La 4ème de couverture beaucoup trop pipelette informe l'acheteur de
la femme de Robbie qu'il s'agit « d'une oeuvre extraordinaire ». Je ne peux à mon grand regret, confirmer cette sentence aux relents commerciaux, n'ayant réussi à m'approprier ni l'intrigue ni les personnages de l'histoire, de nombreux détails, imprécisions ou invraisemblances, ayant pollué ma lecture jusqu'à la rendre inodore, incolore, insipide.
Les motivations de Jack Stone, scénariste à l'inspiration tarie, qui fuit Los Angeles pour venir s'enterrer dans le Dorset, sont vagues. Je n'ai pas très bien saisi comment il atterrit à Sheepheaven, décrit par l'auteur comme un village arriéré qui n'est pas sorti du XIXème siècle, où il pleut tous les jours sans exception ; heureusement que de nombreux pubs permettent aux habitants alcooliques de s'arsouiller à la bière pour oublier la météo. Dans ce décor terrifiant, Robbie et Maggie sont éleveurs de moutons tout en louant des chambres aux touristes égarés au milieu de ce grand nulle part. J'ai également eu du mal à comprendre comment Robbie, ex-étudiant de Cambridge en littérature médiévale, et Maggie, ex-danseuse étoile issue de la Royal Ballet School, sont devenus fermiers.
Pour parachever ce tableau sans queue ni tête, la romance instantanée et explosive entre Jack-le-scénariste-sexagénaire et Maggie-la-femme-qui-épluche-des-patates-dans-sa cuisine en préparant des hectolitres de thé, est analysée d'une manière simpliste et irréaliste, sans ressort psychologique. Enfin, que Maggie appelle son amant Jack Stone (au lieu de Jack ou d'un doux surnom) m'a agacée.
Pour faire bref, je n'ai rien compris à ce salmigondis et l'épilogue capillotracté n'a rien arrangé. Au final, je n'ai pas trouvé dans cette lecture l'oeuvre extraordinaire annoncée mais un roman poussif à l'intrigue laborieuse qui laissera dans ma mémoire un souvenir périssable.