Je regrette un peu de n'avoir guère apprécié cette lecture et de ne lui accorder que deux étoiles mais, malgré une première de couverture attrayante et une thématique originale, celle du voyage sans sortir de chez soi, je n'ai pas accroché aux développements de cette bande dessinée.
Elle s'inspire d'une oeuvre de Xavier de Maistre, dont l'arrière petit-neveu est un harpiste virtuose bien connu au XXIème siècle, oeuvre qui racontait sa mise aux arrêts à la citadelle de Turin durant 40 jours en 1794. Si le titre en est identique, le contenu diffère sensiblement.
Le héros de la bande dessinée se trouve privé d'ordinateur et de téléphone mobile pour une durée d'environ 10 jours. Il choisit l'enfermement dans sa chambre pour attendre un appel téléphonique sur son poste fixe de la part des réparateurs. C'est pour lui l'occasion de réaliser un voyage onirique depuis sa chambre qui l'amène aussi bien à reconsidérer des événements personnels vécus, comme une rupture sentimentale, que des faits historiques tels que par exemple la peinture de la Cène de Léonard de Vinci.
Ainsi, il voyage à partir des objets qui meublent son quotidien, tableaux, objets divers, miroir et, heureusement livres. Il déplore d'ailleurs d'avoir passé tant d'heures sur ses écrans, évaluant le nombre de livres qu'il aurait pu découvrir sur cette même durée.
En fait, il fait surtout une introspection sur lui-même dans ce voyage immobile. Quels freins l'empêchaient de partir vraiment, sans ses accessoires par forcément indispensables? Qui ose aujourd'hui se lancer dans un aéroport sans sa carte d'embarquement enregistrée dans son mobile, tout en veillant à la charge ad hoc de sa batterie? Pour ma part, j'aimais bien ce temps où l'on voyageait vraiment libre, avec des risques certes, mais vraiment parti et les nouvelles s'échangeaient au retour...
Donc, l'ensemble de cette bande dessinée m'a paru bien confus, sans doute pour cause, puisque le monde des rêves est bien un monde de voyages que nous renouvelons presque chaque nuit, voyages dans le temps passé mais souvent en lui conférant une dimension différente.
Le graphisme ne m'a guère séduit non plus, les visages ne sont guère travaillés, à part peut-être celui de Léonard et même la variété des couleurs dans les planches n'a pas fait tilt pour moi.
J'espère que d'autres critiques viendront, plus favorables, car l'idée de départ est séduisante et d'autres perceptions y trouveront sans doute leur compte.
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Jamais moralisatrice, cette bande dessinée rappelle les bienfaits de l'imagination et de la paresse. L'ennui est salvateur, parce qu'il oblige l'esprit à trouver des mécanismes pour le contrer, sans que cela ne rime nécessairement avec de l'agitation et la consommation frénétique. Quelle que soit la durée du temps passé sur les réseaux sociaux, l'erreur est de l'opposer à celle qui pourrait être investir dans d'autres activités, plus nobles ou plus "utiles". Ce n'est pas une denrée à valoriser. Il faudrait au contraire la consacrer à soi, à se poser, à rêver, à être et pas pour se remplir.
Lire la critique sur le site : BDGest
Il est un instant où on est assez éveillé pour s'apercevoir qu'on ne l'est pas tout à fait et pour calculer confusément que l'heure des affaires et des ennuis est encore dans le sablier du temps...
Je trouve souvent dans les livres la femme de mes rêves.