Etoile, tome 2

Hiroshi Izama et Kohataro Yamada nous offre la version shonen des trois mousquetaires de notre Alexandre Dumas national, et pour se faire ils ne se privent pas de piocher dans le Saint Seiya de Masami Kurumada : chevaliers, cosmoénergie, constellations tutélaires, figures mythologiques ultra classes, grand discours sur le courage et la loyauté, l'espoir et l'amitié… Et c'est un retour aux sources, puisque le fameux « un pour tous et tous pour un » est le modèle dans lequel on pioché absolument tous les shonens nekketsu : que du bonheur donc !
Malgré le gros trip Saint Seiya on reconnaît bien le récit d'origine : le scénariste plus habitué au théâtre qu'au manga s'est retapé la version japonaise en 11 volumes du roman culte de l'auteur français, donc on retrouve sans surprise l'opposition entre les Bleus du Roi commandés dirigé par le Capitaine de Tréville et les Rouges du Cardinal commandé par Rochefort, tous au service de la grandeur de la France mais de différentes manières… Pour ne rien gâcher, il a essayé de recourir à un ancien phrasé et la traduction Jacques Lalloz a retranscrit cela avec des faquins et des maroufles, c'est cool. On retrouve l'esprit du wu xia et du chanbara, bref du ce bon vieux cape et épée ! Mais l'agréable surprise vient surtout des dessins en niveaux de gris très soignés, offrant des scènes de combat particulièrement stylées des années lumières au-dessus des gros bordels illisibles auxquels m'ont habitué les shonens mainstream à rallonge. le dessinateur s'est documenté, et cela se ressent dans les décors champêtres de la Gascogne ou dans les décors urbains parisiens : pour du shonen, c'est du bonbon pour les yeux. Je n'ai pas tiqué sur la beaugossité des mousquetaires, on est dans le charadesign bishonen hein, mais le dessinateur se perd parfois en gimmicks ecchi : parfois ça passe plutôt bien, mais parfois j'ai soupiré devant les lolitas à grosse poitrine en situations de péril explicites
On a eu du Saint Seiya avec des bons scénarii, on eu du Saint Seiya avec des bon dessins, un jour on aura du Saint Seiya avec des bons scenarii et des bons dessins et ce jour là tous les fans kifferont grave de chez grave… Mais ce ne sera pas avec ce titre là : sorti en plein triomphe des shonens mainstream à rallonge, il n'a pas su trouver son public et avec l'arrêt du magazine Gekkan Jump et l'arrêt du responsable éditorial il n'a finalement même pas eu sa chance de le trouver… C'est vraiment con car on en reste à l'introduction alors que les esquisses des personnages suivants sont très très cool, et que j'avais très hâte de voir le dessinateur à l'oeuvre avec des combats plus épiques contre des adversaires plus coriaces : imaginez D'Artagnan contre Rochefort avec des attaques à la Saint Seiya ! Ah le gros délire !!! ^^


Ce deuxième et dernier tome de « Saint d'Artagnan » est toujours aussi sympathique et toujours aussi bien dessiné… Muni d'une recommandation notre jeune et fougueux gascon se rend chez le Capitaine de Tréville pour intégrer les mousquetaires du roi, mais en chemin il se brouille avec trois mousquetaires au point de tous les défier en duel séance tenante : Athos, Porthos et Aramis… Suit un combat épique entre Athos, la pierre astre-léger Sirius et son Feu d'Ivrogne (on brouille ici un peu les pistes : Babel du Centaure ou Dante de Cerbère ? ^^), et D Artagnan, la pierre astre-léger Bételgeuse et son Arc d'Etoiles… Et il y a une double planche absolument magnifique, qui à elle seule justifie la lecture du manga. Mais bon, vous savez toutes et tous comment tout cela va se finir n'est-ce pas ? UN POUR TOUS, ET TOUS POUR UN !!!
Le tome se termine par un gros chapitre bonus où un sbire de Richelieu utilise une lolita escrimeuse pour mettre des bâtons dans les roues de l'un des trois mousquetaires… Soupir ? On est dans le fanservice, et tout cela est destiné à mettre en avant Porthos (remember Aldébaran du Taureau ^^).