Décliné en trois thèmes : désirer, regarder, demeurer, l'autrice nous offre son regard, imaginatif, sociologique, poétique, sur notre monde et certaines de nos actions étranges. J'ai surtout (vraiment) apprécié la première partie, quand, à travers ces nouvelles, elle pose des questions simples et incongrues : qu'est-ce qu'une baleine fait sur twitter pour faire un "buzz", est-ce sa place ? S'il y a réincarnation, quelle part de nous est envoyée à la vie d'après, et qu'est-ce qui relève de mes vies d'avant au présent ? L'historique de Second Life, le jeu, est très intéressant, etc.
Les deux autres parties semblent plus biographiques, même si elle aime là encore mettre en parallèle des sujets pourtant communs : Las Vegas et toute sa fausseté, mais où vivent de vrais gens ; la vie d'une photographe américaine à prendre en photo la vie d'une famille mexicaine sur plusieurs décennies. le musée des objets d'histoire amour rompue. Ça donne à réfléchir et ça fait du bien.
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C'est bien écrit, c'est captivant, surprenant et amène à s'interroger sur des sujets hétéroclites mais néanmoins un lien se tisse entre les histoires. Difficile de ne pas rester sur nos réflexions précédentes alors qu'une nouvelle histoire nous embarque à nouveau.
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Cette intellectuelle charitable et perspicace, proche de Susan Sontag et de Sophie Calle, suggère, avec élégance et douceur, des éventails de points de vue sur les questions qui nous hantent, l’amour, bien sûr, mais aussi l’enfantement ou le rapport qu’une belle-mère (elle-même) a instauré avec sa belle-fille orpheline de mère à l’âge de trois ans.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Cet homme me désarçonne. J'avais l'impression d'être sa mère jusqu'à ce qu'il m'apprenne qu'il est père. Je songe à toute la peur qu'il a connu -le culpabilité, le deuil, l'ennui-, et dont je ne sais rien. Le caractère infini de sa personnes est quelque chose que je reçois sous forme d'anecdotes finies : ciels immenses du désert, petite fille poussant du doigt des bernard-l'ermite. Il m'arrive d'avoir le sentiment que je ne doit rien à un inconnu; puis j'ai le sentiment que je lui doit tout- parce qu'il est allé au combat et pas moi, parce-que je l'ai pris de haut ou mal compris, parce que j'ai oublié, l'espace d'un instant, que sa vie, comme toutes les vies, recèle d'avantage tout ce que je pourrais jamais en voir.
Comment éprouve-t-on la souffrance de l'autre ? Qu'est-ce que ressentir la douleur d'autrui sachant que cette douleur peut-être acceptée, déformée ou contrefaite ? Ce sont les questionnements qu'aborde Leslie Jamison dans une série de douze essais littéraires inspirés de certaines de ses expériences personnelles dans "Examens d'empathie", publié à l'occasion de la rentrée littéraire des éditions Pauvert.
En savoir plus sur "Examens d'empathie" : http://www.myboox.fr/livre/examens-dempathie-9782720215384
Musique : Stale mate_Jingle punks