnant que la psychologie de son peuple, truculent, altruiste mais rusé", un autre de mes ressentis. Un peuple habitué à vivre "dans une économie extraterrestre, où les professeurs de salsa sont mieux payés que les scientifiques et où le prix d'une paire de tennis revient environ à un mois de salaire".
Ce petit livre , dont la seconde partie consiste d'entretiens avec trois différentes personnalités cubains ou liées à Cuba, donne à mon avis un résumé assez concis de l'état de l'île à l'heure actuelle et, est beaucoup plus divertissant et intéressant à lire qu'un quelconque guide de voyage.

Pour terminer, j'aimerais ajouter une autre citation du livre concernant l'écrivain Hemingway,dont la présence -un peu partout sur l'île,et surtout près de la Havane où il a vécu et dont on peut visiter la maison-,est utilisé à tout bout de champ à des fins touristiques :
"Dans le bar havanais du Chanchullero, logé rue du Brésil, on apprend dés le sas d'entrée " qu'ici Hemingway n'est jamais venu ! " .Un commentaire littéraire politiquement incorrect au vu des efforts consentis par les autorités pour entretenir et magnifier la présence de l'écrivain sur l'île ."

Ce livre fait partie d'une nouvelle collection "L'âme des peuples" ,dirigée par un journaliste, et signée par des journalistes écrivains de renom, fins connaisseurs des pays, des métropoles et des régions sur lesquels ils ont choisi d'écrire. Ca m'a beaucoup plue et j'ai hâte de découvrir les autres titres de la collection.

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Challenge ABC 2016-2017
Je suis rentrée de Cuba trois jours avant la mort de Fidel Castro (non, mon voyage n'était pas subsidié par la CIA et je n'avais pas de pharmacie à base de cyanure dans ma valise), après un circuit de deux semaines à travers toute l'île. Quinze jours, c'est évidemment trop court pour appréhender toute la complexité et « l'âme du peuple » cubain. Alors, en rentrant, j'ai lu ce petit livre et et j'ai trouvé qu'il décrit assez bien ce que je n'ai pu que pressentir de ce pays avec mes brèves impressions de touriste, tout en approfondissant (enfin, c'est relatif : difficile d'être exhaustif en 90 pages) plusieurs aspects qui m'avaient échappé, l'art contemporain et la santeria, notamment.
Il en ressort que Cuba, c'est surtout une histoire de patrimoines mélangés, contradictoires, uniques.
Historique, d'abord, avec l'héritage de la période coloniale, dont témoignent la présence de quelques bijoux architecturaux, et l'absence des Indiens, décimés par les colons. Un paradoxe parmi d'autres : dans la même ville (Baracoa), on trouve à la fois le buste du chef indien Hatuey (admiré en tant que « premier rebelle d'Amérique »), brûlé vif par les Espagnols, et, à quelques centaines de mètres, une statue de Christophe Colomb, découvreur du Nouveau Monde pour le meilleur et pour le pire...
L'histoire de Cuba, c'est aussi celle de la Révolution castriste, dont on se demande si et à quoi elle va aboutir un jour. « La mort ou la liberté », slogan des années de lutte contre le dictateur Batista qu'on voit encore affiché partout, prend un goût amer si on l'applique aux Cubains qui ont tenté de fuir le pays vers les USA dans les années 1990-2000 à bord de bateaux de fortune, et sont morts noyés.
Cuba, c'est encore l'île au patrimoine génétique le plus métissé : Indiens, colons espagnols, Français fuyant Haïti avec leurs esclaves d'origine africaine, travailleurs chinois, l'ADN cubain en voit de toutes les couleurs. Contrairement au « patrimoine » politique, d'ailleurs, sous un régime de parti unique depuis la révolution. A tel point que les Cubains sont bien en peine d'expliquer les raisons qui les poussent à aller voter malgré tout, pour un Etat qui a la mainmise sur tous les secteurs économiques mais qui autorise peu à peu l'entreprise privée (en la taxant allègrement). Qui finance intégralement l'éducation et les soins de santé, mais qui est incapable de remplir les rayons des supermarchés et de fournir de l'électricité en continu. Embargo américain ou « blocus interne » causé par un excès de bureaucratie locale ? Entre autres slogans placardés à chaque coin de rue (une propagande qui en devient sa propre caricature), il est beaucoup question de « construire la révolution »... quitte à négliger des rues entières d'immeubles salement délabrés qui ne demandent qu'à s'écrouler au prochain coup de vent.
Et puis Cuba, c'est aussi un patrimoine culturel, un ADN sensoriel et festif. Malgré (ou peut-être à cause) les pénuries de nourriture, de produits d'hygiène et de liberté d'expression (qui ont fait des Cubains de rusés renards, rois du système D), les repas sont sacrés et la musique et la danse communiquent une joie de vivre exubérante.

A nouveau, cet opus de la collection « L'âme des peuples » des éditions Nevicata donne un aperçu très fin et pertinent d'un pays unique en son genre, loin d'être limité à ses clichés du mojito, des cigares et des plages de Varadero. Peut-être faudra-t-il bientôt le rééditer : qui sait comment Cuba évoluera après la mort de Fidel et l'élection de Donald Trump ? Comme le dit l'écrivain cubain William Navarrete dans l'un des trois entretiens à la fin du livre : « La révolution aurait dû durer trois ou quatre ans, alors qu'elle a été confondue avec l'Etat. L'histoire cubaine est un peu foutue à mon avis, car elle a été revue et corrigée par la propagande du régime et il sera très difficile de détricoter cela. En revanche, les futurs dirigeants ne pourront plus justifier leur présence au pouvoir par l'acte mythique de la révolution. »
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un grand nombre d'histoires circulent sur Cuba: le pays des cigares, du rhum, de la salsa et de la "santería"... Fidel Castro est-il toujours en vie? le courrier entre les Etats-Unis et l'île circule-t-il? Y a-t-il d'autres voitures que les vieilles américaines?

Dans la première partie de ce petit ouvrage, Marie Herbet s'attache à nous faire découvrir ce pays auquel est elle attachée au gré d'une promenade d'un bout à l'autre des plages cubaines. Ce n'est pas un cours d'histoire qu'elle distille, ni un guide de voyage, c'est une succession d'anecdotes qui nous emmènent dans le coeur de Cuba: la musique, le passé, les croyances, l'architecture, les différences, le présent, l'évolution, les envies, les peurs, la société.

L'écriture est agréable, elle est érudite sans être pédante, teintée de simplicité tout en conservant une certaine justesse et précision.

La deuxième partie présente quelques interviews de spécialistes qui abordent la culture et la politique cubaines. Les sonorités de la première partie manquent un peu, la promenade sur l'île s'est interrompue.

Le portrait est dans l'ensemble assez fidèle je dois le reconnaître. Les lecteurs qui ne connaissent pas Cuba en ressortiront étonnés, charmés peut-être, pour ma part j'ai un seul bémol, ce sentiment que parmi les zones d'ombres de l'île, la liberté d'expression n'était pas l'une des plus foncées. Malheureusement, ce n'est pas ce que disent certains dissidents, et si Cuba n'est pas que cela, bien loin de là, passer trop vite dessus omet une partie de sa réalité.

Hormis ce détail, j'ai vraiment apprécié cette lecture et je crois que je vais acheter d'autres ouvrages de cette collection.
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Ce livre est très intéressant , après avoir passé mes vacances a Cuba cet été ..dans le Cuba avec les cubains ....
Ce petit livre explique tout , la politique , l'embargo ....
Une lecture rapide mais qui explique bien la place stratégique de Cuba dans la caraïbe .
le seul pays communiste !!!!! ou les gens sont rationné .
A lire
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Un petit tour vers Cuba ..
Pour se replonger dans son univers si particulier …
Cuba avec ses cubains si fiers d'être ce qu'ils sont …
Cuba avec sa relation si particulière avec la musique qui envahit tout l'espace …
Cuba avec sa révolution, de grandes idées qui se sont heurtées à la dure réalité …
Cuba avec sa cuisine, toujours relevée, avec l'art d'aménager le pas grand chose …
Cuba avec son histoire et ses héros dont les propos sont utilisés à tort et à travers par tous les pouvoirs au fil du temps.
La composition du livre :
Un exposé clair et documenté sur la vie des cubains aujourd'hui proposée par Marie Berbet …
Un entretien comme un retour sur l'histoire proposé par Jean Lamore qui nous permet de comprendre comment le pays a fait face à la colonisation …
Un entretien avec William Navarette, comme un aperçu de ce que peut être on appelle la cubanité, notion qui englobe à la fois la culture, les relations familiales, la langue, la façon de parler …
L'entretien avec Luis Miret cherche à nous présenter la relation entre le peuple cubain et ses artistes, ses créateurs, ses innovateurs qui cherchent à laisser « connaître, explorer, voir ».
Les limites de ce livre … il a été écrit avant 2016 … et … le 8 novembre 2016 un dénommé Donald Trump a été élu à la Maison Blanche … et … la reconstruction des relations americano-cubaines devra attendre !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Sans conteste, le tourisme opère une contre-révolution –mentale, économique, mais souterraine –, où la culture du « 5 étoiles » cohabite avec celle de l’anti-matérialisme. Au sous-sol de l’hôtel Meliá Cohiba, tour grise et moderne qui s’élance sur 21 étages, les employés prennent leur pause en compagnie des pensées de José Martí, imprimées sur des pancartes estampillées du logo du groupe hôtelier espagnol. « La pauvreté passe, ce qui ne passe pas, c’est le déshonneur » peut-on lire sur l’une d’entre elles. Une consigne morale dont Juan n’a que faire. Employé dans ce grand hôtel, il n’a pas une minute à perdre pour collecter discrètement tout ce dont son cousin désargenté a besoin : lessive, tasses, savons, nourriture, produit vaisselle. Il peste aussi contre ces touristes français tatillons qui lui réclament des choses impossibles. « Ils veulent de l’édulcorant ! Mais on est au pays du sucre ici !
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La littérature cubaine est un peu à l’image de ce pays si particulier, qui ne ressemble pas beaucoup aux autres États d’Amérique latine, et auquel on a greffé une révolution socialiste. Là, on arrive vite au surréalisme. Qui plus est, lorsque l’endroit en question est soumis au passage d’ouragans dévastateurs. Ce qui est détruit est sans cesse reconstruit, mais jamais à l’identique, et l’on finit par se demander où l’on est, si c’est un monde réel ou fantastique. C’est un creuset du « réel merveilleux ». Carlos Enríquez, auteur d’un tableau très célèbre, Le rapt des mulâtresses, a signé trois romans dans les années 1930–40 qui correspondent tout à fait à ce courant. On a tendance à l’oublier en pensant tout de suite à Alejo Carpentier, dont la notoriété a été favorisée par son destin de diplomate à Paris.
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« Cuba est le plus grand pays du monde. Son administration est à La Havane, son gouvernement à Moscou, son armée en Afrique et sa population en Floride. » Sans le savoir, l’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Vernon Walters, ne pouvait pas rendre plus bel hommage à Cuba. Sa boutade, qui remonte à 1987, déborde d’ironie, une spécialité cubaine, en plus de revisiter la grande tradition littéraire du pays, qui veut que l’on mêle des faits historiques à la construction d’une légende.
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Il n’y a pas une ville européenne où je me sente plus à Cuba qu’à Rome. Je vois une vraie similitude dans le caractère des gens : la jouissance quotidienne, l’agressivité voire la vulgarité et le fait de vivre à travers le regard des autres. Il ne reste peut-être que des pommes de terre à la maison, mais on sort se pavaner dans la rue en Armani et Dolce& Gabbana. Les Cubains sont d’une frivolité et d’une superficialité géniales.
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Les Cubains peuvent désormais vivre à l’étranger tout en conservant le droit de se réinstaller dans leur pays. Indirectement, la diaspora contribue à alléger l’embargo,puisque les transferts d’argent aux familles se chiffrent à 2 milliards de dollars annuels, soit la troisième ressource du pays derrière le tourisme et les missions des médecins à l’étranger.
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