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EAN : 9782207109717
304 pages
Denoël (01/10/2011)
2.82/5   14 notes
Résumé :
Rebecca Hunt a crée le chien noir auquel faisait allusion Winston Churchill en parlant de sa dépression : Mr Chartwell. Ce dernier est grand, sent mauvais mais parle et se tient debout comme un homme. Il ronge la vie de W. Churchill depuis des années et s’intalle désormais dans celle d’Esther, une jeune bibliothécaire veuve de Westminster.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Comment qualifier ce premier roman ?
Très difficile, une énigme …..
En juillet 1964 , Winston Churchill s'apprête à prendre sa retraite : cela le mortifie , il lui est très difficile de penser à son départ du parlement après une carrière politique longue de soixante - quatre ans .
Il a quatre - vingt - neuf ans .
Il faut dire que la dépression «  ce chien noir sur mon épaule » comme il,se plaisait à la nommer est là , qui rôde, sans cesse, le chagrine…..

La magie de ce roman construit autour de cette idée intéressante lui donne même corps et vie sous les traits d'un molosse, incarnée par ce gros chien noir , massif, puant, bavant , drôle , insupportable , hideux ,malappris , charismatique , dérangeant mais attachant , sans gêne ,en un mot terriblement machiavélique , ce dénommé Mr Chartwell parle et se tient debout comme un homme …

Son métier est de déprimer les gens . notamment Winston Churchill mais aussi la jeune bibliothécaire au palais de Westminster Esther , chez qui Mr Chartwell installe ses quartiers , dans la ferme intention de rogner la moindre joie de son existence ….

Winston-Churchill et Esther se rencontrent pour mettre au point le discours d'adieu du grand homme au parlement , ils se découvrent liés par le même trouble - fête pour le moins encombrant .

Parviendront - ils à se débarrasser du «  garrot de barbelés qui enserre leurs crânes ? .

C'est un premier roman drôle , à l'écriture enlevée , pétrie d'un humour très britannique …… et de dérision.
L'auteure aborde ce problème de la «  dépression «  d'une façon très originale , déroutante , à la fois légère et grave «  personnifiée » par ce gros chien noir puant qui prend de plus en plus de place , salit tout, détruit tout , une présence toxique , empoissonnée contre laquelle il est très difficile de lutter .

Esther comme Churchill préfère s'amuser avec ce qui la tourmente et l'empêche de se sentir légère .

L'auteure dépeint avec fraîcheur , drôlerie , tendresse et un humour qui nous fait sourire les cauchemars et angoisses d'Esther , bibliothécaire réservée et attachante , comme un doigt posé là sur une étagère .

C'est une réflexion subtile , savoureuse sur la perte de soi, l'humour anglais se développe entre le personnage principal et le chien .

Ça commence lentement pour finir dans une ampleur souhaitée ,une espèce de parabole osée qui nous fait passer un bon moment de détente .

«  Ces représailles , pensa Winston-Churchill , ont autant de punch qu'une serpillière anémique » ..

«  Winston-Churchill savait que son fils souffrait comme lui de phases dépressives , il reconnaissait chez Randolph les mêmes réservoirs d'ombre que ceux que le chien exploitait en lui » …

«  Une grande partie de ma vie s'est déroulée dans ce bâtiment , dit - il au chien . Mon passé est inscrit dans ces murs , dans ces pièces .J'entends le murmure des années qui succèdent aux années , inéluctable marée de mon existence . Les décennies ont laissé leurs dessins d'écume sur le grès » .

J'ai failli abandonner ce livre …..à plusieurs reprises …
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Le livre

Churchill évoquait souvent «un chien noir qui pèse sur mon épaule» pour parler de sa dépression. Ici, il s'apprête à prendre sa retraite et Rebecca Hunt met en scène un vrai chien qui personnalise cette dépression : il le suit partout, s'assied sur son estomac, le stresse et gâche tout. Ce chien, énorme, monstrueux, baveux, s'installe aussi par la même occasion chez une jeune bibliothécaire, Esther, dont le mari est décédé quelques années auparavant. Si pour Churchill le combat est déjà perdu d'avance, nous suivons Esther dans sa lutte contre la dépression, évoquée très finement et pudiquement sous la forme de ce chien qui envahit petit à petit son espace vital et s'immisce dans tous les aspects de sa vie.
Ce que j'en ai pensé

A première vue très déconcertant, c'est un livre dans lequel je me suis laissée emportée avec réticence : tout au long de cette lecture, je n'ai pu abdiquer d'un certain dégoût face à ce chien au comportement si horrible. Ce qui sauve ce roman, c'est finalement cet humour noir anglais si particulier.

Car c'est surtout une leçon de vie qui traite d'un sujet grave, la dépression, à travers la lutte d'Esther face à la «séduction» de ce chien qui veut obscurcir toute joie et optimisme. Et l'humour de la situation contrebalance la réalité représentée par le chien. Par exemple, on peut rire quand on lit qu'Esther gratte le chien derrière l'oreille et que celui-ci «ronronne», mais en réalité, si on y réfléchit, l'image est simplement celle du personnage s'enfonçant de plus en plus dans la noirceur de la dépression.

C'est donc un petit roman original, le premier de Rebecca Hunt, qui m'a cependant beaucoup gêné, non pas par son style, mais bien par le thème abordé, et la manière dont elle le fait.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Je suis enchantée par ce roman (premier roman) qui traite de la dépression, d'une façon à la fois légère et grave. La dépression est "personnifiée" par un gros chien noir, puant, malappris, qui prend de plus en plus de place, qui prend toute la place, qui saccage tout, détruit tout, salit tout. Une présence toxique, empoisonnée, contre laquelle il est très difficile de lutter. Je trouve cette vision de la dépression assez intéressante, en tout cas, très touchante. C'est certain, ce roman m'a beaucoup touchée... Il est très bien écrit, se lit avec grand plaisir et n'est pas déprimant du tout ;-) (janvier 2012)
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Génial ! Parler de la dépression sans filer le bourdon, tel est le. pari réussi de ce roman à l'humour so British. Défi réussi notamment grâce à l'idée originale d'e personnifier l'affreuse maladie par un gros chien qui parle. Une énorme bête qui travaille, parle, pense... et c'est un autre tour de force. L'auteure aurait pu aisément tomber dans le grand guignol, le surréalisme indigeste... Et bien non, on gobe tout, tout cru. Humour à l'anglaise pour un sujet apriori déprimant. J'ai suivi avec déléctation les dialogues de ce bon Winston Churchill avec ce foutu gros chien qui lui a bien pourri sa vie d'homme. Qui aurait cru que la dépression pouvait être réjouissante ?
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Incroyable de justesse pour la description de cet état. Pas d'empathie mal placé, pas de jugement. Juste une description factuelle de ce que l'on ressent dans un état déprimé.
A lire par les dépressifs pour qu'ils comprennent que c'est une maladie. A lire pour les autres ... pour les mêmes raisons.
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critiques presse (1)
LeMonde
02 décembre 2011
Rebecca Hunt nous parle d'un sujet douloureux avec légèreté. Comme Churchill, elle préfère s'amuser de ce qui la tourmente et l'empêche de se sentir légère. On s'amuse nous aussi.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
«  Les trottoirs et les bâtiments de Westminster exsudaient de la chaleur , régurgitant le soleil absorbé de longues et brûlantes heures durant ; séchée jusqu’à ses racines jaunes , l’herbe craquait sous les pieds . Un chemin dallé de grès mena Esther jusqu’à la grille de Black Rod’ s Garden qui claqua derrière elle . Le passage de la fraîcheur de la bibliothèque à la rue lui faisait voir des points lumineux » ….
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Churchill avait conscience de sa présence. Il n'avait pas besoin de la voir ou de l'entendre pour savoir qu'elle était là : il en était prévenu par une sorte d'instinct infaillible. De son regard brûlant, la chose l'implorait de se réveiller. De toute sa volonté, elle voulait qu'il remue. Depuis le temps qu'elle attendait, elle n'en pouvait plus du désir de bondir pour le secouer.
Churchill s'exprima dans un murmure à peine audible. Non que cela eût la moindre importance : il savait que la chose écouterait.
«Fous-moi le camp.»
Il y eut un long silence tandis que la chose s'affairait à reprendre contenance. Churchill la sentit qui déployait un sourire répugnant dans le noir, avant qu'elle ne réponde avec une délectation affichée : «Non.»
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Depuis longtemps les semaines de sa vie glissaient comme des spectres. Il y avait bien de temps à autre un petit sursaut de plaisir, un repas peut-être ou une séance de cinéma, mais ce fragile relief était bien vite écrasé sous la monotonie solitaire des jours vides.
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Video de Rebecca Hunt (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rebecca Hunt
Rebecca Hunt présente son roman "Une humeur de chien", (titre original : Mr Chartwell)
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