Oh hisse ! Oh hisse ! Oh hisse ! Gilliatt, le personnage principal du livre, est un rustre, un homme violent et taciturne qui vit seul depuis la mort de sa mère, c'est ainsi qu'il est perçu par les habitants de son village. Gilliatt est rejeté, car différent, il ne va pas à l'église, c'est une bête, c'est un monstre, mais Gilliatt est aussi une force de la nature et au caractère bien trempé… Indestructible ! Gilliatt vit dans une société intolérante et tout aussi rude que lui sauf qu'elle est aussi extrêmement cruelle. Pourtant, Gilliatt a aussi de bons côtés, certains paroissiens doivent bien l'avouer de même que le prêtre qui refuse de le juger et encore moins de le condamner… Les rumeurs, toujours les rumeurs et rien que les rumeurs. le prêtre refuse de les écouter, ces dernières n'intéressent pas le curé du village. Non, Gilliatt est un brave homme, certes solitaire, certes quelque peu étrange, mais bon et juste. Droit ! Malgré tout, Gilliatt a aussi un coeur et il peut tomber amoureux, comme n'importe quel homme. Gilliatt est bien un homme, de chair et d'os et avec un coeur d'homme. Gilliatt aime la plus belle femme du village, lui le célibataire endurci décide de la conquérir et le destin va lui donner sa chance. Effectivement, la belle Déruchette s'est promise à celui qui réussira de sortir des eaux tumultueuses le moteur à vapeur du bateau de son père coincé au large. Déruchette veut sauver son père de la ruine, alors elle promet, mais la promesse est vaine, la promesse est folle, car l'opération de sauvetage est impossible et pas un villageois ne se porte volontaire. Folie ! Cependant, Gilliatt décide d'y aller, seul, et sans ne rien dire à personne. Gilliatt va faire ce qu'il sait faire le mieux, se battre contre la nature, contre la mer déchaînée, contre le vent, contre la tempête, contre le froid, contre la fin et la soif, mais surtout contre le désespoir. Sa force de caractère va-t-elle suffire ? L'ours mal léché va-t-il réussir à conquérir la belle ? Ce roman aurait pu s'appeler la Belle et la bête ! Oh hisse ! Oh hisse ! Oh hisse !
« Pas de bête comme la mer pour dépecer une proie. L'eau est pleine de griffes. le vent mord, le flot dévore ; la vague est une mâchoire. C'est à la fois de l'arrachement et de l'écrasement. L'océan a le même coup de patte que le lion ».
Le thème de ce livre de
Victor Hugo est bien entendu la mer et l'amour, mais c'est surtout l'histoire d'un combat, d'une lutte acharnée de l'homme contre la nature sauvage, mais aussi d'un combat contre la nature humaine tout aussi sauvage. «
Les Travailleurs de la mer » est aussi un roman sur la bêtise, les préjugés, l'intolérance, la religion…
Victor Hugo construit son roman de manière alambiquée, le lecteur est baladé sans cesse. L'auteur décrit d'abord Gilliatt et son monde. Puis,
Victor Hugo passe à d'autres protagonistes et le lecteur ne sait pas très bien où il va jusqu'à ce que tous les éléments s'emboîtent, jusqu'au combat de Gilliatt qui illumine toute histoire. Je dirais que ce roman de
Victor Hugo est construit comme un film de
Quentin Tarantino. On s'attarde sur l'histoire des premiers bateaux à vapeur et ainsi de suite, mais rien n'est rédigé en vain. Alors certes, des lecteurs pourront trouver que certains passages sont un peu trop longs, mais ces longueurs permettent aussi de mieux construire l'émotion. Ainsi, toutes ces descriptions servent aussi à rendre palpable la tension qui traverse ce récit. L'intrigue monte crescendo jusqu'au point final qui nous laisse… Comment ne pas être touché par l'histoire de Gilliatt ? Comment ne pas être marqué par cet homme profondément attachant ? Comment ne pas aimer ce livre ? Je connais finalement que très peu
Victor Hugo puisque je n'ai lu que trois de ses romans, mais «
Les travailleurs de la mer » est peut-être mon roman préféré de cet auteur. Et vous, quel est votre roman préféré de
Victor Hugo ? Avez-vous lu «
Les travailleurs de la mer » ? Qu'en avez-vous pensé ?
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