Gestes, prouesses, propos et traits d'esprit de Bardin le Superréaliste

J'ai un peu de mal à dire ce que je pense de cette bande dessinée espagnole. Elle est constituée de plusieurs histoires plus ou moins longues, avec des mises en pages différentes. Il y a un côté rétro dans le dessin et surtout elle est pleine de référence à l'Histoire de l'Art. Elle fait surtout référence au surréalisme, Chirico, Dali, Max Ernst (est-ce que le pseudo de l'auteur lui est emprunté directement ?), et surtout Luis Bunuel. Bunuel, pour moi, c'est loin, très loin, c'était au Cinéma de Minuit sur FR3 au début des années 80, et j'avoue qu'en lisant cette BD, j'ai eu le sentiment de n'avoir pas toutes les clés. le rêve, l'onirisme sont très présents, mais pas du tout sous ses aspects fantastiques, on n'est plus du côté de l'analyse freudienne, de l'interprétation. “Le Cauchemar” de Füssli, un peinture romantique qui a beaucoup intéressé les surréaliste revient dans plusieurs histoires. La dimension surréaliste est très présente et la lecture laisse une multitudes de questions, il y a aussi un aspect anticlérical, on a l'impression de se retrouver dans l'univers des surréalistes de la grande époque, avec les problématiques d'alors, c'est là que se tient à mon avis aussi bien la force que la faiblesse de cette bande dessinée. J'ai parfois perdu pied dans ce monde décalé dans le temps, ne sachant pas trop où cela me menait. Ce n'est pas une bande dessinée qu'on aime où qu'on aime pas, elle interroge, elle nous triture, encore faut-il être réceptif au moment de la lecture, je ne suis pas sûr de l'avoir été du début à la fin...