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EAN : 9782897114381
Druide (02/10/2018)
4.07/5   15 notes
Résumé :
Au cours d’une descente au repaire de Grigor Chukaliev, un caïd de la mafia russe, le SPVM saisit deux tableaux d’un maitre de l’art contemporain qui, au moment de l’expertise, se révèlent des faux. Et l’un d’eux a été vendu par l’antiquaire Alexandre Jobin. Quelques jours plus tard, un cocktail Molotov éclate dans la vitrine de sa boutique, tandis que le galeriste qui a vendu la seconde toile est retrouvé assassiné. Pour éviter d’autres représailles et pour sauver ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un polar qui se balade dans les rues de Montréal à Barcelone et à Paris.

Le héros n'est pas vraiment policier. Il a déjà fait partie du « renseignement » dans l'armée canadienne, mais il est devenu antiquaire. Il est dans la quarantaine, mais c'est un homme « magané », hanté physiquement et psychologiquement par des blessures de guerre. Et surtout diminué par sa consommation d'alcool (presque à chaque page) et de petites pilules pour calmer son angoisse.

Lorsqu'un cocktail Molotov détruit sa vitrine et blesse son employée, il se retrouve mêlé à une affaire d'oeuvres d'art et de mafia russe qui lui fera sillonner les rues la capitale catalane et emprunter le métro parisien.

Un polar qui prouve qu'il n'y a pas qu'en Suède que peuvent intervenir des jeunes femmes douées pour la vengeance meurtrière.
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Je découvre André Jacques avec ce brillant polar qui met en scène Alexandre Jobin dont ce ne sont pas les premières aventures. Malgré tout, je n'ai pas eu de mal à entrer dans l'histoire et à apprécier le récit.

L'auteur nous plonge dans le domaine de l'art, des galeries, des faux et j'adore ça. Richard Ste Marie m'avait déjà séduite avec « Repentir(s) » qui se déroulait aussi dans le monde des faussaires et des artistes peintres. Ici, on a en plus un antiquaire haut en couleur assez singulier. Ancien membre de l'armée canadienne, enquêteur au Service des renseignements, il en a gardé des traces, physiques et morales, ainsi que de bien mauvaises fréquentations. Hanté par son passé, il fuit douleurs et cauchemars en se soignant par l'alcool ce qui n'est pas la solution idéale.

Cette fois, en raison de sa naïveté, il se retrouve dans une histoire de faux vendu à un parrain de la mafia russe. Coincé entre la police qui le soupçonne d'en savoir plus qu'il le dit et les Russes qui veulent lui faire la peau, il décide de mener sa propre enquête pour se tirer de ce mauvais pas. Il nous entraine alors à sa suite à Barcelone puis à Paris et Montréal dans des aventures rocambolesques où il se montrera parfois léger pour un ancien espion. Heureusement, quelqu'un veille dans l'ombre, un ange noire prénommée Pavie. Aussi efficace que redoutable.

André Jacques sait indéniablement raconter les histoires. Que ce soit le rythme enlevé, les mystères, les rebondissements ou les détails sur le milieu artistique au coeur de l'histoire, tout concoure à rendre ce roman addictif et passionnant. On finit même par croire à l'existence réel de ce Jordi Carvalho, tant les informations sur sa vie sont crédibles.

J'ai beaucoup apprécié ce polar aux charmes indéniables qui, en plein confinement, nous emmène dans trois villes magnifiques. Je poursuivrai, dès que possible, ma découverte de Joblin en reprenant ses aventures du début. En attendant, lisez cet auteur !

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Les titres de la série des polars d'André Jacques m'ont toujours laissé croire que ses fictions avaient pour cadre le milieu militaire, un contexte qui m'attire moins. C'est en préparant une chronique sur cet auteur de la région de Sherbrooke portant sur Les littératures du crime au Québec publiée sur le site Culture et justice (France) que je me suis rendu compte que j'étais dans l'erreur. J'aurais dû pousser ma curiosité sur les résumés en quatrième de couverture.

Considérant le Prix Saint-Pacôme 2019 qu'avait remporté Ces femmes aux yeux cernés comme meilleur roman policier québécois et les commentaires élogieux de Norbert Spehner qualifiant ce récit de « meilleur de cette série, avec une écriture soignée, un rythme fluide, une tension dramatique constante sans violence outrancière, de petites touches d'humour, et un dénouement jouissif » – ce qui me plaît dans cette littérature de genre –, j'ai été comblé.

Même sans avoir lu les cinq tomes précédents, j'ai été accroché à cette histoire haletante dès le prologue, au long des 33 chapitres entre Montréal, Barcelone, Paris, Saint-Irénée. Avec une finale imprévisible et un épilogue qui boucle l'enquête. J'ai donc fait la découverte sur le tard de cet enquêteur atypique un peu beaucoup porté sur l'alcool. J'ai bien aimé les six « Intermezzo » dans lesquels, entre autres, les cauchemars d'Alexandre Jobin font le lien entre chaque portion du récit. À la manière d'une pause avant de replonger dans le récit qui se déroule en 2004, le I-Phone n'ayant pas encore été inventé comme l'illustre bien cet extrait de dialogue :

« – As-tu un téléphone portable?
– Un cellulaire?
– Oui.
– Un BlackBerry, comme tout le monde. Là, dans mon sac.
– Mais j'utilise surtout le téléphone de Constance à l'appartement.
– Et toi ?
- Ouais. Mais je suis pas encore familier avec les nouvelles technologies.
[…]
– J'ignore même s'il fonctionne ici, en Europe. le type qui me l'a vendu m'a expliqué un tas de choses, mais j'ai rien compris. »

Les personnages secondaires sont bien campés et la dynamique entre l'antiquaire-galeriste et les enquêteurs du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) place ces derniers dans une dépendance improductive.

Évidemment, j'avais hâte d'attaquer les cinq chapitres (12 à 16) où l'action se déplace à Barcelone. André Jacques y a séjourné (comme à Paris d'ailleurs) et cela transparaît dans les lieux choisis et les descriptions des différents quartiers où se déplace Alexandre Jobin : le Barri gotic, le Raval, la Plaça de Catalunya, l'Eixample, la Sagrada Familia, les Ramblas, la via Laetana, les carrer (« rue » en catalan, nom masculin, soit dit en passant)…

J'ai pouffé à la lecture de certains dialogues, tel que :

« – Puis-je quelque chose pour vous, monsieur…
– Jobin. Alexandre Jobin. Je suis moi-même... galeriste à Montréal.
– Ah! Canadien.
– Québécois.
L'autre sourit avant de déclarer:
– Nous pouvons comprendre ces subtilités, ici, en Catalogne. »

Et au lapsus du lieutenant Latendresse du SPVM confondant « l'escouade des... Molosses » avec celle des « Mossos d'Esquadra », la police de la Generalitat de Catalunya.

J'ai également noté au passage cette référence à une période noire de l'histoire espagnole impliquant le père du peintre catalan Jordi Carvalho (personnage fictif) que recherche l'antiquaire :

« un intellectuel de gauche [qui] avait combattu du côté des républicains durant la guerra civil. Il s'était réfugié en France en 1936. Carvalho est né là-bas quelques années après la fin de la guerre. […] le père lui racontait des histoires sanglantes, des récits de massacres commis par les franquistes. Par les républicains aussi. Tout le monde tuait tout le monde. Les anarchistes massacraient les prêtres et violaient les religieuses; les franquistes fusillaient et torturaient tous ceux et celles qui étaient liés aux opposants. »

En logeant un de ses personnages à l'hôtel Suizo « dont les fenêtres donnent sur la plaça del Angel et sur la via Laietana », André Jacques m'a rappelé un de mes premiers séjours à Barcelone au début des années 1990, dans ce petit hôtel à deux pas de la cathédrale.

Certaines descriptions de lieux, comme celle-ci à Paris dans une boutique de matériel d'artiste, nous font nous sentir aux côtés des personnages :

« En y pénétrant, on avait l'impression de reculer d'un siècle. le mobilier, les comptoirs, les étagères jusqu'au plafond, les présentoirs, les armoires vitrées, tout était en bois sombre et verni, usé par les ans. du chêne sans doute. L'ensemble faisait ressortir de façon lumineuse l'arc-en-ciel des pots de couleur, des tubes, des crayons et des pastels. On se serait cru dans un magasin de bonbons. »

L'auteur profite alors de l'occasion pour se payer la tête du commis parisien snobinard :

« – Monsieur.
– J'aurais besoin d'un renseignement.
– Nous ne sommes pas le bureau d'information touristique.
Alexandre dut se retenir pour demeurer poli.
– Je cherche des informations sur un peintre.
– Alors, allez au musée, monsieur. Le Louvre est juste en face, de l'autre côté de la Seine.
– Ce peintre est l'un de vos clients.
– La plupart de nos clients sont peintres. »

Je me permets un autre extrait rigolo, une remarquable lapalissade de la part d'Alexandre Jobin qui, soit dit en passant, est lui-même un lecteur de polars :

« La chaise roulante, ça accélère le service et le passage des douanes. Tu peux pas t'imaginer comment le personnel est aux petits soins avec un handicapé. Surtout un handicapé qui voyage en première classe. »

En résumé, Ces femmes aux yeux cernés est un excellent roman. Il repose sur un scénario étoffé, une galerie de personnages bien campés, une qualité d'écriture et une précision dans la séquence des événements qui s'enchaînent naturellement. Ce thriller vous plaira, j'en suis certain. Et peut-être que comme moi, vous souhaiterez remonter aux sources des aventures antérieures d'Alexandre Jobin.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Un road movie à travers Barcelone et Paris. Carvalho fuit un passé plutôt trouble. Jobin est aidé par son amie Chrysanthy qu'il retrouve à Paris, où le peintre s'est réfugié.Mais, surveillé par les Russes, Jobin est recherché par la police française à la demande de l'inspecteur Latendresse de Montréal, qui ignore les intentions de Jobin, il le croit mêlé à la magouille russe. Au moment où Jobin rattrape le peintre et sa compagne, les Russes interviennent, menacent de kidnapper Carvalho et de tuer Jobin. Survient, cependant, un coup de théâtre qui permet à l'antiquaire blessé de rentrer au pays. Mais la partie est loin d'être finie.

Jobin est entêté, imprudent, curieux, amateur de scotch et de bières.

André Jacques décrit très bien les lieux, les odeurs, les modes de vie.
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Le commentaire de Martine :
Alexandre Jobin, vétéran de la police militaire quand il a quitté l'armée, est devenu un antiquaire. Dans ce roman Alexandre se retrouve en plein coeur d'une enquête avec le crime organisé. Pourquoi ? Parce qu'il a vendu un tableau d'un peintre catalan à Jordi Carvalho et qu'il s'avère que l'oeuvre est fausse. Suite à cette découverte, la vie d'Alexandre ne sera plus comme avant, car le caïd va vouloir sa peau.
Ce périple dans lequel Alexandre Jobin va l'amener vers l'Europe, Barcelone, Paris afin de racheter des tableaux aux peintres et ainsi mettre fin à cette violence qui l'assaille depuis la découverte de la fausseté du tableau par le bandit qui s'en prend à sa boutique, et Alexandre craint pour sa vie aussi.
C'est dans une quête infernale que nous sommes plongés dans ce récit, il nous est impossible de laisser ce roman de côté, surtout quand on est curieuse comme moi et que nous voulons savoir ce qui va arriver. André Jacques a une belle maîtrise du suspense tout au long du livre, il nous a écrit un bon polar qui garde son lecteur en haleine. Les personnages sont attachants, et d'autres moins aimables, Alexandre porte beaucoup de répercussions de sa vie, cela le hante, comment peut-il mettre de côté cette partie de sa vie ? C'est un passé très douloureux, que lui seul peut surmonter.
Un bon moment de lecture que j'ai passé avec ce roman policier, qui réunit à lui seul beaucoup d'éléments que j'aime. Je vous recommande ce roman pour tous les amateurs de roman policier et polar.

Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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critiques presse (1)
LeDevoir
17 décembre 2018
André Jacques sait raconter des histoires avec tout ce qu’il faut de fantasmes comme de données brutes et ses personnages, aussi extrêmes soient certains, donnent vraiment corps à son récit. Le lecteur en vient même à souhaiter que Jobin survive à ses cauchemars… pour que Pavie Parenteau vienne encore une fois lui sauver la vie en exterminant les méchants.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il marche. D’un pas un peu hésitant. Se redresse. Après tout, t’es un ancien militaire, non! Il se retrouve dans le lacis des rues étroites. À gauche d’abord, puis à droite, a-t-elle dit. Ou l’inverse ? Il parvient à un carrefour où convergent trois ruelles.
Soudain, il perçoit des pas derrière lui. Il s’arrête. Silence. Aussitôt, les douleurs à l’épaule et au côté, oubliées depuis une heure, reviennent (…) Il se tapit dans l’ombre d’un portique. Les pas résonnent de nouveau. Plus rapides. Plus proches. Les pas d’un homme. Il voit l’ombre sur les pavés.
Alors, il plonge sur l’inconnu, le saisit au bras, le retourne, lui plaque le visage contre un mur de pierre, lui remonte le bras vers le haut du dos (…)
Alors, la douleur à l’épaule devient intolérable. Et les images resurgissent Les images et les cris. Il relâche la pression. Et repousse l’autre qui trébuche et continue à hurler. À peine s’il aperçoit l’inconnu qui se relève et sort un couteau dont la lame luit un instant dans la semi-obscurité. À peine aussi voit-il cette autre ombre vêtue de noir qui arrive en courant, qui frappe du pied la main tenant le couteau, et qui assène un coup sec du tranchant de la main à la gorge de l’agresseur, qui s’écroule (…)
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Quand un général ou un empereur romain rentrait d’une campagne victorieuse, on lui faisait un triomphe. Il traversait Rome sur un char, acclamé par la foule. Debout derrière lui, il y avait un esclave qui tenait une couronne de laurier au-dessus de sa tête. Et, à tous les cent pas, il murmurait à l’oreille du vainqueur « Memento mori ».
— Mais ça veut dire quoi?
— Souviens-toi que tu vas mourir. Un rappel de la fragilité de la vie…

(Druide, p.17)
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À New York, Londres, Tokyo, Paris… Avec un bon pedigree qui permet de reconstituer l’origine et le parcours de l’œuvre, on peut aller chercher des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars. De beaux dollars propres propres, bien blanchis, et qui peuvent circuler en toute légalité dans de nouvelles entreprises…
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Avec le temps, l’œuvre prend de la valeur. Très rapidement dans certains cas. Puis tu la remets en vente et la maison de vente aux enchères te paie avec un beau chèque certifié émis par une banque tout à fait honorable.
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Il suffit d’un technicien à la langue un peu longue, de quelques mots échappés dans une discussion après le service, d’un barman qui saisit des bouts de phrases…
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