Le temps dont parle Schelling n’est pas un temps indéfini ; ce n’est pas le cadre vide où viennent se ranger nos expériences, en séries homogènes ponctuées seulement par la succession arithmétique des nombres ; c’est un devenir organique qui, comme toute vie, comporte une distinction de moments, d’âges hétérogènes. Schelling romantique, Schelling disciple des biologistes croit à la détermination du temps, qu’il défend et contre la mathématique infinitiste et contre la plat déisme des théologiens.
Le passé existe donc pour être surmonté. Mais ce n’est pas tout. Le passé ne succombe que pour servir à quelque chose : il doit servir de trône au processus,, lui fournir assiette et support. Il n’est donc pas entièrement annulé. Le passé est le « fondement » (« Grund ») du présent, et la théorie du « Grund » apparaît sous ce jour comme un cas particulier de la théorie du devenir.
Schelling oppose donc à l'indéfini de la philosophie idéaliste l'intuition d’une nécessité organique. L’histoire de la conscience a un centre, une forme : elle ressemble à l'évolution d'une maladie qui guérit naturellement à travers des phases déterminées. Oui dit sagesse dit limitation. Le devenir n’est pas comme un discours sans fin, il a début, apogée et dénouement.
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En ces temps de crise, il nous faut résister à tout ce qui, chaque jour, nous entraîne vers le bas : la bêtise, les intégrismes divers, les compromis incessants, les lâchetés, les impostures… Mais comment apprendre à résister ?
« L'esprit de résistance » de Vladimir Jankélévitch, c'est à lire chez Albin Michel.
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