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EAN : 9782700723229
456 pages
Aubier Montaigne (08/02/2001)
5/5   1 notes
Résumé :
Hindiyya ‘Ujaymî nait au début du XVIIIe siècle à Alep, ville marchande prospère et multiconfessionnelle où la communauté chrétienne, bien que scindée en plusieurs communautés : ta'ifa représente globalement 20% de la population. C'est au sein de la communauté maronite, alors assez marginalisée, que naquit Hindiyya. Dès son plus jeune âge, elle va révéler des prédispositions pour la vie de religieuse mais également une vocation pour la vie de sainte encouragée par s... >Voir plus
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Hindiyya ‘Ujaymî nait au début du XVIIIe siècle à Alep, ville marchande prospère et multiconfessionnelle où la communauté chrétienne, bien que scindée en plusieurs communautés : ta'ifa
représente globalement 20% de la population. C'est au sein de la communauté maronite, alors assez marginalisée, que naquit Hindiyya. Dès son plus jeune âge, elle va révéler des prédispositions pour la vie de religieuse mais également une vocation pour la vie de sainte encouragée par son entourage
et notamment sa mère Hélène. Cette vocation se traduit par un comportement dénotant avec celui des petites filles de son âge et fidèle à celui des saintes catholiques européennes dont l'hagiographie est largement répandue au Moyen-Orient à cette époque par le biais des nombreux ordres de missionnaires occidentaux. Parmi ces ordres, les Jésuites joueront un rôle clé dans l'éducation religieuse de Hindiyya et notamment le père Antonio Venturi qui, durant de longues années, assumera une fonction de guide spirituel et aidera la jeune alépine à ériger une vie conforme à la sainteté féminine. Ainsi, il encourage les « dialogues » qu'elle prétend avoir avec le Christ. Mais, par dessus tout, c'est le projet hors du commun qui lui aurait été insufflé par le Christ lui même, qui animera la vie de Hindiyya jusqu'à la fin : celui de créer sa propre congrégation dédiée au culte du
Sacré-Coeur et c'est cette entreprise qui va la rendre tristement célèbre. C'est en 1750, alors qu'elle est âgée de 30 ans que Hindiyya concrétise la volonté du Christ et prend la tête d'une communauté de religieuses dans le couvent de Bkerké dans le Kesrouan au Mont Liban avec l'aide de figures religieuses et politiques locales séduites par la Sainte telle qu'on la désigne déjà de son vivant. Rapidement, le couvent de Bkerké devient le centre névralgique de la piété libanaise au grand dam des missionnaires européens qui ne voient pas d‘un bon oeil le culte s'exerçant autour de Hindiyya ainsi que ces élans mystiques allant de l'extase au phénomènes surnaturels. Ils alertent Rome qui condamne et dissout l'ordre religieux en 1752. Mais, l'engouement autour de la congrégation est telle que la communauté maronite choisit d'aller à l'encontre des directives papales et de continuer le culte autour de Bkerké. Rome, soucieuse de préserver l'unité avec l'une des seules communauté du Moyen-Orient qui lui est restée éternellement fidèle mandate un enquêteur sur place qui, à l'issu
de nombreux mois d'enquête dresse un tableau positif de la congrégation et de la mère spirituelle toutes deux immédiatement réhabilitées. Cette enquête sera suivi de deux autres enquêtes, la
dernière aboutira en 1779 à la dissolution de la congrégation pour de bon alors que les suspicions de tortures et de meurtres au sein même du couvent sont de plus en plus nombreuses. Il faut noter qu'à l'époque dont nous parlons les chrétiens de Syrie et du Liban sont divisés politiquement entre « alépins » et « montagnards »; ce conflit va rapidement s'importer jusqu'au couvent de Bkerké ou
« alépines » avec à leur tête Hindiyya vont mener une entreprise d'exclusion et même d'extermination des « montagnardes » c'est à dire les soeurs originaire du mont Liban qu'elles accusent de pactiser avec Satan. Au delà de la simple rivalité politique et « nationaliste » qui est à l'origine de ces atrocités, on trouve également une rivalité entre les différentes ta'ifas pour le pouvoir mais également des problématiques liées aux biens conséquents amassés par la confrérie. Hindiyya est jugée coupable par Rome en 1779 du meurtre d'une trentaine de « montagnardes »
mais en aucun cas par un quelconque pouvoir temporel. Elle est excommuniée par Rome mais réhabilitée quelque temps plus tard. Elle meurt en 1798 au Mont Liban après dix huit ans à errer de couvent en couvent sans jamais se confesser sur ses crimes ou perdre l'espoir de reprendre la tête de sa communauté religieuse.
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