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Eun-Jin Jeong (Traducteur)Jacques Batilliot (Traducteur)
EAN : 9782889279210
240 pages
Editions Zoé (19/08/2021)
3.5/5   23 notes
Résumé :
Il y a So Ra, la grande sœur douce et rêveuse ; Na Na la cadette, déterminée et libre ; et Na Ki, le frère de cœur, qui cache un lourd secret derrière son sourire fêlé. À tour de rôle, ils prennent la parole et racontent : leur rencontre et l’enfance dans l’appartement commun, un demi-sous-sol divisé en deux par une cloison ; le séjour de Na Ki au Japon d’où il est revenu changé ; la grossesse de Na Na, enceinte d’un homme qui n’est pas encore son mari.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Trois voix. Trois rêves. Trois récits intimes.
La première s'appelle So Ra, elle va, remplie des inquiétudes d'une petite fille qui a grandi en devant porter les responsabilités d'une grande personne. Elle travaille, rêve dans son coin, observe sa soeur, reste interdite quand celle-ci lui annonce qu'elle est enceinte. Comment accepter de donner naissance à un bébé, comment accepter de devenir comme Ae Ja ? sont des questions que So Ra se pose, elle pour qui une mère est d'abord un fantôme avant d'être une maman.

La deuxième s'appelle Na Na. Elle est enceinte. Elle, qui petite, s'est forgée une carapace, la sent se fracturer très légèrement. Pour laisser entrer l'espoir. Elle fait preuve d'une résolution calme et posée. Elle aussi, elle rêve. Son chemin est empreint de rêves et du courage de décider pour elle-même, quitte à élever son enfant, seule.

La troisième est Na Ki, leur grand frère de coeur. Celui qui a grandi auprès d'elles, dans le logement en sous-sol, en forme de papillon. Celui qui représente la stabilité et dont la mère est devenue la mère de coeur des deux petites filles esseulées. Pourtant, lui aussi, différent des autres, cache des blessures ainsi qu'un amour dévorant, à sens unique pour un autre homme, et cela le met à part. Mais lui aussi, il rêve.

Ces trois personnes déroulent leur récit, oscillant entre retours en arrière et temps présent. Les narrations et dialogues sont imbriqués dans le texte, rendu dans une écriture étonnamment douce, sensible. Déstabilisante par moments, elle réussit à laisser de l'espace à ces trois personnages tout en nous immisçant tout près de leurs histoires et de leurs espoirs. Cette autrice vous surprendra peut-être, elle vous touchera sans doute. Tout cela en grande partie grâce à la traduction maîtrisée à la perfection, laissant toute la place nécessaire à la coréanité du texte, notamment aux sonorités, qui prennent tout leur sens dans la langue originale.
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"Je vais ainsi", de Hwang Jungeun, à paraître chez Zoé, se fait refuge. Raffiné et épuré, sans être creux, ce roman à la saveur des clémentines cuites.

Native de Corée du Sud, les éditions Zoé nous propose pour cette rentrée la première traduction d'un roman de la talentueuse Hwang Jungeun. Une oeuvre polyphonique où deux soeurs et leur frère se débattent avec les racines fragiles de la maternité et les branches épineuses de la généalogie, de la complexité des rapports humains.

L'intime est au coeur de cette oeuvre et la polyphonie lui confère toute sa force : à chaque personnage sa personnalité et son ton : Na Na, la petite soeur tonique et indépendante face à So Ra, plus subtile, mesurée, aux prises de paroles vulnérables, comme des secrets lancés dans la nuit. Et puis Na Ki, complexe, courageux mais tellement paumé.

En toile de fond, l'auteure rend hommage à son pays : la culture cultinaire sud-coréenne y est omniprésente, exigeant de nous d'affiner nos sens, d'imaginer saveurs et couleurs. Quelque chose de très organique s'en libère, des effluves d'ailleurs.

Un roman tendre, subtil et maitrisé.
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J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, néanmoins celle-ci est très intéressante er la narration est originale.

Nous y découvrons trois voix différentes, distinctes les unes des autres : So Ra, Na Na et Naki. La première a dû grandir trop vite, se souciant de sa soeur et des lendemains. La deuxième a une force tranquille et ne semble pas angoissée par le fait d'être enceinte et d'élever l'enfant seule. Elle accepete son sort et "va ainsi". le dernier nous fait part de sa souffrance dans son amour à sens unique pour un autre homme.

Ils nous font tous part, à leur manière, de leurs peurs et de leurs souffrances, mais aussi de leurs espoirs. Des thèmes forts sont abordés comme la tolérance, le fait de grandir dans des familles monoparentales ou dans une famille où l'adulte est presque toujours absent, le fait de se forger un caractère tant bien que mal, il y est également question de dompter les souffrances et d'apprendre à vivre avec.

Ce n'est pas un coup de coeur mais la narration est vraiment originale et le texte semble bien traduit. J'ai apprécié que la traductrice garde certaines caractéristiques de la langue, comme l'utilisation des onomatopées qui colorent le récit.
Je resterai marquer par cette force tranquille qui qe dégage du roman.
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Lu dans le cadre du prix du roman Fnac
C'est un roman à 3 voix sur deux soeurs, So Ra et Na Na, tombées en déchéance à la mort de leur père. La 3ème voix est celle de leur frère de coeur Na Ki. Na Na est enceinte et cet évènement va provoquer à tous des remous émotionnels, du fait de leur vécu.

C'est beau, c'est dépaysant ! On y découvre des traditions coréennes, notamment leur façon de rendre hommage aux morts. On parle aussi beaucoup de nourriture, pour les plus gourmands ! le tout raconté dans un ton poétique, onirique, délicat. J'ai beaucoup aimé.

Je pense que le traducteur a fait un bon travail en respectant cette plume que l'on ressent pudique. C'est ma première lecture d'un auteur coréen, je recommande.
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Je découvre les éditions Zoé par ce roman coréen dont l'ambiance particulière m'a énormément plu.

Roman à 3 voix, nous commençons par faire connaissance avec So Ra, puis sa petite soeur Na Na et enfin Na Ki leur grand frère de coeur.

Chacun racontera sa vie, tout au moins une partie, leur enfance en commun, dans cette Corée bercée par les codes et rites, les interactions dans les familles à la mort d'un des leurs, ce qui les rapproche, ce qui les sépare. Et au coeur de leurs récits, la grossesse de Na Na.

J'ai beaucoup aimé la description de chacun de leur ressenti par rapport à un même souvenir. Ils sont attachants et attachés par leur amitié puissante. Ils s'aiment, même si les deux soeurs passent par des phases compliquées. Pas évident de se comprendre quelques fois. La future maman est à fleur de peau, ayant du mal à faire le pas de côté qui permettrait un apaisement plus prompt entre elles.

L'autrice nous fait vivre leur quotidien d'aujourd'hui, celle de cette société coréenne qui n'assume pas encore les familles monoparentales; qui hésite entre passé ritualisé (comme les périodes autour des funérailles d'un proche) et modernité déstabilisante pour l'ancienne génération. Un regard qui se veut tout de même poétique, avec des interrogations et réflexions, émanant de nos trois personnages centraux, très pertinentes.

Je referme ce roman avec une petite nostalgie de laisser So Ra, Na Na et Naki vivre leur vie.

Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
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critiques presse (1)
LeMonde
20 septembre 2021
On pourrait bien choisir sa famille, semble finalement dire le texte, avec une certaine distance et souvent pas mal d’humour. La manière lente et méticuleuse qui est celle de la narration convainc rapidement le lecteur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'il était enfin sorti des engrenages, il n'était plus un être capable d'émettre un son. Il n'avait plus le même aspect. Il en était arrivé là alors qu'il avait vraiment travaillé dur. C'est tout. C'était tout ce qu'il était devenu. Vois-tu, quand un humain n'est plus une entité, même petite, quand il est détruit, cassé, devenu un petit tas informe, où doit-on dire qu'il est ? Qu'est-ce qu'on doit dire qu'il est ? Quand on ne peut plus faire la différence entre le cou que j'avais effleuré, les épaules auxquelles je m'étais pendue, les coudes que j'avais touchés, les yeux que j'avais scrutés, le menton rond, la tête chaude que j'avais caressée, la voix qui appelait mon prénom ainsi que les vôtres, le corps d'où elle sortait, mon amour, qui pensait, se souvenait, sentait, le corps de mon amour, quand ce corps, quand ce corps s'est écoulé sous une forme qui ne pouvait plus être un corps, alors où était-il ?
Où est son âme ?
Où dois-je croire qu'elle est ?
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Et c'était reparti, il valait mieux se marier et avoir des enfants le plus tôt possible. Nous sommes restées muettes à l'écouter discourir avec assurance jusqu'à sa conclusion insolite, selon laquelle être patriote, ce n'était pas autre chose dans ce pays où le nombre des naissances était en baisse, mettant ainsi l'économie en péril.
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Ai-je bien fait de naître ?
Chagû chagû
Chagû chagû chagû
Que signifie sentir cela par le corps ? Ma mère aussi a dû en faire l'expérience. Chagû chagû, ça a dû raisonner ainsi. Le résultat, c'est moi, na, "marmite", et cette pensée me fait éclater de rire. Quand j'arrête de rire au bout d'un moment, j'ai les larmes aux yeux et je me sens seul. Je suis Na Ki. Que ressentait ma mère quand elle m'a mis au monde ? Ai-je bien fait de naître ?
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Enseignant dans un cours privé, employé affecté au stationnement, vendeur, mes anciens condisciples qui jadis tuaient leur ennui en me passant à tabac déclinaient leurs professions comme autant de boulots minables tout en proférant sans cesse des injures. Ils injuriaient le monde, injuriaient la bouffe de mauvaise qualité, injuriaient les petits, injuriaient les obsèques, injuriaient les vieux et s'injuriaient mutuellement.
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Mais tout en avançant très vite, je n'ai jamais couru. J'avais l'impression que je ne devais pas courir. C'était comme ça. Je me suis dit qu'il allait se passer quelque chose. Quelque chose au bout du chemin que j'empruntais. Cela s'était peut-être déjà produit ou s'apprêtait à se produire, mais si je courais, cela se produirait. Après, les choses auraient été irréversibles. C'est ce que j'ai pensé, sans savoir de quoi il s'agissait.
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