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sur 1062 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après La Salle de Bal, roman qui se déroulait au début du vingtième siècle, Anna Hope prend le parti d'inscrire son récit de nos jours, à travers les confidences de trois trentenaires. Si semblables et si différentes. Avec en filigrane le féminisme et ses chausse-trapes. L'une est en mal d'enfant, la deuxième est encombrée par une maternité qui la blesse dans son incapacité à faire face, et la troisième situe ses ambitions ailleurs dans un monde artistique sans pitié.
Les trois amies traversent une décennie de fêtes, de brouilles, de confidences, unies par un lien qui résiste au pire, y compris la trahison,

« Elle sait qu'elles ont vécu des maladies, des enfants, pas d'enfants, qu'elles forment une tribu, ces femmes, avec leurs corps cabossés et leurs cicatrices »

Le récit n'est pas linéaire et ce procédé parfois lourd est ici suffisamment malin pour aiguiser la curiosité et prendre du plaisir à revenir en arrière pour mettre en lumière la complexité du présent.

On s'y attache rapidement, à ces trois femmes qui exposent leurs forces et leurs fragilités, qu'elles partagent malgré leurs différences, que l'auteur analyse dans le contexte familial de chacune et les contraintes d'un vingt-et-unième siècle que l'on imagine peu apte à résoudre cette équation à multiples facteurs : féminisme et maternité.


Très beau récit, écrit avec sensibilité et adresse, très différent du précédent, mais tout aussi questionnant.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Nos Espérances est un roman générationnel  dont la trame est tissée de ces trois fils entrecroisés :  Hannah, Lissa, Cate.

Trois femmes, comme dans le Chagrin des Vivants.   Nous sommes à  Londres, en 1990. Hannah, Cate et Lissa ont la vie devant elles, tout le temps de devenir ce qu'elles seront. Pendant 15 ans, le roman les suit, les approche, les mêle, les perd, les retrouve.

Tout les unit: leur âge, leur milieu, leur ville,  leur époque, et par dessus tout, leur amitié.
En même temps que tout les divise: les enfants qu'on désire et qui ne viennent pas pour Hannah, ou qui viennent sans qu'on les désire pour Cate, le succès  professionnel d' Hannah,  les promesses toujours déçues d'une carrière artistique en dents de scie pour Lissa,   les frustrations d'une vie par trop domestique pour Cate.

Et aussi, bien sûr , les petites rivalités, les sombres jalousies, les  amours qu'on envie ou qu'on tait, les tentations auxquelles on cède ou qui soudain perdent leur attrait, les trahisons qui font mal, les brouilles,  les chagrins, les morts.

Tout cela serait d'une grande banalité sans le talent d'Anna Hope pour croiser les fils, en véritable  Arachné du tissage romanesque!

Un point à  l'envers, un point à l'endroit, l'aiguille d'Anna ne fait pas bêtement un sage ourlet pour coudre ensemble les pans juxtaposés des trois vies de ces femmes.  Un roman choral linéaire serait bien pesant et ennuyeux.

Elle plisse le tissu, ouvre des jours , brode un motif puis le défait.  La composition est habile, agile même et nous force à corriger une impression par-ci, un a priori par -là,  à  corriger un portrait, à revoir un caractère, bref, à comprendre en profondeur ces trois amies, sans les juger, à  voir les petites différences familiales, éducatives, les accidents de parcours qui éclairent leur histoire individuelle et commune.

Et comme toute bonne lissière , à  l'instar de la Reine Mathilde qui savait qu'une histoire n'était vivante, sur le métier, que si l'époque aussi vivait, Anna Hope sait, discrètement, habilement, évoquer ces années pas si loin des nôtres et pourtant tellement plus insouciantes, plus légères, m'a-t-il semblé....la musique, la politique, l'émancipation des femmes, tout vibre autour des trois héroïnes et les illumine comme les feux de la rampe pour des comédiennes.

On lit, on fait de la gymnastique temporelle et mnémonique, on ne s'ennuie jamais, on s'émeut,  on s'étonne, on s'irrite.

Et quand le livre s'achève, on regrette qu'Anna Hope  ne soit pas une Pénélope qui,  pour faire durer le temps,  défaisait le soir ce qu'elle avait tissé le matin...
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♫Femmes , je vous aime.♫
Que sont devenus nos rêves de jeunesse, nos espérances, nos attentes face à la vie avec un grand V ?
A travers trois femmes, qui se sont rencontrées sur les bancs du collège à douze ans ( Pour Cate et Hannah ) et à la fac ( pour Hannah et Lissa) , Anna Hope décline ce trio sur différentes époques, de 1987 à 2018 .
De leur colloc' à Londres face à un parc, dans une grande maison victorienne, au dernier rendez-vous dans ce fameux parc, la boucle sera bouclée.
Les années "construction"... Presque trente ans d'amitié, avec ses hauts et ses bas : ses petites rivalités, les jalousies, les trahisons, l'entraide, la générosité .
Cat, , qui se cherche, Lissa dont la carrière d'actrice ne décolle pas, Hannah qui n'arrive pas à devenir mère, son couple qui n'en peut plus d'essayer et Londres en toile de fond.
Trois façons d'être une femme mais aussi , trois façons d'être une fille . Leurs mères qui se sont battues (ou pas), dans les années 70, pour faire avancer la société . Et elles, que font-elles de tous ces acquis ? Sont-elles plus heureuses ?
C'est un roman , moins ambitieux de par ses sujets que les précédents de Anna Hope , plus léger et contemporain.
Mais une fois dedans, la magie opère et il est difficile d'en sortir , je l'ai lu d'une traite en une soirée...
C'est un constat doux amer que fait Anna Hope, une jolie radiographie d'une époque vue du côté féminin... Rêves, capitulation, échecs , réussites...
Elle a certainement mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Lissa , puisque j'ai vu qu'Anna Hope avait été actrice. Ces passages-là , sur le métier sonnent très justes.
Curieusement, ce que j'en retiendrai n'est pas ce qui arrive aux trois amies,( ça pardonne un peu trop facilement...) , même si c'est très agréable à lire , mais la différence entre le militantisme des années 70 et celui plus "confidentiel" d'aujourd'hui. Ce que je retiendrai, c'est l'influence de l'éducation, ses répercussions .
Et la dernière chose, ( plus anecdotique ! ) , c'est l'alcool ! Qu'est ce que les anglais(es) picolent ! Et vas-y que je te sorte un verre de vin, une bouteille pour un oui pour un non ! Peuvent pas se contenter d'une cup of tea , comme dans tout roman anglais qui se respecte? Non, mais, la tradition se perd, j' vous l'dis !
♫Stone, le monde est stone♫...
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Encore un prêt , ce livre lu d'une traite, après la lecture de « La Salle de bal » .
«  On est allées changer le monde pour vous.
Pour nos filles. Et qu'est-ce que vous en avez fait? »

Voici Hannah, Cate et Lissa , elles sont impétueuses, pressées, légères, inséparables.

Elles vivent ensemble, en 2004, dans une maison victorienne de trois étages en bordure d'un parc, au coeur du quartier de London Fields, partagent pas mal de points de vue : l'art, l'amour, l'activisme, La Sonate d'Automne , Bergman visionné en DVD, Clandestino de Manu Chao et leur avenir qu'elles envisagent avec curiosité et impatience .

Elles n'ont pas trente ans ,le vent de liberté et de rébellion qui souffle sur le monde les inspire , âmes soeurs, elles partagent espoirs, amitié chaleureuse et insouciance .
Hannah et Cate se connaissent depuis l'enfance , elles se sont rencontrées à 12ans , à 16 ans elles vénéraient la Patti Smith de Horse et dansaient comme des dingues sur les Pixies .
Lissa a débarqué à la fac de Manchester lorsqu'elles étudiaient l'oeuvre de Julia Kristeva .
Les années passent , le coeur du livre se situe en 2010 , et à trente-cinq ans toutes trois sont insatisfaites , chacune à leur manière , plus d'insouciance et de temps à perdre , juste des coups à prendre ou à donner, l'âge des bilans , celui de revoir ses priorités....

Hannah, sous - directrice d'une ONG mondiale , avec Nathan ,son compagnon , un maître de conférences endure le tourment des FIV, se demande vraiment si elle n'est pas maudite, cette attente de la maternité la ronge , la blesse ,l'isole ...

Cate est installée à Canterbury avec son mari Sam,«  un nounours » dont elle s'est retrouvée enceinte très vite , second d'un restaurant branché , leur fils Tom ne fait pas ses nuits et elle dort seule à ses côtés ....
Elle a peur de tout, se sent seule, perdue. ...

Pour Lissa , ce n'est pas mieux: sa carrière d'actrice patine, elle enchaîne les petits boulots, plaquée par un acteur irlandais «  ridiculement beau » vient d'être engagée pour tenir le rôle d'Elena dans une adaptation d’Oncle Vania d’Anton-Tchekhov.

N'en disons pas plus...
Tout au long du passage très habile d'une époque à l'autre l'auteure met en lumière le passé, entre désillusions, réconciliations, coups de gueule , coups d'éclat, plaisirs partagés, affirmation de la féminité , hauts et bas de l'existence , faux espoirs et rendez- vous manqués, fulgurantes émotions , mais aussi parfois mensonges , trahisons et rancoeurs ...

Certes , Cate, Hannah et Lissa ont choisi des routes bien différentes , elles ne se font pas de cadeau mais vivre sa vie ça veut dire quoi, ça implique quoi ?
Qu'est - il arrivé aux femmes qu'elles étaient supposées devenir?

Ce roman à la fois réaliste et nuancé , dont le coeur évoque subtilement les différentes facettes de l'amitié au fil du temps tisse avec élégance , délicatesse , humanité et intelligence la vie de ces trois héroïnes contemporaines.
Roman d'apprentissage explorant les interstices entre espérance et réalités de fille éternelle rebelle ——à femme ——de mère,——d'épouse ——entre rêves et douleurs ,bonnes distances à adopter sur le chemin pendant une vingtaine d'années entre 1997 et 2018 .

Un beau récit toile d'araignée riche d'enseignements ou passé et présent s'épousent comme un gant pour former un tout séduisant .

Oeuvre qui dit avec finesse nos attentes, nos blessures, nos cahots, nos émotions , le ressort qui nous fait trouver ou non la force d'avancer .

Beaucoup moins fort cependant que «  La salle de bal  » ...
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J'avais de grandes espérances, après "La salle de bal" de cette même Anna Hope, (coïncidence voulue, ce titre ? Hope = espoir). Mais comme le sujet était bien plus léger, j'ai emporté ce livre dans mes bagages pour les vacances, et bien m'en a pris ! Il aurait peut-être manqué d'un peu de consistance, à un autre moment.
En Alsace, nous avons une vieille comptine, intitulée "d'r Hans im schnokeloch" qui parle d'un gars (Hans) qui ne sait pas ce qu'il veut, et quand il l'a, il ne le veut plus. Ce roman m'y a fait penser, notamment dans le rapport des trois héroïnes à la maternité : celle qui a un enfant (Cate) a du mal à l'assumer, celle qui n'arrive pas à en avoir un (Hannah) estime que ça lui est absolument nécessaire pour devenir une femme à part entière, au risque de fragiliser son couple avec Nathan. Et Lissa, la troisième luronne, court après le cacheton et une carrière de comédienne qui ne décolle pas. Elles sont amies de longue date, ont même partagé le même toit à une époque, mais chacune voudrait avoir quelque chose de la vie des autres, ce qui amène à des incompréhensions, des disputes, des trahisons...et beaucoup d'alcool entre ! J'avoue être très moyennement rentrée dans l'histoire, d'un jour à l'autre je devais parfois revenir en arrière pour me souvenir qui faisait quoi à quelle époque, parce qu'on navigue sans cesse entre les années 90, 2000 et plus tard. D'habitude, cela ne me perturbe guère, mais là, je n'étais pas assez "à fond" dans le récit.
Un personnage secondaire m'a finalement bien plus touchée que les trois amies : Sarah, la maman de Lissa, militante acharnée dans les années 70, et restée fidèle à ses idéaux, même si on la sent déçue par la génération suivante, celle de sa fille. Moi qui suis d'entre les deux, je me suis sentie bien plus proche de Sarah que de Lissa (virerais-je vieille réac ?);
Bref, je n'en ferai pas des tartines, une agréable lecture de vacances dont le souvenir s'estompe déjà...
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Londres 2004, Hannah, Cate et Lissa partagent depuis deux ans une maison au bord d'un parc, elles ont vingt-neuf ans, pas d'enfants, elles ont toute la vie devant elles, il leur reste du temps pour devenir celles qu'elles seront. Dix ans plus tard, elles ne sont pas là où elles espéraient être.

Cate a l'impression d'échouer en tant que femme et en tant que mère, elle fait tout de travers, partagée entre l'ingérence d'une belle-mère autoritaire et les exigences incessantes d'un jeune bébé, sa relation avec son partenaire, Sam, est de plus en plus distante.

L'ami d'enfance de Cate, Hannah, est directrice adjointe d'un organisme de bienfaisance et mariée à un professeur d'université, Nathan. Ils vivent une vie confortable à Londres et pourtant Hannah est désespérément malheureuse en raison de son incapacité à concevoir malgré les cycles répétés de FIV.

Lissa, est une actrice qui peine à démarrer sa carrière, elle en est réduite à passer en vain d'innombrables castings publicitaires, pour survivre elle travaille dans un centre d'appels, et elle est modèle vivant.

À travers chacun de ses personnages, Anna Hope explore ce que signifie être une femme au 21e siècle et surtout le décalage entre les vies que nous avons imaginées pour nous-mêmes et celles que nous finissons par vivre. Avec des allers-retours entre leur jeunesse et leur vie de femme, Anna Hope nous livre une analyse réaliste de trois caractères bien différents, une écriture sensuelle et évocatrice, une histoire d'amitié, de trahison, de blessure, de déception.
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Trois filles passent leur amitié au révélateur de la vie. C'est le thème central de ce roman : l'amitié entre femmes résiste-t-telle au temps qui s'enfuit ? Est-elle plus forte que l'amour (ex : l'idylle de l'une, la grossesse de l'autre) et que la mort (ex : le décès des parents) ? Hannah se désespère d'enfanter. Lissa de devenir actrice et Cate de retrouver son flirt de jeunesse. Sur le canevas de leurs frustrations, Anna Hope tisse une intrigue douce-amère, façonnée par l'air du temps. C'est le roman d'une génération en proie à la confusion des sentiments, des genres et des idéaux. Une génération fébrile, incapable de saisir le bonheur quand il se présente, parce qu'elle le corrèle à une liberté pour laquelle elle ne s'est jamais battue (« Bon Dieu, on est allés changer le monde pour vous » dit la mère de Lissa). C'est un roman qui se lit bien, dans lequel on apprend des trucs (le test de Bechdel, les stratagèmes de mise en scène, l'ocytocine – voilà une hormone dont Houellebecq ne parlera jamais), où l'émotion s'invite avec brio (ex : réciter une pièce à une mourante). Mais… car il y a un « mais », je trouve que l'auteure fait quelquefois dans la facilité. Il s'en faut de peu qu'elle tombe dans la chicklit. Ce qui la sauve, c'est son élégance et son sens de la formule. Une auteure de chicklit écrirait : « la grande-soeur, Vicky, est une fille prétentieuse ». Anna Hope, elle, écrit : « Vicky règne sur le palier comme une déesse courroucée ». « Nos espérances » n'est pas un sommet de littérature mais il conviendra parfaitement à de longues séances de lecture sur la plage.
Bilan : 🌹
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Trois jeunes femmes, Hannah, Cate et Lissa se connaissent depuis l'enfance et ont partagé la location d'une vieille maison londonienne pendant leurs jeunes années…ainsi que de grandes espérances. Hannah rêvait d'une grande famille, Lissa d'une carrière d'actrice et Cate de voyage et de liberté. Quelques années plus tard le constat est amer. Hannah mène une vie aisée, a fait un beau mariage avec l'homme qu'elle aime mais ne parvient pas à devenir mère. Sa course à la maternité devenue obsessionnelle aura raison de son couple. Cate a épousé sur un coup de tête – et parce qu'elle était enceinte – un homme, Sam, avec lequel elle ne partage plus rien, un amour exclusif la liant à son fils, Tom. Sa rencontre avec un couple de lesbiennes mères d'un bébé de l'âge de Tom va la replonger dans la nostalgie d'une femme aimée qu'elle avait suivie aux Etats-Unis… Quand à Lissa, délaissée par sa mère bohème, elle enchaîne les castings minables, a du mal à boucler les fins de mois et voit sa carrière d'année en année compromise.

Anna Hope aborde les relations parfois difficiles avec la famille, en particulier entre mères et filles, la difficulté pour les femmes nées dans les années 70 à s'épanouir entre les modèles ancestraux et les combats féministes, d'éviter les pièges de la vie conjugale et leur insatisfaction dues à leurs rêves déçus . Toutes vont se retrouver, se déchirer parfois, durant ces quelques mois de crise mais ensuite trouver une stabilité, enfin devenir elles-mêmes, libérées des fardeaux qu'elles s'étaient elles-mêmes imposé.
L'auteur nous peint un beau portrait de ces trois femmes modernes malgré quelques clichés et quelques longueurs. Un bon moment de lecture.
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Le clin d'oeil ironique du titre, Expectation (au singulier), au roman de Dickens, Great Expectations, m'incite à considérer Nos espérances comme un roman d'apprentissage. Anna Hope nous propose de suivre trois amies pendant une vingtaine d'années, de 1997 à 2018, mais le coeur de l'histoire se situe en 2010, alors qu'elles ont environ trente-cinq ans. C'est l'âge des premiers bilans, l'âge où il faut vite changer de voie si on pense s'être fourvoyé, l'âge de revoir ses priorités. Cate, Hannah et Lissa ont justement « choisi » des routes bien différentes. Les deux premières se connaissent depuis l'enfance, Lissa se greffera sur leur duo un peu plus tard, pendant leurs études. Elles se connaissent bien, s'aiment beaucoup, mais ne se feront pas de cadeaux… Elles sont restées en contact au fil du temps bien que leurs situations sociales les aient quelque peu éloignées. Peut-être parce qu'elles ont gardé un point commun : leur insatisfaction.
***
J'ai beaucoup aimé la construction du livre, le passage d'une époque à l'autre présentée très clairement avec mention des années, l'éclairage que le passé apporte sur le présent, procédé qui met en lumière les plaisirs partagés, le bonheur des découvertes, l'affirmation de la féminité et l'aspiration féministe, mais aussi les cachotteries, les mensonges, les rancunes et les trahisons. Malgré le récit souvent plein d'humour des épisodes heureux et le final (moyennement réussi, je trouve), ce roman m'a semblé empli d'amertume. C'est finalement le constat de trois échecs, le récit de désillusions plus ou moins dures à porter, le résultat d'une enfance carencée (la mère de Lissa !), le bilan d'une amitié faite d'amour et d'empathie, parfois, mais aussi d'envie et de jalousie. C'est peut-être le confinement qui me pousse à porter ce jugement bien sombre sur ce bon roman…
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1990-2000 : Lissa, Hannah, Cate; trois jeunes filles, trois amies, des espérances. La vie devant soi, le regard tourné vers l'horizon de tous les possibles.
2010 : que deviennent-elles ? Toujours amies, toujours jeunes, trentenaires, des hommes se sont immiscés dans le trio, Cate a un enfant, Hannah désespère d'en avoir un, Lissa, comédienne, attend toujours le grand rôle qui va faire décoller sa carrière.

C'est doux, c'est amer, c'est mélancolique et nostalgique, c'est aussi rempli d'humanité. j'aime beaucoup les sujets dont nous parle Anna Hope en toute simplicité, sujets qui nous rapprochent de ses trois héroïnes, dont je ne vais pas parler pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs. La vie qu'elles mènent peut être ou aurait pu être la nôtre, et j'ai apprécié ce talent de nous fondre dans leur personnalité, leurs pensées.

Rien n'est parfait, comme la vie, tiens ! Désillusions, regrets, jalousie, envie, égoïsme : l'amitié sera-t-elle plus forte ? Que deviennent leurs espérances ? Et, leurs concrétisations étaient-elles indispensables à leur bonheur ? Leur défaut de réalisation est-il frustrant ? L'autrice nous titille gentiment avec ce genre de questionnements qui font bien évidemment écho en nous.

Une belle aventure sensible, humaine, plaisante à lire.

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