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Claude Elsen (Autre)Bernard Heuvelmans (Autre)
EAN : 9782070369478
416 pages
Gallimard (27/05/1977)
3.26/5   25 notes
Résumé :
Dans un infect meublé des hauteurs de Brooklyn, vivent, s'aiment, se haïssent :
- un amnésique ;
- une logeuse mythomane et nymphomane ;
- une petite fille apeurée ;
- un marxiste en rupture de ban ;
- un agent secret du F.B.I ;.
- une jeune schizophrène à la dérive ;
Toute la violence et le cruauté de l'auteur de Les nus et les morts.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ma première expérience avec Norman Mailer (lors de ma lecture d' "Un rêve américain") m'avait assez impressionnée pour avoir envie de connaître davantage cet illustre écrivain. Seulement, en dépit de sa renommée, les diverses librairies (et bibliothèques) où je m'approvisionne offrent un pauvre choix de ses titres, se contentant bien souvent de proposer ses dernières oeuvres, qui paraît-il, ne sont pas ses meilleures.
C'est pourquoi, lorsque je suis par hasard tombée sur un exemplaire de son deuxième roman, "Rivage de Barbarie", je n'ai pas hésité une seconde. Et je ne le regrette pas : s'il n'a pas la force et la puissance d'envoûtement d' "Un rêve américain", il s'agit néanmoins d'un texte intéressant.

La quasi totalité de l'action se déroule dans un immeuble de Brooklyn, où se côtoient d'insolites personnages. le narrateur lui-même a la particularité d'être amnésique. Il pense avoir été blessé lors de la seconde guerre mondiale, mais n'en sait pas plus. Il n'est même pas certain de son âge, ni de son aspect physique, puisqu'il a subi une chirurgie réparatrice à la suite de ses supposées blessures. Au début du récit, il loue une chambre miteuse dans l'immeuble en question, et a pour projet de s'atteler à l'écriture d'un roman. Il va peu à peu faire plus ample connaissance avec certains de ses voisins, dont sa logeuse, une nymphomane ayant eu son heure de gloire dans le music hall, la fille de cette dernière, trois ans, anormalement allumeuse pour son âge, et d'autres, qui s'avèreront bien souvent n'être pas ce qu'ils paraissent de prime abord, tel ce jeune homme falot qui se révèle être un agent du FBI, ou le bavard McLeod, rattrapé par un passé mouvementé et douteux.
La personnalité de tous ces protagonistes est parée d'un caractère légèrement caricatural. Il y a dans leurs répliques, leur comportement, une sorte d'outrance théâtrale, comme si l'auteur avait voulu faire de son roman une démonstration à la fois accessible et patente, et mettre en scène dans un espace restreint un panel représentatif de la société américaine, dans le but de mettre ses travers en évidence.
Il en résulte que certains passages ont des allures de vaudeville, ce qui n'est pas désagréable, puisque cela confère aux scènes concernées un aspect cocasse plutôt réjouissant. Ceci dit, la comédie dégénère assez vite, pour devenir vaine, ridicule, se transformant en une effrayante caricature d'elle-même, générant une sorte de malaise... ainsi que l'a sans doute voulu Norman Mailer.

Nous sommes en pleine guerre froide, et au début de la chasse aux sorcières lancée par le sénateur McCarthy contre les sympathisants communistes.
La mise en scène parfois à la limite du burlesque est un moyen pour l'auteur de tourner en dérision l'inculture et l'ignorance de ses contemporains, enlisés dans une philosophie manichéenne opposant les "bons américains" aux "méchants communistes".
Et le fond du récit est quant à lui plutôt tragique, qui établit la faillite des idéologies et les limites des systèmes économiques et politiques instaurés au cours du XXème siècle. Entre une doctrine socialiste qui s'est révélée inadaptée à la nature inique de l'homme et aliénatrice de liberté individuelle, et un système capitaliste injuste consistant en "l'exploitation d'une masse par une poignée d'individus qui en récolte du profit", le choix se limite à avoir "le ventre ou l'esprit affamé".
"D'accomplissement total il n'y en a jamais", conclut l'auteur, pour qui cet échec des idéaux ne peut que signifier un retour vers la barbarie.

Hormis dans sa dernière partie, un peu fastidieuse (l'intrigue, alors, s'essouffle), ce roman m'a plu, du fait de ses différentes facettes qui tantôt nous font vivre d'amusants épisodes, et tantôt nous permettent d'emprunter d'intéressantes pistes de réflexion.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce livre se passe en 1951 aux Etats-Unis. C'est un huis clos dans un logé minable. Il y est question du communisme et plus particulièrement de ce qu'il en reste après la révolution. Désillusion, trahison, compromission...
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Un écrivain amnésique une concierge nymphomane, un communiste infiltré ou en rébellion, un flic déjanté, une schizophrène et une lolita de maternelle... Curieux et déstabilisant.
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Super
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Avez-vous la moindre idée de l'angoisse désespérée qui peut étreindre un homme lorsqu'il est assis dans son salon avec son épouse légitime, et que la cérémonie du mariage les a purgés de toute passion et de toute amitié, en sorte qu'il vivent dans la culpabilité et la haine, et très rarement dans l'amour...Et là, devant eux, sur le sol, se trouve le doux produit de leur dégoût mutuel, un gosse braillard, avec de la morve au nez et de ma merde au cul.
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Je pense à un soldat qui n'est pas particulièrement porté sur le casse-pipe, qui déteste ses officiers, et qui en a par dessus la tête de la guerre à laquelle il participe. Ça n'empêche qu'il tue quand il le faut, qu'il obéit à ses officiers et qu'il ne déserte pas. Ses idées vont dans un sens , et ses pieds, qui appartiennent à la Société, dans l'autre sens. Ce sont les actes des hommes et non leurs sentiments qui font l'Histoire.
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Les jours arrivaient où l'ouvrier serait payé moins et obligé de travailler davantage, et pour accomplir un tel miracle, il suffisait d'un gouvernement parlant au nom de l'ouvrier !
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— J’ai passé les meilleures années de ma vie à éviter précisément des moments comme ceux-ci, dit-il en y mettant des formes. Jadis, la vue d’une maison de banlieue suffisait à me mettre en boule, avec ce sacré soleil de l’après-dîner, les chaumières en toc et tous les papas-mamans avec leurs marmots dans des voitures d’enfants. Pour qui voudrait changer le monde, c’est une obsession. Subjectivement il y a toujours l’appréhension : « C’est comme ça que je vais finir… » Et objectivement, c’est encore pis, car vous comprenez que les millions d’êtres qui connaissent la misère n’aspirent qu’à ça, et que la fraternité des hommes est un monde de berceaux puants… C’est le paradoxe du révolutionnaire : il cherche à créer un monde dans lequel il trouverait intolérable de vivre…
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Si, il est mon banquier, dit-elle à Hollingsworth, mais c'est un banquier charmant, et bien qu'il souffre de ses investissements, et que la main noire de l'argent étreigne son cœur au milieu de la nuit, il ne peut résister au désir d'être charmant, et il lui faut sans cesse payer des dividendes plus élevées à la bohème et endurer son destin!
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